it's been a long day without you my friend and i'll tell you all about when i see you again (carlia)

C’était une belle journée aujourd’hui. Le soleil dominait dans le ciel et la chaleur n’était pas trop écrasante. Pour cela, tu avais opté pour une belle journée à l’extérieur. D’autant plus que tu avais Thaïs avec toi, et que tu ne voulais pas qu’elle reste à l’intérieur par ce temps. Tu avais pris tout le nécéssaire pour partir en balade, quitte à aller au parc ou bien à aller voir des amis. Tu avais aussi pris Snow avec toi, parce que tu ne sors jamais sans ton animal de compagnie. Les bras chargés de toutes les affaires de ta fille et ton chien, tu essayais de tout ranger comme tu pouvais dans la poussette. Et tu mettais ta petite à l’intérieur après lui avoir embrassé le front. Quel papa poule tu faisais. C’était ton côté niais qui ressortait. Une fois tout rangé et la petite dans sa poussette, le tour était joué, vous pouviez partir. Snow vous suivait à la trace et ne quittait pas la poussette. Il était protecteur envers Thaïs, c’était mignon. Lunettes de soleil sur le nez, tu passais ton temps à regarder à droite et à gauche avant de te focaliser sur ta fille qui commençait à pleurer pour tu ne sais quel raison. Tu t’arrêtais près d’un gros camion de déménagement avant de la prendre dans tes bras. « Eh bah, qu’est-ce qui t’arrives princesse ? » demandas-tu à ta fille qui reniflait. Mais quelques secondes après, son sourire s’agrandit et elle se mit à rire. Tu ne comprenais pas vraiment ce retournement de situation. Mais bon. Tu la berçais quelques instants et tu te retournais avec la petite dans tes bras. Et là, tu comprenais pourquoi elle avait sourit et qu’elle voulait quitter tes bras. Maman était là, pas loin. Tu voyais Tahlia sortir d’un camion de déménagement, les bras dans les cartons et tu étais tout interloqué. « Tahlia ? » demandas-tu chamboulé. Vous vous voyiez toujours depuis qu’elle avait décidé de quitter Bowen, mais c’était toujours bref avec votre fille. Et Et la voilà qui revenait en ville. Enfin, c’est ce qui en laissait croire ça. Tu t’approchais d’elle avant de reprendre. « Tu… tu reviens ? » demandas-tu à la brunette. Avoir l’australienne près de toi, ça allait tout changer dorénavant.

@Tahlia Wates

Des cartons, encore des cartons, toujours des cartons. Tahlia avait pourtant fait un gros tri lors de son dernier déménagement, presque sept mois plus tôt, mais il semblerait qu'elle ait un peu trop craqué sur les vêtements et les affaires pour Thaïs. C'était presque tout pour la petite ! Son père était là pour l'aider à sortir les cartons et les mettre dans le garage qu'un ami de la famille leur avait chaleureusement prêté, le temps pour Tahlia de se retourner, de trouver un appartement pour elle et sa fille. Il fallait dire que l'offre avait été inattendue, presque brutale. Le commissariat l'avait appelé, il y a trois jours pour un entretien avec un ancien collègue monté en grade. Elle était sortie de là avec une offre qu'elle ne pouvait refuser. Résultat : elle avait vite plié bagages et ramené toutes ses affaires dans cette ville qu'elle aimait autant qu'elle détestait. Elle avait essayé de fuir, mais cela avait été un vaste échec. Elle avait cru pouvoir se reconstruire ailleurs, mais elle s'était simplement voilé la face. C'était ici qu'elle allait pouvoir se reconstruire, panser ses plaies, entourée des gens qu'elle aimait plus que tout sur cette Terre. Et elle savait que c'était la meilleure solution pour sa fille, qui ne serait plus ballotée de ville en ville et qui grandirait avec l'ensemble de sa famille dans le coin. D'ailleurs, en parlant de sa fille et alors qu'elle était dans le camion à récupérer un carton, elle entendit des pleurs. Des pleurs bien familiers qui éveillèrent son instinct maternel. Elle passa la tête en-dehors du camion, ses yeux verts s'arrêtant sur une silhouette connue qui tenait une poussette. Carter et Thaïs. Avec son carton en main, Tahlia descendit du camion, observant, attendrie, le jeune homme prendre sa fille dans ses bras pour la consoler. Quel merveilleux papa ! Ne voulant pourtant pas s'imposer dans ce joli moment père-fille, Tahlia se fit remarquer par sa fille qui, à l'instant même où elle posa ses yeux si clairs sur sa mère, changea totalement d'expression. A première vue, Carter ne semblait pas comprendre un tel revirement mais très vite, il posa lui aussi ses yeux sur Tahlia. Et alors que Thaïs riait, ce fut la surprise qui prit place sur le visage de Carter. Elle s'approcha doucement d'eux, posant son carton à terre. « Salut Carter. » dit-elle avec douceur, saluant Snow en le caressant puis s'empressant de prendre Thaïs qui lui tendait les bras, toute joyeuse. Elle déposa un tendre baiser sur le crâne de sa fille, reposant son regard sur Carter qui, visiblement, avait fait le lien entre elle et ses cartons. « Oui, je reviens. » avoua-t-elle, ne voulant pas laisser planer un suspense qui ne servirait à rien. « J'ai eu une offre d'emploi au commissariat que je ne pouvais pas refuser. Ça s'est fait vite... très vite, même. » Elle se pinça les lèvres et reprit, gênée : « J'aurais peut-être dû te le dire pour éviter ce genre de situation »

