| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| Home is wherever I'm with you || ft. Marcus | |
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2523 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Home is wherever I'm with you || ft. Marcus Dim 16 Mai 2021 - 10:59 | |
| Il avait le cœur arraché, Marcus, de comprendre que tout n'avait été qu'une erreur, depuis des années. Il se complaisait dans le rôle de l'homme trompé, bafoué, depuis qu'Elle était partie, sans jamais douter de cette vérité erronée. Il en était pourtant si loin, jamais il n'aurait pu imaginer ce qu'elle venait de lui apprendre. Jamais il n'avait pensé qu'il s'agissait d'un sacrifice par amour. En d'autres circonstance il n'aurait pas réfléchi, il se serait assis sur sa fierté et sur son silence à elle, et il aurait pardonné sans rien demander de plus, en la prenant dans ses bras, en lui assurant qu'il était là, qu'il ne bougerait pas, que c'était elle et pas une autre et qu'il s'en foutait de son passé, il l'aimait envers et contre tout. Et c'était vrai, c'était tristement vrai, il s'en rendait compte, il l'aimait à en crever. Mais crever il n'avait fait que ça, à petit feu, durant neuf année. Neuf ans c'était long, trop long pour décolérer en voyant les larmes de celle qu'il aimait, trop long pour pardonner si vite. Il fallait qu'il avale la pilule, qu'il réalise qu'elle était vraiment revenue et qu'elle ne l'avait pas trompé avec un autre. Il devrait pardonner le mensonge et le silence, il lui faudrait du temps. Et pour l'instant, ce soir, c'était la colère la plus forte. Il remettait en question leur mariage, cette journée si douce, ce souvenir parfait et tout l'engagement qui allait avec, c'était mesquin, une nouvelle fois il cherchait surtout à la blesser. Et Elle ne se laissa pas faire, la blonde se battait, comme une lionne, pour sa vérité. Elle l'aimait, à n'en pas douter. Ne m'en veux pas de douter, Elle, tu m'as menti durant quatre ans, tu es partie sans un mot, j'ai le droit d'être perdu. Il se cachait derrière cette excuse si facile, alors qu'il était juste effrayé de ne pas connaître cette femme qui lui faisait face. Je ne t'en remercie pas, non. Ça serait sûrement arrivé, avec ou sans toi. Ce bar c'était son sanctuaire depuis toujours, il lui vouait un culte sans savoir vraiment pourquoi, il s'y était toujours senti chez lui, presque plus que dans l'appartement de sa grand-mère, qui l'avait pourtant vu grandir. En fait sa vie n'avait toujours tourné qu'autour de ce quartier et ça lui convenait parfaitement, il n'avait pas une âme d'aventurier, il se plaisait dans sa petite ville tranquille, dans ces rues qu'il connaissait par cœur et qui avaient été le théâtre de son histoire. Et leur histoire à eux, s'écrivait une nouvelle fois dans ce lieu qui les avait vu s'aimer si fort et lui se mourir de désespoir de la voir partie. Qu'en restait-il de cet amour ? Il en piétinaient les cendres encore brûlantes. Si brûlantes qu'il eut l'envie de s'y frotter, de toucher cette peau, d'embrasser ces lèvres, l'espace d'une seconde il l'imaginait dans ses bras et ça lui fit autant de mal que de bien. Juste le temps qu'Elle lui attrape la bouteille des mains et la magie fut brisée, il l'observa boire et Marcus ne put s'empêcher de faire une réflexion. Ce rire, son rire, celui des soirées légères, celui des moment joyeux, festifs, alcoolisés, non pas pour se saouler, surtout pas pour se donner du courage, comme elle le disait, mais parce qu'ils étaient jeunes et insouciants… à une autre époque. Il sourit. Ça ne me va pas le rôle de vieux loup de mer ? Moi j'aime bien, ça fait pirate, ça fait mystérieux ! Ça faisait surtout misérable, mais il préférait ne pas y penser. Le courage de m'affronter ? Il pensait pas ne faire si peur que ça, mais qu'en savait il ? L'alcool qui lui tournait la tête le rendait d'humeur badine, il souriait à Elle en la regardant, il se laissait charmer par son regard, revenait quelques années plus tôt, quand cette petite blonde inconnue l'avait séduite dans ce même bar. Le fond de leur discussion était sérieuse, mais il perdait de plus en plus pied. Nouvelle gorgée de rhum, la bouteille descendait à vue d'œil, la raison également. Ça sonne comme une sentence. Il se redressa. J'ai des papiers chez moi, si tu veux rendre notre séparation officielle… Il la défiait du regard et dans ses mots, jusqu'au bout il ne lui épargnerait rien ce soir. Néanmoins c'était vrai, une fois il était allé voir un avocat et celui-ci lui avait proposé d'engager les démarches d'une procédure de divorce. Il avait commencé à remplir les papiers avant de vite abandonner, bien trop mal à l'idée que tout ce cauchemar ne devienne réel. T'as abandonné tes espoirs de carrière aux urgences ? Il lui semblait qu'elle ne vivait que pour ça, à l'époque. Mais une nouvelle fois, il ne savait rien de la femme qui lui faisait face. Et puis qui était-il pour juger ? Lui-même avait abandonné sa carrière prometteuse de scientifique, préférant briquer son vieux comptoir. Il porta le goulot à sa bouche en fixant la blonde d'un œil brillant, rieur et triste à la fois. Toujours le même appartement. Jamais je ne pourrais le vendre. On y est bien… On. Avait-il fait exprès ? Pas du tout, c'était un ongénéral, on se sentait toujours bien dans ce petit logement cosy, ni trop grand ni trop petit. Puis il n'y vivait pas vraiment seul quand Newton, son compagnon poilu lui rendait visite les nuits où il ne chassait pas les souries dans les rues désertes. Mais ce on, pour Elle, ça pouvait dire tellement d'autres choses... Qu'est ce que tu cherches à savoir, Elle ? Il la regardait en biais, attendant sa réponse même s'il la connaissait. Le rhum lui montait décidément trop à la tête et il poussait son épouse dans ses retranchements, il voulait qu'elle réagisse, de n'importe quelle façon, qu'elle hurle, qu'elle pleure, qu'elle lui saute dessus, qu'elle s'en aille, qu'elle l'embrasse, il n'en savait plus rien, tout se mélangeait dans le foutoir qu'elle venait de mettre une nouvelle fois dans sa vie bien rangée.
