take a chance on me (beth)

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take a chance on me
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@beth ellington & @zak addams

J’avais choisi ce petit café, au bord de la plage qui servait des gaufre a tombé et de nombreuses gourmandise avec un grande déclinaison végétarienne et vegan. C’était là que j’avais compris, de long mois auparavant, que j’étais amoureux de Beth Ellington. Là qu’elle avais accepter que je lui offre un goûter en ma compagnie pour la toute première fois, alors que je venais de la croiser pendant l’une de ses promenades avec Ivy. Cet endroit était sentimental pour moi, et, je l’espérais de toute mon coeur, pour elle aussi. J’avais donné rendez-vous à la belle anglaise pour 15h. Il était 14h56 et je me sentais plus nerveux que jamais. Il fallait que je lui parle, que je prenne cette chance de m’exprimer qu’elle m’avait accordé, que je lui livre tout ce que j’avais sur le coeur et que je joue carte sur table. C’était sans doute l’épreuve la plus difficile que j’avais eu à traverser dans ma vie, après l’accident de Beth, bien sûr. En tout cas, je n’étais clairement pas à mon aise.
La serveuse m’apporta le deuxième café que je lui avais commandé. Je la remerciai gentiment, n’arrivant pas à calmer ma jambe et mon pied qui tapait nerveusement le sol. Je regardait l’écran de mon iphone. 14h57. Beth n’était jamais en retard. Elle n’allait pas tarder.
 

Son soupire alors qu'elle déposait le stylo qu'elle malmenait depuis cinq minutes n'avait pas de définition certaine. Peut-être qu'il présageait une fatigue intense que Beth ressentait depuis qu'elle s'était remis à travailler activement. Peut-être qu'il venait d'une angoisse face à la première semaine en garderie d'Ivy que la brune avait gardé près d'elle pendant près d'un an. Et qu'en était-il de son appréhension alors que la belle anglaise pensait à ce rendez-vous, à quinze heures, avec celui dont seul le nom lui écorchait encore un peu le coeur ? Ne pouvait-il pas venir de là ? Ne pouvait-il pas s'expliquer par cette peur, mais cette excitation, à la fois, de revoir Zak, seuls à seuls, là où tout avait commencé ?

Parce qu'il avait eu la délicatesse, sans doute dans l'espoir de raviver la nostalgie de leurs débuts, de choisir l'exact même café que leur premier rendez-vous masqué sous l'amitié qu'ils partageaient déjà à l'époque. Zak savait tout de Beth, dès le début. Il connaissait ses craintes, ses doutes, ses histoires foireuses avec les garçons. Il connaissait ses défauts et ses grandes qualités qu'elle cachait derrière une gêne infinie. Mais ni lui, ni elle, n'auraient pu se douter que quelques mois plus tard, s'ils se retrouvaient au même café, ce n'était pas à coups de grands sourires. Si son état physique avait retrouvé la normal, le coeur de la belle brune souffrait encore des égards de leur couple et, un peu, du manque de lui.

Beth arriva avec près de cinq minutes de retard. Ce n'était pas elle, elle qui était toujours hyper à l'heure. Trop, même, parfois. Mais la reprise de sa vie normal, la reprise de son boulot, la tenait plutôt occupé. Elle travaillait sur un manuscrit qui lui faisait exploser la tête, en allemand. Et l'allemand, c'était pas trop sa langue favorite. Lorsqu'elle entra dans le café, son regard croisa celui de Zak, regagnant sa table en se couvrant d'excuses. « Pardon, j'étais pris sur sa traduction d'un document de l'allemand à l'anglais.. », soupirait-elle avant de sourire timidement. « Salut.. », fit-elle en le regardant, ne sachant plus comment se comporter avec lui.