Thaïs savait toujours rendre tes journées plus belle. C’était le parfait bébé. Elle ne pleurait que rarement et puis elle aimait beaucoup les gens, c’est pas quelque chose qu’elle tenait de toi par contre, ça. Lorsque vous partiez en balade avec le chien et ta fille, tu avais prévu le coup pour aller au parc à côté. Histoire que Snow puisse s’amuser avec les autres chiens et que le bébé puisse aller jouer avec les autres enfants. Tu étais heureux de voir que ta fille était aussi gentille et surtout sociable avec les autres, au parc. Alors que tu te dirigeais vers le parc, Thaïs commençait à pleurer sans raison. Immédiatement, tu la prenais dans tes bras pour la consoler. Mais rapidement, elle se mit à rire. Sans trop comprendre le changement d’humeur de la petite, tu te retournais et tu comprenais vite ce retournement de situation. Mais toi, ça te faisait l’effet inverse que ta fille, tu étais choqué et abasourdie. De grandes réactions pour pas grand chose, enfin, pour toi c’était grand chose. Tahlia était là, dans un camion de déménagement avec des cartons, ainsi que son père. Le bébé tendait les bras à sa maman et tu lui passais votre fille. « Oh d’accord » dis-tu simplement quand elle confirma son retour. Rapidement, elle t’expliquais réellement pourquoi elle était là. « Ok, je comprends mieux » dis-tu dans un rire gêné. Il s’était passé beaucoup de choses depuis son départ de Bowen, et tu avais tout fait pour tirer un trait sur ta relation avec elle. T’avais eu du mal à l’oublier mais en tombant dans les bras de Jamie, tu t’étais fais une raison et tu avais donné ton amour à l’avocate. Il y avait toujours cette étincelle avec la brune, que tu voyais près de toi aujourd’hui. Certes vous vous étiez déjà vu pour votre fille mais c’était tout. Il n’y avait pas eu plus d’échange entre vous. « C’est vrai que j’aurai bien aimé être au courant » dis-tu en passant une main dans ta nuque. T’avais un milliard de question pour elle. Mais ça allait devoir attendre. « Thaïs va être contente de ne plus faire un gros trajet en voiture pour aller chez papa ou maman » dis-tu dans un rire pour détendre l’atmosphère.

