music's got control and i'm never letting go (joe)

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Son refus avait été apparemment très bien entendu, et il n'en demandait pas davantage. "Je te remercie. C'est important pour moi que de tenir cette promesse." Jules aurait de toute façon tout le temps de se faire sa propre idée par la suite malgré son « Si tu le dis » guère convaincu. A moins qu'il ne se désintéresse totalement de cette tombe sur laquelle ils allaient aller se recueillir. Et avec un peu de chance, ses parents n'auraient pas fait mettre de photo dessus... Mais juste son nom, sa date de naissance et sa date de décès. Bien qu'une simple recherche collerait aussitôt Jonas Kirke avec une photo d'un autre lui plus jeune de quatorze ans.

Et sans doute aurait-il mieux valu qu'il y aille tout seul d'ailleurs mais... Aller sur sa propre tombe n'était pas la chose la plus évidente à faire. Et ce n'était pas tant le fait de se retrouver nez-à-nez avec cette stèle ou même son nom gravé dans le marbre que surtout de faire face aux plaques posées sur celles-ci. Celles où serait inscrit les "A notre fils..." ou "A mon frère." Tout ça restait tout de même une situation bien étrange à vivre...

La demande de Jules tomba donc à pic pour lui permettre de penser à autre chose. Et s'il accepta bien volontiers de l'aider, il se trouva très vite devant un grand flou artistique, et ce dès la première question posée. Mais surtout, est-ce qu'une lecture pouvait amener le goût et l'urgence de vivre à quelqu'un ? "Qu'est-ce qui t'a amené toi, à dépasser ta peur de la maladie pour juste vivre le moment présent ?" Quoi que cela ait pu être, si ça avait eu un impact sur Jules, c'est que ça pourrait avoir le même effet sur d'autres. "Peut-être que c'est à partir de ça qu'il faudrait débuter les choses ?" Après, ça ne restait que son avis mais il fallait bien commencer quelque part, et ses questions avaient justement pour but de fouiller plus en profondeur les choses. Quitte à se montrer un peu indiscret.

Il avait l’air très attaché à ce que tu respectes son choix et tu allais le faire. Tu n’allais pas publier, c’était certain mais tu allais écrire. C’est l’âme du journaliste ça, tu en avais besoin. Mais tu garderai cet article pour toi et personne d’autre, du coup. « Je la tiendrai » dis-tu avec un sourire. Tu allais te chercher un autre verre et tu jetais un oeil vers la scène. C’était vraiment cool comme festival, tu t’amusais bien et puis tu avais fais une rencontre sympa. Tu revenais rapidement vers Joe, toujours un oeil sur le concert qui se déroulait en face de nous. Vous repreniez votre conversation sur ce que tu voulais faire de ta bucket list, qui était écrire un livre sur ta maladie et sur comment le vivre. « C’est une très bonne question, ça » dis-tu avec un léger rire. Tu réfléchissais un instant avant de répondre. « Je pense que j’me suis dis que si ça devait arriver, ça arrivera. Ma mort, j’veux dire. Et du coup j’ai commencé à vivre ma vie comme je l’entendais. C’était il y a 4 ans je pense » avouas-tu au jeune homme. T’avais longtemps été privé de beaucoup de choses. Notamment par ton paternel qui ne voulait pas que tu fasses les mêmes choses que les autre garçons parce que tu étais malade. Et il n’avait pas été là pour autant pour te protéger, non plus. « Après, c’est qu’une idée qui me passe par la tête. J’en ferai surement un article dans le journal ou sur un autre format » dis-tu avec un sourire à ton interlocuteur avant de reprendre. « J’en parle déjà beaucoup sur ma chaîne youtube. D’ailleurs, si jamais un jour tu veux regarder, tu tapes the.french.jules dans ton moteur de recherche et tu pourras regarder mes vidéos » dis-tu avec un sourire franc au jeune homme. Un peu de pub, ça ne fait pas de mal aussi.

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Il avait dû apprendre à faire confiance aux gens, non par choix mais par nécessité. Faire confiance à Davis pour que dans un éclair de lucidité, il se rappelle qu'il existait dans sa cave ne serait-ce que pour lui apporter à manger. Et si possible, pas des céréales pour gamin de dix ans bourrées de sucres et totalement incompatibles avec son diabète. Mais parfois à défaut d'autre chose, il avait dû faire avec. Tout comme il avait dû faire confiance à Sanders pour qu'il poste les lettres destinées à Scarlet qu'il lui donnait. Et là aussi, il n'avait pas eu d'autres choix que de faire confiance... Alors faire confiance à Jules qui lui assurait ne rien publier était facile en comparaison. D'autant que dans leur parcours atypique, ils avaient dû l'un et l'autre affronter la peur de la mort, et la dépasser. "Ton idée n'est pas mauvaise d'utiliser ta propre expérience pour tenter d'aider les autres. Mais ça reste tout de même un cheminement personnel où c'est à chacun de faire selon sa propre situation. Le mieux serait peut-être que tu racontes juste ta propre histoire..." Ce n'était qu'une idée mais c'était peut-être celle qui fonctionnerait le mieux parce que plus "vraie" et empreinte de sincérité.

