A nice evening [Daniella]

Vêtu d'une manière assez sobre, avec une chemise légèrement ouverte, Caleb termina de bouger le canapé. Il avait réussi à faire la très grosse partie du ménage, du salon à la chambre qui se trouvait à l'autre bout de la maison. N'ayant pas d'étage, il avait eu l'avantage de pouvoir faire tout ça d'une seule traite, sans vraiment ralentir, et il s'y était mis en une après-midi. Décidé, déterminé même, il avait su faire tout ce qu'il fallait pour rendre son chez-lui présentable. Car ce soir, il recevait.

Il était un peu nerveux.

Un peu, car il avait l'habitude de contrôler son trac, aussi futile soit-il, pour se concentrer sur ce qui comptait. Et un peu parce qu'il était certain que Daniella ne venait pas avec une arrière-pensée, et qu'elle n'en attendait pas de sa part. Ce serait une soirée agréable entre eux, entre deux personnes qui commençaient à se connaître et qui s'appréciaient beaucoup, et ils en profiteraient pour continuer à faire connaissance. La jolie blonde avait même proposé de faire la cuisine à deux.

 « Ok, donc. Ça c'est fait. Ensuite, me reste à faire... ça. »

Il était presque l'heure de l'arriver de la jeune femme. Il ne savait pas à quel point elle serait ponctuelle ou non, et il préférait s'assurer qu'il allait réussir à s'occuper de tout avant qu'elle n'arrive. Ce serait une bien piètre impression s'il n'était pas un hôte prêt lorsque Daniella finirait par frapper ou sonner chez lui.

Il alla donc dans le coin cuisine, sur le comptoir, où il se mit à trier les documents qui traînaient : les premiers impôts, les taxes locales, le courrier, les papiers d'adoption – il avait en vue un chien pour bientôt – mais décida de laisser traîner le livre de recettes au chocolat qu'il avait acheté. Tout n'était pas parfait, et étant perfectionniste, il ne pouvait s'empêcher de se dire que de toute façon il allait oublier un truc, voir plus.

Puis il entendit le signal d'arrivée de Daniella. Il se rendit donc à la porte pour lui ouvrir.

 « Bonsoir ! Entre donc. Tout est prêt normalement ! »

Il lui adressa un sourire et s'écarta pour la laisser passer. Les cartons s'étaient entassés dans la dernière pièce, celle un peu vide, et il avait effectivement tout préparé au mieux, se dit-il. La soirée allait être bien. Ouais.

@Daniella Ortiz

Ca faisait dix minutes que j’étais debout devant mon armoire et je n’arrivais toujours pas à me décider sur ce que j’allais mettre. Robe ? Short ? Autre ? Je sais, ce n’était pas un rencard mais j’avais envie d’être jolie. J’avais passé toute la journée au bar à bosser et j’avais besoin de me sentir un peu plus féminine, moi-même. Je continue donc à chercher pendant quelques minutes quand tout d’un coup je tombe sur une robe longue. C’était simple mais élégant et parfait pour ce genre de petite soirée. Je me dépêche donc pour me préparer puis m’en vais en direction de la maison du jeune homme. Pour ne pas changer, je n’étais pas vraiment à l’avance… mais bon, ce n'était pas à 26 ans que j'allais changer. Pourtant, je vous jure que ce n’était pas faute d’essayer.

Une fois devant chez lui, je jette un dernier coup d’œil dans le rétro et passe une main dans mes cheveux pour les recoiffer un peu, avant d’attraper la bouteille de vin et de m’avancer jusqu’à sa porte « Bonsoir » Je souris puis entre à l’intérieur de la maison que je connaissais très bien « J’ai pris du rouge. J’espère que tu aimeras bien » Je sais qu’il m’avait qu’il ne buvait pas d’alcool mais vu qu’il m’avait dit d’apporter une bouteille, je supposais qu’il s’accordait un verre de vin de temps en temps en mangeant. Du moins je l’espérais. Car je me voyais mal boire cette bouteille toute seule.