Tahlia était heureuse de revenir à Bowen, oui. Mais il y avait une chose qu'elle redoutait, c'était les retrouvailles avec son entourage. Elle allait devoir expliquer encore et encore les raisons de son retour, expliquer pourquoi elle était partie, se justifier alors qu'elle avait juste eu besoin de souffler loin de tous. Elle fut d'ailleurs très vite mise dans le bain, quand, en passant la tête hors du camion, elle aperçut Thaïs et Carter. La petite fille remarqua très vite sa mère, comme s'il y avait un radar en elle qui captait sa maman peu importe l'endroit où elle se trouvait. L'expression de Thaïs changea du tout au tout et fit un bien fou à Tahlia qui s'approcha de son ex et de leur fille. Carter, en revanche, n'affichait pas du tout la même expression. Elle ne savait pas si cette surprise qu'il affichait était positive ou négative. Ne voulant pas tourner autour du pot, elle confirma vite son retour, lui avouant que c'était pour des raisons professionnelles. Si elle n'avait pas eu cette proposition, serait-elle revenue malgré tout ? Peut-être, mais elle aurait probablement pris son temps. Là, tout s'était fait vite, très vite. Et elle se doutait bien que Carter était loin de s'imaginer un tel retour. Le déménagement de Tahlia les avait quelque peu éloignés. Et peut-être était-ce pour cela qu'elle n'avait rien dit. Ce n'était pas une envie de lui faire une surprise douteuse – bien que cela donnait l'impression qu'elle avait fait exprès – elle avait juste eu peur de s'imposer. Ou pire, de constater qu'il ne voulait pas d'un retour de Tahlia par ici. Leur relation était et resterait intense, même si l'un et l'autre essayaient de garder les distances. « Je suis désolée. » dit-elle en le voyant passer sa main sur sa nuque, comme à chaque fois qu'il était gêné. « Je voulais te le dire plus tard, une fois installée . » Carter tenta de détendre l'atmosphère en dévoilant au moins un des avantages : Thaïs n'allait plus à subir les kilomètres. « Oui, et puis, on n'aura plus besoin de vérifier 50 fois le sac pour être sûrs de ne rien oublier. Là, si on oublie le doudou, on sera à côté. » Elle regarda sa fille avec douceur, avant de regarder Carter. « Thaïs est peut-être contente, mais j'espère que pour toi, ce n'est pas trop une mauvaise surprise... »

Tu ne savais pas pourquoi ta fille pleurait, mais rapidement, ses émotions avaient changées. Elle était passé du rire aux larmes en l’espace de quelques secondes et ça t’avait un peu interloqués. Alors qu’elle était dans tes bras, tu avais senti qu’elle demandait les bras de quelqu’un d’autre. Et c’était Tahlia qui était derrière toi et que ta fille demandait. Tahlia qui sortait d’un camion de déménagement avec des cartons dans les mains. Un peu sonné, tu lui tendais le bébé pour qu’elle la prenne dans ses bras et la petite était aux anges. Elle avait papa et maman en même temps. Elle s’excusait de ne pas t’avoir prévenu de son retour, que ça s’était fait sans que tu le saches. « Ne t’excuses pas, j’comprends » dis-tu alors que ta main revenait vers l’avant. T’étais gêné, oui. En même temps, il s’était passé plein de choses depuis son départ. Et puis elle ne te laissera jamais indifférent, cette femme. C’était ton premier amour après ta femme décédée, elle savait absolument tout de ton ancienne vie et c’était la première à l’avoir su. « Je vois, c’est compréhensible » répondis-tu lorsqu’elle te dit qu’elle voulait attendre d’être installé avant de te parler de son retour à Bowen. Tu plaisantais en expliquant que tu étais content pour votre fille qui n’allait plus être trimballée de villes en villes pour la garder. « C’est sûr qu’on est pas loin » dis-tu en te retournant, voyant ta maison au loin. Vous n’étiez pas voisin mais c’était quasiment à côté. Tu ris un peu gêné alors qu’elle se demandait si tu étais content de la revoir. « J’suis content que tu sois de retour, c’est juste que c’est… inattendu » avouas-tu à la brune avec un léger sourire. « Comment tu vas, sinon ? » demandas-tu pour absolument changer de sujet.

