Je pensais ne plus te revoir - Terrence&Thomas

Terrence.K & Thomas.K

La vie est faite d'étapes. la plus douce est l'amour, la plus dure est la séparation, la plus pénible est les adieux et la plus belle est les retrouvailles.

La journée avait été plutôt calme. Aucun problème de livraison, ni aucune casse ou bagarre au bar. Thomas avait même confier les lieux quelques heures à son équipe, vers 14 h, histoire d'aller jouer avec les vagues qui étaient splendides aujourd'hui. Il s'éclater comme un gamin, de toute façon quand il était sur sa planche de surf il redevenait presque cet adolescent fougueux qui se sentait libre, comme s'il lui poussait des ailes, et qui n'avait qu'une idée en tête battre son frère. Mais jamais, pas une seule fois, il n'avait réussit à le battre. Et à chaque fois c'était la même chose, toute ses dernières années, quand il surfait, les souvenirs lui revenaient, les bons souvenirs, et il était heureux, plus léger. Mais toute bonne chose à une fin. Quand 15 h arriva, il sortit de l'eau, enleva sa combinaison, prit sa douche et enfila son jean bleu délavé, son tee-shirt blanc manches courtes et ses tennis.

Son esprit était de nouveau d'attaque, il avait retrouvé toute son énergie et il était près pour la soirée. Car, quand on tient un bar on sait que la nuit va être longue, mais ça ne le dérangeait nullement. Il aimait cette ambiance si particulière, il aimait discuter avec les habitués, il appréciait faire de nouvelles rencontres. De retour dans son antre, il salua les clients, serra la main de ceux qu'il connaissait, une blague ou deux avec certains puis il se préparait un bon café. Il donnait quelques directives à son personnel. Et puis il filait dans son bureau où la paperasse s'entassait. Eh oui, il y avait toujours du négatifs et ce dans n'importe quel job et en faite dans la vie en général. Mais il ne se plaignait jamais. Il faisait ce qui était à faire. Il soupira et attrapa quelques feuilles qui traînaient ça et là sur le bureau. Il ne vit pas les heures passer. Trop concentré dans son travail, il ne savait pas du tout quelle heure il pouvait être. Mais soudain, tout devint calme, plus aucun bruit ne venait de la salle. Cela n'arrivait quasiment jamais. Soudain, Cory, son plus vieil employé vint frapper à son bureau. Puis entra.

Faut que tu viennes, je crois qu'il y a quelqu'un pour toi !
"Qui ça ? Eeeh ..."


Il s'échappa rapidement, comme s'il avait le feu aux fesses, sans même lui répondre, ni lui donner plus de renseignements. Tomy jeta le crayon qu'il avait en main  sur le bureau puis se leva et sortit pour rejoindre la salle. Tout était si calme, il ne comprenait pas ce qui se passait quand ... soudain ... il le vit ... Les photos de la famille Kelly était accrochées un peu partout sur les murs alors tout le monde ou presque connaissait Terrence. Et puis les habitués connaissaient bien la famille et surtout son histoire.

"Terrence..."

Murmura Tomy sous le choc. Si surpris de le voir ici, après tant d'années, il avait toujours pensé que ce jour n'arriverait jamais. Il ressentit comme un pincement au coeur quand son regard croisa le sien. Il mit un certain temps avant de bouger de nouveau. Puis, il s'avança vers son frère. Se demandant intérieurement dans quel état d'esprit il était, quelle était la raison de sa venue. En réalité, il ne savait pas du tout comment agir avec lui. Une partie de lui s'en voulait pour son attitude des dernières années mais une autre lui en voulait à lui pour ce qu'il avait fait. Arrivée face à lui, finalement, il lui tendit une main franche et sincère, un très très léger sourire s'attachant à ses lèvres.  

"Salut Frérot, content de te voir !"

luckyred.

