if you're feeling like you need a little bit of company you met me at the perfect time (eve)

C’était une belle rencontre. Sans ce joli toutou et son adorable maêtre, Eve aurait ressasser ses questions. « Je te remercie. » Disait-elle en pouffant de rire. Elle approchait de la trentaine, et même si elle n’avait pas peur de vieillir, ça lui faisait un petit quelque chose. Elle se souvenait très bien d’elle à quinze ans et la trentaine paraissait extrêmement loin. Carter avait rencontré la reine et Eve était admirative et jalouse. « Tellement ! Tu n’aurais pas des petites astuces pour que je la rencontre ? » Elle riait évidemment. La Reine n’était pas quelqu’un qu’on rencontrait quand on voulait. Il était anglais, peut-être que ça facilitait un peu les choses, même si maintenant il habitait à Bowen. « Il fait toujours chaud, c’est agréable. » Eve aimait la chaleur, elle pouvait toujours porter des jupes, des jolies tops sans les cacher avec un gros pull. Pourtant par fois, elle rêvait d’un gros pull comme sur les jolies photos sur instagram. Il partageait avec elle une jolie photo de sa fille et de sa maman, c’était deux femmes adorables. « Si pour vous, vous êtes une famille, alors s’en est une. » Disait-elle avec un doux sourire. La famille traditionnelle n’existait plus pour elle. Sa famille était peut être une exception, mais ça ne les rendait pas plus heureux. Elle le voyait bien, son père n’accepterait jamais Sacha. C’était pour cette raison, qu’elle était là, perdue dans ses songes. « Mon père n’est pas compréhensif. » Il avait trop de responsabilités religieuses. « Il voudrait que je sois avec un chrétien de notre église, alors que je suis amoureuse d’un lanceur de couteau tatoué. » Dit comme ça, c’était presque bête, mais ça lui pesait beaucoup à Eve.

C’était quelque chose de passer le cap des trente ans. Tu les avais passé il y a quelques années mais ça avait été difficile. Tu ne pensais pas en être là dans ta vie, lorsque tu passerai le cap, mais pourtant c’était comme ça que tu vivais. Une femme décédée, une autre qui t’avait trompé mais qui t’avait donné une fille merveilleuse et une petite amie enceinte qui ne savait pas si elle allait garder ce bébé ou non. « J’lui enverrai une lettre pour lui dire que tu veux la voir » dis-tu en lui faisant un clin d’oeil. Puis tu riais. Non, tu n’étais pas le best pal de la reine d’Angleterre et elle ne lirait surement jamais ta lettre mais c’était pour la blague bien sûr. A Bowen, le temps était beaucoup plus clément qu’en Angleterre, c’était certain. « Oui, le gris c’est pas fou et ça rend de mauvaise humeur » dis-tu avec un léger rire. Tu voyais que Snow s’était posé à tes pieds, non loin de Eve pour qu’elle continue de le caresser. Il est pas bête, l’animal ! Tu montrais une photos de ta fille à la jeune femme, avec toute la bonne humeur du monde. « Un peu éparpillée mais oui on en est une » dis-tu avec un sourire en rangeant ton téléphone. Tu te concentrais ensuite sur les tracas de la jeune femme. Elle ne semblait pas être en pleine forme alors tu creusais un peu. « Oh, ce gars au cabaret delirium ? Il en jette grave ! » dis-tu avec un grand sourire. Tu le connais de par ta petite amie. « Je vois, tes parents sont super chrétiens ? C’est pas cool, ils devraient être compréhensif. Si tu es amoureuse de ce garçon et qu’il te rend heureuse, ils devraient l’être pour toi » dis-tu avec un sourire.