14h58. Mon état de nerfs atteignait son paroxisme. C’était du moins ce que je pensais, avant que ne vienne 15h03 et avec ça, l’absence de Beth Ellington. Il existait une petite éventualité qu’elle ne vienne pas. Elle m’avait dit qu’elle viendrait, mais…après tout, je lui avais fait tant de mal que je ne pouvais vraiment lui en vouloir si elle décidait de me planter en fin de compte. Mon deuxième café avait été englouti et j’avais le sentiment qu’il me fallait quelque chose de plus fort, mais il était encore tôt pour ça. Le soleil était haut dans le ciel, et la journée radieuse, pour autant, je m’en fichais. Je n’étais clairement pas en mesure de profiter de ces petits bonheurs simples quand mon grand bonheur, lui, m’avait été retiré. J’allais perdre espoir, quand bien même l’horaire du rendez-vous était dépassé de cinq minutes seulement, quand la voix familière de Beth parvint à mon oreille. Mon coeur manqua un battement. Beth. Elle était là. Sans que je ne puisse me retenir, un sourire aussi large que mon visage, étira ma bouche.
— Salut, fis-je en un souffle.
Le soulagement s’entendait dans ma voix. Elle était venue. Elle était là, en face de moi. Et je ne pouvais faire autrement que de la dévorer des yeux.
— T’es…
Je me racle la gorge, nerveux.
— T’es belle…
C’était probablement déplacé, je risquai tout sur cette simple phrase. Beth pouvait choisir de me laisser là, en plan. Mais cela avait été plus fort que moi. C’était sorti de ma bouche aussi naturellement que l’air que j’expirais.

Ça aurait été mentir de dire que l'idée d'annuler leur rendez-vous n'était pas passé par l'esprit de Beth. Elle s'était surprise à y penser par moments, quand les langues se mélangeaient devant ses yeux fatigués de regarder un écran, quand son cerveau se perdait et partait dans un monde qu'elle seule pouvait contrôler. Elle l'appréhendait, ce rendez-vous. Toutes les fois où ils s'étaient adressés la parole dans les dernières semaines avaient résulté en un catastrophe où la seule issue en avait été les disputes. Dans tout le petit corps de Beth résonnait un colère qu'elle n'arrivait à apaiser. Elle bouillait, de tout un tas de raison qui mises ensemble faisaient un cocktail explosif et incompréhensif. Elle rageait des mensonges, mais aussi de la stupidité avec laquelle Zak avait géré la situation lui causant des dommages permanents alors qu'elle avait voulu jouer aux sauveuses. La nuit, elle revoyait les phares de la voiture qu'elle avait heurté, les klaxons pour l'avertir bien qu'il était déjà trop tard résonnaient et la réveillait. Toutes les nuits, sans exception, trois heures tapantes. Et toutes les nuits elle priait tout ce qui avait à être prié au monde que cette nuit-là, Ivy n'avait pas été avec elle.

Son retard n'avait rien de volontaire. Ou, du moins, rien qui voulait dire qu'elle avait finalement succombé à l'hésitation de confronter leur passé. Heureusement, parce qu'à en juger le visage du cuisinier, lui aussi appréhendait leur rendez-vous, marquant bien sur ses traits crispés la peur qu'elle lui ait finalement fait faux bon, sa belle Anglaise. Mais elle était là. Les cheveux tirés vers l'arrière dans un queue de cheval haute à la cime de sa tête, le visage légèrement souligné de quelques traits de maquillage et une robe cache-coeur rouge aux volants dont le tissu virevoltait selon ses mouvements. Elle était là.

Zak était beau. Comme toujours, son parfum embaumait la pièce. Sa veste de cuir, son t-shirt blanc, ses cheveux lissés vers l'arrière, il était parfait. Un mélange de douceur et de rebellion. Et fidèle à son habitude, il complimentait Beth à l'en faire rougir. « Merci.. », faisait-elle à demi-mots. Ses doigts pianotaient sur la table qui les séparait. « Tu voulais parler ? »

