#156 A chair is not a house and a house is not a home (Terry)

A chair is not a house and a house is not a home

J’y étais. Le jour de mon déménagement était arrivé.

La conversation que j’avais eu avec Morgan à l’occasion de la soirée du nouvel an m’avait fais prendre conscience que ma vie était quand-même vachement triste. Boulot/bar /dodo… Qui peut rêver de ce genre de vie ? Et puis quand quelques jours après Leilani m’avait annoncée qu’elle quittait l’Australie, j’avais pris ma décision. Cette vie que je menais depuis onze ans ne me rendait pas heureuse. J’avais un travail génial qui m’avait aidé à ne pas sombrer. Mais ne pas sombrer aujourd’hui ne me suffisait plus. Onze ans après ce jour tragique où j’avais vus cet enfant mourir sous mes yeux, j’avais envie de vivre. Je me souviendrais toujours de cet enfant, ce petit James. Jamais je ne l’oublierais et ce serait toujours pour lui que chaque journée passée au travail, j’honorerais sa  mémoire. Mais pour mon propre bien, il était temps que j’avance.

Bien sûr, je n’avais pas changé du jour au lendemain. Je restais agressive, froide, sarcastique. Mais je m’efforçais d’avoir d’avantage d’empathie et de moins rejeter les autres.  L’une des décisions que j’avais prise été de quitter mon appartement pour trouver une coloc’. Vivre avec quelqu’un et tisser des liens avec cette personne ne pouvaient que m’être bénéfique. Enfin, je l’espérais. C’est ainsi que j’avais échangé avec Terry Cooper. C’était une médecin pompier de 31 ans et célibataire. J’avais visité quelques semaines au part avant l’appartement et avait l’avait aussitôt adopté. Je ne savais pas encore si je pouvais dire la même chose de ma coloc’, mais j’avais bon espoir que si je faisais des efforts pour ne pas me montrer trop sarcastique et agréable, les choses se passeraient très bien.

Ainsi, je me trouvais avec mes affaires devants l’appartement numéro 165. Je sonnais alors à la porte de mon nouveau chez-moi, attendant que Terry vienne m’ouvrir.

A chair is not a house and a house is not a home

Terry avait recherché un ou une colloc depuis le départ d'olivia, mais elle avait eu du mal à trouver. Et même si elle n'avait pas vraiment de problème pour payer le loyer, elle préférait trouver quelqu'un, pour l'instant du moins. Terry avait passer des petites annonces, et un jour, elle était tomber sur une jeune femme, un peu plus vieille qu'elle, avec un boulot tout aussi prenant que le sien. Ce qui l'avait rassurer, parce qu'elle ne voulait pas qu'on lui pose des problèmes sur ses horaires de boulot ou qu'on la réprimande parce qu'elle est rentrer à 6h du mat après une nuit de boulot.

Elle avait fait une petite visite de l'appartement et surtout des parties qui étaient réserver à la nouvelle venue, sa chambre qui était quand même assez spacieuse, sans compter, le salon, cuisine américaine et salle à manger, une grande salle de bain. Enfin cet appart était un vrai nid pour Terry, la déco était neutre avec quelques touches de fantaisie par ci par là. Bref, elle avait du apprécier car elle avait accepter de venir vivre ici.

Aujourd'hui était le grand jour, Terry l'attendait avec le sourire. Elle avait pris une journée de repos pour bien accueillir sa nouvelle colloc. Elle avait préparer un petit apéro dinatoire pour leur première soirée ensemble et fait tout le ménage, l'appartement était impécable. Bon on peut pas dire que Terry est une reine du ménage mais elle n'était pas non plus une fille salle, mais aujourd'hui, elle avait fait le ménage à fond, même la chambre vide sentait le propre.

Elle sortait du four des petites mignardises salés, quand on sonne à la porte. Elle pose le plat sur le plan de travail et retire ses gants de protections pour aller ouvrir la porte. Elle sourit quand elle voit Evangeline devant.

