Retrouvaille ft Valentina

C’était le début de l’après-midi, aujourd’hui Alex ne travaillait que le soir. Elle était heureuse d’être ici au moins elle n’avait aucune crainte que ses parents adoptifs puissent essayer de la retrouver pour l’envoyer dans un de ses camps de conversion. Elle avait durant son adolescence au lycée entendu tellement d’histoire sur ce qu’il se passait réellement dans ce genre d’institution et c’était quelque chose qu’elle n’avait jamais envie d’essayer. Elle avait été il y a quelques jours faire le tour de plusieurs agences d’adoptions pour voir si elle pouvait trouver des informations sur sa mère ou son père biologique. Quand elle était petite, elle rêvait de cette famille "imaginaire" qu’elle avait quelque part et elle se demandait souvent pourquoi elle avait été abandonnée et surtout pourquoi le hasard a voulu qu’elle tombe dans une famille autant loin de son pays d’origine. Elle voulait faire son possible pour réussir à obtenir la nationalité australienne de cette manière, elle n’aurait pas besoin de retourner dans ce pays qu’elle n’a plus forcément beaucoup d’attache.
Bien évidemment qu’elle était toujours active sur les réseaux sociaux. Elle n’a jamais arrêté d’être une battante et surtout une activiste même si ces derniers temps c’était surtout en ligne. Elle avait essayé quand elle avait fui de lancer une cagnotte d mais elle n’avait eu à peine de quoi couvrir un mois de loyer. C’était vraiment très dure à cette période de passer d’une vie assez luxueuse à presque rien mais elle se sentait beaucoup mieux dans cet environnement Elle préférait avoir moins mais de pouvoir être beaucoup plus libre.
Elle était dans le parc, Bowen était une ville assez grande et parfois elle avait l’impression qu’elle ne trouverait jamais ses parents ou au moins un d’entre eux. Elle avait passé tellement de temps à s’inquiéter du pourquoi est-ce qu’elle avait été abandonnée, comment est-ce qu’ils allaient réagir en découvrant que leur fille était lesbienne, bien qu’elle se définisse comme non binaire, elle n’avait toujours fait aucun changement de ce côté-là. Elle ne savait pas si elle ferait vraiment un changement significatif à son apparence.
Elle fut sortie de ses pensées quand elle vit une femme aux cheveux noirs qui ressemblaient énormément à ce qu’elle avait vu des photos sur internet. Elle se leva et son cœur battait à toute allure. Elle avait de l’anxiété qui commençait à monter car elle était tellement nerveuse a ce qu’elle aille la mauvaise personne. "Excusez-moi, vous êtes bien Valentina Gonzalez ?", elle hésitait directement a enchainé mais elle le fit directement car elle avait peur de plus pouvoir sortir ce qu’elle voulait vraiment dire si elle s’arrêtait "Il y a un peu plus de 23 ans, vous avez mis un enfant à l’adoption n’est-ce pas ?" Elle avait son cœur qui battait à toute allure. Elle était terrifiée.

Elle repensait à sa jeunesse, à quand elle est arrivée au lycée et qu’elle avait découvert tout cet univers d’acceptation et de gentillesse. Comme beaucoup le disent des parents stricts font juste des enfants beaucoup plus sournois et surtout beaucoup plus discret. Ça ne sert à rien à faire en sorte d’être autant stricte que ses parents car ils seront toujours du genre à trouver des cachettes, trouver comment tourner autour des règles. C’était exactement comme ça qu’Alex avait découvert tous ses univers. Ses parents avaient une fois découvert son twitter et elle avait eu beaucoup de problème, elle a juste appris à mieux à le cacher surtout que ses parents adoptifs n’étaient pas des lumières en informatique. Elle s’est aussi rendu compte que ce n’était pas car elle habitait dans une ville progressiste que chaque quartier allait être progressiste.

Quand Alex entendit la réponse que c’était bien elle qui avait mis un bébé en adoption. Elle essaya de se calmer un peu mais ce n’était absolument pas évident quand cela fait tellement de temps qu’elle cherchait sa mère biologique et elle l’avait devant ses yeux. Ses yeux s’étaient illuminé quand elle l’entendit. Elle répondit rapidement pour le prénom "Je m’appelle Alexandra mais tout le monde m’appelle plutôt Alex." La joie qu’elle ressentait ne savait en conséquence absolument pas comment est-ce qu’elle allait réagir au fait qu’elle était lesbienne. Quand elle lui demanda si c’était elle le bébé qu’elle avait mis pour adoption, elle disait simplement "Oui, c’est moi". C’était une des dernières peurs qui lui nouait réellement le ventre à propos de cette rencontre. "J’aurais juste une simple question avant toute autre chose", elle était terrifiée que sa mère biologique soit ne serait-ce que similaire à ses parents adoptifs même si elle avait en tête cette image d’une femme acceptante car elle refusait de croire qu’une deuxième fois ça puisse autant mal se passer que la première fois. "J… j’aimerais … juste savoir si … vous n’êtes pas une personne trop religieuse qui … pencherait du côté fondamentaliste", elle avait tellement du mal à sortir cette phrase car elle n’en avait aucune idée comment est-ce que sa mère allait lui répondre et elle voulait aussi se protéger elle-même d’aller dans une nouvelle relation parentale et de souffrir comme elle avait déjà souffert même si elle pensait bien que ça ne pourrait jamais être autant pire que ce qu’elle a vécu avec sa famille adoptive. Elle avait beaucoup de problème en lien avec la religion et surtout du traumatisme que ça lui a causé.