C’était con mais je n’avais rien trouvé d’autre à dire. Elle était jolie, oui, plus que ça même, belle. Je ne voyait qu’elle de toute manière. Je ne l’avais pas vraiment fait venir pour lui faire des compliments. Ca n’était pas le but de la manoeuvre et pourtant, la voir rougir me réchauffa le coeur. Au moins je ne lui étais pas indifférent. Si je n’espérais pas la récupéré aussi facilement, c’était tout de même un bon point. Comme à son habitude, mon anglaise décida qu’il ne valait mieux pas tourner autour du beau et amorça la conversation. Je devais lui parler oui. Mais par où commencer, quoi lui dire. Je n’en savais rien. J’étais là, enfin, face à elle. Il n’y avait ni cri, ni larmes et je ne savais pas par quelle bout je devais prendre cette conversation. Pourtant, je l’avais si souvent imaginer dans ma tête, j’avais si souvent rêver de me retrouver, seul, avec Beth et avoir l’occasion de lui parler. Je me retrouvais aujourd’hui comme un adolescent à son premier rencard, avec les mains moites et le cerveau en compote.
— Euh…oui. Tu…
Je me raclai la gorge. Il fallait que je me remette les idées en place, je ne pouvais pas continuer à bégayer comme ça, comme un prépubaire.
— Je peux t’offrir quelque chose…à boire ou à manger, d’abord ?
Commençons déjà là. Les bases. J’attendis que Beth formule sa commande puis appelait une serveuse. Après un moment, et quelques silences gênant, je tentais de sourire à Beth.
— Comment…comment ça se passe pour Ivy ? À la garderie ?

Il n'y avait plus de cris, plus de larmes, mais au fond de Beth, sans trop savoir y mettre des mots, le bouillonnement de sa colère y était encore. Peut-être lui en voulait-elle de lui avoir menti. C'était la première supposition. Mais peut-être lui en voulait-elle d'être à l'origine de ses plus grands cauchemars ? Peut-être qu'elle lui en voulait d'être la raison pour laquelle elle avait pris la route, qu'elle avait mis sa vie à risque, qu'elle s'était inquiétée, pour des conneries de gamins qui, quelques jours plus tard, elle l'avait appris, avait mené Zak à passer une nuit au poste de police alors qu'elle était entre la vie et la mort. Il n'y avait pas de cris. Pas de larmes non plus. Et un peu de rougeur sur ses joues, oui, parce que les compliments de Zak, même si elle bouillonnait de colère encore, étaient livrés par la bouche de l'homme qu'elle aimait. Mais ce n'était pas ce pourquoi il l'avait convié ici. Et ce n'était pas comme ça qu'ils allaient arriver à s'expliquer. Beth le ramenait à l'ordre, doucement, mais droit au but. Il voulait discuter, elle n'avait qu'une heure.

Manger, ce n'était pas trop mal comme idée. Mais Beth avait l'estomac nouée de toutes les émotions contraires qu'elle traversait alors qu'elle était assise face à lui. Jambes croisées, elle faisait balancer celle du dessus avec nervosité. « Je n'ai pas très faim », concluait-elle alors qu'à leur premier rendez-vous ici, elle s'était laissé tenté par un sandwich bien trop copieur. « Je prendrais seulement un latté glacé. » La chaleur suffocante de Bowen appelait à un rafraîchissement. Et si entre eux il y avait jadis eu de la chaleur, en attendant la serveuse, c'était plutôt le froid glacial, incapable de savoir où se mettre, quoi dire, quoi faire. Zak brisa le silence en parlant d'Ivy, Beth sourit faiblement. « C'est plutôt difficile. Elle vit mal le changement.. Puis, depuis que je suis de retour au treize, elle dort mal, fait des crises pour tout et n'importe quoi... Ce n'est pas trop facile avec elle. Et je suis fatiguée. » Et seule. Elle était complètement seule. « Mais ce n'était pas d'Ivy que tu voulais discuter, je me trompe ? »