Salut, Entre. Installe toi, tu es chez toi maintenant. tu as besoin d'aide avec des affaires ?

Elle ouvre grand la porte et la laisse rentrer, elle regarde et prend tout ce qu'elle peut pour l'aider avec ses affaires. Dans un coin, elle avait préparer tout ce qu'il faut pour son installation : Ses nouvelles clés, le numéro de téléphone de son nouvel appart, les codes wifi, enfin tous ce qui est utile, et d'autre viendront au fur à mesure.

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Pour une fois, je me sentais légèrement nerveuse et je me réprimandais mentalement :Allons, tu es Evangéline Théa Alvarez, rien ni personne ne te fais peur !
Lorsque Terry ouvre la porte, une délicieuse odeur s’échappe de la porte ouverte. Son sourire me motive et un sourire apparait sur mon visage et j’entre dans mon nouveau chez moi, trainant mes quelques affaires. On ne peut pas dire que j’ai beaucoup d’affaire. Une valise de vêtements et affaires de salle de bain, un carton de livre, un autre avec quelques affaires personnelles et un dernier avec mes affaires pour le travail viennent compléter mon déménagement. Pour le reste, mon ancien appartement étant un meublé j’ai laissé sur place les objets du quotidien.
« Hey, merci de m’accueillir. Si tu veux bien, je veux bien que tu prennes un des cartons pour que on puisse les mettre dans ma chambre. Ah et oui, j’ai que ça comme affaires » ajoutais-je, prenant les devants. Je me dirigeais vers la pièce qui allait être la mienne pendant un temps inconnu. Mais une chose était certaine, je me sentais bien dans cet appartement. Il était beaucoup plus spacieux que mon ancien. La cuisine, même si je ne comptais pas y passer beaucoup de temps n’étant pas une grande cuisinière était ouverte sur le salon. Je savais aussi pour l’avoir visité que la salle de bain était grande et même si là encore, je n’allais pas y passer beaucoup de temps, j’étais certaine d’aimer vivre dans un endroit plus spacieux que celui dans lequel j’avais passé ces onze dernières années.
Une fois mes affaires posées, les rangerais plus tard, j’attrapais la bouteille que j’avais ramener pour fêter mon emménagement et je retournais dans la cuisine. Ce que Terry avait préparé semblait délicieux. Ne sachant pas trop quoi dire, je décidais de l’interroger. Pas comme un interrogatoire, non. Juste histoire de lancer la conversation. « Comment vas-tu ? Pas trop compliqué au travail en ce moment ?» Je me souvenais que Terry était médecin pompier, ce qui m’avait aussi rassurée. Les horaires à rallonges, elle devait en avoir l’habitude autant que moi et j’avais peu de chance qu’elle me reproche de ne pas être là pour le repas.

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Terry accueillait sa nouvelle colloc, Evangeline. Elle avait préparer tout ce qu'il faut pour être une bonne hôte. Enfin, surtout, la faire sentir comme chez elle. Car c'est sa nouvelle maison. Elle lui propose son aide pour ses affaires. Elle s'avance et prend un gros carton assez lourd, elle suppose que c'est des livres ce qui fait sourire Terry. Elle est assez curieuse de savoir ce qu'elle lit, qui sait, elle pourrait s'échanger des bouquins. Elle se dirige vers la chambre d'Evangéline. C'est pas la plus grande des deux, Terry ayant la plus grande, mais elle est quand même plus que bien. Un grand dressing, un espace avec un grand bureau, et surtout, un grand lit. Enfin, la pièce est plutôt grande. Terry se souvient encore de son premier appart quand elle était étudiante et il devait être aussi grand que cette chambre.

Pour ton nombre d'affaire, c'est pas gênant. Je suis sure qu'il va augmenter rapidement tu verras. Et tu peux mettre des affaires personnelles dans le salon aussi. J'ai des photos de ma famille par exemple et quelques bibelots personnels, donc si tu veux, tu peux. Ca te permettra de te sentir plus chez toi.