Quand elle entendit sa mère lui dire qu’elle était belle, c’était comme quelque chose qui faisait ressortir un sentiment qu’elle ne pensait jamais vraiment ressentir c’était vraiment tellement compliqué. Elle était heureuse d’avoir retrouvé sa mère. "Merci, tu l’es également." Dit-elle avant de réaliser qu’elle devait avoir entendu ça très souvent étant donné que sa carrière était d’être un mannequin. Elle s’en voulait d’avoir dit ça mais bon ce n’était pas comme si c’était possible d’effacer ce qu’elle venait de dire. Quand elle entendit dire que ses parents étaient également ce genre de chrétiens, elle eut une boule au ventre, elle voyait très bien que sa mère Valentina semblait être quelqu’un de très bien peut-être même qu’elle allait l’accepter pour qui est-ce qu’elle est, c’était la seule chose qu’Alex avait réellement envie de trouver de l’acceptation. "Mes parents adoptifs étaient comme ça, ils étaient protestants comme la grosse majorité des Etats-Unis. Ils étaient conservateurs." Elle parlait d’eux au passé pas par ce qu’ils étaient morts mais parce qu’ils étaient morts pour elle, elle ne considérait jamais les rappeler ou ne serait-ce que les recontacter d’une autre manière. Elle les a bloqués de toute forme de communication qu’ils avaient. D’un coup, elle réalisa que bien que sa mère lui dît bien qu’elle n’avait pas besoin de lui en dire plus c’était quelque chose qu’elle sentait qu’elle avait besoin de faire ne serait-ce que pour elle. "Je… je suis lesbienne, ils m’ont mis à la porte dès qu’ils l’ont appris." C’était à ce moment-là que pour elle, ne pas pleurer était impossible. Elle n’avait aucune envie de cacher ce côté à sa mère biologique bien que ce n’était pas quelque chose qui la rendrait très certainement triste. Elle n’avait aucune idée comment est-ce que sa mère allait réagir, c’était quelque chose qui lui causait un peu des problèmes mais elle espérait réellement que les choses s’arrangeraient. Elle était venue ici pour essayer de retrouver une sorte de normalité et surtout de pouvoir rencontrer ceux qui l’ont mise au monde et son rêve était réellement qu’ils soient de bonne personne. Pour Alex c’était tellement incompréhensible pourquoi des parents mettraient leurs enfants à la rue uniquement car ils avaient une orientation ou un genre différent de la norme. Elle se demanda quand même pourquoi elle avait été mise à l’adoption mais quand elle regardait Valentina et qu’elle ne semblait pas avoir 40 ans, elle comprit le pourquoi surtout quand elle lui disait que ces parents étaient également des personnes très religieuse.

Il était très compliqué pour Alex d’imaginer ce que sa mère pouvait être en train de penser surtout avec le fait qu’elle vient de lui dire qu’elle était lesbienne. En tout cas dans sa tête tout était vraiment confus et surtout elle avait peur mais quand elle entendit qu’elle était acceptée pour qui est-ce qu’elle était c’était comme si c’était avait enfin trouver le parent qu’il lui fallait et c’était sa mère biologique. Elle ne l’avait jamais connu avant cet instant et maintenant elle savait que c’était ici sa maison. Elle n’avait jamais réellement connu un tel confort. Quand sa mère la pris dans ses bras après avoir entendu se qu’elle avait dit. Elle mit ses bras autour d’elle. Elle était heureuse d’avoir enfin de la famille qui l’accepte. Elle rajoutait encore juste "Enfin, quand je dis qu’ils m’ont mis à la porte, c’est plutôt que je les ai entendus parler au téléphone et ils voulaient m’envoyer dans un de ses programmes qui "répare" les personnes qui sont tout sauf hétéro, j’ai préféré fuguer qu’aller là-bas" C’est tout ce qu’elle a toujours recherché, être accepté. "Merci maman." Ce mot était sorti tellement naturellement de la bouche d’Alex. Elle ne se rendait même pas compte que peut-être elle n’avait pas envie de partir. "Tu m’as dit que tes parents étaient du même genre que mes parents adoptifs, est-ce que tu m’as eu quand tu étais très jeune ?" Pour elle, c’était quelque chose de logique que ce soit ça la raison qu’elle a été abandonné. Ce n’était pas comme si elle en voulait énormément à sa mère même bien au contraire. Elle était surtout heureuse d’avoir pu la retrouver. Elles avaient été séparées pendant tellement d’années bien entendu qu’elle n’en avait aucune idée comment tout allait se passer maintenant. Elle avait retrouvé sa mère et tout semblait se passer tellement bien entre les deux mais dans sa tête, il n’y avait pas d’autres questions qui restaient et maintenant. "Si tu veux on pourrait aller boire quelque chose toutes les deux pour que l’on puisse faire un peu plus connaissance ?" Elle voulait vraiment apprendre à connaitre sa mère car de cette manière elles pourraient réellement avoir une relation. Elle n’avait peut-être pas grand-chose qui était réellement à elle mais c’était une vie qui lui convenait. Elle avait de quoi payer ses factures, son loyer et un peu pour faire deux trois autres choses par mois. C’était claire que c’était très loin du confort dans lequel elle avait grandi mais elle préférait être loin du confort de l’argent de ses parents biologiques mais de pouvoir être elle-même.