Elle n’y pensait pas vraiment aux trente ans et même si elle avait plaisanté dessus, Eve n’avait pas peur de vieillir et de gagner une année. C’était la vie, les humains grandissaient et ensuite vieillissaient. Par contre, elle était beaucoup plus intéressée par le fait qu’il connaissait Elizabeth, la Queen. « Oh c’est trop adorable ! » Disait-elle en riant même si elle se doutait bien qu’il ne la connaissait pas personnellement, ou enfin que ce n’était pas son meilleur ami. Ils parlaient de l’Angleterre, un endroit où Eve rêvait d’aller. Gris ou pas gris, il y avait tant de chose qu’elle rêvait de faire là-bas et de se poser avec un livre avec une bonne tasse de thé fumante. « La Reine n’a pas l’air de si mauvaise humeur que ça. » Gloussait-elle. Snow se posait avec eux, profitant des caresses généreuses de la blonde. Il était si doux, et c’était un moment apaisant cette rencontre. Il montrait une photo de sa fille, elle avait un air si adorable. Eve avait toujours aimé les enfants, même si ce n’était pas dans ses plans d’en avoir un maintenant. Elle lui souriait, ils étaient une famille avec la petite et sa maman, peut importe les relations qu’ils entretenaient. C’était au tour d’Eve d’expliquer les raisons de cette tristesse. Même dans un monde parallèle, il n’y avait aucune change que ses parents apprécient Sacha. Elle riait envoyant l’enthousiasme de Carter. « Oui ! Même si bon, j’aurai préféré qu’il jette des pinces à linge ou tout autre chose que des couteaux. » Disait-elle en riant. Ce n’était pas très sécurisé comme travail. « C’est ça le problème, jamais ils ne penseront que ce garçon me rend heureuse. Ils sont supers supers chrétiens, et ils vont voir que le mal de lui, alors qu’il est super. » Elle soupirait parce qu’elle se sentait dans une impasse.

Vraiment, ça n’allait jamais arriver mais bon, tu faisais ça pour remonter le moral de la blonde qui semblait être au plus bas. Tu lui souris, et Snow venait se mettre à ses pieds avec sa langue pendante, demandant des câlins. Il avait remarqué que la jeune femme n’était pas non plus à son aise, et qu’elle était en peine. Les animaux sentent ses choses là et ton chien est vraiment très sensible. « Elle a pas le droit d’être de mauvaise humeur, c’est la Reine ! » dis-tu dans un rire. Elle ne pouvait pas être malheureuse cette dame, enfin elle n’avait pas droit de l’être devant les gens. Eve se mettait à caresser ton chien, pendant que tu regardais l’horizon et Bowen qui commencer à se plonger dans le noir. Mais c’était seulement le couché de soleil, la nuit n’était pas encore là. Elle se confiait à toi, la blonde, et te disait qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas chez elle. Enfin pas vraiment chez elle mais dans sa famille. Son petit-ami n’allait pas faire l’unanimité dans son entourage et elle avait très peur de ça. Tu riais à sa phrase. « Les pinces à linges ça attire moins les gens » dis-tu avec un léger rire pour détendre l’atmosphère. « Ne penses pas à ce qu’ils vont penser. Penses à toi avant tout. Faut pas que tu te mines pour ça » commenças-tu en posant une main sur son épaule. « Je sais qu’on se connaît pas, mais à ta place je m’affirmerai et si ça leur plait pas tant pis pour eux ! J’me suis longtemps caché de mes proches et j’ai réalisé que ça servait à rien de tout garder pour soi de peur de faire mal aux gens » ajoutas-tu en soufflant sur tes derniers mots. Tu ne voulais pas lui faire la leçon mais tu voulais qu’elle comprenne qu’elle avait le droit d’être heureuse.