Terry déposa le carton à côté du bureau dans sa chambre. Elle regarda Evangeline faire de même avec les autres affaires. Et sourit quand elle vit la bouteille dans sa main. Elle la suivit vers l'espace cuisine. La nourriture attendais sur le comptoir. Elle sortie des verres pour boire, et surtout des assiettes et les couverts pour manger.

bien et toi ? j'espère que cela ne te stresse pas trop l’emménagement.
Sinon pour le boulot, comme d'hab. enfin j'ai deux jours de repos, pour pouvoir t'accueillir comme il faut et t'aider si besoin. et toi ? ton boulot ?

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Pour une fois, je me sentais légèrement mal a l’aise. Ce n’était pas Terry ou l’appartement. C’était juste le fait d’emménager avec quelqu’un. Quelqu’un qui avait ses habitudes, son mode de vie. Et puis, je vivais seule depuis tellement longtemps. Est-ce que j’allais réussir à vivre avec quelqu’un ? Néanmoins, je ne m’attardais pas sur cette légère impression et vus comme ma colocataire semblait sympathique, je n’avais aucun doute sur le fait que mes inquiétudes allaient vite se dissiper.
Je sourie lorsque Terry affirma que le nombre de mes affaires allaient augmenter. Si j’avais quelques doutes, ce n’était pas impossible non plus. Elle m’invite alors a mettre quelques affaires personnelles dans le salon. J’aimais bien cette idée. Je n’avais pas trop de bibelots mais je serais ravie que les quelques objets qui me tenaient à cœur aillent dans le salon. Après tout, désormais cet appartement était aussi le mien. « D’accord, est bien j’y mettrais aussi quelques photos et trésors que m’ont offerts mes neveux si tu n’as rien contre des bricolages d’enfants. »

Une fois dans la cuisine, Terry sortit des verres pour boire et des assiettes pour manger tout en répondant a mes questions. « Bien aussi, je suis contente d’emménager, il était temps de prendre un nouveau départ. Je ne suis pas vraiment stressée, mais je t’avoue que je n’ai pas vécue avec des gens depuis longtemps ! » Voyant qu’elle s’activais, j’interrompais la conversation pour lui demander :« tu as besoin d’aide pour quelque chose ? » avant de reprendre là où je m’étais arrêté quelques secondes plus tard. « Merci d’avoir pris de jours de repos, mais tu n’étais pas obligé. Je connais la ville comme ma poche donc je connais le quartier et comme tu as pus le voir, je n’ai pas beaucoup d’affaires. Mais si tu veux m’aider a ranger mes affaires, demain par exemple, ton aide sera la bienvenue. Quand a mon boulot, la routine » dis-je en haussant les épaules. Mais Terry ne connaissant vraisemblablement pas ma routine, j’ajoutais. « Je bosse sur des dossier, je lis des comptes rendus des fics avec qui je bosse et ceux des agents de patrouille quand ça concerne mon domaine et quand on tient quelques chose, on va en équipe sur le terrain. »

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Terry était ravie d'avoir une nouvelle coloc, elle pourra enfin partager les frais de cette maison. Ce qui allègera un peu ses finances. Elle gagne bien sa vie comme médecin, mais bon, c'est pas non plus le poste le plus rémunérateur en étant médecin, surtout quand on est pompier. Elle accueillais sa nouvelle coloc à bras ouvert. Elle essayait de la mettre à l'aise et surtout qu'elle prenne cette maison comme la sienne. Terry sourit.

Je n'ai rien contre les œuvres d'arts d'enfant. C'est cool même. Tu pourras même leur dire que tu vis avec un pompier, enfin une pompière, je suis sure qu'ils seront contents.

Elle sortait ce qu'il faut pour faire une petite soirée de bienvenue. Elle avait tout prévu pour se faire un petit repas sympathique. Elle servait deux verre pour boire tranquillement. Elle l'écoute alors qu'elle lui demande si elle est pas trop stresser d’emménager.