Thaïs n'avait pas vu sa mère depuis une semaine. Alors en la voyant, il était évident que le large sourire allait remplacer ses petits pleurs, probablement destinés à attirer l'attention de son père. Un père d'abord perplexe face à l'attitude de sa fille, puis surpris par l'apparition de la brune. Elle savait que son retour occasionnerait de telles réactions. Rien ne laissait présager qu'elle reviendrait ici. Mais elle était là, ayant gardé son retour secret, ce que certaines personnes ne comprenaient pas. Ce n'était pas une cachotterie. C'était juste le temps pour elle de retrouver ses repères, là où elle avait tant perdu. Carter sembla le comprendre et elle le remercia intérieurement de ne pas la dénigrer sur ses choix. Elle n'en doutait pas venant de lui. Il la connaissait très bien. Si elle avait fait cela, c'était pour une bonne raison. « Fallait que j'accepte l'idée d'être de retour ici. » dit-elle en souriant. En tout cas, il y en avait une qui avait tout à gagner. C'était Thaïs. Elle allait avoir son père et sa mère à proximité. Carter habitait dans le coin, ils n'étaient qu'à quelques pas. « Pour l'instant, je suis chez mes parents, le temps de trouver un appartement. Mais je compte rester sur Bowen. On sera donc presque voisins. » Puis vint la question gênante qui expliquerait peut-être pourquoi elle ressentait tant de gêne venant de lui. Elle se demandait même s'il était content qu'elle soit de retour. Elle esquissa tout de même un sourire quand il affirma qu'il l'était, mettant cette gêne sous le coup de la surprise. Elle avait envie de le croire mais elle n'était pas pleinement convaincue. « Ne t'en fais pas, je me ferai toute petite. » dit-elle, en gardant un sourire légèrement figé. « ça va. » répondit-elle à sa question. « ça va mieux. C'est bizarre, mais ça fait du bien d'être de nouveau là. » Même s'il y avait eu des départs entre temps. Même si l'eau avait coulé sous les ponts et que la vie avait continué. « Et toi, comment tu vas ? » Thaïs qui jouait jusqu'à présent avec le médaillon de Tahlia, offert par Carter, commença à s'impatienter. « Tu comptais aller quelque part, en fait ? Peut-être que je te retiens ? »

C’était inatendu, ce qu’il se passait. Tahlia était là, et elle s’était faite démasquer par votre fille qui avait ri aux éclats en voyant sa maman. Tu étais content de la voir ici, mais tu étais surtout surpris. Elle revenait à Bowen, c’était officiel. Enfin, c’est ce que tu en déduisais en voyant les cartons qui sortaient du camion avant qu’elle ne te le confirme elle-même. « C’est normal » dis-tu avec un mince sourire. Tu savais que pour elle, c’était une épreuve de se retrouver à Bowen après son départ il y a quelques mois. Vous n’aviez jamais coupé les ponts, vous ne pouviez pas avec Thaïs entre vous. Dans les bras de sa mère, tu voyais le bonheur de la petite fille. Avoir papa et maman à côté, c’était quelque chose de soulageant. Plus besoin de faire des heures de voiture pour retrouver l’un ou l’autre. « Oh, d’accord » dis-tu quand elle te confiait vivre chez ses parents. « Tu sais, on aurai pu t’héberger à la maison, le temps que tu te retournes. Il y a toujours une chambre de libre » avouas-tu avec un sourire. Ca aurait été très bizarre de vivre avec la policière mais bon, tu lui avais promis de toujours être là pour elle, quoi qu’il arrive. Et tu comptais bien tenir parole. Tout le monde sait que revenir chez ses parents à votre âge, c’était jamais facile. Tu en avais fais les frais quand ta mère avait vécu chez toi le mois dernier. Maintenant, elle avait son petit appartement en centre-ville et elle faisait des aller-retours entre Londres et Bowen pour déménager totalement. « Non mais vraiment, Tahlia. J’suis vraiment content que tu sois là » dis-tu avec un sourire. Oui, tu étais gêné mais tu étais heureux de l’avoir ici. Pas seulement pour la petite fille que vous partagiez, mais aussi pour toi. Elle était quelqu’un d’important dans ta vie, et ça ne changera jamais. « J’suis content que t’ailles mieux » dis-tu avec un vrai sourire sincère. Elle n’était pas heureuse pendant un temps, à cause de la perte de son bébé et de la fin de son histoire avec Ciàran, tu le savais. « J’vais bien, pour une fois que je peux le dire sincèrement, ça fait bizarre » dis-tu en riant légèrement. Tu avais longtemps échangé avec Tahlia sur ton mal-être en Australie, sur le fait que tu n’étais pas heureux. Mais maintenant tu avais ta fille, ta petite amie, tes amis, tout allait pour le mieux. « On allait au parc, mais non, tu ne me retiens pas et puis Thaïs est beaucoup trop contente de te voir » dis-tu avec un sourire attendrit, en voyant que la petite jouait avec le collier que tu avais offert à Tahlia pour son anniversaire. « J’espère qu’on ne te dérange pas non plus, dans ton déménagement » demandas-tu à la jeune femme.