Spoiler:

Terrence était du genre à remettre les choses au lendemain quand ça ne lui plaisait pas, quand ça l’ennuyait ou quand ça lui faisait peur. Il était doué dans l’art de faire l’autruche. Mais il y avait certaines choses qui devaient se faire, même en retard, même s’il n’aimait pas ça. Une petite enveloppe trônait sur sa caisse depuis des semaines, une enveloppe qui lui foutait une trouille monstrueuse. Violet avait fait les choses bien pour la naissance de June, des photos avec un professionnel, son ami Léo, il fallait avouer qu’elles étaient jolies, même si le jeune papa n’était probablement pas objectif. Et puis elle avait fait faire des faire-part de naissance, comme le voulait la tradition. Terrence ne se sentait pas vraiment concerné par ce genre de choses, il se disait que de toute façon les gens savaient que la petite était née et que, quitte à la présenter, autant le faire en vrai, mais il avait laissé à sa compagne le plaisir de ces préparatifs. Un soir elle lui avait glissé gentiment trois enveloppes dans la main, une pour sa mère et les deux autres pour ses frères. Kelly avait grimacé, tiqué, il comprenait la démarche de la brune mais il n’était pas sûr d’être prêt à la faire de son côté. Il aurait pu y noter leurs adresses et les envoyer par la poste, c’aurait été simple et sans trop grandes conséquences, sauf qu’il savait, au fond de lui, que c’était le moment, leur brouille avait assez duré. Voilà plus de dix années qu’ils ne se parlaient plus et tout était de sa faute, il en était conscient. Il en voulait à sa mère de ne pas lui avoir laissé la chance de s’expliquer, de ne se fier qu’aux faits, sans chercher à creuser pour savoir s’il était vraiment le méchant de l’histoire, mais depuis, l’eau avait coulé sous les ponts et il fallait bien l’avouer, leur absence pesait dans sa vie. Ce matin-là, il s’était décidé, à force de lorgner sur l’enveloppe, il s’était dit que c’était le bon jour. Il avait demandé à Lena de venir le remplacer une heure ou deux dans l’après-midi et il avait pris son courage à deux mains. Il avait une trouille monstre, ce n’était pas dans son genre de venir faire des excuses, têtu et buté qu’il était, il partait du principe que les choses étaient telles qu’elles étaient, point. Pour que ce soit plus simple, il avait décidé de commencer par Thomas, son aîné. Il avait une place particulière pour lui, c’était son grand frère, son plus grand complice, c’était clairement celui qui lui manquait le plus. Et il savait aussi que ce serait peut-être le plus simple à reconquérir, avec un peu de chance, il parlerait de lui à leur mère et les choses se feraient plus en douceur. Il n’en savait rien, ce n’était que des suppositions, mais, de toute façon, il devait bien commencer par quelqu’un. Il savait où aller pour trouver Tomy, le bar familial, celui qu’il tenait depuis des années déjà, celui qu’il aimait aussi profondément et qui lui manquait presque autant qu’un membre de sa famille. Il entra dans le commerce de sa démarche boiteuse et le silence se fit. Il était habitué à ce genre d’entrée, il faisait toujours ce petit effet, lui qui avait été l’objet de tellement de rumeurs dans cette ville, il avait détesté ça, les premières années, mais avec le temps il s’y était fait et quelque part ça lui plaisait d’imposer cette sorte de crainte. Il s’accouda au comptoir et demanda un café, avant de prendre une grande inspiration, il ne pouvait plus reculer. Thomas est là ? Le barman ne se fit pas prier pour disparaître derrière, probablement appeler son patron, un rictus amusé se dessina au coin de ses lèvres. Son café devant lui, il préparait ses mots, sans vraiment savoir qu’il allait dire. Et puis Thomas arriva, leurs regards se croisèrent, Terrence baissa le sien, revoir son frère c’était douloureux, c’était des années de manque qu’il se prenait en pleine face et lui qui ne montrait que très peu ses émotions, se sentait démuni. Il avait vieilli, Tomy, quelques rides se dessinaient sur son visage, mais il avait toujours cette même dégaine et ce regard perçant. Aucun des deux ne bougea durant quelques secondes et le temps s’était comme arrêté, on sentait que quelque chose d’important se jouait, les quelques clients se faisaient discrets et le personnel en avait profité pour se faire une pause clope, histoire de ne pas déranger. Quand le blond bougea enfin et lui tendit cette main franche, quand son frère remarqua le sourire qui se dessinait sur ses lèvres, il se sentit déjà soulagé. Terrence fit alors quelque chose qu’il faisait très rarement, lui qui était si peu expressif, il tira le bras de son aîné et l’attira vers lui pour une accolade chaleureuse, virile et fraternelle. Ça fait un bail. Le mot était faible. Il le lâcha et attrapa sa tasse de café, à côté il avait posé la fameuse enveloppe. T’as quelques minutes pour m’accompagner ? Sûrement que ce n’était pas le bon moment, mais après autant d’années ce n’était jamais vraiment le bon moment.