« Tu vas bien depuis cet après-midi ? Le rangement n’a pas été trop dur ? » Je regarde discrètement autour de moi et souris en voyant que tout était à sa place, bien rangé. Je vois les caisses un peu plus loin dans la maison puis me tourne vers lui. Alors là… j’étais sur le cul. Je l’avais déjà remarqué auparavant mais ce soir, avec la lumière de fin de journée, la chemise légèrement ouverte, je le trouve… beau. Je reste bloqué sur lui quelques secondes puis reprends mes esprits un peu gênée

Daniella était magnifique, et Caleb dut lutter un instant pour trouver des mots. La jeune femme avait opté pour une robe qui la mettait en valeur et qui donnait l'impression qu'elle venait à une soirée chez un ami, et rien d'autre. En soi, c'était parfait, pour le sportif, car il ne voulait pas que tout soit soumis à un caractère trop formel. Il laissa son regard défiler sur son visage et sa chevelure dorée, et pas plus bas pour ne pas paraître déplacé. Il tendit la main pour lui prendre la bouteille.

 « Laisse-moi te débarrasser de ça. Viens t'asseoir, prends tes aises ! Je suis à toi tout de suite. »

Il alla ranger la bouteille de vin, car l'ouvrir maintenant n'aurait pas été très malin. Il en profita pour sortir deux verres, pour après, et vint les poser sur la table basse qui se trouvait devant le canapé. Il réalisa alors qu'il devait également sortir une boisson non alcoolisée, et il retourna vers la cuisine.

 « Mais en tout cas, oui, la journée a été tranquille. J'espère que la tienne aussi ! J'ai bien conscience que tu dois être assez fatiguée avec tout ce boulot, donc je te promets que je vais pas t'embêter plus longtemps que nécessaire. Une soirée agréable entre nous, et ce sera bien. Au moins, j'espère que tu repartiras avec le sourire et l'humeur légère ! »

Il laissa toute arrière-pensée loin de lui et du moment, tandis qu'il prenait une carafe d'eau fraîche. Il faisait encore bien chaud dehors, et même s'il était habitué – Daniella aussi certainement – boire une boisson aussi simple ne détonait pas dans un moment pareil. Il revint donc vers son invitée, laissant furtivement son regard la parcourir. Elle n'avait décidément rien à envier à n'importe quelle autre femme, et il se mit à se dire qu'il avait bien de la chance de l'avoir avec lui ce soir.

Il n'était pas dupe, ni idiot. Il savait qu'une femme et un homme pouvaient parfaitement être amis et profiter d'une soirée simple et agréable, mais il ne pouvait pas s'empêcher de noter certains détails, certaines réactions très légères, presque invisibles, dans leurs deux comportements. Le truc, c'était qu'ils ne se connaissaient pas. Cette soirée allait peut-être résoudre cette étape.

 « Bon, ce n'est pas de l'alcool, mais trinquons. »

Il les servit tous les deux, puis tendit le verre à la jeune femme, effleurant légèrement ses doigts au passage.

Je m’installe dans le salon et le regarde partir puis revenir avec deux verres. Je sais que je n’avais pas de raison d’être nerveuse et pourtant je l’étais un peu. Je sentais son regard sur moi et j’aimais ça. J’espérais juste qu’il n’était pas déçu par ce qu’il voyait. En tout cas, moi je ne l’étais pas. « Oh ne t’en fais pas. Je ne suis jamais fatiguée pour une petite soirée tranquille et un bon plat. Puis je suis contente d’être là… » Je lui souris, encore une fois et… Oui, je sais je n’arrêtais pas. J’avais limite mal aux joues de tellement sourire en sa présence mais je n’y pouvais rien, il avait cet effet sur moi « Je suis sûr que oui » Sur ce point-là, je n’avais aucun doute. A part s’il cachait bien son jeu et qu’au fond c’était un homme sans aucun intérêt, ce que je doutais fort, je n’avais aucune raison de partir d’ici autrement qu’avec le sourire et l’humeur légère.

Il prend ensuite le verre dans ses mains et je fis de même. Ce n’était certes pas de l’alcool mais ça m’allait très bien. Avec cette chaleur, un peu d’eau fraiche n’allait clairement pas me tuer. « A ta nouvelle maison, j'espère que tu y vivras de belles choses et à cette soirée ? » J’avance mon verre vers le sien et trinque avec lui.
Je prends ensuite quelques gorgées puis pose le verre sur la table « Et du coup, qu’est-ce qu’il y a au menu ce soir ? » J’avais proposé de l’aider à cuisiner mais je ne savais pas du tout ce qu’il avait prévu. Au fond, j’espérais vraiment que ce n’était rien de bien compliqué car même si j’aimais cuisiner, je n’étais clairement pas un chef. Et si on pouvait éviter qu’il le remarque ce soir, ce serait bien.