Il comprenait, Carter. Il comprenait tout ce qu'elle avait perdu ici et le temps qu'il lui fallait pour retrouver ses repères. S'il n'y avait pas eu Thaïs, sans doute que l'histoire aurait été bien différente. Elle n'aurait pas quitté que Bowen, elle aurait probablement quitté l'Australie afin d'ouvrir un nouveau chapitre de sa vie. Mais elle avait sa fille. Et c'était surtout pour sa fille qu'elle était revenue. Thaïs méritait d'avoir sa famille à proximité. D'avoir son père, ses grands-parents, son parrain, sa marraine, ses tontons et tatas de cœur. Mais ce n'était pas simple. Ce n'était pas simple de fouler cette terre, de voir ces endroits, de constater à quel point elle avait perdu sa place ici. Et elle n'était pas au bout de ses surprises... Evoquant l'endroit où elle vivait, elle esquissa un sourire quand Carter lui confia qu'elle aurait pu venir chez lui. « Je me doutais que tu allais dire ça. C'est gentil. » C'était gentil mais elle aurait évidemment refusé. Il savait qu'elle ne voulait pas empiéter dans sa vie. Elle allait se faire toute petite, disait-elle d'ailleurs. Elle ne répondit rien quand il affirma une nouvelle fois qu'il était vraiment content de la voir ici. Elle ne savait pas comment prendre la chose. Cela était aussi plaisant que douloureux. Plaisant, parce que Carter, c'était quelqu'un de très important pour elle. Douloureux, parce qu'ils n'avaient plus le droit d'être un pilier pour l'un et l'autre. Elle ne savait même plus comment agir avec lui. Quand il lui demanda comment elle allait, elle sortit sa phrase bateau, celle qu'elle répétait depuis son retour, un mensonge auquel elle-même commençait à y croire. Auquel tout le monde croyait. Par contre, il y en avait qui transpirait la sincérité. C'était Carter. « ça se sent. Tu rayonnes. » répondit-elle avec douceur, sourire aux lèvres. Cela lui faisait un bien fou de voir qu'il sortait la tête hors de l'eau, lui qui avait tant droit au bonheur, que la vie avait tant malmené. Thaïs commença à ronchonner dans ses bras. La petite était adorable, mais elle en avait sûrement marre d'entendre ses parents papoter. Tahlia les retenait probablement. « Thaïs est peut-être contente de me voir, mais une sortie au parc, c'est encore mieux ! » dit-elle en riant. Elle marqua un temps d'arrêt, hésitante, puis demanda : « Tu crois que je peux vous rejoindre ? Je n'ai plus que deux-trois cartons à poser. » Ce qui sera vite fait. Surtout que son père devait rapidement partir pour un rendez-vous. « Comme ça, tu me raconteras ce qui te rend si heureux... » ajouta-t-elle, souriante, tentant de se persuader qu'il y avait toujours une lueur de complicité entre eux.