Souriant, il avoua. "C'est ce que je fais dans mes livres. C'est cette base de vérité qui accroche le lecteur mais comme j'ai pas besoin que ça reste dans le réel, j'y ajoute du fantastique et de l'horrifique. Mais je pense que le procédé doit rester le même, tu prends le lecteur par la main pour l'emmener avec toi dans tout ce que tu vis au fil des pages. Et c'est ensuite à lui d'utiliser pour lui-même ce qu'il a appris de ton expérience." Pas de faux-semblants donc, ni même de leçons à donner. Juste un voyage initiatique offert à celui qui voudrait le suivre. Un peu à la façon dont il allait le faire en emmenant Jules au cimetière... "En tout cas, ça ressemble beaucoup à une renaissance... C'est ce que je suis en train de faire moi aussi mais je n'aurais jamais pensé qu'un retour à la vie puisse être si douloureux. Ca fait quand même beaucoup d'illusions sur lesquelles on se raccroche à jeter à la poubelle." Le "on" n'étant là que pour camoufler un "je" devenu bien sensible et fragile.

"J'irai voir tes vidéos mais je reste persuadé que le roman autobiographique est la meilleure idée. Et ça pourrait même être ensuite repris en téléfilm, généralement la télé aime bien ce genre d'histoire qui trouve son public au niveau audience..." Du moins, à l'époque où il n'était encore qu'un étudiant parmi d'autres vivant chez ses parents avec une mère friande de ce genre de films. Mais est-ce que tout cela était encore seulement d'actualité ? Les choses avaient tellement changées en quatorze ans qu'il ne se prononçait plus sur rien.

Le jeune homme s’y connaissait vraiment bien, tu avais bien fait de lui en parler de ton idée. Ecrire un bouquin c’st jamais facile, surtout quand on sait pas par quoi commencer. Et puis de nos jours, tous les youtubeurs écrivent des livres banals ou font de la musique. Toi, t’as pas envie de leur ressembler et qu’on te traite de mouton. Déjà que tu avais un concept assez hors du commun au niveau de ton contenu, tu voulais que ça reste ainsi. Tu écoutais patiemment son monologue qui te semblait très approprié et il te parlait aussi de son expérience à lui. « Oh tu sais, c’est qu’une ébauche d’idée. Je n’y ai jamais vraiment pensé sérieusement mais ça pourrait arriver un jour » dis-tu avec un sourire quand il avait fini. Quand il te dit qu’il irait voir tes vidéos pour se faire une idée, ça te touchait. T’étais pas le gars qui faisait des challenges ou des vidéos de beauté. Toi tu parlais de ton quotidien, tu faisais des vlogs sur tes journées à l’hôpital. En réalité, t’avais pas de tabou et c’est ça qui plaisait au gens. « Oh tu sais, j’ai pas forcément envie que ça finisse en téléfilm. J’fais pas ça pour l’argent ou pour la fame, j’fais juste ça pour moi » ajoutas-tu avec un sourire. D’ailleurs ça t’arrangeait si rien n’était retranscrit à la télévision, tu trouvais ça un peu bizarre de voir quelqu’un d’autre jouer ton rôle. Ça serait assez étrange et puis t’avais pas envie que ton père tombe dessus par exemple. Il ne lirait surement pas ton livre en plus de ça, mais ça c’est une autre histoire. « En tout cas, merci beaucoup pour les conseils ! Je les note dans ma tête » dis-tu en tapotant ta tempe avec ton index.

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Que Jules se lance ou pas dans un tel projet, ça ne concernait que lui mais celui-ci saurait où trouver de l'aide s'il en avait besoin. Il se contenta donc de répondre à son sourire en acquiesçant avant de buter sur un mot totalement inconnu. Il lui aurait parlé chinois que l'effet aurait été le même sur lui. "... La fame ? Qu'est-ce que c'est ?" Et il n'aurait pas été étonné que ce soit encore quelque chose liée aux nouvelles technologies. Parfois, trop souvent même, il avait l'impression d'avoir fait un bond dans l'espace-temps pour se retrouver sur une Terre du futur en mode science-fiction. Et ça lui donnait le tournis, notamment lorsqu'il allumait la télé sur les chaînes d'informations, qu'il éteignait d'ailleurs aussi vite qu'il l'avait allumée.

