Je n'ai pas envie de vous écouter. {PV Endre}

Kassya, de sa nature à être autoritaire, s'était empressé d'aller à sa banque afin de régler certains soucis. Cela faisait en effet quelques temps qu'elle n'arrivait pas ou plus à tirer de l'argent, ou bien à retirer une certaine somme. Ce qui avait tendance à l'agacer ainsi qu'à la rendre encore plus grincheuse que d'habitude. Kassya n'avait pas de filtre à ce moment-là, elle ne comptait pas non plus ménager ceux qui se permettaient d'agir de la sorte sans prévenir. Alors, la jeune brune, qui soufflait plusieurs fois d'exaspération, se hâter en faisant plusieurs petits pas dans une zone très commercial où il y avait pas mal de monde. Néanmoins, elle ne ralentissait pas. On avait pourtant tenter de la dissuader d'aller à la rencontre de ces personnes, la connaissant, elle aurait sûrement voulu tout casser. Et ses dépenses étaient sûrement bien trop hautes, mais elle estimait que dans qu'une rentrée d'argent se faisait, il n'y avait pas de souci à cela. Alors, de là à bloquer son compte ? Elle avait déjà assez vécu dans la misère auparavant, elle ne comptait pas reproduire la même chose et elle voulait simplement vivre au jour le jour sans regarder ses comptes ou bien compter le moindre petits sous afin de subvenir correctement à ses besoins. La jeune asiatique était arrivé devant la banque, elle y rentra par des pas bien décidés à agir et  ces derniers étaient très énervés. Un petit banquier à la caisse se trouvait là « Je voudrais savoir ce qu'il se passe avec mon compte s'il vous plaît, veuillez m'emmenez à votre responsable » Avait-elle dit sur un timbre de voix glacial et quelque peu hautain. Elle croisa les bras, l'homme au guichet était quelque peu désemparé et ne savait pas quoi faire. « Bon, vous ne voulez rien faire ?! Très bien, je vais le faire moi-même ! » Elle passa devant le jeune homme à vive allure et chercha après un bureau, elle ouvrit la porte sans même toquer, ne se posant aucune question. Elle tomba alors nez-à-nez devant un jeune homme blond. La jeune femme à la carrure plutôt imposante, vêtue d'une robe noire et de cuissardes à talons aiguilles noires en imposaient également beaucoup, frappant assez nerveusement le sol. Elle s'approchait de ce jeune homme avec un air à frigorifier n'importe qui. « C'est vous qui êtes la cause de cela ? » Lâcha-t-elle de but en blanc, sans se soucier de ce que pouvait en penser les autres.

Si on avait demandé à Endre ce qu’il avait envie de faire de ses journées, bosser dans une banque n’était pas véritablement ce qu’il vous aurait répondu. Il n’aimait pas la finance, mais si ses plans marchaient bien, cela lui permettrait d’être indépendant financièrement. Et plus jamais dépendant de son père. Il avait eu des petits boulots auparavant, mais ça santé mentale et sa colère explosive lui avaient… comment dire… posé problème. Mais pour l’instant, son stage se passait bien. C’était nécessaire pour une de ses matières de toute façon, "expérience professionnalisante" et toutes ces bêtises.
Il était dans le bureau de son supérieur (absent bien évidemment, il passait plus de temps à la machine à café qu’autre chose, laissant Endre faire la majorité du travail à sa place), à classer des dossiers et à répondre au téléphone. Perdu dans ses pensées, il sursauta quand la porte s’ouvra à grand fracas. Une jeune femme, définitivement pas employée ici, se tenait devant lui. Mais comment était elle entrée bon sang ? se dit Endre. Elle n’était pas bien épaisse, mais en imposait, de par son regard sérieux et son visage qui montrait très bien qu’elle n’avait pas de temps à perdre. Endre aurait aimé être professionnel. Il aurait vraiment aimé, mais c’était plus fort que lui. « Alors Madame tout d’abord je vais vous demander de vous calmer. » Il se leva, espérant que sa stature allait montrer qu’il n’avait pas envie qu’on l’emmerde. Il avait peut-être encore une bouille d’enfant, mais savait tout de même s’imposer. « Si vous aviez pris le temps de passer par le guichet comme toute personne normale, peut être en saurais-je un peu plus sur votre problème et pourrais mieux vous aider non ? » Mais bon, il commençait un peu à se sentir mal. Elle ne lui donnait pas vraiment envie de l’aider, mais elle devait forcément avoir un problème. Endre désigna une des chaises du bureau. « Asseyez vous donc Madame. Peut être pourrions nous parler de ça comme des adultes raisonnable. Qu’est ce qui vous amène ? » Il n’avait pas résisté à adopter un ton passif agressif. Mais pour une raison particulière, il sentait que ça aller sûrement mieux marcher sur elle que des banalités. Parfois, l’honnêteté, si sèche soit elle, était la meilleure des solutions.

