Une journée ensoleillée et une fillette perdue au paradis des glaces (Dakota)

Dimanche, 11 heures, un soleil plus que radieux semblait vouloir plomber sur Bowen et c’est ce qui m’avait incité à aller faire un tour en ville. Je dois admettre que j’aimais bien m’y promener, c’était apaisant.  Rapidement, au travers de tout ces passants, mon attention se porta sur cette petite fille qui semblait plus que perdue. C’était l’évidence, il suffisait de la regarder, et du surtout de l’entendre appeler sa mère, pour réaliser que la situation provoquait chez la petite princesse un stress qu’elle n’était pas forcément prête à affronter. Étant quelqu’un de prudent, et voyant le danger partout, je craignais qu’un passant malintentionné en vienne à la prendre avec lui et que plus jamais elle ne puisse revoir cette mère qu’elle n’avait de cesse de réclamer à hauts cris. M’approchant et m’interposant, je lui montrai rapidement mon insigne, afin qu’elle se sente un peu plus en sécurité. « Viens avec moi ma princesse, on va la retrouver ta maman. »

Elle semblait un peu plus rassurée mais je voyais bien qu’elle ressentait cette folle peur de ne plus revoir celle qui lui avait donné vie. « Alors elle s’appelle comment ta maman ? » D’une voix hésitante elle fini par me donner le nom de sa mère, je me permis de lui sourire afin de la rassurer. « C’est bien. Maintenant on va trouver un gentil policier et lui demander de nous aider et pendant qu’ils vont chercher ta maman on va aller manger une glace. Ça te va ? » Ne me demandez pas pourquoi mais entendre le mot glace la rendit folle de joie, comme si c’était Noel avant l’heure.

Apercevant une voiture de policiers je m’approchai avec la petite, leur montrant mon badge diplomatique, et je leur expliquai la situation tout en leur précisant que leur aide nous serait précieuse. Je leur demandai donc de prendre mon numéro de téléphone, de procéder aux recherches afin de trouver la mère et que je serais au kiosque de glace avec la jeune demoiselle pour patienter avec cette dernière.

Ayant pris place avec la petite fille, lui ayant offert une glace je m’étais installé avec cette dernière à une table et il ne fallu que peu de temps avant qu’elle ne s’exclame en voyant sa mère approcher. Au moins je pouvais en tirer une certaine satisfaction, j’avais fait ma bonne action de la journée.

Je ne saurais dire pour quelle raison j’avais pris cette petite sous mon aile, peut-être était-ce parce que cette expression de détresse et de panique qu’elle affichait ne pouvait que m’inciter à faire en sorte qu’elle ne sombre pas davantage dans les affres du désarroi. Puis si j’étais parent je dois admettre que j’aimerais bien qu’une personne bien intentionnée vienne en aide à mon enfant si ce dernier se trouvait en difficulté.  Évidemment j’aurais pu arpenter le quartier avec la petite afin de partir à la recherche de sa mère mais j’avais pensé qu’il valait mieux lui offrir un moment de répit et laisser les flics faire leur travail. Ils étaient des professionnels après tout.

La petite m’avait demandé si j’aimais les licornes, ce qui m’avait fait rire et pour l’amuser encore plus je lui avais montré une photo, sur mon téléphone, de moi portant un t-shirt de licorne. Inutile de préciser qu’elle s’était mise à rire aux éclats. Bien que je n’eusse jamais eu d’enfants je dois admettre que je savais y faire avec les enfants.  Ayant 5 sœurs, et plusieurs neveux et nièces, j’avais été à la bonne école à ce sujet.

Évidemment lorsque la mère de la petite finie par arriver je me fis discret afin de laisser toute la place à ces touchantes retrouvailles entre une mère et sa fille, mon intervention aurait été superflue. Je souris lorsque la demoiselle demanda à sa fille si elle m’avait remerciée et je fis un signe de tête afin de confirmer les dires de sa petite princesse. Puis c’est alors qu’elle se tourna vers moi afin de me remercier de ce geste que j’avais eu pour sa fille et pour elle en même temps.

« De rien, compte tenu de la situation, je pense que c’était la moindre des choses. Tellement d’enfants disparaissent de nos jours je m’en serais voulu que ce soit le cas votre petite puce. » N’empêche que j’appréciais qu’elle prenne le temps de me témoigner de sa reconnaissance bien que je n’eusse pas agi dans le but de flatter mon ego.

« Vous n’avez pas à me remercier, j’ai simplement agi en accord avec mes principes. Ravi de faire votre connaissance Dakota quoi que je suis persuadé que vous auriez préféré que ce soit en d’autres circonstances. » Lui répondis-je tout en serrant délicatement la main que cette dernière venait de me tendre.