L'air du paradis est celui qui souffle entre les oreilles d'un cheval feat. Theo Kavanagh

@Theo Kavanagh - Mes yeux se posèrent sur le papier que venait de me tendre le psychiatre qui s'occupait de moi depuis mon arrivé à Bowen. Il m'avait conseillé une thérapie par les chevaux pour que je puisse enfin avancer dans le bon sens et ne plus être bloqué par mon passé douloureux. Il m'avait également invité à faire des sorties dans des lieux publique afin de reprendre confiance en moi et surtout aux autres. Ce n'était surement pas pour tout de suite que j'allais être en mesure de faire ce genre de chose, mais je n'excluais pas ça si c'était un moyen pour moi de me soigner. Pour l'heure, j'allais mettre en place ce qu'il m'avait indiqué et je quittais son bureau. Il semblait qu'une séance allait avoir bientôt lieu et j'avais juste le temps de me rendre au horseshoe bay pour pouvoir participer à l'équithérapie.

Je me stoppais à un arrêt de bus pour vérifier le chemin et je montais dans le véhicule. Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre pendant ce genre de séance, est-ce qu'on devait parler de nos soucis au cheval ? Ou tout simplement profiter de sa présence ? Quoi qu'il en soit, le trajet me parut bien trop rapide et je descendais devant l'écurie. J'hésitais un instant, est-ce que s'était réellement une bonne idée ? Je pouvais encore faire demi-tour ? Seulement, si je choisissais cette option, je ne serais surement jamais en mesure de sortir de ma zone de confort et c'était très loin de ce que je souhaitais. Je prenais une grande inspiration avant de prendre mon courage à deux mains et de pénétrer sur les lieux.

Je ne savais pas exactement où je devais me rendre et je pénétrais dans l'écurie. Plusieurs chevaux étaient sagement installés dans leur box et ils me regardaient d'un air curieux. Je me stoppais devant l'un des box où était un grand cheval noir. Il passa sa tête à travers la porte du box et j'hésitais un petit instant avant de poser ma main sur son museau. Il était doux et son regard était tendre, un sentiment de bien être m'envahit immédiatement et j'avais le sentiment d'être totalement à ma place ici. C'était d'ailleurs très étrange, car il avait bien longtemps que je n'avais pas ressentie ce sentiment. Est-ce que mon psychiatre avait raison ? Est-ce que le simple contact des chevaux avait sur moi, la possibilité de me calmer et de me faire oublier mes vieux démons ? Ou est-ce que c'était tout simplement parce que j'arrivais à faire un lâcher prise ? Dans tout les cas, j'étais très heureuse d'être dans cette écurie et je commençais à me demander pourquoi, je ne l'avais pas fais avant. Il ne restait plus à présent qu'attendre que la personne qui anime l'équithérapie arrive...

@Love Bryce - Ce contact avec les chevaux, il pouvait y passer des heures. Comme tout boulot, il y avait le moment désagréable, qu’on n'aimait pas faire. Beaucoup dans les employés n’aimaient guère, faire les box, les nettoyer et changer la paille. Personnellement, Théo aimait tous les aspects de son boulot. Il n’y avait pas de poste moins dévalorisant que l’autre à ses yeux. Cet aspect de son boulot, il l’accordait comme un moment de connexion, cette même connexion qu’il pouvait avoir dans les courses avec son cheval. Sauf qu’il avait plus de temps pour s’en occuper, après l’effort le réconfort. Leurs des courses tout est contrôlé, maîtriser. En dehors de ça, ils étaient dans leurs bulles, il avait le temps de lui parler, de brosser sa crinière. Il était autant attentionné que s'il était avec une femme, voire même plus. Théo n’était pas ce qu’on pouvait appeler le plus sociable, à la face du monde, il se soignait cependant.

La salopette accrochait à la taille, botte tachée par… Bref, on pouvait dire qu’il respirait le glamour, et le parfum haut gamme. À part, peut-être s'il avait sorti une flagrance au excrément. Il n’était surpris de rien avec la mode. Il côtoyait brièvement le milieu, pour le peu qu’il avait vu, moins il y passait de temps, plus il était persuadé qu’il allait rester saint d’esprit. Et ne pas perdre sa véritable personnalité. C’était une des raisons qu’il le poussait à préférer le silence des lieux, aux soirées agitées de la jet-set. Mais parfois, il fallait bien se montrer. Il préférait largement ces soirées entre amis, sans devoir jouer quelqu’un d’autre. Pris par ces pensées, et conscient qu’à cette heure de la journée, il devait être seul, puisqu’il n’était pas l’heure des cours d’équitation ou même soutien. Il avait le haras pour lui. Enfin, c’est ce qu’il avait cru, c’est le bruit de pas, qui l’avait alerté et pousser à sortir une tête du box. Le regard azur braquait sur le chemin. La silhouette féminine, peut sûr. « Qu’est-ce que vous faites là ? Ce n’est pas l’heure des cours ... » Sa voix un peu héritait par la présence non conviée. En d’autres circonstances, il aurait employé un ton avenant s'ils n’avaient pas régulièrement des intrus, qui se disaient venus en ami, et qui guettaient juste le moment pour profiter. « Les cours prochains cours… C’est dans 2h et ils sont pour les enfants » Elle n’avait pas l’allure, ni même l'âge pour en avoir… Quoique sur ce point, il pouvait se taire. Il quittait sa brosse dans la main, la fourrant dans sa poche arrière pour la rejoindre, sans même la quitter des yeux. ça pouvait paraître grossier.

@Theo Kavanagh - J'étais surement totalement stupide de croire que les chevaux allaient me venir en aide. Qu'ils allaient pouvoir guérir ce que les psychiatres n'avaient pas pu, pourtant, j'avais finis par me rendre au centre équestre qui proposait ce genre d'activité. Je pénétrais dans l'endroit sans réellement savoir où j'allais, sans savoir non plus si s'était réellement judicieux. J'avançais dans les écuries réalisant que le contact, rien que visuel avec les chevaux, était entrain de me faire un bien fou. Je sentais une certaine joie venir m'envahir et je commençais à croire que j'avais toute mes chances pour guérir et avancer sur le bon chemin. Il ne me restait plus qu'à trouver la personne en charge de l'activité pour m'inscrire à une séance.

Je sursautais alors en entendant une voix, « Qu’est-ce que vous faites là ? Ce n’est pas l’heure des cours ... » Je regardais un instant l'homme qui venait vers moi et qui ne semblait pas très heureux de me voir flâner dans l'écurie. « Les prochains cours… C’est dans 2h et ils sont pour les enfants » Pour les enfants ? Me voilà bien idiote à présent face à cet homme qui me jauge de la tête au pieds. "Excusez-moi...Je venais pour les séances d'équithérapie...Mais il est évident que je me suis totalement trompé d'endroit...ou du moins d'horaires." Je me sentais ridicule, j'aurais pu, après tout regarder sur leur site internet ou appeler directement en sortant du psy au lieu de me rendre directement sur les lieux. "Je ne vais pas vous embêter plus longtemps...Encore désolé pour le dérangement..." Je souriais légèrement avant de tourner les talons totalement sotte de ma bourde.

J'aurais parfaitement pu lui demander quand elles avaient lieu, mais j'avais l'impression de réellement le déranger et que ce n'était pas vraiment le moment de lui poser tout un tas de questions. Il fallait dire qu'il avait certainement beaucoup de travail, si il voulait que tout soit prêt avant la séance d'équitation des enfants. Il n'avait donc surement pas de temps à perdre avec moi.