Il aurait pu imaginer une foule de scénarios différent pour les retrouvailles avec son frère, du meilleur au pire. Mais ce n’était pas son genre, à Terrence, il ne se posait pas mille questions. Il avait appris, avec le temps et les expériences de sa vie, à ne pas s’encombrer, ni l’esprit ni le reste. Il appliquait ce principe pour à peu près tout et ça lui réussissait pas mal. Ainsi, il avançait étape par étape et c’était plus simple à gérer pour lui. Surtout qu’il avait, selon ses médecins, subit une sorte de choc post-traumatique avec tout ce qu’il s’était passé en Irak, on disait que la guerre vous changeait un homme, mais il n’aurait jamais pensé que ce puisse être à ce point-là. Il aurait peut-être aimé partager avec sa famille, qu’elle le soulage de ce poids-là, de toutes les épreuves qui avaient suivi son retour en Australie, jusqu’à aujourd’hui, mais encore une fois, il ne se demandait jamais si ça aurait été différent, moins difficile, de toute façon il ne le saurait jamais, alors à quoi bon ? Dans ce bar, alors qu’il faisait face à Thomas, c’était un tas de souvenirs qui revenaient, ceux de son enfance si joyeuse à courir derrière le comptoir, à demander un Coca en rentrant de l’école, des samedis à astiquer les verres et de la première fois que son père lui avait appris à servir une pression. Des souvenirs joyeux, il n’avait que ça. Jusqu’à la fermeture du bar, à la mort brutale de leur père, la famille avait été anéantie, les frères Kelly trop jeunes pour reprendre le flambeau, même si ça avait toujours été le rêve, le but. Les portes du commerce avaient été fermées durant quelques temps avant qu’on ne trouve une solution. Et Terrence n’avait vu que très rarement Thomas dans son rôle de patron depuis qu’il avait repris les lieux. Puisque les gestes valaient mieux que les mots et que le cadet avait toujours été avare de ceux-là, il étreignit son frère. Et ce fut une véritable libération, des années de silence, d’absence et enfin ils se retrouvaient, pas comme avant, il ne fallait pas rêver, mais c’était au moins encourageant. Pour la suite des événements il n’avait aucun plan, aucune idée en tête, il y allait par étape. Il lâcha un soupire en articulant un sourire maladroit. Ouais, on a quelques trucs à se dire... Il ne faisait pas de mystère volontairement, seulement il ne savait pas bien par où commencer. Il hocha la tête en écoutant les propositions de son frère. Je ne serais pas contre une clope à l’extérieur, pour commencer. Il fumait, trop, mais ça le soulageait, ça calmait ses nerfs, ça l’occupait aussi. Il se leva et suivit Thomas à l’extérieur, choisissant volontairement de ne pas le précéder pour que l’autre ne s’attarde pas trop sur sa démarche claudicante, depuis quelques temps ses douleurs à sa jambe étaient de plus en plus insupportables. Une fois dehors il respira déjà mieux. Il sortit son paquet de cigarettes et en proposa une à Tomy. Et puis, juste après, il lui tendit cette fameuse enveloppe qui contenait le faire-part, un peu fébrile quant à sa réaction. Tiens, c'est pour toi.

