on dit que la curiosité est un vilain défaut -r.

Terrence était peut-être un cachotier mais tu étais surtout une belle fouine. Tu avais passé des années à taner ta propre mère pour connaître lidentité de ton père, pour savoir où ils s'étaient rencontrés, pour savoir comment il était. Tu avais eu besoin de ça pour comprendre qui tu étais vraiment, pour te construire. Mais ce que tu avais découvert au fur et à mesure, c'est que Terrence n'était pas enfant unique. Il y avait deux frères, donc deux oncles pour toi. Une grand et un petit. Tu avais appris que le grand, Thomas, bossait en ville et qu'il habitait à Bowen depuis toujours. Toi qui était arrivée depuis deux ans, tu aurais spu le rencontrer mille fois et pourtant, ça ne s'était pas fait, comme un coup du destin. Alors tu avais bien envie de le prendre à contrepied ce destin et le provoquer. Si tu attendais que ça vienne de Terrence, tu pourrais sûrement attednre quelques années de plus. DE ce que tu avais compris, les relations n'étaient pas au beau fixe. Tu ne savais pas pourquoi et peut-être qu'un jour tu aurais toutes les réponses à tes questions, mais pour le moment, il n'y avait qu'une seule qui t'intéressait : comment était ce fameux oncle ? Tu allais le savoir bien assez vite. Devant la porte du bar, tu marmonais quelques mots d'encouragements envers toi-même. Ne sachant pas ce qu'il s'était passé entre eux, tu avais quand même peur de te faire jeter ou rembarrer, tu ne savais pas s'il avait connaissance de ton existence ou non. Tu avais envie de te la jouer incognito au début, histoire de prendre la température mais tu ne te voyais pas lui mentir très longtemps. Ce n'était pas très sain, surtout pour construire une bonne relation ! Une fois tes encouragements finis, tu poussais la porte du bar. « Bonjour ! » disais-tu un peu faiblement, presque hésitante. Tu avais rarement ressenti ce sentiment, la dernière fois, ça avait été pour ta grosse session d'examen. Bien que maintenant, tout ça était derrière toi. Tu respirais un grand coup, continuant d'avancer dans le bar, qui semblait bien calme. « Y a quelqu'un ? » demandais-tu en haussant plus la voix cette fois-ci. Tu avais déjà ton speech en tête, il n'y avait plus qu'à voir comment ça allait se dérouler.  

Un homme arrivait peu de temps après ton entrée, tu imaginais que c'était lui le propriétaire et tes soupçons furent vite confirmer lorsqu'il parlait de ses employés qui se reposaient ou trainaient sur leurs téléphones, histoire de passer le temps plus rapidement. La salle étant entièrement vide, il te proposait de t'installer où tu le voulais. « Pas de soucis, le comptoir ça sera très bien ! » Ce serait bien plus simple pour discuter et essayer de lui tirer les vers du nez. Au moins, il ne serait pas toujours loin. « Faut bien en profiter avant le rush. » ajoutais-tu avec un léger sourire pour rebondir au fait que la salle était assez vide. Tu reviendrais sûrement en soirée pour voir ce que ça donnait dans une plage horaire plus raisonnable. Il te proposait de te laisser quelques instant pour réfléchir à ce que tu voulais consommer, mais ça, tu le savais déjà, tu avais une idée bien précise en tête. « Je sais déjà ce que je veux, j'aimerais goûter à votre cocktail signature ! Enfin, si vous en avez un, je sais que certains bars n'ont pas ce genre de boissons.. » Ce serait sûrement une grande déception pour toi d'apprendre que le bar familial n'en proposait pas, mais peut-être que si tu arrivais assez à t'entendre avec le frère de Terrence, tu pourrais y remédier. Dire que ton père avait toujours su qu'un bar en ville était en parti sa propriété et qu'il ne te l'a jamais dit. Terrence était un homme mystérieux, encore très fermé sur certains points, la preuve aujourd'hui, en découvrant ton oncle pour la première fois en deux ans de vie sur Bowen. C'était bien étrange tout ça, et en y regardant de plus près, tu trouvais que tu avais quelques airs de ressemblance avec le jeune homme, mais aussi avec Terrence bien que ce soit assez léger.