when i'm with you i feel happier (woody + charlie)

Cette fichue maladie c’était le boulet attaché à sa cheville, qu’il traînait depuis plus de dix ans maintenant sans jamais pouvoir l’oublier. D’abord elle n’avait été qu’un nuage noir, puis au fil du temps l’orage s’était déclenché et la pluie l’atteignait, sous forme de symptômes tous plus vicieux les uns que les autres. Ils allaient et venaient sans prévenir, à des intervalles toujours différents et pour des durées qui ne ressemblaient jamais. Le corps de Woody était imprévisible, une bombe à retardement qu’il ne pourrait contenir toute sa vie. Ça l’effrayait et il n’avait jamais voulu l’imposer à qui que ce soit d’autre que lui-même. Pas à Sara. Pas à Freja. Pas plus à Charlie. S’il s’autorisait une brèche de lumière avec la pâtissière, c’était parce que son ancienne relation, avec la norvégienne, lui avait appris à la dure qu’il ne pouvait pas décider pour les autres. Qu’il ne pouvait pas forcer quelqu’une à quitter sa vie sous prétexte qu’il savait mieux qu’elle ce qui les attendait. Charlie releva encore une fois ce que Woody ne s’attendait pas à ce qu’elle relève. Il sourit en levant les yeux au ciel, basculant la tête vers l’arrière. « Ouais bah on va voir, hein, te réjouis pas trop vite c’est vrai que parfois t’es demandante. » S’amusa-t-il. C’était surtout plus facile de plaisanter de la sorte que d’affirmer que c’était bien parti, en tout cas, entre elle et lui. Woody n’avait pas vu la dernière année passer. Et bordel que ça faisait du bien de ne plus compter les matins à se réveiller en se demandant pourquoi il était encore en vie. « J’m’inquiéterai quand même, Charlie. Ça, je peux pas faire autrement. J’aurai toujours peur que ça devienne trop pour toi. » Et pour lui. C’était inévitable que ça deviendrait trop pour lui, et que ça lui pourrirait l’existence. Et que ça pourrirait leur relation. Et c’est là qu’elle chercherait à partir par tous les moyens, il en était sûr. C’est pourquoi, quelques minutes plus tard, il lui demanda de lui promettre de lui dire lorsque la peur serait trop grande. Plus grande que leur amour. Il hocha la tête quand elle le lui promit. « Merci. » Elle se blottit contre lui et suite à leurs douces paroles inattendues, Charlie lui demanda s’il avait quelque chose à ajouter avant qu’ils ne referment cette parenthèse. Il prit le temps d’y réfléchir, pour de vrai. Sa main caressait les cheveux de Charlie et son regard se perdait dans le vide, face à lui. « Non. Pas pour le moment. J’ai dit ce que j’avais à dire. » Il recula la tête pour inciter Charlie à relever le regard vers lui. « J’ai plutôt envie d’ouvrir une autre parenthèse … » Et son sourire plein de sous-entendus n’appelait pas à interprétation.

Charlie préférait que les choses se passent ainsi, que la conversation prenne une tournure plus légère. Ta ta ta ta... moi j'ai juste entendu "années"! chantonna Charlie qui n'arrivait pas à garder son sérieux. Elle ne s'enflammait pas, elle savait que parler du long terme avec Woody pouvait l'effrayer. Pour le moment elle se contentait de ce qu'il lui donnait, heureuse de voir qu'il voulait donner une chance à leur relation. La maladie n'étant pas un obstacle pour elle, elle ne parvenait pas à comprendre les craintes de Woody. Elle tenta d'apaiser ses inquiétudes comme elle le pouvait. Alors je ferais en sorte de te rassurer. lui dit-elle avec douceur, attendrie de voir un Woody inquiet. Elle lui fit la promesse de lui dire quand elle aura trop peur, et lorsqu'elle lui fit cette promesse elle pensait sincèrement la tenir. Accrochée à son cou, sentir ses mains sur elle, voir son sourire se dessiner, à cet instant ils étaient intouchables. Un sentiment de bien-être la submergeait toute entière. Elle s'était blotti contre lui et profitait d'écouter les batements de son coeur. Il ne le voyait pas mais elle souriait. C'était si bon quand il touchait ses cheveux, ou peu importe quelle partie de son corps. Tandis qu'elle lui demanda si il voulait rajouter quelque chose, il l'incita à se redresser. Elle aperçut alors ce sourire malicieux accompagné de ce regard coquin, qui sous-entendait bien choses. Ah oui ça me tente bien. répliqua Charlie avec ce même sourire, avant de poser sensuellement ses lèvres contre les siennes.  Et alors que ses mains s'aventuraient en dessous des vêtements de Woody, ses baisers l'invitaient à accélérer la cadence. Après une discussion aussi sérieuse, un rapprochement charnel était la bienvenue.

Spoiler: