Vous laissez pas embobinez : ils cherchent à vous rembobiner ft Jamie Rankin

Ces dernières semaines, les journées étaient épuisantes. Jamie n’avait pas une seconde à elle. Les affaires s’enchainaient tout aussi compliqué les unes que les autres. Elle était épuisée. Heureusement que le soir, il lui arrivait de retrouver Carter. La nuit dernière, ils avaient passé la soirée en amoureux devant un film. Nox s’était posé sur les jambes de l’avocate pendant que Snow au pied des deux dormaient. Carter avait tout le long du film prodiguer des gratouilles au bras de la blonde qui s’était presque endormie sur ses genou. Sauf qu’au moment d’aller se coucher, elle avait laissé les deux bêtes dans le salon pour s’occuper de l’anglais. Autant dire que la nuit n’avait pas du tout été reposante. Elle regrettait un peu aujourd’hui. Elle en était à son cinquième café. En face d’elle se trouvait le cadet Kelly, avec qui elle parlait de l’affaire. Il était aussi têtu que son ainé. En même temps, elle regardait ses mails, enfin elle en supprimait plusieurs surtout des pubs. Le rendez-vous terminé, elle lui promettait de travailler. Enfin elle avait le droit à une pause. C’était avant que son secrétaire ne rentre dans son bureau pour lui dire qu’un ami du procureur était là. Jamie fronçait les sourcils. Il avait apparemment des pièces à conviction. Ce n’était à plus rien n’y comprendre. Avant de l’inviter, elle vérifiait ses mails. Le procureur l’aurait peut-être prévenu qu’il lui envoyait quelqu’un, surtout qu’elle ignorait pour qu’elle affaire c’était. La fatigue n’était pas bon pour elle, ayant l’impression de ne plus se souvenir de rien. Au pire elle confirmera tout ce que dira cet ami pour essayer de comprendre. Elle finissait sa tasse de café, hésitant à aller en faire une nouvelle. La blonde décidait d’être raisonnable, il y avait déjà trop de caféine dans son organisme. Ce soir Carter revenait, mais elle était sûr qu’elle dormirait à coup sûr. En arrivant elle remarquait l’homme qu’elle avait déjà l’impression d’avoir rencontré. Druide. Ça ne lui disait rien du tout, ni dans le nom de ses clients ni dans les proches du procureur. « Bonjour ! » Elle invitait à entrer. Elle n’eut pas le temps de s’asseoir que déjà il lui posait une question concernant son père. « Excusez-moi, je ne vois pas de quoi vous parlez. De qui parlez-vous ? » Il y a quelques semaines, elle avait réussi à faire sortir de prison Keynes. Ça n’avait pas été facile, mais elle avait réussi. Mais elle ne fit pas encore le rapprochement jusqu’à ce qu’elle se souvienne des mails. « Non mais attendez ! Vous n’êtes pas du tout un ami du procureur. » Elle était peut-être fatiguée mais elle n’était pas stupide.

