amuse bouche ( Mila/Alistair)

Depuis trois longues semaines, Alistair attendait dans son pied à terre Australien que les outils de forage soient livrés. Il était venu dans ce bourg Australien, poussé par l'envie de vivre une expérience inédite. La littérature épique l'avait depuis toujours fait voyager , et il avait consacré une partie de sa vie à incarner, avec un succès inégal, certains archétypes du roman. Il était résolument de la tribu des hommes qui choisissent de vivre leurs rêves plutôt que de rêver leurs vie, et il avait eu la chance que le hasard favorise ses desseins. Il est vrai qu'il vaut mieux être bien né pour que le luxe de choisir entre ces deux voies vous soit accordé. Le luxe, était depuis toujours son élément, au point qu'il s'étai banalisé et n'exerçait plus sur lui l'envieuse fascination qu'il provoque chez ceux qui en sont privés.
Mais depuis son arrivée à Bowen, le confort commençait à lui manquer
Il était certes amusant de faire la cuisine lorsque poussé par la créativité papillaire, ou le désir de paraitre aux yeux d'une conquête, il suffisait de chercher dans les réserves les ingrédients ou même les envoyer quérir. En revanche, s'il s'agissait d'anticiper en faisant son marché, et d'ensuite nettoyer le chantier, passé le stade de l'enthousiasme de la premiere fois, cela s'avérait rapidement fastidieusement répétitif.
Passons sur les fausses joies lessiviers à peu prés résolues par le truchement du teinturier, et les corvées d'époussetage auxquels il ne voyais d'autre palliatif que le recrutement de personnel.
Oui il trouvait un charme certain au petit pavillon en bois avec porche ouvert sur la baie qu'il avait loué. C'était charmant de camper, de jouer à la dinette, sauf les soirs où les placards étaient vides.
Alors il se rabattait sur quelque vendeur de fast food, ce qui lui permit de découvrir une spécialité locale aussi brune que le haggis, mais encore moins savoureuse: le veggemite!
Et ce soir, une fois encore, il avait oublié de passer chez l'épicier. Comme sa Noble essence ne le dispensait pas d'avantage que les hommes du commun de se sustenter. Soit. Avec la détermination d'un prédateur de mammouth, il s'en fut, renouant avec ses primitifs instincts et oubliant les millénaires de raffinement qui avait fait de ce presque primate l'animal civilisé et subtil qu'est l'homme moderne, chasser la conserve chez l'épicier!
Il se trouvait pathétique d'être ainsi submergé par des choses aussi simples, lui qui s'était jadis un jour targué de bâtir un empire financier et y était quasi parvenu même s'il n'avait édifié qu'une modeste principauté
Certes il n'était pas habitué à prendre en considérations ces basses contingences, mais pas non plus dépourvu de sens commun au point de ne pas réaliser à quel point c'était pourtant simple.
Mais voila, ces automatismes s'acquéraient des l'enfance, et lui son enfance lui en avait forgés d'autres, certes avantageux parfois mais en l'occurrence inutiles pour le moment.
Pauvre petit enfant riche, perdu dans la jungle des gens ordinaires...pauvre bambin de ..plus de 50 ans!
bien heureux qu'a son âge l'infarctus fût incontestablement plus meurtrier que le ridicule!
Le seul parti qui lui restait était l'autodérision, et c'est le sourire aux lèvres qui pris la piste du magasin.
Alistair, dissipé de nature faisait un bien mauvais limier, ca à peine eut il humé les fragrances de la rue qu'il remarqua un parfum fleuri, plutôt délicat, dont la subtile élaboration ne pouvait émaner que d'une fleur exotique, ou d'un flacon de parfumeur talentueux... Et comme souvent les ambassadrices des créateurs de génies étaient de charmantes femmes, proies qu'il avait d'avantage poursuivi que les boites de pâté, son instinct le dérouta en direction de la source odorante.
Elle n'était pas très grande, mais sa silhouette paraissait harmonieuse. Rousse, bien coiffée, ondulant avec suffisamment d'audace pour attirer le regard sans que pour autant cela confine à la carricature vulgairement aguicheuse.
Une attitude, une prestance en accord avec ce que les fragrances promettaient.
Oubliant le disgracieux filet à provision qui déshonorait son bras, il entrepris de la suivre guettent le moment propice pour l'aborder, prenant garde de ne pas trop s'approcher pour qu'elle ne s'alarma point. Les suiveurs de femmes sont trop souvent bien intentionnés pour ne pas légitimement éveiller la méfiance.
Et soudain un fumet de poisson grillé lui rappela qu'il avait toujours faim... Cruel dilemne... quels appétits tenter de satisfaire...
Alistair n'aimait pas choisir, en général, à cause du renoncement que cela impliquait.
Alors poussé par une audace qui souvent avait permis à la chance de lui sourire même si cela lui avait déjà couté des remarques cinglantes, une ou deux gifles, et même le crochet percutant d'un boxeur tapi dans l'ombre qui s'était offusqué que l'on courtise celle qui était presque arrivé à leur point de rendez-vous.
Misant sur sa bonne étoile, il accéléra le pas et posa doucement , mais avec assurance sa main sur le bras de l'inconnue, redoutant la claque reflexe une fraction de seconde.