Je n’avais pas grand appétit non plus, le stress n’aidant surement pas. Je commandai donc, avec le latte glacé de Beth, un troisième café pour moi. Ce n’était sans doute pas une bonne idée étant donné mon état de nervosité mais j’avais le sentiment qu’il me fallait au moins ça pour traverser l’épreuve que je m’imposais aujourd’hui. Mon coeur était comme tiraillé. Voir Beth, si belle, si douce était comme un baume, mais d’un autre côté, me revenait à la figure que j’avais bien failli la perdre pour toujours. Et tout aurait été entièrement de ma faute. Le drame n’était pas survenu, et il fallait que nous nous concentrions là dessus. Beth était bel et bien en vie et si je n’étais pas vraiment croyant, j’étais pourtant prêt, aujourd’hui, à remercier, genoux à terre, tous les dieux possibles, pour ce cadeau qu’ils nous avait fait, pour cette protection qui avait été posée sur la femme que j’aimais.
Pas seulement pour briser la glace, bien que cela aida, je posai une question à propos d’Ivy. Beth avait mentionné sa première semaine de garderie, une étape, tant dans la vie de la mère que dans celle de la fille.
— Oh…ça va passer, je suis sûr que…vous allez retrouver un rythme.
J’avais bien failli dire « on » mais je ne figurais plus dans l’équation. Pourtant…
— Bah un peu, si, quand même…Ivy a fait parti de ma vie, c’est normal que je cherche à savoir comme elle va. Je sais que je ne suis pas son père, il n’en reste pas moins que je tiens à elle, comme je tiens à toi…

Passer, oui, sans doute que ça allait passer. Si Beth bouillait de colère, Ivy aussi. Mais elle n'avait pas assez de mots dans son vocabulaire pour l'exprimer, ni même la maturité pour comprendre ce qui se passait. Les enfants étaient des éponges. Et Ivy absorbait sans broncher les pleurs de sa maman, la angoisses, les frustrations et les colères. Elle subissait, en silence, elle qui n'avait rien demandé. Mais c'était bien trop fort, bien plus fort que Beth ne pouvait le contrôler. Beth qui remarqua l'hésitation dans la phrase de Zak. Elle sourit, faiblement. « Oui... On y arrivera... » Ça serait sans doute difficile, ardu, elle en perdait des plumes de ses ailes déjà dépouillées, mais elles y arriveraient. Il le fallait. Depuis que Rafael les avait abandonné, elle se montrait forte pur Ivy, pour qu'elle ait comme modèle féminin une femme qui n'avait besoin d'homme autour d'elle. Alors, oui, elle n'avait pas le choix de se relever, aussi dur cela pouvait être. Zak lui manquait. Mais l'avait-il réellement fait venir ici pour parler d'Ivy et de son entrée à la garderie ? « C'est gentil de ta part... », murmurait-elle en baissant les yeux vers ses doigts avec lesquels elle jouait distraitement. « Mais on aurait pu en parler par sms... », continuait-elle. Son regard se leva vers Zak et elle reprit rapidement. « Je veux dire, ça me semblait important lorsque j'ai eu ton message.. Quelque chose qu'on ne pouvait pas discuter à distance. Je me suis sans doute fait des films... »

Je savais qu’Ivy et Beth parviendraient à trouver leur rythme, indépendamment de l’histoire que nous avions vécu, j’avais vu Beth et sa fille s’adapter aux évènements autour d’elle, aux évolutions, aux changements, cette entrée à la garderie était un pas de plus, et comme toute chose nouvelle, il y avait un temps d’adaptation, et Ivy manifestait son inconfort passager par des cris et des larmes mais tout irait bientôt pour le mieux, j’en étais convaincue. Par ailleurs, je savais qu’elle pouvait compter sur le soutien de ses amis, et de ses colocataires, qu’elle considérait comme sa famille. J’éprouvais une grande gratitude de les savoir auprès d’elle. Ils lui apportait le soutien que je ne savais plus lui apporter.
Et puis que le quotidien d’Ivy m’intéressait, Beth avait raison, ce n’était pas uniquement pour cela que j’avais proposé que nous discutions autour d’un verre. Je secouai négativement la tête.
— Non, tu ne te fais pas de film, lui assurai-je.
Je baissai le nez sur ma tasse, puis pris une gorgée de café pour me donner une contenance. Je me raclai la gorge puis reportai mon attention sur la belle anglaise.
— Je…
C’était difficile de savoir par où commencer. Faire preuve de tact, par ailleurs, n’était pas vraiment dans mes habitudes. Pourtant, j’avais envie de faire les choses bien avec Beth. Je ne voulais pas brûler mes cartouches.
— Tu me manques, Beth…
Il fallait peut-être simplement commencé par là, par le plus simple, par le plus évident.
— Je sais que j’ai merdé, et c’est peu de le dire…je ne me pardonnerai jamais ce qui est arrivé, mais tu me manques Beth, et j’ai pas envie de renoncer à toi.