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| | | Invité | Sujet: Re: Home is wherever I'm with you || ft. Marcus Lun 17 Mai 2021 - 15:27 | |
| De voir à quel point leur avenir était loin de ressembler à ce qu’ils avaient imaginé, Elle se dit qu’elle avait tout de même fait un beau gâchis. Mais dans le fond, leur vie aurait-elle été différente ? Quand elle y pensait, elle ne pouvait s’imaginer que ça aurait été mieux si elle était restée. Personne ne pouvait l’affirmer en tout cas, ni elle, ni lui. C’était normal que Marcus pense que les choses auraient été moins douloureuses, qu’ils auraient eu une vie ensemble, qu’ils auraient tout surmonté. De son côté à elle, c’était logique qu’elle pense savoir ce qu’il en aurait été, elle avait vécu là dedans toute son enfance. Sûrement qu’ils avaient tous les deux raison et tort. Mais elle n’était pas là dedans, elle ne cherchait pas quel aurait été la situation idéale, il était trop tard pour ça. Ce qu’elle voulait vraiment, c’était lever le voile sur la raison de son départ. Le reste ? Elle n’en savait rien, dans sa petite tête de femme idéaliste, elle espérait que Marcus lui ferait à nouveau une place dans sa vie. Mais à en juger par le regard qu’il lui jetait, elle doutait qu’il l’accepte. La blonde comprenait ses doutes, elle était injuste de lui en vouloir pour ça, elle le savait bien « Je croyais réellement que si je faisais comme si ça n’avait jamais existé, mon passé disparaîtrait. » C’était pour cela qu’elle n’avait rien dit, parce qu’elle ne voulait pas que ça existe dans ce monde qu’elle s’était construite avec lui, dans leur monde. « Mais j’ai toujours été vraie avec toi… Tu as le droit d’en douter et je ne t’en veux même pas Marcus. » Comment lui en vouloir ? Après tout, elle avait prouvé qu’il ne pouvait pas lui faire confiance quand elle était partie sans un mot pendant des années. Et désormais elle avait peur de lui, pas de ce qu’il pourrait lui faire, mais de ce qu’il pourrait décider. Elle avait aussi peur de l’homme qu’il était devenu. Peur de l’avenir qu’elle pourrait ou non avoir avec lui. Et si désormais, ils étaient incompatibles ? Et si elle était revenue pour découvrir qu’ils ne partageaient plus rien ? Elle ne s’en remettrait pas, elle était prête à accepter beaucoup de choses, elle était prête à se battre comme une tigresse, mais pas à ne plus rien partager avec lui. Elle était revenue pour lui, uniquement pour lui, faire sa vie ici ou ailleurs ç’aurait été la même chose si elle avait été seule. Mais Marcus faisait partie d’une espèce d’équation essentielle à son existence. Elle avait vécu pour ça, pour le retrouver, elle refusait l’échec. Elle ne put retenir un nouveau rire alcoolisé, bien sûr que le rôle de loup de mer lui allait à merveille, la blonde lui avait toujours trouvé un côté sombre excitant, mais là tout de suite il avait plutôt l’air de Jack Sparrow, torturé, sexy et ivre « Tu es très convaincant dans ce rôle… » Elle ne songeait pas un instant qu’il puisse être misérable, elle était prête à tout accepter de lui. De toute façon, même s’il était devenu une épave elle l’aurait accepté. Après tout elle avait une grande part de responsabilité là dedans, elle aurait été culottée de le rejeter. Finalement elle hocha la tête, c’était l’affronter qui lui faisait peur « T’affronter toi… ton regard… Ta douleur mélangée à la mienne. Affronter ce que je t’ai fait. » C'était vrai, le regarder c’était faire face à ses erreurs et ça faisait peur, car elle découvrait l’étendu des dégâts qu’elle avait causé. Mais ils étaient mariés, quoi qu’il arrive, ils étaient encore mariés et cette référence à leurs vœux de mariage c’était pour lui rappeler. Ce n’était en rien une sentence comme il le sous-entendait, c’était plutôt une conclusion, une affirmation de la part de la jeune femme. Elle lui lança un tel regard noir que si elle avait eu des flammes