J'essaye plus d'ressusciter des fantômes | Flore

J'avais passé ma journée sur mes dessins pour la collection de livres pour enfant que nous avions avec ma meilleure amie. Je préparais les illustrations du prochain album et je crois que j'étais plutôt fière de ces petits monstres auxquels j'avais donné vie il y a maintenant plusieurs années. J'étais bien au calme dans mon atelier, mais mon calme fut bientôt troublé par mon cher et "tendre" mari qui venait de rentrer du travail. Je tentais de rester concentré, en pleine encrage de mes illustrations alors que j'entendais les portes de placards et la porte du frigo claquer à plusieurs reprises et ses pas s'agiter partout dans la maison ponctué par son souffle exaspéré chaque fois qu'il passait devant la porte de mon atelier. - Flore !! Y'a plus rien a bouffer là faut faire des courses ! Bonjour chéri, oui merci j'ai passé une bonne journée... - J'arrive, je termine juste mon encrage - Non mais c'est bon tes coloriages peuvent attendre, j'ai pas envie d'y aller tard moi Je serre les dents au qualificatif qu'il donne à mes dessins. Je sors donc de mon atelier et récupère ma veste puis mon sac à main et le suis pour sortir et partir en voiture jusqu'au supermarché.

- Tu as fais quoi de ta journée a part colorier tes trucs là… ? Parce que… j'ai passé une journée super crevante, c'était la merde au bureau et puis ton père était derrière mon cul toute la journée sérieux, tu peux pas lui en parler et faire quelque chose ? Parce que bon c'est fatiguant je te jure et puis tu sais il a aussi… Je crois que durant le trajet mon cerveau se met en veille. Je n'écoute plus vraiment son monologue qui ressemble plus à un brouhaha extérieur et lointain, les yeux dans le vide. Je ne suis même pas sûr qu'il ai remarqué que je n'écoutais pas vraiment. L'ambiance est toujours lourde en ce moment et encore il est soft aujourd'hui. J'ignore un peu pourquoi mais je me demande si ma situation aurait été différente si Elliott était resté à mes côtés. Peut-être que je serai encore étudiante en médecine si ça avait été le cas… Ma vie serait probablement si différente. Elliott… ça fait une éternité que je n'ai pas vu son visage et pourtant il est absolument gravé dans ma mémoire, comme si je l'avais vu hier ou même il y a dix minutes. Indélébile, figé dans mon esprit, mes doigts sont encore capable de dessiner son portrait, trait après trait, une courbe après l'autre. Mes pensées fantomatiques, ne me font même pas remarquer que j'agis totalement machinalement, comme un robot, si bien que je me cogne dans le rétroviseur de la voiture en voulant partir vers l'entrée du supermarché. - Putain fais gaffe à ma bagnole, tu m'énerve quand tu es dans la lune comme ça ! Viens pas dire que ce bleu là il est de moi. Je me contente d'entrée dans le magasin sans oser répondre. Les Bleus… il y en a eu quelque fois quand il m'attrapait trop fort, je dois sûrement marqué vite…. Alex l'impatient dirige les opérations et on se sépare pour récupérer les produits et aller plus vite. Je ramène les éléments de la liste au fur et à mesure lorsque je passe devant le rayon hygiène dont le rayon des préservatifs et du lubrifiant. J'en attrape un tube car il nous en manques, même si Alex râle toujours d'en mettre car c'est froid, c'est toujours plus confortable pour moi. Je pars ensuite vers le rayon suivant lorsque mon regard se fige sur une démarche qui me semble familière avant de glisser vers le haut et de reconnaître ce visage indélébile. Visage qui me fait arrêter de respirer et faire tomber mon tube de lubrifiant directement à ses pieds. - Elliott…? C'est toi…. Oh que oui c'est lui et quand mon prénom franchis la barrière de ses lèvres je sens mes jambes me lâcher, je tente de me rattraper à ce que je peux manque de bol ou catastrophe ambulante que je suis c'est un podium très peu stable de boîte de conserve empilé donc une partie de la ferraille se retrouve sur le sol. Damn… I'm an idiot… Je remet les boîtes en place et ramasse au passage le lubrifiant pour le caché dans mon dos. - Comment tu vas… depuis… tout ce temps ? La surprise passée, je sens mes pupilles scintiller, le palpitant affolé et des frissons de la tête aux pieds par cette électricité jusqu'à là endormie qui maintenant se réveille au creux de mon ventre aussi vive qu'autrefois, comme si elle n'était jamais partie. Au fond, elle n'est jamais partie.