Elles y arriveraient, Ivy et Beth, à trouver un équilibre. Ça leur prendrait du temps, à toutes les deux, mais elles y parviendraient. Même après les épreuves et les changements. Elles y arriveraient. Mais pour le moment, cela semblait encore tellement insurmontable. Parce que quelques jours, tout allait bien, la vie semblait prendre un chemin plus doux pour la petite famille qu'elles formaient. Mais, d'autres jours se transformaient en tornades. Pour Beth, pour Ivy et parfois même pour les deux en même temps. Zak manquait. Il manquait à Ivy, lui qui représentait une figure paternelle pour la petite qui venait de fêter son premier anniversaire sans sa maman, comateuse à ce moment là, mais aussi sans son papa de remplacement. Il manquait à Beth, même si elle ne voulait pas l'avouer. Sa douceur, leur intimité, leur relation, tout lui manquait. Et, pourtant, elle semblait encore tellement incapable de passer outre ce qui leur était arriver. Pourquoi ? S'il lui manquait à ce point, pourquoi ne pouvait-elle pas passer par dessus les épreuves de leur passé ? Pourquoi bloquait-elle encore toujours autant ? Qu'avaient-ils besoin pour se retrouver ?

Leur rendez-vous d'aujourd'hui lui avait semblé plus important qu'une discussion sur l'entrée en garderie d'Ivy et la reprise du boulot de Beth. Tout ça, ça aurait pu faire office d'un échange de sms ou d'un appel pour prendre des nouvelles l'un de l'autre. Mais dans les messages de Zak, Beth y avait senti une importance de se parler face à face, de quelque chose qui ne pouvait se régler à distance, de quelque chose qui prenait le regard de l'un et de l'autre pour être bien compris. Et elle ne s'était finalement pas trompée. Mais Zak y parvenait difficilement. Il cherchait ses mots. Et Beth se sentait gênée, ne sachant pas le regarder. Elle regardait sa boisson froide qu'elle avait pris en otage, comme si sa force résidait dans cette petite tasse de céramique. Et les mots finirent par fuser. Lentement, elle remonta le regard vers Zak. Et ne répondit rien tout de suite. Elle attendait la suite, le laissait trouver les mots qu'il avait besoin. Après quelques secondes de silence qui parurent comme des minutes, Beth pris à son tour la parole. « Tu me manques aussi.. », avouait-elle pour la première fois depuis l'accident. « Tellement... Tellement fort... » Sa voix se brisait d'émotions. Il était sa bouffée d'air et elle s'en était coupée depuis trop longtemps. « Mais.. » Mais ça ne pouvait pas être aussi simple. Pas alors qu'elle ne comprenait pas d'où venait toujours cette colère. « Mais je ne sais pas si nous deux c'est ce qu'il faut faire.. se retrouver... comme ça, je veux dire... » À nouveau, elle baissait les yeux. « J'pense qu'on a besoin de redevenir des amis, de retrouver des bases... » Parce qu'un nouveau départ, elle ne pourrait pas le supporter.. Et Ivy non plus.