Dire que tu n’étais pas content de retrouver Tahlia dans les parages serait mentir. Dire que ça ne te faisait rien dans ton coeur aussi. Il y avait eu cette relation spéciale avec elle, que tu ne saurai décrire. Après tout, c’est elle qui t’a fait ré-apprendre à aimer, après la mort tragique de ta femme et elle t’a redonné confiance en toi. Même s’il y avait eu cette histoire avec Ciàran, votre rupture qui t’avait fait du mal, il y avait Thaïs par la suite. Ce qui vous a un peu rapproché tous les deux. Alors la voir dans ce camion de déménagement, reprendre ses marques à Bowen, c’était quelque chose de positif. « C’est parce que je suis un mec gentil, tu le sais ça » dis-tu avec un petit rire. Mais t’étais toujours prêt à rendre servir, même si c’était quelqu’un d’autre tu l’aurai fais. Tu donnerai tous pour les gens de ton entourage. Puis elle te demandait comment tu allais et sincèrement, tu lui disais que tu étais heureux. Avec ta fille, avec ta mère qui avait emménagé à Bowen, dans ton couple avec Jamie. Mais ça, Tahlia ne le savait pas. Ou du moins, si elle était au courant, c’est pas toi qui lui avait dit. Elle semblait heureuse de te voir aller bien, et c’était si rare en même temps que tu ailles aussi bien. « Merci » dis-tu simplement, l’air un peu timide. Mais c’était vrai, tu rayonnais de part ton bonheur et c’était rare de te voir comme ça, ça n’arrivait pas souvent. Tu confiais à Tahlia que vous alliez à la base au parc pour qu’elle voit ses copains et qu’elle s’amuse. « Oh mais bien sûr ! C’est avec plaisir » dis-tu à la jeune femme avec un grand sourire. Il n’y avait pas d’autre possibilités. Sinon tu serai resté avec elle pour discuter encore un moment. « Promis, j’te raconterai tout » dis-tu en lui faisant un regard complice. Il y avait encore une petite alchimie entre vous. Après tout, elle avait été ta meilleure amie avant d’être ta petite amie. Et ça ne s’oublie pas.

"Le plus gentil mec de toute cette planète." renchérit-elle. Et même si elle avait un sourire sur les lèvres, ses paroles transpiraient la sincérité. Elle savait que Carter était une perle. Et même si ses actes pour le MI6 auraient pu entacher son image, Tahlia n'y parvenait pas. Elle ne voyait que le bon en lui. Et du bon, il y en avait énormément. La brune avait aussi vu ses parties les plus obscures mais elle savait que c'était maintenant du passé. Et cela se voyait sur son visage. Il rayonnait de bonheur. « C'est beau à voir. » ajouta-t-elle quand il la remercia, tout timide. Evidemment, sa curiosité fut attisée. Elle voulait savoir tout ce qu'il se passait dans sa vie, ce qui le rendait si heureux. Alors, elle s'incrusta littéralement dans leur sortie père/fille au parc. Carter semblait ravi qu'elle vienne et cela lui mit du baume au cœur. « Je vous rejoins là-bas dans un petit quart d'heure. Je m'en voudrais si Thaïs venait à rater ses copains et copines. » Elle se mit à rire, redressant le regard vers Carter quand il lui promit, l'oeil malicieux, qu'il lui dirait tout sur sa vie. C'était bon de voir cette lueur dans ses yeux, de se dire qu'il y avait encore du positif dans leur relation. « J'ai hâte ! » Elle remit Thaïs dans sa poussette, l'embrassant sur le front et les laissa partir vers le parc.

Une vingtaine de minutes plus tard, Tahlia arriva au parc et chercha des yeux Carter et Thaïs. Ils se trouvaient près du bac à sable où des enfants jouaient joyeusement. Thaïs aussi s'en donnait à cœur joie. Elle les rejoignit d'un pas léger, arrivant à leur hauteur : « Hey ! » Elle s'accroupit auprès de sa fille qui jouait avec une petite balle qu'elle lui tendit. Tahlia la fit rebondir, ce qui fit rire Thaïs. Et elle recommença. Encore et encore. « Elle s'éclate ! » dit-elle à Carter, en souriant. Quand elle se redressa, elle tendit un petit sac à Carter. « Je me suis arrêtée en chemin pour prendre de quoi grignoter. » Elle avait pris quelques cookies du petit marchand au coin de la rue. Elle avait aussi pensé à Thaïs en prenant ses biscuits préférés qu'elle pouvait mâcher, elle qui n'avait que quelques quenottes dans sa bouche. Elle s'assit auprès de Carter, à même l'herbe et tourna la tête vers son ex, piquant un cookie au passage. « Maintenant que je suis là, je veux touuuut savoir de ce qu'il se passe dans la vie de Monsieur Hamilton. » Elle était enjouée, mais sans doute ne le serait-elle pas autant dans quelques instants.