J’agissais comme un robot en mode automatique, les seules parties actives de mon cerveau était celle qui m'empêchait d’oublier des trucs et l’autre c’était celle de la rêverie. Oh ça la rêverie, elle me permettait d’endurer bien des choses, des remarques désobligeantes de celui auquel j’avais lié ma vie jusqu’à ses coups en passant par ses frasques d’homme bourré. Les conseils prodigués par la télé et les associations féministes étaient bien de fuir son foyer mais la petite Flore sur mon épaule ou du moins ma voix intérieure biaisée par mes propres craintes lui trouvait des excuses. “Il était bourré ça arrive…”, “Il s’est excusé, il s’en veut il ne recommencera pas tu verra c’était un cas isolé, tu surréagit, range cette valise...”, “Est-ce que ce n’est pas toi qui l’a mis en colère ?”, “Tu l’a provoqué c’est de ta faute et puis qu’est ce que tu foutais au bord de l’escalier… ?”. La rêverie, elle, m’emmène bien loin, laissant mon corps gérer seul. Souvent c’est auprès d’Elliott que mon cerveau se réfugie. La douceur de nos moments passés ensemble me manque, chacun de ses instants reste figé dans ma mémoire, comme si le temps s'était arrêté. Ces souvenirs figés me permettent encore aujourd’hui de dessiner ou de peindre Elliott dans ses moindres détails et mes nombreuses œuvres le représentant sont toutes cachées bien précieusement dans une boîte dans mon atelier… Ce qui fait sûrement de moi une putain de psychopathe.  Mais voilà que mon modèle favoris se retrouve face à moi et que j’en suis toute retournée. Évidemment la miss catastrophe que je suis, décide de faire un coup d’éclat. Il m’aide alors à ramasser après avoir caché les préservatifs qu’il avait dans les mains. Ah. Mon cœur rate un battement quand il m’annonce être marié avec trois enfants. Pourquoi ça me pique autant ? C’est ridicule je suis mariée et cela fait des années qu'il a pu refaire sa vie. Un soulagement indescriptible me saisit quand il me dit qu’il mentait, bon sang pourquoi ça me fait autant de bien ? Quand il me retourne la question je balbutie bêtement. - Oh euh… moi ? Et bien j’illustre des livres pour enfant… ça s’appelle “les petits monstres” et… chaque petit monstre représente une émotion ou un sentiment… C’est pour sensibiliser les enfants sur leur ressentis et qu’il puisse mettre des mots sur leurs émotions…Et je... suis mariée… Pourquoi ça ne sort pas ? Pourquoi je n’arrive pas à lui dire ? En fait, je n’ai pas du tout envie de lui dire… - … Suis super heureuse de te revoir… tu m’a beaucoup manqué Elli’ C’est pas exactement ce que je devais dire mais… c’est la vérité aussi après tout.