Terrence et sa rancune, c’était toute une histoire, il en voulait à la Terre entière pour cette vie qu’il avait, pour les embûches dans lesquelles il était tombé. Mais en vérité le seul auquel il devait vraiment en vouloir c’était lui-même, il avait fait de mauvais choix, il avait fait beaucoup d’erreurs. Il lui avait fallu du temps pour se remettre en question, il lui avait fallu des heures d’introspection en prison. Et même en sortant il n’était pas encore en paix, il avait accepté de l’argent sale pour ouvrir sa boutique, il n’en voulait pas, il s’était maudit, mais sans ça il n’aurait jamais pu réaliser son rêve d’avoir son magasin de surf. La réalité était bien traitresse, c’était un taulard, il avait purgé sa peine pour ses conneries de gamin, personne ne voudrait de lui ici, aucune banque ne voudrait lui faire de prêt. Et puis il n’avait pas voulu ramper devant sa famille, plutôt crever. Alors il s’était débrouillé seul, oui il avait revendu quelques armes entre deux planches de surf, oui il s’était maudit à chaque fois. Et la seule qui avait réussi à le sauver c’était Violet. L’américaine et son franc parlé, avec sa douceur et avec et amour inattendu, inespéré. Ils avaient formé un duo bancal tous les deux, fait de bric et de broc, mais ils avaient tenu bon malgré les tempêtes, elle l’avait sauvé, ni plus ni moins. Et à présent ils formaient une famille avec June. C’était donc le moment, il était en paix avec lui-même, il pouvait avancer et tendre la main vers cette famille qui lui manquait. Au moins vers Thomas, d’abord, peut-être que sa mère viendrait ensuite, même s’il en voulait toujours à cette femme d’avoir été si dure avec son propre fils. Et puis Teddy… lui il serait le plus difficile à récupérer, c’était certain, mais de toute façon il ne vivait plus à Bowen, alors chaque chose en son temps. Une clope, un peu comme le calumet de la paix, Terrence fumait trop, depuis l’armée, il abusait des cigarettes et il ne comptait pas s’arrêter un jour. Il avait un peu réduit depuis l’arrivée de son bébé, mais il en faudrait bien plus pour qu’il renonce à son plaisir coupable. Sans parler de ses plantations dans son jardin pour sa consommation de cannabis, il disait que c’était médicinal et effectivement ça l’aidait beaucoup pour soulager ses douleurs, mais la vérité c’était qu’il adorait cette sensation de planer. Tous les deux dehors, Terrence attendait la réaction de son aîné en découvrant le faire-part, il était fébrile. June c’était un bébé surprise, comme l’avait été Lena, mais dans des conditions différentes. Terrence avait eu peu de chance de voir grandir sa grande fille, il l’avait présentée rapidement à sa famille avant que sa mère ne fasse tout pour en avoir la garde exclusive et ne l’éloigne de ses racines paternelles, il en voulait beaucoup à son ex, mais les choses étaient ainsi, à présent il rattrapait le temps perdu avec elle et il espérait ne jamais vivre ça avec June. Oui, elle est née en février. Le sourire que lui offrit Thomas ne laissait pas de doute sur le fait qu’il soit heureux pour lui, c’était un soulagement pour le surfeur qui redoutait son jugement. Merci. Pourquoi jaloux ? Il fallait être honnête, il ne savait rien de la vie de son frère, s’il avait quelqu’un avec qui partager ses nuits, s’il était heureux. L’ordre des choses aurait voulu que ce soit Tommy qui soit père en premier et Terry aurait parié que ce rôle lui irait comme un gant, malheureusement la vie faisait bien ce qu’elle voulait et pas toujours tout dans le bon ordre. J’espère aussi que je pourrais te la présenter. Te les présenter, il y a aussi Violet, sa maman, c’est une femme géniale, j’ai beaucoup de chance. On sentait toute la tendresse dans la voix de Terrence, lui qui était d’un naturel peu expansif, lui qui était toujours si dur, il avait appris la douceur auprès de sa compagne. Maman… comment elle va ? Le regard de Terrence s’était un peu voilé, il appréhendait énormément de la revoir. Non, j’ai un carton pour elle aussi, j’irais lui rendre visite. Il est temps. Il ne pourrait pas laisser à Thomas le poids de ce secret en plus, il ferait le premier pas vers sa mère, c’était la moindre des choses.