à la place des yeux, le Elm Street tout entier aurait brûlé en quelques secondes. L’infirmière agrippa le bord du bar pour ne pas tomber sous le choc de ses propos. Divorcer ? Elle n’y avait même jamais songé « Je le voyais plutôt comme une promesse… » Pendant quelques secondes, la jeune femme prit peur, elle ramena sa main gauche contre sa poitrine et la pressa tout en la cachant de sa main droite, comme pour défier son époux de lui reprendre sa bague « Je ne suis pas venue pour divorcer ! » dit-elle en rugissant. Elle se faisait farouche la tigresse, tentant de défendre les derniers morceaux éparpillés de leur amour. Un peu plus et elle lui aurait jeté la moitié de son bar à la tête, mais elle tenait trop à protéger sa main, comme s’il allait se jeter sur elle pour lui arracher son alliance. Elle savait qu’il ne ferait jamais ça, mais la peur la rendait quelque peu irrationnelle. Pourtant, il faudrait bien divorcer si tel était réellement le souhait de Marcus. Quand arriva le sujet de sa carrière, Elle se détendit mais garda tout de même ses mains sur sa poitrine « Je n’ai pas laissé tomber… seulement qu’il n’y avait pas de place à Bowen. Alors j’ai accepté le poste d’infirmière scolaire. » La jeune femme n’avait pas changé concernant ses désirs professionnels, mais elle les avait retardé. À Adélaïde, elle avait fait en sorte de cumuler les emplois pour rembourser un maximum d’argent, elle n’avait pas consacré de temps à son évolution professionnelle. Et à Bowen, elle avait pris ce qu’il y avait. « T’as fini au Elm alors… » dit-elle en caressant doucement le comptoir du bout des doigts « Pourquoi ? » La jeune femme ne pouvait pas croire qu’elle était l’unique responsable de ce choix de vie. Du plus loin qu’elle s’en souvienne, son mari avait toujours été accroché au Elm Street. Une partie d’elle n’était même pas étonnée qu’il soit toujours ici. Toujours dans cet appartement, ça non plus ça ne l’étonnait pas. Marcus avait moins l’esprit aventurier qu’elle, mais il avait raison, Elle s’était toujours sentie chez elle dans cet appartement. Mais qui était ce on dont il parlait ? Elle n’aimait pas cela, c’était un on qui sous-entendait tout et rien à la fois. Était-il pour elle ? Était-il pour une autre ? Était-il hypothétique ? L’absence de réponse claire de la part de Marcus la rendait malade. Il jouait avec ses nerfs, c’était obligé, il la connaissait trop bien pour ne pas savoir à quoi elle pensait vraiment. C’était trop pour la blonde, bien trop. Les reproches, le divorce, son insécurité, la peur, les remords, la colère, tout cela donnait un bouillon détonnant. N’y tenant plus, aidée par l’alcool qui embrumait son cerveau, Elle attrapa le col de Marcus pour le tirer à elle. Le but de cette manœuvre ? Elle n’en savait rien, mais elle pouvait enfin le regarder droit dans les yeux « Tu sais très bien à quoi je pense… » Qui partage ton lit ? Ta vie ? Tes rires et tes angoisses ? La question lui brûlait les lèvres, la consumait toute entière, mais elle ne pouvait se résoudre à la poser clairement. Ses mains remontèrent délicatement sur les joues de Marcus, encerclant son visage pour que son regard ne puisse fuir le sien. La jeune femme se contrôlait comme elle le pouvait, mais l’alcool la rendait plus légère et si son geste avait d’abord était brusque, il était désormais plus pressant. Son regard cherchait le sien avec urgence, son souffle s’accélérait et elle sentait bien ses résolutions de bien se comporter s’envoler. Elle savait très bien que ce n’était en rien la solution à leur problème, mais neuf années sans le toucher mettait son self control à mal. Déjà qu’elle n’en avait jamais eu beaucoup avec lui. Comment ne pas se rappeler en cet instant, le soir de leur rencontre ? C’était dans ce même endroit, dans un état tout autant alcoolisé, avec cette même alchimie. Mais ils étaient plus vieux et tristes désormais.