Evidemment qu’elle avait lu le mail. Ça l’avait quelque surprise de recevoir un mail du fils de son ancien client. Jamie ne prenait pas que les affaires qui la faisaient passer pour la gentille. Un bon avocat était de toujours croire en la non-culpabilité de son client pour être à même de le défendre correctement. Elle tenait à ce que sa déontologie soit parfaite, même si lui arrivait comme tous les autres de frôler l’illégalité pour trouver des preuves innocentant ses clients. Pour Keynes, il avait juste s’agit de mettre en avant son comportement irréprochable même si elle ne croyait pas à sa non-culpabilité. Fatiguée de cette journée, elle avait lu le mail se jurant d’y répondre plus tard. La réponse était évidemment négative puisque le dossier était confidentiel. Puis il était clos pour Jamie qui avait sa plaidoirie quelques jours plus tôt en appel. Elle avait gagné ce qu’elle n’avait pas cru au départ. Elle avait fêté sa victoire avec Carter sans imaginer une seconde que le fils vivait mal le résultat de l’appel. Mais ce n’était pas Jamie qui avait décidé, c’étaient les juges et les jurés. L’avocate avait juste fait son travail, annonçant les faits tels qu’ils étaient. L’ami du procureur en face d’elle, elle fit le rapprochement aussitôt quand il parlait de l’affaire Keynes. Ça devait être un mensonge, il n’était pas ami avec le procureur. Ou du moins il pouvait l’être mais il ne venait pas voir Jamie pour ça. Il venait pour des informations sur l’affaire et rien d’autre. « Non mais vous venez là parce que le procureur vous l’a demandé ? » Demandait-elle suspicieuse. De toute façon, il pouvait chercher le dossier, il était scanner sur son ordinateur et ranger dans une autre pièce, là où Rafaël et elle mettaient les affaires passées avant d’être envoyées aux archives l’années d’après. Elle n’appréciait pas vraiment le regard sévère de Manwë, surtout que Jamie avait toujours eu à cœur de son faire correctement son travail. Elle croyait fort au droit de la défense, ce droit important qui permettait à la population de vivre dans un état de droit. Même le pire des hommes avaient le droit d’être défendu pour sa liberté et dans certains pays c’était pour sa vie. Il y a une quarantaine d’année le peine de mort était encore applicable dans ce pays. Vexée de ces propos elle se levait de son siège. « Je ne vous permets pas. Je ne critique pas votre statut. Je dis juste que vous êtes le fils de mon client et que dans le mail vous me demandiez des informations sur ce dossier. » Au moins, elle lui faisait comprendre qu’elle avait lu le mail. Elle allait s’excuser pour lui expliquer les raisons de sa réponses tardive, mais elle n’eut pas la temps. A la place, Manwë déchargeait sur elle sa frustration et sa colère, comparant Jamie à une complice des crimes de son père. La colère se lisait dans le regard de Manwë. « Mais pour qui vous vous prenez ?! » Demandait-elle en haussant un peu le ton. « Je n’ai fais que mon travail. Vous n’aurez pas accès à ses informations parce qu’elles sont confidentiels. Et maintenant partez de mon bureau avant que je n’appelle la police. » Ce qu’elle en ferait pas parce qu’elle détestait la police. Pour bien lui faire comprendre qu’il n’avait plus sa place ici, elle lui ouvrit la porte. Jamie ne comptait pas se faire insulter. Elle n’avait rien à se reprocher d’avoir fait son travail. Mais la fatigue parlait pour elle et la dernière remarque de Manwë la mit hors d’elle. Claquant la porte, elle s’approchait de lui. « Ne venez me donner des leçons de moral. Je ne fais que mon métier. Et au cas où ce n’est pas moi qui ait fait sortir votre père de prison mais les jurés et le juge. » S’il continuait il allait finir par se prendre un coup de poing de la part de la blonde qui était particulièrement remontée.

Jamie était une bonne avocate. Elle croyait en la justice et à son bon fonctionnement. Et quand celle-ci ne fonctionnait pas, elle était là. C’était une humaniste, elle croyait aux droits et aux libertés parce qu’il n’y avait pas plus important que ça. Elle choisissait ses affaires. Défendre le père de Manwë n’avait pas été une choix facile, mais les erreurs de procédure était trop importante. Est-ce qu’elle le croyait coupable ? Oui. Est-ce qu’elle pensait qu’il méritait sa peine ? Oui. Mais malheureusement, en ne respectant pas ses droits c’était les droits de tous qu’on bafouait. Les siens et celui de Manwë. Elle n’appréciait pas que l’homme vienne la critiquer, surtout qu’elle n’avait fait que son travail. Le ministère public avait été particulièrement virulent et ce n’était pas de sa faute à elle si le client avait été libéré. Les preuves étaient présentes, on ne pouvait enfermer un homme dont les garantis en matière de liberté n’avaient pas été respectées. Elle n’avait pas peur Jamie et se foutait des menaces. « Si vous dites ça pour me faire peur, c’est loupé. » Elle détestait les flics et leur façon de protéger les leurs. Jamie détestait cette institution avec des membres qui se prenaient pour des shérifs oubliant la loi et les règles. Alors il fit son plaidoyer, pour montrer qu’elle avait eu tort de défendre cet homme. Jamie l’écoutait avec un sourire. Evidemment que son père était une ordure, mais ça n’empêchait pas qu’il avait le droit d’être défendu. C’était la problème de ce travail, surtout quand elle défendait les droits fondamentaux. Les gens oubliaient très vite que tout le monde pouvaient se défendre. Ils oubliaient qu’avant tout cette personne était un être humain et à ce titre il avait les mêmes droits que tout le monde. Cela pouvait sembler bizarre voir intolérable pour certains. Mais sans ça, il n’y aurait pas de libertés pour les autres. C’était une thèse que Jamie défendait depuis toujours, se prenant la tête aux réunions de famille parce que cette philosophie n’était pas facile à cerner. « Alors faites en sorte qu’il reste derrière les barreaux. » Répondait-elle sans lever les yeux. Puis enfin elle croisait le regard de l’intrus. « Vous êtes un ami des policiers, n’est-ce pas ? » Il lui avait dit et elle comptait bien se servir de ça. Autant qu’il soit utile, ça faciliterait peut-être le travail de l’avocate. « Dites leur de respecter les procédures et les droits des inculpés, ça évite de laisser en liberté un homme dangereux. » Ce n’était pas plus compliqué. S’il voulait que la justice soit bien faite, il fallait être irréprochable des deux côtés. Jamie l’était, c’était aux flics et au ministère public de l’être parce que jamais Jamie ne laissera passer des vices de procédures.