Ma dernière coloc est partie depuis un moment, donc je suis aussi seule depuis quelques temps. Après, n'hésite pas à me dire si quelques choses te dérangent.

Elle préparait un plateau, pour amener ce qu'il faut sur la table basse du salon.

Et bien, si tu veux, tu peux prendre le plateau et déposer le tout dans le salon. Je vais sortir les amuse-gueules et mettre au fours une pizza et deux trois petite chose à grignoter.

Elle ouvre le frigo et en sort des morceaux de fromage, des crudités, un petit pots de tsatsiki. Elle en sort la pizza et des petits fours à mettre dans le four. Oui, bon Terry a vu gros pour elle deux, mais comme, elle ne connaissait pas les gouts d'Evangeline, au moins là, elle était certaines de trouver un truc qui lui plairait.

Je t'aiderais sans problème demain

Elle met tout au fours et amène ce qui reste dans le salon. Elles s'installent pendant que le fours chauffent ce qui y est. Elle prend son verre et sourit.

J'espère que c'est pas trop dangereux. A nous deux, on prend pas mal de risques.

Elle rit et lève son verre.

Aller à ton emménagement !

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Terry me plait bien, je sens que cette colocation va m’aider a prendre le nouveau départ dont j’ai besoin. L’appartement est vraiment sympa, ça me change de l’endroit où j’habitais avant. Et puis, même si ça je ne le dirais pas à Terry, j’espère que cet appartement va m’aider a passer un peu plus de temps ici et un peu moins de temps dans les bar.

Lorsque j’évoque les œuvres d’art d’enfants, elle n’y voit aucun problème et trouve même ça cool. D’autant plus qu’elle n’a pas tord, ils vont adorer le fait que je vive avec une pompière. Je sens que je vais les voir débarquer ici. Avant, je refusais qu’ils viennent chez moi. Trop sale, trop lugubre et en désordre, je n’avais aucune envie de recevoir mes neveux dans cet environnement. Mais là, dans ce bel appartement lumineux… C’est un bel espace pour garder des enfants. Garder mes neveux ici de temps a autre pourra permettre à mon frère et à ma belle sœur de prendre du temps pour eux, chez eux. Revenant a la conversation je sourie : « J’en ai aucun doute, les enfants éprouvent une certaine fascination pour les pompiers ! »

Je la vis servir deux verres et elle m’évoque sa dernière coloc, avant de la rassurer lorsqu’elle me dit de ne pas hésiter a lui en parler si quelque me dérange. « Ne t’en fais pas pour ça, je suis plutôt arrangeante et j’ai pas ma langue dans ma poche ! »

Sur ses instructions, je prendre le plateau et dépose ce qu’elle a sortie sur la table du salon. Elle me rejoint quelques instants plus tard. Une chose est sûre, nous n’allons par mourir de faim ! Mais je me tais, Terry a tout bien préparé pour mon arrivée et être si bien accueilli réchauffe mon cœur.

Prenant son verre, elle évoque les dangers de nos métiers. « Je ne peux pas parler de ton boulot, mais en ce qui me concerne le miens c’est sûr que ce n’est pas le boulot le plus safe du monde mais j’adore ce travail. Veiller sur les gens de Bowen, rendre les rues plus sûres, ça me plait. »

Alors, elle lève son verre et je réponds joyeusement « A mon emménagement ! » avant de boire une gorgée de mon verre. C’est bon. « Alors, tu as toujours fais ça comme travail ? Qu’est-ce qu’il te plait tellement dans ce travail ? Parce que je suppose que ça fait partie de ces boulots-passions non ? »

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Terry était ravie d'avoir une nouvelle coloc. Elle se sentira moins seule et puis il lui coutera moins cher, elle pourra avoir un peu plus d'argent pour les vacances. Terry est ravie de savoir qu'elle a des neveux et bien sur, elle aussi d'accord pour qu'ils viennent lui rendre visite. Elle n'a jamais rien eu contre les enfants aux contraire, elle les aime bien, si elle n'avait pas été pompier elle serait peut-être devenue institutrice ou pédiatre, enfin quelque chose avec eux.