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Marcus O'Brian MESSAGE : 2523 ICI DEPUIS : 12/01/2016 COMPTES : Léo, Asher, Charlize & Sara CRÉDITS : @soeurs d'armes
STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Home is wherever I'm with you || ft. Marcus Jeu 27 Mai 2021 - 22:12 | |
| Elle avait cru bien faire et elle avait pourtant si mal fait. Elle avait brisé Marcus, blessé Eve très profondément et bien d'autres personnes encore. C'était sûrement nécessaire, elle avait ses raisons de partir, peut être légitimes, probablement qu'ils avaient tous les deux autant tort que raison, mais ça avait été tellement douloureux pour Marcus, ça l'était toujours. A tel point que face à elle, ce soir, il ne voyait que ça. En vérité, il lui était très difficile de se mettre à sa place, lui qui n'avait jamais connu de tel drame dans sa vie. Elle n'avait pas toujours été simple, ni toujours belle, il était parti avec un handicap de taille, en grandissant sans parents, mais il mentirait en disant qu'il avait manqué d'amour. Dans l'appartement qu'il partageait avec sa grand-mère, il y avait toujours eu beaucoup de joie, de rires et de douceur. Elle l'avait élevé, il n'avait jamais manqué de rien. Il n'avait pas de frères et sœurs mais il avait des cousins, sa tante et son mari ayant pris part à son éducation également, il avait connu les Noëls en famille, les dimanches à la messe et les après-midi à la plage. Il avait Eve et ses frères, qu'il considérait comme de sa famille. Il avait eu une enfance heureuse, mais ça n'enlevait pas le manque d'une figure paternelle, d'une maman qui cajole, d'une vie de famille avec ses deux parents. Alors non, jamais il ne pourrait totalement comprendre Elle, mais il aurait pu l'aider, l'épauler, ça il savait faire, c'était dans ses capacités. Mais elle en avait jugé que non et ça le rendait malade. Rien ne disparaît jamais. Mais il fallait que tu me vives pour le savoir. Dommage que ça ait brisé notre couple. Il n'y allait pas de main morte, il utilisait des mots durs, comme s'il espérait avoir sa vengeance, à force, comme s'ils comptaient les points. Pourtant il aurait beau se battre du plus fort qu'il pouvait, il n'arriverait jamais à son échelle… et le voulait-il vraiment ? La mettre plus basse que terre, la faire douter de tout et surtout d'elle-même ? Non, jamais il ne pourrait, surtout pas pour une vengeance inutile. Laisse-moi le temps. Il le lui demandait, il l'en implorait de son regard vissé sur elle, il avait besoin d'encaisser tout ça, l'amour ne manquait pas, ça crevait les yeux, mais la confiance, elle, serait difficile à retrouver. L'homme qu'il était devenu était méfiant, échaudé, il craignait le bonheur, comme si c'était quelque chose d'inaccessible. Il était dur envers lui-même et avec les autres aussi, exigeant. Il n'était pas méchant, même si ce soir il faisait peur à la blonde, il buvait, ça pouvait la surprendre, en général il le cachait par une sympathie qui le faisait plus passer pour un bon vivant qu'autre chose, mais devant Elle il ne cachait pas son penchant pour la bouteille, elle ne pourrait pas dire qu'elle ne savait pas, il se montrait tel qu'il était. Et même si elle critiquait gentiment, on voyait dans son regard que malgré la méfiance, elle ne restait pas indifférente. Il sourit, hocha la tête à son compliment moqueur. Avant de lui tendre la bouteille. Il te dit quoi, mon regard ? Quel gâchis, regarde nous, tous les deux malheureux. Merde, Elle ! Il lui en voulait, il en voulait à la Terre entière. Il voyait bien que tout n’était pas encore perdu, que s’ils faisaient un effort, appel au temps, que s’ils réapprenaient à se connaître, peut-être… peut-être que ça fonctionnerait. Mais le temps avait passé et leurs vœux de mariage, tellement pleins d’un espoir biaisé, il n’était pas bien sûr qu’ils signifient encore quelque chose. Il en serait malade, comme quelques années plus tôt, de concrétiser un divorce, mais si c’était la solution pour repartir sur de bonnes bases alors il le ferait, même la bile aux lèvres. Le regard noir, assassin, de son épouse, l’en dissuada pourtant, dans sa tête il ne s’agissait pas de ça, pas du tout et visiblement elle lui en voulait qu’il l’ait ne serait-ce que évoqué. Elle rugissait, elle sortait les griffes, protégeait son cœur, protégeant