Tu me manques aussi. Cette simple phrase fit éclore un bouton de douceur, en plein milieu de mon coeur. Une joie vive m’envahit, si bien que je perdis contact avec le sol un court instant, si bien que je ne fus plus capable d’avoir un pensée cohérente pendant un petit moment. Je lui manquais, je manquais à Beth Ellington, amour de ma vie. Puis, alors que j’étais prêt à me lever pour la prendre dans mes bras, pour la serrer contre moi comme j’avais envie de le faire depuis qu’elle avait rouvert les yeux, ce jour-là, à l’hôpital, elle me freina en reprenant la parole. Elle avait raison. Ce qu’elle disait était juste, elle avait entièrement raison. Malgré tout, je ne pus m’empêcher de montrer ma déception. Je n’avais pas espérer la retrouver en un claquement de doigt, certes, mais il n’empêchait que je devais encaisser une douche froide.
— Tu…
Je me raclai la gorge.
— Tu as raison.
Elle continua en parlant de bases qu’on devait retrouver et du fait qu’on devait, au moins, redevenir amis. Je levai les yeux vers elle et la toisa un instant. Elle n’était pas mon amie, elle était la femme que j’aimais, la femme de ma vie, celle qui occupait chacune de mes pensées. Mais si elle voulait que nous tentions de retrouver une amitié d’abord alors…
— Amis…Oui, c’est bien j’imagine.
Je m’efforçai de lui sourire, puis lâchai un petit rire en me calant sur le dossier de ma chaise.
— J’espère que tu sais comment faire ça, parce que j’avoue que je vais avoir du mal à te voir simplement comme…une amie.
Il soupira en passant une main sur son visage.
— Mais je suis prêt à tout pour toi, alors…

Il lui manquait. C'était vrai, ces mots étaient même forts. Après tout ce qu'ils avaient vécus tous les deux, les étapes de couple qu'ils avaient traversé jusqu'à se trouver la force de mettre leur relation sur un tout autre niveau et de franchir le pas de la vie à deux, Zak lui manquait. Sa douceur, son humour, sa façon de trouver Beth si belle et de lui faire comprendre de la plus simple des façons à la plus spectaculaire, son côté protecteur et rassurant qui calmait toutes les tempêtes de la brune. Toute sa personne lui manquait. En entier. Et bien plus qu'un manque charnel de sa chaleur. Ça aussi, ça lui manquait. Mais ce n'était pas question de ça, dans les mots de l'Anglaise, cet après-midi. C'était le manque de lui, de sa personne, qui prônait sur tout. Mais ça ne faisait pas tout. Et on pouvait y voir la déception sur le visage du rockeur qui se décomposait malgré son acquittement. Le coeur de sa belle se brisait.

Beth était toujours en colère et elle n'arrivait pas à l'expliquer. Elle lui en voulait pourquoi? Parce qu'il lui avait menti? Parce qu'il n'avait pas respecter son souhait d'être loin de lui? Parce qu'il l'avait appelé en renfort, un soir, l'avait inquiété au point d'avoir été imprudente au volant? Peut-être un peu de tout ça, mélanger. Parce que si Zak avait eu le temps de mariner sur la situation, Beth, elle, avait eu moins de temps pour processer l'information, elle qui avait perdu un mois volé dans un temps figé. « Amis, on l'a déjà été... », lui rappelait-elle en soupirant alors qu'il venait poser sa main contre le visage de la brune. Elle rougit, d'abord, au contact de sa peau contre la sienne, puis relevait les yeux vers lui. « D'abord, je ne crois pas que les amis se touchent de cette façon... » Elle se raclait la gorge, se dégageant de sa douce caresse. « Je... Je dois passer chercher Ivy.. »

Beth n’avait pas tord en disant que nous avions déjà été amis. C’était vrai. Les choses avaient pourtant bien changé depuis et je n’étais pas certain que nous puissions revenir en arrière comme si de rien n’était. Malgré tout, pour elle, j’étais prêt à tout tenter. Je devais bien essayer, de toute manière. Ce premier contact était déjà la preuve que les choses pouvaient s’améliorer entre nous, même si je sentais Beth mal à l’aise, que je l’étais moi aussi un peu, nous étions capable de nous parler calmement, et j’allais même jusqu’à penser que l’affection que nous avions l’un pour l’autre n’était pas éteinte. Malgré ça, le gong sonna au moment où Beth affirma qu’elle devait partir, qu’Ivy l’attendait. Hochant la tête, je me redressai et me levai de ma chaise.
— Bien sûr oui…
J’eus un moment d’hésitation avant d’ajouter.
— Embrasse-là pour moi.

on cloture là ?