Il aime aussi les policiers ! C'est dingue ce que parfois les gens changent en grandissant. Les adultes, heureusement pas tous, mais ils n'aiment pas les pompiers et encore moins les flics. On devrait leur rappeler leur fascination enfantine.

Elle est parfois choquer quand elle lit des choses dans les journaux comme quoi des collègues se sont fait attaqués alors qu'ils allaient sauver des personnes. Elle ne comprend pas où va le monde parfois, enfin heureusement à Bowen, ils sont plutôt bien épargner de ce côté là. Elle rit et se retrouve assez bien dans la description qu'elle fait d'elle même.

Alors ca devrait marcher, je suis assez arrangeante aussi, enfin je déteste les conflits donc je fait tout pour les éviter mais parfois c'est difficile.

Sur ses instructions, je prendre le plateau et dépose ce qu’elle a sortie sur la table du salon. Elle me rejoint quelques instants plus tard. Une chose est sûre, nous n’allons par mourir de faim ! Mais je me tais, Terry a tout bien préparé pour mon arrivée et être si bien accueilli réchauffe mon cœur. Elles sont installés sur le canapé, avec ce qu'il faut pour bien manger tranquillement. Elle essaye d'apprendre à se connaitre. Elle étouffe un léger rire. Elle se souvient encore de l'accident qui l'a cloué au lit pendant près d'un an, il y a quelques années, et la cicatrice sur son dos en témoigne.

Et bien, c'est un peu la même chose de mon côté, j'aime être là pour aider les autres. Et pour le côté safe, on ne sait jamais si on va revenir de notre mission donc ...

Elle lève aussi son verre pour fête l'emenagement de sa nouvelle coloc. elle boit elle aussi une gorgée de son verre.

Hum oui, je me suis inscrite aux jeunes pompier quand j'étais ado, grace à ma grand-mère paternelle. puis j'ai continué, j'ai fait des études de médecines en parallèle. Voilà comment je me retrouve dans ce boulot.

Elle ne dit pas vraiment, mais c'est aussi en mémoire de son père, qui est mort en service militaire, pour servir son pays, c'est comme ça que sa grand-mère l'a convaincu d'entrer chez les jeunes pompiers.

Et toi ? comment tu t'es retrouver flic ?

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La conversation dévia sur les enfants et je n’avais aucun doute que mes neveux aller aimer ma nouvelle coloc et qu’ils allaient être fascinés par elle. Ils adoraient déjà dire à tout le monde que « Tata Eva elle est policière, elle peut mettre les gens en prison », alors quand ils allaient pouvoir dire « ma tata elle est policière et elle habite avec une pompière », ils allaient être tout fière. Cette fascination pour certains métiers au cours de l’enfance me faisait sourire. J’essayais vainement de me souvenir ce que je voulais faire étant petite mais sans succès. Néanmoins, j’étais d’accord avec Terry sur à quel point c’est dingue ce que les gens peuvent changer et j’étais bien d’accord sur le fait qu’on devrait rappeler à certains les passions qu’ils avaient étant enfants. « C’est sûr qu’on n’a pas toujours très bonne réputation et quand je vois certains et certaines de mes collègues, je comprends pourquoi ! Tu te souviens toi, de ce que tu voulais faire quand tu étais petite ? » demandais-je soudain.

« Je peux être très cynique quand quelque chose ne va pas » lui dis-je, alors qu’elle me racontait détester les conflits. « Ma psy dit que c’est un moyen de défense et que je dois apprendre à exprimer ce que je ressens. » Je ris doucement. Peu de temps avant de chercher une colocation, j’avais commencé à entreprendre un suivit psy et cette dernière avait été ravie apprenant que j’allais quitter mon appartement de solitaire, m’affirmant que ça ne pouvait me faire que du bien de vivre avec quelqu’un.