« Je sais que je te l’ai déjà dit plein de fois, mais j’adore ta maison. Je trouve vraiment qu’elle dégage quelque chose... Ah ! J’ai oublié » Je me relève d’un coup et sors de la maison quelques minutes. Je reviens ensuite à l’intérieur et lui tend un paquet. Il m’avait parlé d’encadrer la photo de lui et de son père et afin qu’il puisse le faire, je lui avais apporté un cadre qui irait parfaitement dans sa chambre

 « A cette soirée ! Notre soirée, du coup. »

Ils trinquèrent, Caleb souriant et ravi de voir que Daniella souriait aussi. Tous les deux semblaient plutôt contents d'être là, et de ce point de vue là, la soirée s'annonçait très bien. Quand elle se leva pour aller chercher un truc, le sportif en profita pour se rendre dans la cuisine et fouiller un peu dans le frigo, histoire d'y enlever l'assortiment de légumes et la viande qu'il avait été acheter. Il s'était dit que faire un plat équilibré serait certainement le meilleur moyen de faire quelque chose de simple.

C'était du poulet, en plus, donc ça serait bien. Le poulet c'était une viande sûre.

La jeune femme revint alors, lui tendant un paquet.

 « Ha ! Merci. Je n'y pensais même plus. Merci beaucoup Daniella ! »

Il faillit esquisser un mouvement pour la toucher, ou... il ne savait pas trop. Devait-il lui déposer un bisou sur la joue pour la remercier ? Spontanément, il aurait pu également la serrer dans ses bras, mais il avait peur de faire un geste déplacé ! Après tout, peut-être qu'elle n'était pas tactile pour un sou, et il y avait toujours des moments gênants terribles quand quelqu'un faisait ça. Il préféra s'abstenir.

 « Je vais aller mettre ça. J'ai sorti de quoi faire le repas, si tu veux voir ! Je commence à avoir un peu faim, en vérité. »

Il sortit du salon pour se diriger vers la chambre. Il traversa donc le long couloir, avant d'arriver dans la pièce où il... avait oublié de faire le lit. Il poussa un soupir exaspéré, se rendant compte qu'au final, il avait bel et bien oublié quelque chose. Persuadé de l'avoir fait, il se dit que finalement, ça ne servait plus à rien maintenant. Il se coucherait plus tard, comme d'habitude, dans ses draps défaits.

Il posa le cadeau sur la table de chevet, s'attardant inutilement dans ses souvenirs. Il se rappelait que son père, malgré leurs différends et la distance, aurait aimé pouvoir le voir marier quelqu'un et avoir une famille heureuse. Une famille qui n'aurait pas les difficultés qu'eux avaient eu.

 « Tu t'en sors ?! »

Il avait parlé d'une voix plus forte, afin de s'assurer qu'elle l'entende depuis le salon, avant d'esquisser un mouvement pour revenir auprès de la jeune femme. Daniella était adorable, belle, et intelligente. Il ne voulait pas la laisser s'échapper comme ça.

«  De rien » Ce n’était pas grand-chose, mais il avait l’air content et ça me faisait plaisir. Après tout, il était loin de sa famille et je savais ce que ça faisait. Donc si je pouvais l’aider à se sentir un peu plus chez lui avec des petits souvenirs, tant mieux. Il me dit ensuite qu’il a faim et part en direction de sa chambre en me disant qu’il avait déjà tout sorti pour le repas. Je me dirige donc vers la cuisine et analyse tout ce qui est posé sur le plan de travail. Poulet, légumes… Ca va, je devais pouvoir m’en sortir. J’attrape donc une planche et un couteau et commence à couper les légumes. « Je m’en sors ! Pour le moment je n’ai pas perdu de doigts ! » Ca pouvait avoir l’air bête comme ça, mais avec moi, c’était un exploit. J’espérais donc que ça continue car j’étais hyper maladroite et ça le faisait vraiment mal si je mettais du sang partout chez lui dès la première soirée.

Alors que je pique un bout de carotte coupé pour le manger, voilà Caleb qui réapparait dans la pièce « Mh… Prise en flagrant délit »  Je me met à rire puis lui tend un morceau pour me faire pardonner « Ca été coupé avec beaucoup d’amour » Et ne nous emballons pas, c’était l’expression qui voulait ça. Je n’insinuais en aucun cas quoi que ce soit. Certes il était très beau, très gentil et j’aimais passer du temps avec lui mais je n’étais pas amoureuse. Juste sous le charme. Ce qui n'était déjà pas mal !