son alliance qu’elle portait toujours, par réflexe Marcus passa la main droite sur la gauche, mais lui ne possédait plus de trace de leur mariage, son anneau avait eu une triste fin. T’es venue pourquoi alors ? Qu’il cracha alors, tout aussi féroce qu’elle. Avant de se radoucir, les montagnes russes des émotions. Il l’écouta lui raconter comment elle avait accepté le poste qu’elle occupait aujourd’hui, ça avait un certain sens. Il fallait bien payer les factures et puis il l’imaginait très bien avec les gamins, elle était douce et patiente, ça lui irait sûrement très bien. La bouteille aux lèvre, il terminait la dernière gorgée de rhum, elle était à présent vide. Ouais… Elle avait l’air surprise, dubitative. Il sourit à sa question. Pourquoi aller ailleurs ? Le Elm a toujours été ma maison. Tu me voyais vraiment dans un labo ? Ou donner des cours ? C’était ça ma vocation. Ici il était à l’aise comme un poisson dans l’eau, il écoutait, il conseillait, il servait des verres, il faisait des blagues, il commençait tôt et finissait tard, il n'avait pas d’horaires et personne pour y redire quoi que ce soit, il connaissait toute la ville et toute la ville le connaissait. Il était le patron discret du Elm, le Elm c’était lui, lui c’était le Elm, aussi simplement que ça et ce depuis quelques années. C’était aussi une autre raison pour laquelle il n’avait jamais refait sa vie, quelle femme aurait accepté que son mec ait une relation plus sérieuse avec son bar qu’avec elle ? Et son appartement c’était un peu la même chose, il l’avait vu grandir, il y avait vu sa grand-mère finir ses jours. Il avait accueilli le bonheur de son mariage et la décadence de sa solitude. Elle était la seule femme qui y ait jamais posé ses valises mis à part Granny et il n’imaginait personne d’autre le faire. C’était pourquoi jamais il n’avait pensé déménager, outre la facilité de vivre en face du Elm, il y avait tous ces souvenirs heureux, malheureux, qui allaient avec son nid et il était attaché aux souvenirs, ça lui donnait un sentiment d’appartenance, une sécurité. Alors quelques femmes avaient visité son lit, mais jamais bien longtemps, pas assez pour qu’il en garde la trace. Il posait la bouteille derrière lui quand la blonde attrapa son col, l’obligeant à plonger son regard dans le sien, cette proximité c’était trop, c’était aussi bon que douloureux. L’alcool lui faisait tourner la tête et Marcus se sentait vidé de toute volonté, il aurait dû la retenir, l’éloigner de lui. Pourtant la seule chose qui lui vint en tête ce fut ce souvenir de cette toute première fois, ils étaient si jeunes, si pleins d’espoir dans l’avenir, elle avait fait la fermeture avec lui et ils n’étaient plus que tous les deux dans le bar, il terminait d’essuyer les derniers verres alors que les leurs traînaient encore sur le bar, vidés et remplis un nombre incalculable de fois ce soir-là. Elle l’avait rejoint derrière le comptoir, il ne la connaissait pas mais il savait qu’elle serait importante, il trouvait son prénom étrange et charmant, tout comme son attitude, charmante, envoutante. Elle lui parlait de quelque chose, il n’avait pas retenu quoi, il n’écoutait pas tellement. Elle parlait beaucoup et lui restait là à sourire en écoutant d’une oreille distraite. Il la trouvait belle, il trouvait ça fou qu’elle s’intéresses à à lui. Alors quand elle s’était approchée pour passer la main dans ses cheveux, qu’il portait déjà un peu longs à l’époque, il n’avait pas réfléchi, il l’avait embrassé sans retenue et la nuit avait été à l’image de ce baiser. Ce soir il y avait tout autant d’alcool et sûrement tout autant de désir, mais ils avaient bien dix années de plus et des bagages qui pesaient lourd. O’Brian posa néanmoins ses mains sur celle de la jeune femme et leva le menton pour la regarder de haut, avant de soupirer. Je ne sais pas qui tu es mais c’est dingue comme tu me fais toujours autant d’effet. Je haïs ce que tu m’as fait, j’ai hais ton absence tous les jours. Je n’oublie rien mais cette nuit j’ai envie de ne pas y penser. C’est toi, ça a toujours été toi, personne ne t’a remplacé. Il glissa une main dans sa nuque et se pencha pour l’embrasser. Un baiser pour oublier, faire taire la douleur, même juste l’espace d’un instant, quitte à souffrir d'autant plus après, mais qu'importe.