J’avais espéré tant de fois le revoir et maintenant, c’était réel, il se tenait là devant moi en chair et en os. Il n’avait pas changé et je me rendais compte à présent que mes sentiments n'avaient pas bougé d’un iota, comme figé dans un coin de mon cœur depuis la fac. Tout a changé comme à la fois rien n’a changé, c’est très déstabilisant comme sensation. - Merci beaucoup Elli et toi alors ? Tu as repris les études de médecine ou tu as changé d’orientation ? Je me demandais ce qu’il faisait maintenant… S' il était retourné à la Fac peut-être nous nous étions ratés… Peut-être que si j’avais lutté un peu plus tout aurait été différent ? A sa question mon coeur saute un battement et je mordille ma lèvre sous la nervosité. - Et bien… J’ai fait une… déprime ? Quand tu es partis et puis mon père n’a pas vraiment apprécié que j’ai un chagrin pour un garçon qu’il n'avait pas choisi du coup il m’a forcé à rentrer à Sydney… Je suis revenu ici il y a peut-être un an environ… Ses bras s’enroulant autour de moi, je suis contrainte de m’accrocher à lui pour ne pas défaillir. Soudain, je me sens enveloppé comme dans une bulle de coton d’une douceur infinie. Je sens les larmes se bousculer au bord de mes yeux. Pourquoi tu arrives si tard Elli…? On aurait pu empêcher tout ça. J’aurai pu ne pas être coincé dans la prison dorée du mariage. J’aurai pu tout plaquer pour toi, prendre mes clics et mes clacs, mon baluchon et mes rêves pour partir avec toi je ne sais où… bien sûr je pourrais lui dire tout ça, mais aucun son ne sort de ma bouche. Je reste juste là à profiter de cette étreinte qui je sais pourrait me coûter très cher si Alex venait à débarquer à cet instant. Je ne même plus avec le feu… Je danse littéralement au milieu des flammes. - Non… Non on se lâche plus… Moi aussi j’ai beaucoup pensé à toi… mais ne m’abandonne plus jamais. Parce que c’est ce qui avait rendu tout ça si douloureux. Ce putain de sentiment d’abandon qui ne m’avais plus jamais quitter. J’essuie une larme et manque de m’étouffer à sa question. - Et bien je… Avant que je ne puisse terminer ma phrase mon prénom résonne dans les allées du supermarché. Je me tétanise alors sur place. - Putain de merde Flore tu fous quoi ?! C'est qui ce mec ?! Je me tourne vers Alexander alors qu'il m'attrape de manière possessive et brusque par la taille en faisant face à Elliott. Il me maintient alors fortement comme si j'allais m'enfuir - Il s'appelle Elliott c'est un ami de la Fac de médecine, Elliott je te présente Alexander… hm… mon mari Je tente de sourire mais je me tend littéralement chaque fois qu'il appuis un peu plus sur ma taille allant jusqu'à agripper ma hanche. - Ah souvenir de l'époque où tu t'amusais à jouer au docteur alors ! Enchanté. Qu'il dit d'un ton condescendant. Et voilà, Alex est dans les parages et la parenthèse de douceur est bel et bien close.

J’avais beau savoir qu’il était parti sans se retourner du jour au lendemain sans un mot ni même un message ou un appel, je n’arrivais pas à réellement lui en vouloir. S’il était parti c’était sûrement qu’il avait une bonne raison, qui m’était encore inconnu. Quand il me dit qu’il n’a pas continué ses études, je hoche la tête, pas vraiment surprise. Si j’adorais ce que je faisais, lui n’était pas aussi emballé, je me demande même si ce n’était pas moi qui rendait la médecine plus amusante à ses yeux. Tel Tic et Tac, nous ne nous séparions jamais en amphi et chaque travaux de groupe nous les faisions en duo. Le fameux Duo Collins-Morgan. Il est vrai que mon investissement dans nos travaux étaient des plus total tandis que le sien était plus modéré mais je me félicitais qu’Elliott puisse ramener d’excellente note à son père. Je voulais le tirer vers le haut autant que je le pouvais. Quand il m’annonce qu’il est comédien, je suis plutôt très heureuse pour lui. - Je suis super contente que tu puisses faire quelque chose qui te passionne ! Et tu ne me saoulais pas, j’adorais t’entendre me parler de théâtre pendant des heures, j’ai lu chaque pièce dont tu m’as parlé, j’ai terminé ma liste de lecture il y a deux ans... Tu vas devoir me redonner de la lecture, je m'ennuie un peu un peu maintenant… J’ai bien lu l’intégrale de Shakespear deux fois pour essayer de tirer un peu la liste une année de plus mais… j’aimerai lire du théâtre un peu plus