« Alors ça reste bien ? » Je lui montre d’un petit signe de menton la chambre puis me pousse légèrement pour qu’il vienne se mettre à côté de moi. « Ah j’allais oublier. Kat, la serveuse au numéro de téléphone est venue me parler après ton départ. Au début elle n'était pas vraiment contente mais elle a fini par comprendre. Du coup, elle voulait présenter ses excuses pour son comportement. Elle espère et moi aussi, que tu reviendras de temps en temps au bar » Je souris puis lui jette un petit coup d’œil rapide tout en continuant à couper les aliments.

Caleb vint se placer à côté de la jeune femme, leurs épaules se touchant presque. Il y avait désormais une proximité, à la fois dans leurs places respectives, mais aussi dans leurs regards et dans leurs gestes. En somme, ils se touchaient presque dès que l'un des deux esquissait un mouvement, et il fallait donc faire attention à ne rien brusquer. C'était ce genre de moment où tout stress s'évacuait, et où ne subsistait qu'un léger flottement bizarre, où chacun ne savait pas trop où était la ligne à ne pas franchir.

 « Si c'est fait avec amour alors... »

Il y avait un ton léger et amusé entre eux, et le sportif sentait que la jeune femme n'était pas insensible à lui, loin de là. Et à vrai dire, il ne l'était pas non plus, car encore une fois, la jeune femme était superbe, et intelligente. Caleb avait beaucoup de chance, et il se surprenait à se demander s'il aurait agi différemment si Daniella n'avait pas été célibataire.

Mais elle n'aurait sans doute pas agi comme ça non plus, donc ça réglait la question.

 « Tu lui diras que j'accepte ses excuses, et que je ne lui en veux pas. Ce sont des choses qui arrivent, après tout, même si je n’approuve clairement pas ce genre de comportement. Mais au moins, soyons rassurés, elle a la présence d'esprit de se remettre en question et de s'excuser. »

Alors qu'il esquissait un geste pour couper une tomate, son bras frôla celui de Daniella. Ils restèrent ainsi collés pendant quelques secondes, avant qu'il ne bouge légèrement.

 « Et oui, c'est promis, je repasserai. J'y ai bien mangé, bien bu, et puis, il faut admettre que certaines serveuses sont particulièrement belles et sympathiques. Une en particulier, d'ailleurs. »

Il décida de pousser légèrement son avantage.

 « Elle est blonde, pas très grande, mais elle a clairement du charisme car on la remarque bien vite. Elle est, de surcroît, intelligente et agréable, et je crois que ça fait bien longtemps que je n'ai pas pris autant de plaisir à côtoyer quelqu'un. On a commencé à discuter dans un cadre professionnel, mais il s'avère que j'aime passer du temps avec elle en dehors. Tu la connais ? »

Il lui fit un clin d’œil taquin, puis continua de couper sa tomate.

La proximité entre nous deux ne me dérangeait pas du tout. Au contraire, je trouvais ça plaisant. Ca faisait longtemps que je ne m’étais pas sentie comme ça en présence de quelqu’un et ça m’avait manqué. Le jeu de séduction, les regards, le frisson qui remonte le long de la colonne vertébrale quand nos peaux se frôlaient… ça pouvait vite devenir addictif. Mais le plus fou, je trouve, c’est que tout ça était naturel entre nous. Ni lui ni moi ne se forçait ou surjouait. Ce qui rendait le moment encore plus plaisant.

On parle ensuite de Kat et même si elle avait réagi de façon puérile, je savais qu’au fond elle n’était pas méchante. C’est d’ailleurs pour ça que j’avais pris cinq minutes pour en discuter avec elle. Car soyons clair, si j’avais pensé qu’elle n’en valait pas la peine, je n’aurais pas perdu de temps avec elle pour en discuter et mettre les choses au clair. « Non je comprends. Je n’aimerais pas non plus. Mais comment tu fais ? Quand t’es seul ou en soirée ? Fin je veux dire, je doute que Kat soit la première. Tu dois avoir quelques femmes qui viennent te voir comme ça donc comment tu gères ? » Il n’avait clairement pas l’air d’être le genre de gars à remballer méchamment et j’étais curieuse de savoir si de temps en temps, il acceptait les avances ou non.