- Madame? M'accorderez-vous une faveur?...

Il se détendait...le premier cap, celui du reflexe de défense, était passé avec succès. Un petit sourire, une minauderie pas trop appuyée pour simuler un léger embarras.

- Je n'aime pas diner seul et ...

Appuyer le trouble à présent...et ce sans trop d'effort parce qu'elle était ravissante, littéralement!

-... Je n'ai pas pour habitude d'agir ainsi... Puis-je vous pier à ma table?

D'ordinaire le ton un peu guindé presque affecté faisait son petit effet et rassurait, mais il réalisa alors que le charme princier était rompu par ...le filet chatoyant accroché incongrument à son coude.

Alistair aimait les jeux de séduction. Il satisfaisait par ce bias léger son gout pour la stratégie et l'analyse , mais aussi pour le jonglage verbal. Un exercice moins austère qu'une partie d'échec, dans lequel, sans oser prétendre être le Bobby Fischer de cupidon, il parvenait d'ordinaire à tirer son épingle du jeu.
Après l'attaque éclaire, déstabilisant la partenaire, mais risquée car il s'avançait vite, à découvert, au delà des lignes tacites délimitant la zone d'intimité d'une parfaite inconnue il opéra un retrait stratégique afin de ne pas risquer d'être puni pour l'audace de l'invasion, retirant lentement sa main du bras de la jeune femme.
Des points étaient marque, la tactique avait payé, puisqu'elle s'était arrêtée.
Il chercha son regard afin de l'accrocher pour ouvrir implicitement la porte au dialogue...
ses yeux étaient d'un vert particulier, contenant des nuances tendant à la fois vers le brun et le gris, étrange et improbable palette qu'il n'avait guère jusqu'ici observée que dans l'iris des chats. Une pointe de surprise, une trace de méfiance, mais fort heureusement aucun signe de fermeture ou de colère au fond de ce regard versicolore à peine réhaussé par un maquillage qui avait l'élégance de rester discret qui augurait assez favorablement la suite des événements.
On pourrait confondre Alistair avec un manipulateur habile, calculateur méticuleux, comptable opiniâtre des émotions humaines à lire ces quelques lignes...
Mais , si son sens aigu de la prise d'information se combinait avec une célérité de leur traitement, c'était en fait pour l'essentiel un processus involontaire, totalement subconscient.
L'intuition, sorte d'accélération de l'intelligence et son envie de rendre la vie ludique et légère, le guidaient simplement dans ses choix
Ayant pris d'avantage de recul, il put s'apercevoir que les traits de la jeune femme étaient fins, harmonieux.
Il se dégageait d'elle une impression de sens inné de l'accord des choses, tant par le choix simple de sa mise parfaitement assortie à sa morphologie que de ses fards efficaces et subtils. Une forme de grace non affectée qui fait la différence entre les séductrices et les séduisantes.
Alistair aimait beaucoup cela... Ce qui démontrait que ses gouts n'étaient pas si fondamentalement éloignés de ceux de la plus part des hommes.