Elle était heureuse Eve d’être tombée sur cette personne. Son chien et lui avaient réussi à l’apaiser et à la mettre en confiance. Elle pouffait légèrement de rire quand ils parlaient de la Reine. C’était une figure qu’on imaginait voir qu’on fantasmait. « Je n’aimerais pas être à sa place » Confessa Eve. Elle devait toujours être parfaite, ne pouvant pas donner son avis, toujours à l’affut du moindre scandale. Très peu pour Eve qui aimait sa petite vie tranquille. Sauf que celle-ci avait prit un tout autre tournant quand elle avait décidé de faire entrer Sacha dans son intimité. Cet homme rendait la vie de la blonde beaucoup plus passionnante, sauf qu’elle savait déjà d’avance les nombres de barrières qu’ils allaient devoir franchir. Peut-être que leur couple ne survivrait pas à tout ces obstacles. Elle devrait lui proposer à Sacha de lancer des pinces à linges. « Pourtant ça devrait, ça ne change pas la dextérité. » Disait-elle en riant. Mais oui ça intéresserait moins. Heureusement, il ne jouait pas avec le feu tous les soirs, sinon Eve n’aurait jamais supporté cela. Ni ses parents, enfin eux ne supporteraient pas le jeune homme tout simplement. « Je devrais t’écouter mais … » Puis elle soupirait. Dans tous les scénarios dans sa tête aucun ne finissait bien. « Et toi tu l’as vécu comment une fois que tu leur as fait du mal ? » Ce n’était pas une critique pas du tout. Elle voulait juste savoir Eve de comment elle sera une fois qu’elle se prendra la tête avec ses parents concernant Sacha. Il était clair pour elle que Sacha ne serait pas celui sur qui elle fera un trait les choses s’envenimaient.

Tu voyais que tu avais réussi à remonter un peu le moral de la jeune femme. Elle semblait très en peine mais avec ton pauvre humour, elle sourit déjà un peu plus. Quand elle te disait qu’elle n’aimerai pas être à sa place, tu riais légèrement. Personne n’aimerai être à la place de la reine d’Angleterre ! C’était vraiment pas une position agréable. Ne serait-ce que faire partie de la famille royale devait être une vraie plaie. Tu te concentrais sur les problèmes de la blonde, avec son petit ami que sa famille n’accepteront pas. Tu essayais de lui faire voir le meilleur des choses. « Oui mais ça attirerait moins les gens » dis-tu avec un sourire en coin. Elle préférait qu’il lance des pinces à linge plutôt que des couteaux. Ça ferait beaucoup moins de style au cabaret et les ventes de place chuteraient surement. « Oui, tu devrais m’écouter, je suis la voix de la sagesse » dis-tu en hochant la tête. Encore une fois, tu essayais de détendre l’atmosphère et tu ne voulais pas qu’elle soit triste, Eve. Tu ne la connaissais pas mais son chagrin te touchait. Quand elle te demandait l’effet que ça faisait, tu prenais ne grande inspiration et tu regardais l’horizon. « Mal au début. Parce que j’ai eu l’impression de trahir mes proches en leur cachant la vérité » dis-tu en soufflant. « Mais après je me suis sentie libéré, j’avais dis la vérité et personne ne pouvait m’en vouloir. Je me sentais soulagé d’un poids et j’me suis juste dit que j’avais rien à me reprocher et que je me sentais beaucoup mieux » ajoutas-tu avec un léger sourire en coin, posant tes yeux sur la jeune femme.

Il y en avait vu avec Sacha, mais aucun qu’elle ne voulait présenter. Il était le premier, celui qui faisait battre son cœur à cent mille à l’heure. Et elle avait peur qu’il rencontre sa famille. Carter à ses côtés essayaient de lui remontrer le moral et d’essayer de trouver des solutions. Il savait de qui elle parlait. En même temps il n’y avait pas des dizaines de lanceurs de couteaux à Bowen. « Oui … mais moi je serais plus sereine. » Elle riait légèrement. On ne pensait jamais à la copine, à la femme ou à la famille quand une personne se mettait en danger pour le spectacle ou le sport. Mais à chaque fois, elle coupait son souffle Eve, parce qu’un accident était vite arrivé. Elle continuait à rire à ses remarques. « Je ne te connais pas assez pour dire ça ! » Disait-elle en plaisantant. Au moins, il avait prit le temps de lui parler, de la connaître et de l’écouter. Cet homme était un spécimen bien rare de nos jours. Il lui avouait que lui également il avait dû avouer à ses proches des choses qu’il ne voulait pas forcément. Alors elle lui demandait comment il l’avait vécu. Elle écoutait ses paroles tout en caressant Snow. « Aucune ne t’a tourné le dos ? » C’était important pour Eve de savoir, parce qu’il y avait très peu de chance que sa famille accepte. C’était même sûr qu’ils allaient lui demander de choisir et dans sa tête le choix était fait. Sacha la rendait heureuse comme personne n’avait su le faire auparavant.