Il s'estimait chanceux, Terrence, après toutes les épreuves de la vie, il en avait bavé, il fallait bien l'admettre, ça n'avait pas toujours été simple, il avait ses torts, il avait fait son lot de conneries, mais il se disait aussi que le destin s'était pas mal acharné sur lui. Alors Violet, cet amour inattendu, cette vie si douce auprès d'elle et puis ce bébé surprise. Tout n'était pas rose, il avait plein de choses en tête, mais il était conscient de sa chance. T'as pas merdé, moi je ne m'imaginais pas devenir père à nouveau, on m'avait annoncé qu'après mes multiples opérations j'étais stérile… on ne sait jamais de quoi la vie est faite. Puis t'es pas si vieux. Finalement, les deux frères n'avaient qu'un an d'écart, tout était encore possible pour Thomas. Le blonde trouverait bien une femme avec qui être heureux, il avait toujours été le plus cool des Kelly, le plus sympa, le plus charmant aussi, à l'adolescence il avait toutes les minettes à ses pieds. Terrence se souvenait qu'il le jalousait presque à l'époque. Lui, il avait son charme aussi, mais aussi son sacré sale caractère, il passait pour le bad boy alors qu'il n'était pas bien méchant. Bien moins expansif que son aîné, Terrence voyait bien qu'il était vraiment heureux pour lui, mais, face à ce sourire totalement sincère, il avait du mal à se dérider totalement. Se trouver face à Tomy c'était presque une épreuve pour lui, heureusement qu'il facilitait les choses. Le brun arriva tout de même à lui adresser un sourire crispé. Merci. C'était impressionnant la capacité que Thomas avait eu à pardonner, il lui semblait qu'il retrouvait son frère, comme s'il l'avait quitté seulement quelques jours plus tôt, alors que des années de silence et de mensonges les avaient séparés. Terrence aurait besoin de plus de temps pour que les choses redeviennent naturelles, même s'il avait fait le premier pas. Très logiquement, leur mère arriva dans la discussion, c'était un sujet compliqué pour le cadet, elle l'avait renié et il lui en voulait pour ça, même s'il comprenait sa colère, lui jamais ne tournerait le dos à ses enfants. Leur mère avait un caractère particulier, sensiblement aussi complexe que celui de Terence, c'était peut-être pour ça qu'ils avaient tant de mal à s'entendre, alors que leur père était une crème, un homme tendre et facile à vivre, comme Thomas. Pourtant il était peut être temps de pardonner, d'être moins borné qu'elle. Mais il voulait faire les choses dans les règles, Thomas n'avait pas à jour l'entremetteur. Le surfeur écouta les conseils de son frère, malheureusement il était moins optimiste que lui et puis surtout, il avait peur d'essuyer un nouveau rejet. Il tira un peu nerveusement sur sa clope avant de répondre. Hmmm je ne préfère pas emmener Violet. Je connais maman, j'ai encore en tête ses dernières paroles et son regard. Je n'ai pas envie que Violet découvre cette femme là. J'espère me tromper, vraiment, mais je préfère y aller seul, au moins pour la première fois. Il y avait une différence majeure entre un jean déchiré et un fils qui bafouait l'honneur de la famille… Si j'arrive avec le faire-part et des fleurs, on ne sait jamais… Il articula un nouveau sourire difficile. Teddy ? Je ne sais même pas où il est ! J'avais vu un article sur son show à Las Vegas, il y vit toujours ? Teddy, le surnom si affectueux de leur père, que le petit dernier détestait à l'époque ! Terrence redoutait de le revoir un jour, il l'avait mis sur un piédestal, pour que tout se brise avec la vérité, son frère n'était pas un héros, le jeune homme n'avait jamais accepté. J'ai un carton pour lui aussi, oui, mais j'ai bien peur qu'il aille directement à la poubelle. Tu as des nouvelles de lui ? Théodore Kelly le grand illusionniste, c'était lui, le héros de la famille à présent.