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Dernière édition par Marcus O'Brian le Jeu 3 Juin 2021 - 9:41, édité 1 fois |
| | | Invité | Sujet: Re: Home is wherever I'm with you || ft. Marcus Lun 31 Mai 2021 - 20:29 | |
| Leur idylle défilait sous ses yeux comme un kaléidoscope de couleurs, tantôt chatoyantes, tantôt ternes. Leur histoire était une succession de petits bonheurs simples. Un café amené au lit, une main glissée sur la joue, une étreinte sur le canapé, les balades main dans la main, son rire à lui grave et chaleureux, ses cheveux blonds sur l’oreiller, l’odeur de leurs draps, leurs jambes emmêlées pendant la nuit. Chaque petit souvenir de ces instants de bonheur la poignardait au fur et à mesure que Marcus parlait. Dommage que ça ait brisé notre couple. Brisé. Le mot était fort, parlant, déchirant. Elle ne sut quoi répondre à cela, y avait-il seulement quelque chose à dire ? Il fallait qu’elle bouge, qu’elle dise quelque chose, car sinon elle aurait l’impression que les paroles de Marcus l'avaient tuée. Mais la blonde resta là un instant, à essayer de se souvenir comment bouger, parler, respirer. Il lui avait coupé le souffle. La douleur l’atteignait en plein sternum comme un coup de poing bien placé. Elle allait enfin parler quand il la devança. Du temps. C’était ce qu’il demandait et elle était prête à lui en donner, c’était le moins qu’elle puisse faire après tout. La jeune femme se contenta de se pincer l’arête du nez pour reprendre ses esprits. Que dire, que faire ? Elle faisait de son mieux pour ne pas lui en vouloir. Cela aurait été injuste, c’était elle qui était partie, bien sûr qu’il n’allait pas lui ouvrir grand les bras. Il enchaînait les gorgées et cela la fit frissonner. Buvait-il autant avant ? Pendant un instant elle esquissa un nouveau mouvement vers lui comme pour l’empêcher de prendre une gorgée supplémentaire. Mais qui était-elle pour l’en empêcher ? La jeune femme sursauta à ses mots et prit la bouteille qu’il lui tendait pour en prendre une gorgée avant de la lui rendre. Son envie de boire lui était passée, elle avait bien trop mal au ventre maintenant. “Je suis désolée… Je savais que tu serais malheureux. Je suis si désolée…” Les larmes affluaient à mesure qu’ils discutaient. Par moment elles semblaient se calmer. La rage et la peur prenant le dessus sur le désarroi, mais quelques secondes suffisaient à la faire pleurer de nouveau. D’autant plus quand il parlait de divorce. Il rugissait maintenant, tout aussi fort qu’elle, c’était étrange de le voir hausser le ton, elle n’avait pas été habituée à une telle véhémence, mais elle était légitime. La tristesse se peignit sur son visage et elle se calma “La raison de mon retour n’est pas assez évidente pour toi ? Il faut quoi ? Que je le crie sur tous les toits ? Que je me balade avec une pancarte de la honte dans la ville entière ?” En le disant, elle se rendit compte qu’elle accepterait n’importe quel châtiment. Il méritait au moins ça. Même un divorce en bon et dû forme si c’était là son souhait. Mais il parla de son travail et pendant un court instant elle en oublia ces préoccupations au sujet de son retour. Elle en école, lui au Elm. Quelque part tout lui semblait ordonné. Ordonné et fade. “Oui je t’y voyais… Toi, tes livres, tes petits objets aux noms agaçants que je ne retenais jamais. Je t’y voyais. Mais je te voyais ici aussi… T’as toujours fait partie du décor. C’est indubitable.” Pourtant elle avait rêvé de tellement mieux pour lui. D’une grande carrière, épanouissante, d’une vie heureuse. Mais il était là, à astiquer le même comptoir. Ils étaient de retour 13 ans en arrière, quand elle avait débarqué avec ses talons hauts et son éternel résolution. Marcus et ses yeux bleus avaient eu raison d’elle à l’instant où elle avait croisé son regard. Il était plus mature, il était plus intelligent et elle était assez sûre d’elle pour savoir qu’elle l’aurait. Pourtant, c’était lui qui l’avait eu. Aujourd’hui encore elle lui appartenait tout entière et l’idée qu’il n’en soit pas de même pour lui la rendait folle. Bien assez pour la faire réagir au quart de tour et l’attirer à elle. Quand il posa ses mains sur les siennes, elle crut que ses jambes allaient lâcher, elle buvait ses paroles comme si elles étaient saintes. Quand la main de Marcus remonta dans sa nuque elle sut ce qui allait se passer et pourtant elle en fut surprise. Ses lèvres étaient toujours aussi douces et chaudes contre les siennes, elle avait cru qu’elle aurait oublié comment l’embrasser mais son corps réagissait au sien. Ils étaient fait l’un pour l’autre, elle le savait. Ses bras s’enroulèrent autour de son cou et la blonde appuya tout son corps contre le sien. Son cœur battait si fort et si vite qu’il était impossible qu’il ne le sente pas résonner dans sa poitrine. Leur baiser avait le goût salé de ses larmes et elle ne désirait qu’une chose en cet instant, qu’il ne la lâche plus jamais. Elle voulait rentrer à la maison, dans leur maison. Le souffle lui manquait mais elle continuait de l’embrasser comme si c’était la dernière fois, elle avait bien trop peur que ce soit la fin.