Et tout cela lui donnait une idée, certes pas réalisable au vu de la réflexion dans laquelle Jules était par rapport à son projet, mais l'idée aurait pu être intéressante pour chacun d'eux. "Je t'aurais bien proposé de faire une sorte d'échange entre moi te guidant sur ton livre et toi m'aidant à rattraper mes quatorze années manquantes mais ça ne va pas le faire si tu as encore besoin d'y réfléchir, chose que je comprends ! Mais ça ne m'avantage pas pour le coup..." Et pourtant, Dieu sait s'il aurait bien eu besoin d'une sérieuse remise à niveau sur tout ce qui avait pu être ou se faire lors de cette dernière décennie. Bien qu'à défaut d'avoir des topos bien construits sur des sujets aussi divers que variés tel que l'internet, les séries, l'exploration spatiale -un avait vraiment été envoyé sur Mars ?!-, les films, les attentats ?, et la liste était loin d'être exhaustive... Il pouvait toujours questionner Jules à chaque nouvelle notion abordée.

Et quoi qu'ait pu être la réponse de Jules, il n'y porta pas vraiment attention sur le moment tant son intérêt était dirigé sur la plus petite des scènes où se produisait une tête blonde bien connue. Et c'était bizarre d'entendre à nouveau le rap de son frère, et peut-être plus encore de le regarder de loin comme un stalker... Et il n'avait vraiment pas besoin de rajouter quoi que ce soit de ce genre au pedigree bien conséquent qu'il avait déjà. Ce fut donc avec un sourire amer qu'il accueillit la fin de la chanson avant de revenir enfin sur Jules. "Ah euh, désolé... C'était mon frère sur scène. C'est cool de savoir qu'il chante toujours." Il avait vu ce qu'il était venu voir, les autres artistes ne l'intéressaient plus.

« La célébrité, l’argent, enfin tout ce qui tourne autour quoi » dis-tu en haussant les épaules. Tu veux bien qu’il ai vécu dans une grotte pendant un moment mais c’était un mot anglais que tu venais de sortir, même pas français de ta langue maternelle. Vous étiez vraiment dans deux mondes différents et ça se voyait. « Eh bah désolé de te décevoir mec, mais j’vais pas me forcer à vouloir faire quelque chose de suite » dis-tu faussement offusqué. Tu prenais un peu ça pour toi-même, qu’il se brusquait comme ça lui aussi. Alors que tu aurai très bien pu l’aider de façon amicale. Mais là, ça ne te donnait pas forcément envie de le faire. Tu voyais que Joe portait son intérêt à la scène pendant un instant, qu’il ne t’écoutait même plus. Ok, bon, cette conversation ne menait plus quelque part maintenant. C’était peut-être le temps de se dire au revoir pour vaquer chacun à ses occupations. Quand il prit la parole pour te dire que c’était son frère, tu décrochais un léger sourire à son attention. « Je te laisse profiter du moment alors » dis-tu simplement. Tu prenais une dernière gorgée de ton verre avant de tendre la main au jeune blond. « Au plaisir de t’avoir rencontré, peut-être qu’on se recroiser dans les rues de Bowen » dis-tu en lui serrant la main pour lui dire au revoir.

hj:

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Ce n'était pas la première fois qu'il froissait quelqu'un sans le vouloir, et sans même savoir pourquoi. Par contre, il avait parfaitement compris qu'il agaçait/ennuyait/soulait -ne pas rayer les mentions inutiles- Jules alors qu'il se limitait à un "Ok..." sans oser rajouter quoi que ce soit à cela. Et la suite ne fut guère mieux parce qu'il n'y eut pas de Si tu veux, on peut trouver autre chose... Ou si tu as besoin d'aide, je pourrais t'aider... Ou quoi que ce soit d'autre qui pourrait amener à davantage de contacts. Il fallait croire qu'il n'était vraiment pas doué à ce niveau-là aussi. Décidément, il cumulait ! "Mais il n'y a pas de soucis, je te l'ai dit, je comprends. Vraiment. Et il n'était pas du tout dans mon idée de te forcer à quoi que ce soit." Et ce n'était certainement pas lui qui irait forcer quelqu'un à faire quelque chose contre sa volonté ! Dieu non, il savait bien trop ce que cela faisait pour imposer ça aux autres...

Il remercia cependant Jules d'un signe de tête lorsque celui-ci le laissa profiter de la chanson de Judas. Une chanson qu'il ne connaissait pas d'ailleurs même s'il reconnaissait le style de son frère. Et peut-être qu'à la fin de celle-ci, il aurait pu -dans d'autres circonstances- évoquer son frère mais à la place, il se retrouva à le saluer et à lui souhaiter une bonne continuation. "Oui, peut-être. Bonne continuation en tout cas." Il s'amusa d'ailleurs du tic qu'il avait reprit de Davis qui aimait souhaiter des Bonnes continuations à toutes ses maigres connaissances, ou du moins le peu qui venaient encore lui rendre visite. Et ne voulant pas gêner Jules à partir en même temps que lui, il patienta le temps qu'un autre artiste monte sur la scène sans qu'il ne prête véritablement attention à sa prestation, avant de quitter les lieux à son tour.

Spoiler:

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