- Je ne sais si c'est efficace, mais si vous acceptez d'être mon invitée, je pourrai envisage de le croire...

Et avec un tantinet de malice dans la prunelle, il ajouta

- Vous ne voudriez pas me faire perdre la foi?
il esquissa le geste de désigner du bras l'entrée du restaurent pour renforcer l'incitation à accepter... Et le maudit filet glissa naturellement jusqu'à son poignet.
Humour et décontraction semblaient être ses seules options. attrapant l'objet incongru, il entrepris de le rouler pour glisser la boule de maille synthétique dans une de ses poches. Le sort s'acharnait. ses vêtements semblaient ne pas en avoir d'assez vastes pour la contenir

Meubler ce temps mort, atténuer ce contretemps fâcheux qui semblait se prolonger bien trop pour continuer à être amusant...

_ Comme vous le constatez, je m'étais parfaitement préparé à tenter d' éveiller l'intérêt d'une belle et mystérieuse inconnue... j'avais même prévu un filet !

Il lui tendit la boule avec une emphase exagérée, cérémonieusement, comme s'il était venu avec une gerbe de fleurs gigantesque demander la main de sa fiancée, et de son accent le plus oxfordien possible, tout en se courbant, il ajouta

- Voila, Madame, pour vous rendre homage...Les fleurs, c'est totalement désuet de nos jours, savez-vous?

Parachevant la caricaturale révérence qu'il mimait, il tendit sa main libre en direction de celle de la jeune fille pour l'inviter à la saisir

Lord Alistair Reginald Templeton...pour vous servir!



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Si Barbara Carthland avait scénarisé la soirée, le contact de la main de Mila eu du déclencher les incontournables frémissement de l'âme chez le prince charmant, tandis que l'ingénue se serait pâmée pudiquement, redoutant les affolements de son cœur. Certes la main de Mila était douce, mais ce qui attisa le plus les sens d'Alister, ce fut le léger flottement, la sensation de défiance qui avait un temps flotté dans l'air. Il faisait le paon, jouant une partition bien huilée, avec quelques improvisations de circonstance depuis si longtemps que sans même qu'il n'y prit garde, il frôlait la caricature du bellâtre mondain, et la jeune femme n'en était pas dupe. Elle en était peut être même d'avantage consciente que lui. Le cliché de l'unicité du moment, tellement éculé qu'il en était presque pathétique ne lui avait pas échappé, et , tandis qu'il en prenait conscience, il ne pu s'empêcher d'admirer avec quelle élégante discrétion elle le lui signifiait. Mila n'était ni une gourde sans envergure , ayant pour seul avantage un joli minois, avalant les couleuvres avec la voracité de Dermott Mac Farell face à un Stout Pie, ni une indignée rageuse qu'on n'ai su deviner sa finesse d'esprit avant même d'avoir engagé la conversation. Mieux, elle savait se montrer indulgente face à son manque d'esprit, et lui donner une chance de se ressaisir. Nuls besoin de mots pour le dire, juste une expression fugace.
Cette délicatesse, bien d'avantage encore qu'une plastique plaisante, ou même qu'un parfum subtil qui pourtant l'ébauchait déjà, lui plaisait beaucoup