moderne maintenant ! Lire du théâtre était la dernière chose qui me donnait l’impression d’être rattaché à Elliott, la lecture et mes portraits savamment cachés dans une boîte cadenassée, elle-même cachée dans un coin insoupçonné de mon petit atelier. Une fois ma longue liste de lecture terminée, j’avais bien essayé de me trouver des lectures par moi-même mais il était clair que les suggestions d’Elliott étaient bien plus intéressante que celle de “CrazyTheater678” ou de tout autre internaute que j’avais pu croiser sur ce forum australien destinés aux amateurs de théâtre en tout genre sur lequel je m’étais inscrite, espérant secrètement que parmis ce nombre impressionnant de membres se cachait peut être quelques part Elliott. Mais tout ça n'avait rien donné en réalité, à mon plus grand désespoir. Je n’avais gagné que quelques lectures insipides et des visionnages de théâtre expérimental étrange dont je ne suis pas sûre encore d’avoir saisi les tenants et les aboutissants. - Je ne t’en veux pas… Tu avais sûrement une très bonne raison de partir… J'attendrai. Et puis évidemment que je veux te revoir… mais… Le ton de ma voix baisse un grand glissant à son oreille comme un murmure glissant au passage dans sa poche ma carte de visite d’illustratrice évidemment designée par mes soins. - On devrait faire attention d’accord ? Il promet alors qu’il ne restera jamais loin de moi et mon cœur se brise en un millier d'éclats à cette déclaration. Et si c’était moi qui était contrainte de rester loin de lui ? Et si on me forçais à retourner à Sydney ? Si Alex faisait en sorte que je ne puisse plus jamais revoir Elliott ? Si on me séparait à nouveau de lui, je crois que je ne pourrais pas m’en remettre cette fois. Mais à présent, mon propre destin me semblait hors de mes mains et totalement dictée par quelqu’un d’autre. Enfermée dans la prison du mariage, je ne suis plus certaine de pouvoir encore prendre des décisions seules et cette réalité m’oppresse complètement. Je n’ai même pas le temps de calmer cette prise de conscience froide et flippante que mon prénom résonne dans tout le magasin, il faut croire qu’il était absolument nécessaire que tout le magasin connaisse mon prénom. D’ailleurs vu le langage corporel d’Alex, tout le magasin sait à présent que je suis “à lui” également. Je mordille ma lèvre inférieure en remarquant la teinte triste que prennent soudainement les iris d’Elliott. La tristesse se propage à présent dans les miennes, mêlé à mes peurs et mes craintes que provoque Alex en m’ayant pris presque la main dans le sac, perdu dans les bras de mon amour perdu et à présent totalement interdit. Je n’en mène pas large, je déteste qu'Elli ait à me voir dans cette posture et surtout qu’Alex puisse possiblement lui faire du mal. Quand clairement Alex me dénigre, Elliott se met immédiatement sur la défensive et me défend alors bec et ongles m’arrachant un sourire discret et touchée par cette attention. Il est vrai que encore aujourd’hui j’ai des appels de mes anciens professeurs qui tente de me faire revenir à l’université et j’en ai envie… terriblement envie mais avec des réactions comme celle d’Alex sans parler que je n’aurai plus le temps de gérer la maison comme je le fais actuellement sans parler des envies de parentalité… enfin les siennes… Enfin bien sûr que j’ai envie d’être maman, enceinte, j’étais littéralement la plus heureuse des femmes mais… je me rends compte que ce n’est pas avec lui que j’ai envie de vivre cette aventure et j’ai même peur de quel genre d’enfant serait devenu notre bébé si il était venu au monde. Un garçon ? Il en aurait fait un macho prétentieux et capricieux par-dessus le marché sur qui il aurait mis une pression immense pour reprendre l’affaire, accompagné évidemment de la pression mise par mon père dans le lot. Ce gamin n’aurait eu pour avenir que celui dessiner par des hommes d’affaires véreux qui lui aurait fait miroité que c’était mieux pour eux. Une fille ? Il me l'aurait probablement marié à 18 ans avec le fils d’un de ses partenaires en affaires comme si nous étions encore au temps des mariages royaux. Elle aurait fini comme moi… malheureuse comme une pierre. Enfin ça c’est si j’arrivais un jour à mener une grossesse jusqu’à son terme avec les coups de sang que se prenait Alex. Je ne pouvais pas décemment laisser