Parce qu'il faut bien commencer par quelque part... [Scarlet]

Elle avait encore tellement de questions et en même temps elle voulait se taire pour juste profiter d'être contre lui, sentir la chaleur de son corps et entendre sa voix si rassurante pour elle, comme celle de Judas, elles ne les avaient pas entendu depuis des années et rien que de les entendre parler lui procurer une émotion intense. Scarlet ne savait pas à quel point la vie de Joe après l'accident fut traumatique, elle n'en avait eut que de petit aperçu et il n'allait jamais dans le détail. Il ne souhaitait pas en dire plus pour l'instant, expliquant qu'ils se réuniraient autour d'une table pour en discuter et elle hocha doucement la porte, elle lui laisserait ce temps pour réfléchir et trouver au mieux les mots qu'il pourrait utiliser pour expliquer son calvaire.

La rouquine n'aimait déjà pas Sanders, même s'il fut celui qui fit le relais pour que leur correspondance puisse continuer, il l'avait aussi maintenu loin d'elle et continuait à dicter les fait et geste de son ami.

« On en parlera donc plus tard. »

C'est ce qu'elle se contenta de dire, pour ne pas lui avouer que même en sachant ça, elle ne le portait pas dans son cœur son éditeur un peu trop envahissant. Elle priait pour qu'il ne lui ordonne pas de revenir. Si elle ne connaissait pas si bien le jeune homme elle aurait bien dit que Joe avait... peur de son éditeur ? Puis il détourna le sujet sur le métier que la jeune femme exercée à présent. Riant doucement, comme quoi elle aussi était rester un peu dans son cercle vicieux, seulement maintenant elle faisait un peu plus ce qu'elle désirait en ce qui concerne les photoshoots et les défilés.

« Tu me vois vraiment pompier ? J'ai un peu de muscle, mais pas autant qu'il le faudrait ! »

Elle ne s'attendait pas à autant de franchise de la part de Joe, mais en même temps cela paraissait logique... et encore, si Judas était avec lui, elle aurait pu s'attendre à une fouille digne des flic de stup' pour déloger chacune de ses cachettes et se voir confisquer les objets du délits.

« Mais j'aime ce que je fais, j'aime mon boulot. »

Parfois elle en avait marre, mais tout le monde passait par là, n'est-ce pas ? De plus elle allait pouvoir reprendre de plus en plus les projets qu'elle désire faire, même si pour le moment ça passait toujours par les mains de sa chère mère, il lui faudrait trouver un nouvel agent qui soit moins proche et moins accès sur le fait de vouloir la faire paraître comme une jeune femme innocente, comme ci on la voyait encore en tant qu'enfant. Elle le regarda un instant en l'entendant dire qu'à présent qu'ils étaient tous les trois dans la même ville, ils pourraient reprendre comme avant. Scarlet le voyait dans son regard qu'il n'y croyait pas, que c'était un souhait de sa part, mais que ce serait trop difficile au départ. Surtout si son éditeur appelle du jour au lendemain pour le faire à nouveau disparaître. Cependant, elle ne voulait pas le blesser et lui offrit un tendre sourire.

« Tu as raison »

Et comme pour cacher le fait qu'elle mentait à son tour, elle enfouit son visage contre lui, fermant les yeux et s'imaginant des années en arrière.

Les vies sont chamboulées, sans dessus dessous, des drames se sont joués et ils n'en sont pas encore totalement au courant. Elle s'en voulait déjà de ne pas être venu le chercher, mais elle était persuadé que ce n'était pas ce qu'il voulait, parce qu'elle ne sait pas encore et qu'à l'époque elle le savait encore moins. Il était un nouveau nom à mémoriser et pourtant elle sentait son cœur battre tellement fort dans sa poitrine que ça lui en faisait mal de ne pas juste... l'embrasser. Ce qu'elle ne sait pas encore, c'est que ce sentiment ne peut pas être partagé. Elle pourrait le draguer si elle n'était pas aussi dérouté par sa présence et le fait qu'il ait pointer du doigt sa mauvaise habitude quant à son... bordel.

« Si ça peut te rassurer, c'est plutôt récent comme service de taxi qui n'est pas un taxi. Puis elle perdit un peu son sourire en l'entendant. C'est pas spécifiquement pour le boulot que je consomme. »

C'était plutôt pour vivre tout simplement, mais elle n'était pas prête à partager sur cette partie un peu plus sombre de sa vie. Lorsqu'elle connaîtrait un peu plus celle que son ami avait connu, elle se plaindrait moins de la sienne, mais ne baissera pas forcément sa consommation.

Elle avait apprit à mentir, à donner le change avec un beau sourire alors qu'elle se sentait au plus bas, si ça fonctionnait sur beaucoup elle ne l'avait jamais tenté avec les personnes qui la connaissent le plus au monde, ce n'était pas ses parents mais les jumeaux Kirke. Enfouissant son visage contre lui pour qu'il ne voit pas la supercherie, elle en profitait aussi pour le sentir à nouveau, cette odeur si familière, mais un peu étrangère aussi, est-ce qu'il portait du parfum ? Peut-être. Finissant par se séparer de lui à contre cœur, elle se saisit d'un stylo non loin d'eux et se mit à écrire des chiffres sur le dos de la main de l'écrivain.

« C'est... mon numéro, au cas où tu voudrais m’appeler un jour. »

Elle se doutait que leur petite réunion touché à sa fin, ils étaient un peu plus inconfortable à chaque nouvelle question touchant l'ordre privé et elle ne voulait pas le faire fuir.