- Oui il est heureux que j'aie ce parachute, car parfois , l'empressement me rend téméraire au point de choir!
Ravi de faire votre connaissance Mademoiselle Schwartz...
Avant de poursuivre, il abandonna un peu de l'excès d'affectation calculé dont il fardait son ton pour se rendre comiquement caricatural, Pour que la sincérité puisse se faire une place plus belle dans ses paroles

- Vraiment, ravi!
Il chercha à accrocher une complicité de regard, sur leur lucidité mutuelle au sujet de la comédie qui se jouait, Et poussa même l'audace jusqu'à l'accompagner d'une quasi imperceptible pression du pouce au creux de la tendre paume qui se lovait dans la sienne. Une communication en demi teintes, sur plusieurs plans... amusante, distrayante.! Telle était la promesse qu'il lui semblait deviner .
la joie qu'il éprouvait par avance se trahissait peut être , bien qu'il fut rompu à l'impassibilité au point que cela lui soit quasi devenu naturel.

- Vous ne semblez pas être n'importe qui, et je suis d'autant plus flatté que vous m'accordiez le privilège de votre compagnie

Oui, Alisatair, comme toujours donnait encore dans l'emphase., mais cette fois avec le plaisir supplémentaire de la savoir appréciée à sa juste valeur, comme une simple parade, une touche d'artifice pour magnifier un peu. Une poudre aux yeux qui était aussi écran de fumée utile pour se dissimuler. Pour que l'on ne voie que l'amuseur mondain, le pitre insolent, et que ses véritables élans échappent à tous jugement. Une stratégie à la Poe pour dissimuler un ridicule au milieux d'autres plus évidents.
Mais il n'était pas question que la crainte que le vide créatif qui l'habitait soit découvert lui fasse relever la garde et risquer de gâcher une connivence qui lui permettait de le remplir par l'esprit des autres, lorsqu'ils en étaient pourvus, et lui faisaient de surcroît la grace de de le partager. Pour cela, il fallait avancer nu, sans masques, sans fards, sans bouclier...Accepter la mise en danger, et toucher ainsi aussi l'extase .

Elle avait accepté de leur donner un peu de temps pour savoir jusqu'ou il serait opportun pour lui de se dévoiler... à quel point il aurait envie de la découvrir. D'une simple impulsion badine, les choses évoluaient vers une partie de strip tease mental.

Il était heureux que les odeurs de cuisine qui flottaient ne se propageaient guère dans la salle. Le parfum de Mila était nettement plus stimulant pour ce jeux que celui des poissons et des aromates.

Poursuivant tout de même son rôle de dom juan sur le retour, il avait choisi le menu et le vin d'un air assuré, avec toute la morgue d' un propriétaire de plein droit décidant sans consulter de ce qui était bon ou pas...
...Sceau de crevettes, huitres de roche, filet de poisson grillés, et un vin blanc dont le prix et le nom Français n'était pas forcément gage de qualité, mais s'accordait au ton prétentieux qu'il donnait au cadre du repas.

Pour mieux souffler le chaud et le froid, afin de ne pas briser la promesse de jeux en demi teinte qu'il pensait avoir devinée, il détendit son expression, tant verbale que corporelle, sans toute fois s'abandonner sans nuance aucune à une décontraction grossière.

- J'espère que vous n'avez pas déjà diné?

Avant de relancer un peu plus théâtralement

_ Et comment occupez vous vos soirées, lorsque vous n'envoutez des fragrances charmeuses de votre parfum les nez qui musardent dans les rues de Bowen?