Il me dit ensuite qu’il repassera au bar puis continue son discours en me faisant une tirade de compliments. Alors là, je ne savais plus où me mettre. Ca faisait longtemps que je n’avais pas entendu un homme parler de moi comme ça et entendre ces mots de la bouche de Caleb et bien… ca me réconfortait dans l’idée qu’il n’y avait pas que moi qui était sous son charme… « Je l’ai déjà croisé et crois le ou non, mais elle m’a quasiment dit la même chose sur toi. Beau, agréable, charmant et qu’elle aussi elle aimait passer du temps avec toi » Je souris timidement puis attrape les légumes pour les mettre dans la casserole. J’aurais bien dit plus, mais il ne fallait pas trop donner d’un coup non plus. « J’ai un peu honte à te l’avouer, mais tu sais qu’au début, je ne savais pas du tout qui tu étais. C’est un ami qui m’a montré ta page Wikipédia quand je lui ai dit ton nom. Très chouette page d’ailleurs » Je ris doucement puis m’appuie à moitié sur le plan travail en le regardant

Caleb s'arrêta et adressa un autre sourire à la jeune femme. Il appréciait d'autant plus son honnêteté qu'elle ne le dérangeait pas le moins du monde. Après tout, il était peut-être célèbre, mais tout le monde ne le connaissait pas, et c'était bien ainsi. S'il ne pouvait pas faire un pas dans la rue sans qu'on le reconnaisse, il aurait depuis longtemps abandonné toute idée de vivre normalement.

Heureusement, Daniella était un rappel que cette possibilité existait. Elle était là, à portée de mains.

 « Je gère. Je refuse, car ce genre d'avances déplacées ne m'amusent pas ni ne me vont. Ce qui est d'autant plus appréciable quand quelqu'un me plaît, et que cette personne ne sait pas qui je suis. »

Il continua de sourire.

 « Tu n'as aucune honte à avoir pour ça. En vérité, je crois que je préfère que ce soit ainsi. Tu m'apprécies pour qui je suis, plutôt que pour l'image que tu aurais de moi. Tu sais ce que je fais, ok, mais tu m'as connu comme un simple client et c'était parfait. Au moins, j'ai pu rester normal sans avoir à prétendre qu'il n'y avait pas une énorme différence entre nous, comme j'ai souvent connu le cas. »

Il continua de couper les ingrédients, puis les plaça à son tour. Maintenant, il ne restait plus qu'à faire cuire et à surveiller tout ça. Autrement dit, il ne restait pas grand chose à faire, niveau cuisine.

La conversation était calme et agréable, mais Caleb n'avait pas fini sur le sujet. Ils étaient adultes, ils voyaient bien ce qu'il se passait. Tous les deux.

 « Il y a un bon feeling entre nous, Daniella. Et... 'fin, je veux pas trop m'avancer, mais je sens que je te plais autant que tu me plais. Je... je suis content, du coup, que nous puissions passer cette soirée ensemble, toi et moi. C'est apaisant, et cela fait longtemps que je n'avais pas rencontré quelqu'un d'aussi bien que toi. »

Devait-il faire un geste, maintenant ?

J’ai l’impression qu’il essaye de me faire passer un message et une fois ses légumes dans la casserole, je comprends que ce n’est pas qu’une impression. Il m’avoue aimer passer du temps avec moi et me dit mot pour mot que je lui plais. Alors là, je m’y attendais pas du tout. Au moins, je ne pouvais pas dire qu’il n’était pas clair, direct et franc. Je sens mes joues en feu et ce qu’il me dit me donne juste envie d’attraper son visage et de l’embrasser. Oui, à cet instant même, je ne voulais qu’une chose, c’était de poser mes lèvres sur les siennes mais j’avais peur d’aller trop vite. Ok, il venait de me dire que je lui plaisais mais ce n’était pas pour ça que je devais me jeter sur lui. Enfin je crois… Puis je dois l'avouer, j'avais peur de me prendre un râteau ou de le faire fuir.

« Je… » J’ouvre et ferme la bouche plusieurs fois comme un petit poisson puis fais un pas en avant vers lui. Pas très sexy mais je ne savais vraiment pas quoi dire. A part que j’étais contente de savoir que tout ça était réciproque. « Je…enfin ! Ne va surtout pas penser que je ne dis rien parce que tu as faux sur toute la ligne, pas du tout.  C’est tout le contraire. C’est juste que je ne m’y attendais pas et là, t’as mis la barre assez haute. Compliqué de faire ou de dire mieux » Je lâche un petit rire puis lève les yeux vers le grand brun. J’espérais vraiment que ma réaction n’allait pas le refroidir. En même temps, ça faisait tellement longtemps que ça ne m’était pas arriver que j’avais l’impression de tout avoir oublié.