Elle t’expliquait que son mec devait plutôt être un lanceur de pinces à linge plutôt qu’un lanceur de couteaux. Ça te faisait rire. « Je comprends ! Mais après ça pourrait être un numéro comique du coup » dis-tu à la jeune femme avec un rire. Tu imaginais le grand russe jeter des pinces à linge sur une cible mais tu hochais la tête négativement avec un léger sourire pour lui faire comprendre que ça ne marcherait pas. « Pas besoin de me connaître, je te le dis ! Tu devrai me croire sur paroles » ajoutas-tu avec un léger rire. Vous ne vous connaissiez pas tous les deux mais vous aviez beaucoup échangés sur vos peines et vos doutes. Tu savais qu’elle ne t’écouterai surement pas mais au moins, elle avait pu vider son sac et si ça lui faisait du bien c’était tant mieux. Tu lui confiais que toi aussi, t’avais eu des secrets pour les gens que tu aimes mais que tu avais parlé de ça rapidement et que tu leur avais confié jusqu’au plus petit secret enfoui. « Au début, oui » dis-tu en haussant les épaules avant de reprendre. « Ça était long et compliqué mais après des heures à en parler, les choses se sont tassés. Certes, ça reste une partie de moi-même que les autres ne comprennent pas forcément mais au moins, les personnes importantes de ma vie sont au courant et c’est ce qui compte » soufflas-tu avec un sourire en coin à la jeune femme. Ton expérience n’était peut-être pas la même mais tu avais essayé de lui apporter du soutient comme tu le pouvais.

Oui des pinces à linges seraient moins impressionnantes que des couteux. Mais bon, ça stresserait moins Eve et puis ça n’enlèverait en rien la qualité du lancer. Non ? Bon ok, peut-être que son Sacha aurait moins de succès avec les pinces à linges. En tout cas moins de succès avec le public, pas auprès d’elle. En attendant, elle faisait la connaissance de Carter qui avait un bel humour, un poil narcissique. « Mais oui, oh grand Carter ! » Disait-elle en pouffant de rire. Finalement, Snow et lui avaient réussi à apaiser la jeune femme. Carter était une personne très calme et qui donnait confiance. Assez naturellement elle s’était confiée. « J’imagine que ça doit être bien de pouvoir dire les choses. » Peut-être devrait-elle oser le dire à ses parents. Mais en même temps, ils n’étaient pas tolérants et Eve savait que parler de Sacha allait mettre sa famille en péril ou en tout cas la relation qu’elle avait avec eux. Mais Carter lui avait donné matière à réfléchir. Son portable sonnait, Sacha était en train de l’appeler. Elle ne décrochait pas vu qu’elle parlait avec l’anglais, mais elle vit l’heure. « Oh je dois y aller. » Disait-elle en se relevant. Snow aux aguets se levait en même temps. Eve en profitait pour lui faire une douce caresse. « Merci pour tout ! Sincèrement. » Sans trop réfléchir, elle prit l’anglais dans ses bras. Elle ne voulait pas disparaitre ainsi, surtout que cette rencontre était marquante. « Je tiens le Tea’Rese si un jour tu veux passer. » Disait-elle avec un sourire, avant de quitter ses deux compagnons de soirée.

Fin