Alistair l'écoutait véritablement... Comme à chaque fois qu'il était dans l'envie d'aller chercher le contact humain.
S'entourer juste pour se croire moins seul au cœur d'une foule de courtisans, d'opportunistes, de relégués cherchant eux aussi à s'illusionner lui paraissait si vain qu'il n'avait jamais cédé à la tentation. Du moins selon lui, car en vérité, la tentation ne s'était pas véritablement offerte, compte tenu de son aisance relationnelle et de la fréquence des mondanités familiales.
En fait sa volonté agissait principalement sur la façon dont il combinait les informations, et son orgueil lui faisait soigneusement éviter de trop prendre conscience de l'aspect parfois un brin machiavélique de leur utilisations

Une chance qu'elle eut faim et ne fut point intolérante aux fruits de mer?
Pas véritablement, au fond, car rappeler le serveur pour modifier la commande, cette fois en prenant garde de laisser toute latitude à sa convive de faire ses choix, n'était pas bien difficile.
En revanche qu'elle fasse observer avec élégance, sans une insurrection frontale ou une reddition emprunte de couardise sa volonté de ne pas passivement tout accepter le ravissait, et cette information était capitale. Une femme de caractère mais conservant cependant une subtile civilité. Intelligente, surement au moins dans l'art de se lier.

-Je reconnais volontiers que mon audace était un brin cavalière... Mais il faut croire en notre bonne étoile, puisque vous aimez le menu, et semblez me pardonner... preuve s'il en était besoin, que vous êtes une femme rare.

Le sommelier arrivait à point nommé, donnant l'occasion à Alistair de faire amende honorable.

- C'est madame qui goute...

Il se retourna vers Mila pour ajouter ponctuant ses propos d'un clin d'œil volontairement trop appuyé pour que sous couvert de comédie, cette marque de familiarité soit quand même acceptée.

- Je m'en remets cette fois à votre goût pour réparer un peu le déséquilibre...

Tout en congédiant d'un discret mouvement de poignet le serveur qui avait apporté à la suite du vin il poursuivit sa démonstration

- Vous voyez, vous êtes modeste, et c'est un gage d'intelligence... Connaissez vous quelqu'un qui affiche une haute opinion de lui même et qui soit véritablement intéressant?

Après avoir requis l'assentiment de Mila, il lui servi quelques crevettes et entrepris de décortiquer les siennes à l'aide des couverts, avec toute l'aisance que son éducation permettait.

-Le Déliruim?... Danseuse Burlesque?
Poursuivit-il entre deux bouchées qui apaisaient agréablement sa faim.

- Quelle profession originale et baroque! Il faut avoir un grain de créative folie pour oser pareille carrière!
Décidément vous n'êtes pas..."madame tout le monde"


Alistair trouvait amusant, vraiment de diner en compagnie d'une gourgandiné comme aurait pu dire Sa Grâce Bernie, son triste frère pour qui il avait malgré tout une vraie affection.
L'effet de surprise aussi, sans doute ajoutait à son enthousiasme...Car, tout brillant analyste qu'il se targuât d'être, il n'aurait pas un instant soupçonné que Mila exerçât ce métier . Lui qui pourtant se croyais bien affranchi de la pensées par clichés, imaginait les danseuses légères comme de jolies filles, un peu vulgaire, pas trop timides. Ce préjugé s'était renforcé lorsque par occasion, il en avait côtoyé. Envisager maintenant Mila dans un numéro de strip comique ouvrait des nouvelles perspectives. Et le hiatus entre la délicatesse sobre de la jeune femme et les caricatures des codifications de la séduction que scénarisaient les artistes burlesques le ravissait.
Et, tout à sa joie de découvrir en Mila des qualités insoupçonnées au fil de la soirée, il poursuivi son exploration, avec sans doute une pointe d'exaltation trahissant son enthousiasme par delà son habituelle retenue

- Je vous en prie...racontez moi le Délirium... c'est délicieusement émoustillant!

Oui le mot était lâché, parce qu'au delà de la personnalité il y avait l chaire, et le souvenir de son corps ondulant devant lui, dans la rue, quelques instants plus tôt...la présence de ses mains délicates qui arrachaient la chair des crevettes avec l'efficacité d'une patte féline avant d'en porter les filaments à ses lèvres avides...
Et oui, il se l'avouait, il se dégageait aussi d'elle une certaine sensualité.