ça se produire alors depuis plusieurs mois, je reprenait la pilule avec la complicité de mon gynécologue qui lui était bien au courant de ma situation et de la pression que pouvait me mettre Alex. Alors oui, Alex rageait de me voir avoir chaque mois mes règles ou encore de croiser encore et toujours des tests de grossesse négatifs, oui il remettait la faute sur moi et je me prenais les représailles qui allait avec mais en attendant… Je sauvais probablement la vie d’un enfant en décidant tout simplement de me priver moi du bonheur de la maternité. Mon regard se porte sur Alex, il voit rouge. Il déteste qu’on lui tienne tête. - Une femme qui plus est la mienne médecin ? Une femme mariée ne peut pas devenir médecin. Il est impossible de lier vie de famille et vie professionnelle. Je la laisse déjà faire ses petits dessins pour ses livres pour gamins, ça lui prend déjà bien assez de temps ! Je le regarde alors et fronce les sourcils. - Ce sont des illustrations, pas des dessins et je suis très apprécié dans le milieu de l’édition jeunesse… On me propose des tas de projets Son regard noir et froid se tourne alors sur moi. - C’est bien je suis sûr que nos enfants adorent qu’on leur lise… ah oui pardon on arrive pas à en avoir car tu préfère travailler que de te concentrer à l’une des seules tâches que je te demande : tomber enceinte. Il n’a pas dit ça ? Pas devant Elliott ? Sa phrase mauvaise me heurte violemment, je reste figée sur place. Blessée et humiliée, je sens les larmes se bousculer aux bords de mes yeux mais je les retiens le plus possible, pour ne pas m’effondrer en public. Dans une tentative désespérée de me protéger, je suis prise d’un élan de courage et lance d’un ton acide : - Alex, arrête de faire ça, arrête de parler de notre vie privée en public, sinon je vais être obligé de parler de tes d’impuissance qui sont peut être à l’origine de notre vie de famille inexistante. Je lis alors dans son regard qu’il est déstabilisé de se retrouver soudainement face à une Flore dont il n’avait même pas connaissance de l'existence. Ce qui est un peu idiot, c’est que c’est face à la vrai Flore qu’il se trouve actuellement, celle qui est endormi quelques part depuis le départ d’Elliott et que ces retrouvailles vienne de réveiller.  

Et rapidement la situation dégénéra comme à chaque fois qu'Alexander se glisse quelque part. Si la plus part du temps je parvenait à passer outre, à ce moment là mon monde se cassait la gueule. Parce qu'on ne parlait plus de n'importe quel personne, on parlait là d'Elliott et Alex était en train de parvenir à le faire fuir... à l'éloigner de moi encore et cette idée me semblait totalement insupportable. Elliott s'enflamme sur Alex, sans filtre, il démonte chacune de ses paroles une à une dans le but de... dans quel but ? Sauver mon honneur ? Convaincre Alex ? Si c'est la dernière option, il n'a pas peur... Mais plus la conversation avance et plus la panique me prend au ventre et dans tout le reste de mon corps comme se diffusant directement dans mes veines pour me tétanisé sur place. Je suis incapable de parler. Alex devient rouge vif, prêt à bondir sur Elliott tel un jaguar mais je le retiens par le bras afin de laisser Elliott filer. Mon monde se détruit de nouveau comme un château de carte dans lequel Alex aurait donné un coup de pied. Je ne veux pas le voir partir, pas encore... - Au revoir Elliott... C'est tout ce que j'arrive à sortir faiblement, comme un souffle ou un murmure. Alex, fou de rage m'attrape par le poignet et me tire avec lui vers les caisses alors que mon regard cherche encore désespérément Elliott parmi les autres clients du magasin. N'ayant pas eu l'occasion de passer ses nerfs sur Elliott, c'est sur moi que sa colère eu des répercussions. Cette soirée fut d'une violence sans précédent, si bien que je me demandais si j'allais pouvoir me relever. Et la nuit tombée, alors que je pleurais à chaude larme dans notre lit, il vint se glisser entre les draps en se confondant en excuse, expliquant qu'il était juste en colère et qu'il n'avait pas su la gérer tout en glissant une main sous haut en satin. De peur qu'il se mette de nouveau en colère, je me suis laissée faire mais mon cerveau se déconnecta. J'étais ailleurs, mes pensées n'étaient pas avec lui non... mes pensées elles, étaient restés avec Elliott.