Lorsqu’elle me dit qu’elle ne sait jamais si elle va rentrer de sa mission, je hoche la tête. Je connais ça, même si pour nous, en tout cas dans ma branche, on est pas tout le temps sur le terrain et pas tout le temps dans des missions où nous risquons de ne pas en revenir. Bien sûr, je travaille avec des gens dangereux. Mais avec mon job actuel, je ne suis pas la plus exposée. Néanmoins, avant chaque grosse opération, je prends la peine d’envoyer une prière a Dieu, même si je ne suis pas allée dans une église depuis des années, pour lui demander de faire en sorte que tout le monde rentre en vie et en un seul morceau.

Elle m’explique alors comment elle est devenue pompière, en s’y inscrivant dès l’adolescence. Je ressens une pointe d’admiration quand elle me parle de comment elle en est arrivée là. Je trouve ça incroyable de voir où elle en est aujourd’hui. C’est alors qu’elle me retourne la question, alors que je portais mon verre à mes lèvres. Je marque un temps d’arrêt, comme figée, avant de boire une gorgée, de poser mon verre et de changer de position, m’asseyant sur  le bord sur fauteuil, les jambes écartées, les mains jointes, les coudes posés sur mes cuisses. Je fixe un point dans le vide quelques instant avant de lui répondre. « Avant de m’occupais d’enfants, dans un quartier de la ville… Disons que ce n’était pas le quartier le plus safe. Un jour, il y a eu un règlement de compte de gang. Pour se venger, un gars d’un gang a tiré sur un des gosses que j’avais sous ma responsabilité. Je… Je suis un peu partie en vrille. Par la suite, et j’ai décidé d’entrer dans la police pour que jamais quelque chose comme ça ne se reproduise à Bowen. »

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Terry avait toujours eu de bon contact avec les enfants en générale, elle n'en avait pas elle-même et son frère était loin d'en avoir aussi, même si probablement il allait être le premier à faire grand-mère leur maman. Parfois on ne devrait pas oublier nos rêves d'enfant. Terry réfléchis avant de secouer la tête négativement.

Non, pas vraiment. A vrai dire, j'ai fait pas mal de connerie petite, enfin après la mort de mon père. C'est ma grand-mère paternelle qui m'a remis dans le droit chemin en quelque sorte et m'a donner l'envie de suivre les pas de mon père en mettant mes capacités au service des autres. Mon père était militaire, il est mort en service. Donc disons que depuis mes 15 ans, je voulais être pompier.

Terry lui sourit et l'écoute alors qu'elle avoue un peu ses défauts.

Oh sache qu'avec moi tu peux te laisser aller, je prend rarement les choses mal, et je passe souvent sur pas mal de chose. Je me rend parfois pas compte aussi que je peux être fatigante, donc n'hésite pas à me le dire. Et puis je suis sure qu'on va s'en sortir toutes les deux.

Evie et Terry ont des métiers assez difficiles et risquer, même si en générale, elle intervient sur des petits bobos, elle a quand même quelques interventions dans le mois assez risquer comme des feux par exemple. Elle l'observe alors qu'elle attend de voir si elle va répondre à sa question sur comment elle est devenue policière. Elle l'écoute doucement et attentivement et grimace. Elle imagine bien ce qu'elle a pu ressentir. Elle s'approche et pose doucement sa main sur son épaule.

Je suis désolé. C'est ... ça n'a pas de mot ce qui s'est passé ...

Elle ferme les yeux et elle se dit que parfois, ce qu'elle voit dans son métier la révolte alors elle imagine bien ce que Evie à vécue et ce qu'elle doit voir encore dans son boulot actuel. Terry a choisit de consacrer sa vie à aider les autres, et son métier de pompier est l'idéale. Elle soigne et protège aussi un peu. Evie a choisit de consacrer son temps à protéger et éviter des drames avec son métier de policier, elles sont assez semblable au finale. Elle prend son verre et le porte à ses lèvres pour boire. Elle prend une grande inspiration et relève la tête.

Aller ce soir, on sourit et on profite.

Elle fait signe vers la table basse et la nourriture qui les attends.