La jeune femme était réellement du genre impulsive et à n'en faire qu'à sa tête, ni à être attentive aux dires des autres, parce qu'elle estimait qu'elle n'avait rarement tord. Si elle devait avouer qu'elle n'avait pas raison, elle aurait pu presque s'étouffer. Kassya était une jeune femme têtue qui n'en démordait que très rarement. A moins de la prendre en tenaille et de supporter son regard qui mettait la plupart du temps mal à l'aise. Alors, fronçant les sourcils, elle observa le jeune homme blond, sans scrupule elle le scruta de la tête aux pieds. Il lui avait demandé de se calmer. Mais quel culot avait-elle pensé, mais elle ne disait rien et attendait une explication concrète, croisant alors les bras hochant alors la tête en sa direction. « Ces hommes sont incompétents et n'ont pas sus me renseigner sur ce que je désirais, alors je viens vous demander des comptes concernant le fait que certains accès à mon compte ont été bloqués, auriez-vous une explication, jeune homme ? » lâcha-t-elle sans une once de sentiment ni de délicatesse à l'égard du jeune blond qui pourtant, avait l'air d'être une crème et vraiment gentil. Malgré cela, Kassya n'arrivait guère à contenir ses émotions.
« Entendu, je vais m'asseoir et réglons ça face à face. » Avait-elle dit un timbre de voix agacée par cette situation, tentant de garder son calme. Elle encra ses pupilles dans les yeux du jeune homme qui semblait être aussi impatient qu'elle, ce qui ne pouvait pas forcément arranger la situation dans laquelle tout deux se trouvaient. Kassya tapota assez nerveusement ses ongles sur le bureau du blond, en ne le lâchant aucunement du regard, attendant alors des explications quant à son compte presque bloqué.

La jeune femme semblait voulait en découdre, mais Endre se surprit  à écouter ses doléances. Il prit sa meilleure voix de service, mielleuse et trop polie. Ça le dégoutait, il se sentait comme un singe en cravate. Il n'était pas à sa place ici et se sentait bloqué, bloqué comme dans toutes les facettes de sa vie. "Ecoutez madame, je vais vous aider, mais je dois vous avouer qu'il y a généralement des procédures pour cela. Prendre rendez-vous par exemple." Effectivement, débarquer en trombe dans un bureau n'était pas quelque chose qu'il voyait tous les jours au bureau, mais il pouvait la comprendre. la bureaucratie était sûrement un enfer, et les banquiers du coin ne se tuaient pas forcément au travail.  
Il voulait rentrer chez lui. Endre posa son regard sur l'ordinateur et regarda les fichiers clients. Un compte bloqué, ça n'arrivait pas tous les jours. Il était intrigué. Au vu de la tenue de la jeune femme, cela lui paraissait improbable qu'elle soit dans le rouge. En effet, elle était parfaite de la tête au pieds, bien mieux habillée que la plupart des gens qui passaient par la banque. Même les employés portaient la plupart du temps des costumes achetés en prêt-à-porter, soit trop grands soit trop petits, et rarement flatteurs. "Peut-être pourrions nous commencer par votre nom d'abord ? Sans cela ça va être difficile." Il lui lança un grand sourire. Etonnement, l'attitude agressive de la jeune femme ne le dérangeait plus tant que ça. Il s'ennuyait tellement que ça en était presque une bouffée de fraîcheur. Puis il était curieux. "Je vous promets que je ferais de mon mieux." Bon, il n'était que stagiaire, mais il était débrouillard, et loin d'être stupide. De toute façon, il n'y avait que lui, alors il fallait bien trouver une solution. Il pressentait qu'elle n'allait pas partir sans avoir eu une réponse à ses questions. Ça allait surement durer un petit bout de temps, se dit-il en soupirant.