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STATUT : divorcé de Penny, en couple avec Ann. Mais ce serait plus simple s'il n'aimait plus son ex-femme | Sujet: Re: Home is wherever I'm with you || ft. Marcus Jeu 3 Juin 2021 - 11:04 | |
| Les mots si durs de Marcus avaient atteint Elle de plein fouet, comme un coup de poing dans le ventre. C’était les mots d’un homme malheureux, d’un homme qui n’avait rien compris à ce qui lui arrivait, qui s’était trouvé démuni le matin où il avait trouvé la place de son épouse vide à côté de la sienne, réalisant sans imprimer, que quelque chose se passait. Quelque chose de grave, d’inédit, du moins dans sa vie d’adulte, parce qu’il l’avait déjà tristement vécu, l’abandon, le rejet. Elle était partie sans bruit, sans heurts, sans un mot, sans même d’autres vêtements que ceux qu’elle portait sur elle ce soir-là. Alors non, il n’avait pas compris, sur le coup, il s’était trouvé sonné, abruti, comme elle l’était ce soir, face à lui et ses mots si cassants. Pourtant ce n’était que des mots, parce qu’il restait, inébranlable, toujours vissé à son bar comme s’ils ne faisaient qu’un. Il n’avait jamais eu l’envie ni même l’idée de partir, il la voulait cette vie, sauf qu’il la voyait avec elle, pas en loup solitaire qui se méfie de l’amour comme de la peste. Alors si elle était vraiment de retour, pour de bon, si elle comptait rester, peut-être qu’ils se retrouveraient, peut-être qu’ils arriveraient à écrire les pages laissées blanches de leur histoire, ils ne rattraperaient pas le temps perdu, celui-ci n’était que gâchis, mais ils pourraient essayer d’avancer avec ce handicap. Cependant il lui faudrait du temps, chose qu’il lui demandait, du temps pour accepter, pour analyser, comprendre, pour pardonner et surtout faire confiance. Elle pouvait bien lui en vouloir, de se ne se montrer tel qu’il était devenu, cet homme désabusé, plus renfermé sur lui-même, plus méfiant aussi. Elle pouvait le redouter, le nouveau Marcus qui vidait sa bouteille de rhum comme si c’était du petit lait. Mais quelque part c’était un peu elle qui avait fait de lui cet homme-là, c’était le désespoir de l’avoir perdu, c’était des années à combattre l’absence de sa mère et le rejet de son père, qu’elle avait soigné par tellement de tendresse, pour tout fracasser du jour au lendemain, elle aussi l’avait abandonné, elle pouvait donc bien lui en vouloir, mais au fond son comportement était légitime. Et elle pleurait, des larmes silencieuses mais qui lui tordaient les entrailles, au barbu, elle pleurait sa peine et celle de le voir si misérable. Peut-être avait-elle idéalisé ces retrouvailles, qu’il lui ouvre les bras et qu’il pardonne en un regard, ce n’était malheureusement pas sa réaction. Au contraire, il venait même à lui parler de divorce, ce qui eut pour conséquence de les faire tous les deux monter au créneau, visiblement aucun d’eux n’avait envie d’en arriver là, mais Marcus était, encore et toujours, le plus raisonnable et le plus pragmatique. Oh arrête ! Je m’en moque de ta marche de la honte, puis j’te rappelle qu’en partant c’est toi qui m’as laissé pour le cocu de la ville, tu crois que c’était pas une forme de honte, ça ? Mais on n’en est plus là, Elle ! Je suis peut-être rancunier mais je n’ai pas l’esprit revanchard, je ne prendrais aucun plaisir à te faire payer. J’veux juste être sûr que tu ne plaqueras pas tout une fois de plus. Je ne supporterais pas un autre faux espoir. Il s’apaisait un peu, à nouveau, il avait juste peur de souffrir davantage, de se donner pour rien, c’était un gentil, O’Brian et cette femme il l’aimait, toujours, bien malgré lui, mais il avait déjà perdu bien trop de plumes. Il voyait bien sa déception dans le regard que la blonde lui lançait, elle le voyait dans un labo… pourtant elle l’avait connu, à l’époque de ses études, lorsqu’il se prenait la tête pour sa thèse de physique qui l’assommait et que sa seule échappatoire c’était de venir travailler ici. Elle l’avait vu s’épanouir, rire et s’amuser dans ce bar. Alors pourquoi vouloir autre chose pour lui ? Il n’avait jamais eu de grandes ambitions, Marcus, même s’il avait obtenu son doctorat, il serait probablement resté à Bowen, à trouver, par chance, un travail dans un petit laboratoire qui l’aurait payé une misère pour des heures incalculables de recherches ennuyeuses parce qu’il aurait fallu qu’il aille ailleurs, dans une ville plus importante, pour trouver un travail plus intéressant. Et pour être sûr de pouvoir payer les factures et une vie correcte il aurait donné des cours à la fac, ça, peut-être qu’il aurait aimé, partager son savoir, mais ça n’était pas sa passion, les sciences, ça ne l’avait jamais été, il avait juste des facilités dans ce domaine. Sa passion c’était le Elm, c’était ce bar, son histoire et son odeur particulière. Sa passion c’était les clients avec lesquels il discutait tous les jours, c’était le coup de feu de dix-neuf heures et celui du samedi soir. C’était de voir que son pub ne désemplissait pas et d’en être fier. Parce qu’il était fier, Marcus, d’être devenu son propre patron et du Elm, de surcroît. N’en déplaise à celle qui avait plus d’ambitions pour lui. Je les ai toujours, mes livres et mes objets, certains sont ici, au bar, d’autres à l’appartement, je donne toujours des noms étranges aux choses, si ça peut te rassurer. Mais c’est pas le titre qui fait l’homme, tu sais. Ce n’est pas parce que je serais devenu docteur que j’aurais été plus heureux. C’est ici que j’ai trouvé mon équilibre. Et je ne vais pas m’excuser auprès de toi si ça te déçoit. Il lui sourit, un peu tristement, il ne voulait pas la décevoir, mais il avait tenté d’avancer comme il avait pu, seul, écoutant son cœur, comme toujours. Il était peut-être plus intelligent qu’elle, Elle était bien plus maligne et déterminée. Elle l’avait fait chavirer et il n’avait rien vu venir, la première nuit. Et ce soir c’était la même chose. Elle avait débarqué dans ce même bar et s’il avait d’abord cherché à la tenir éloignée de lui, elle avait fini par imposer sa volonté, sans forcer, juste parce que c’était elle et que c’était lui. Il avait craqué le premier, comme la première fois et voilà qu’il l’embrassait et que le temps s’étirait, il n’y avait plus de peine, plus de manque, tout était à sa place, Elle dans ses bras et ses lèvres contre les siennes. Ils s’abandonnaient tous les deux totalement à ce baiser et Marcus n’aurait su dire combien de temps ils étaient restés comme ça, à se dévorer, à en redemander. Mais s’il avait été l’instigateur de ce baiser, ce fut lui qui brisa le lien. Il prit les épaules de sa femme et l’éloigna doucement de lui. Il avait parlé d’une nuit et dieu sait qu’il en brûlait d’envie, de l’entraîner dans cet appartement qui les avait déjà vu s’aimer tellement de fois. Pourtant il était le plus modéré des deux, le plus prudent surtout. Il lui avait parlé de temps, il ne voulait pas griller les étapes. Va t’en. Il ne la lâchait pas des yeux, tous dans ses gestes demandait plus et néanmoins il résistait, il replaçait quelques mèches qu’il avait décoiffé dans la fougue de leurs retrouvailles. J’peux pas faire ça. Pas ce soir, pas avec une bouteille de rhum dans le sang. Donne-moi du temps. Il se répétait. Je saurais comment te trouver. Mais ne t’enfuies plus, plus jamais. Ca sonnait comme une mise en garde, il pourrait pardonner, mais une seule et unique fois. __________________________smile like you mean it Looking back at sunsets on the East side. We lost track of the time |
| | | Invité | Sujet: Re: Home is wherever I'm with you || ft. Marcus Jeu 3 Juin 2021 - 17:51 | |
| Que pouvait-elle répondre à tout cela ? Il n’y avait rien à dire, aucune parole, aucun geste ne pouvait défendre ce qu’elle avait fait, elle en était bien consciente. Peut-être le temps ferait-il quelque chose à l’affaire, mais en voyant l’air de son époux, elle en doutait. Qui pouvait-elle s’il désirait ne pas la pardonner ? Rien à part accepter sa décision. Elle avait peur, peur d’être revenue pour finir à la place de recommencer. Peur de découvrir qui ils étaient devenus l’un sans l’autre. Peur de le perdre définitivement. Il faut dire qu’elle s’était raccrochée à son souvenir toutes ces années. Non pas qu’elle ait idéalisé leurs retrouvailles, c’était plutôt qu’elle s’était imaginée que peut-être rien n’aurait changé. Mais c’était illusoire, la blonde le savait dès le départ. Neuf années, presque une décennie. Décennie pendant laquelle ils auraient dû évoluer ensemble, acheter une maison, avoir des enfants peut-être ? Mais elle avait plutôt l’impression qu’ils étaient restés en suspens toutes ces années. Elle ne voulait pas penser à ce que serait leur vie si elle était restée. C’était beaucoup trop douloureux. Il avait raison, ils avaient sûrement besoin de temps. Enfin surtout lui. Et elle voulait lui laisser tout autant qu’elle le maudissait pour ça. Du temps ils en avaient eu bien assez pour souffrir. Mais elle respecterait sa volonté, elle lui devait bien ça. Après tout, elle était partie, le laissant seule et triste. Mais il semblait au moins avoir trouvé sa voix dans tout ce bazar qu’elle avait mis. Le Elm, point central de la vie de Marcus, rien d’étonnant à ce qu’il soit resté là. Dans un sens, elle préférait ça, tout lui semblait ordonné. Déçue de lui ? Elle ne le serait jamais. Il était là où il estimait devoir être, elle lui faisait confiance pour savoir ce qui était le mieux pour lui. La blonde aurait voulu avoir le courage de lui dire, mais elle fit taire ses mots doux, ils ne pouvaient pas régler leur soucis seulement avec l’amour qu’ils avaient encore l’un pour l’autre. C’est sûrement pour cette raison qu’elle ne lui en voulut pas de mettre fin à leur baiser. Aussi passionnel et intense qu’il puisse être, il n’était pas une solution. Quand il l’écarta, elle se sentit terriblement honteuse, comme si elle avait profité de sa faiblesse. La jeune femme se mit à douter d’elle un instant, était-elle assez fourbe et vicieuse pour utiliser ses faiblesses contre lui. Elle n’avait pas l’impression de l’avoir fait consciemment mais dans le fond. Honteuse de la tournure des choses, la jeune femme n’ajouta pas un mot et sans se le faire dire deux fois, elle quitta les lieux sans un regard en arrière. On aurait pu croire qu’elle n’était jamais venue tellement elle était partie vite, si ce n’était que ce pull qu’elle avait laissé derrière elle.
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