You may be out of my sight, but never out of my mind ı Alexandra ♡

Voilà seulement quelques jours que je me retrouve à Bowen, dans cette ville où je suis née il y a de ça 21 ans maintenant. Je ne connais pas cet endroit, tout y est nouveau pour moi et pourtant, il y a comme un aura me disant que j'y suis à ma place. Cela peut sembler étrange pour beaucoup, mais j'ai cette sensation au fond de moi de bien être depuis que je suis dans cette ville malgré cette boule au ventre constante à l'idée de retrouver ma mère biologique. C'est la raison première qui m'a poussé à venir à cet endroit, j'avais besoin de découvrir qui j'étais et pour ça je me devais de connaître cette femme qui m'avait mise au monde. Quelles avaient été ses raisons à ne pas s'occuper de moi? J'avais un tas de questions à lui poser et pourtant, je n'osais pas aller à sa rencontre. De plus je n'avais que son prénom et son nom, pas d'adresse ou de numéro de téléphone. Comment allais-je bien pouvoir la rencontrer? Je misais donc tout sur le hasard, mais quand le hasard fera les choses en me mettant sur son chemin, est-ce que j'aurai le courage de lui dire qui je suis? Et surtout comment lui dire? J'avais des centaines de manière en tête mais pourtant aucune ne semblait me convenir.
Seule je déambulais dans les rues de Bowen, découvrant tout ce que cette ville avait à offrir. Je n'étais là que depuis quelques jours et je n'avais toujours pas croisé son chemin. Est-ce qu'elle habitait toujours dans cette ville? Peut-être avait-elle déménagé? Mes interrogations furent vite stoppé quand je l'aperçois non loin de moi, dans cette robe noir et cette veste rouge. Elle était si belle, pas étonnant qu'elle ait fait carrière dans le mannequinat. Merci à internet et les réseaux sociaux qui m'ont permis de découvrir quelques facettes de Valentina. Sans savoir pourquoi, je n'osais pas m'approcher d'elle mais pourtant mon regard ne pouvait se décrocher d'elle. J'observais tout, sa démarche, ses cheveux, son sourire, j'essayais de trouver en elle une part de moi. Tellement dans mes pensées à l'observer, je n'avais pas fait attention au fait qu'elle se rapprochait de moi. Ce n'est que lorsqu'elle m'adresse la parole que j'ose sortir de mes pensées, commençant à paniquer. "Euh .... oui oui je suis désolée..." Désolée de quoi? Je ne savais pas vraiment, après tout, j'allais très certainement chambouler sa vie avec ma révélation. Elle avait l'air si douce que ce soit dans ses paroles ou son sourire. "Vous êtes Valentina Gonzalez?" Je ne savais vraiment pas comment j'allais aborder le sujet et mettre carte sur table que j'étais sa fille. Je sentais en moi les larmes monter, j'étais entrain de parler avec ma mère biologique mais je tentais à garder la face, face à elle, ne voulant pas la faire paniquer.

Est-ce que j'étais prête à cette rencontre? Non je ne pense pas, mais il le fallait, il fallait s'en douter qu'un jour ou l'autre je tomberai face à elle. J'aurai certainement préférée dans un autre contexte, un autre endroit, mais le hasard du destin avait décidé que ce serait aujourd'hui, ici même. Je n'avais pu décrocher mon regard d'elle à tel point qu'elle s'était dirigée vers moi. Le souffle coupé, je ne m'en suis aperçu que lorsqu'elle m'a adressé la parole. Elle semblait si douce, si gentille, je ne comprenais donc pas pourquoi elle m'avait abandonné. Pourquoi avait-elle fait ça? J'avais si besoin de comprendre, de savoir pour m'aider à construire mon histoire. Je m'excuse, pourquoi? Car j'allais très certainement chambouler toute son existence. Je cherchais encore dans son visage à présent que je voyais de plus près des ressemblances avec moi. Elle devait me prendre pour une folle à la fixer ainsi, mais malgré tout les émotions commencent à me submerger. J'étais sur le point d'annoncer à cette femme que j'étais sa fille, j'avais juste peur de sa réaction. Je me rassurée par le fait que si elle n'avait pas voulu être retrouvée elle n'aurait jamais mis son nom dans mon dossier. "Je m'appelle Alex...andra" Je me reprenais, un peu trop habituée à ce qu'on m'appelle Alex. Est-ce que j'allais bien? Elle me demandait ça mais je n'avais pas la réponse moi même. "Je suis désolée Valentina c'est juste que.." Il fallait que je me reprenne pour ne pas lâcher toutes les larmes de mon corps, cela faisait plusieurs mois que j'avais appris son existence, que j'avais appris avoir été adopté et je n'en croyais toujours pas mes yeux que j'étais actuellement entrain de lui parler. "Je dois vous dire quelque chose..." Ne trouvant pas vraiment les mots, je sors de son sac à dos le dossier de mon adoption que j'avais précieusement gardé depuis que je les avais trouvé dans le bureau de mon père alors que je cherchais tout autre chose. Les mains tremblantes je lui tends les documents, aucun son ne sortait de ma bouche. Mon regard vient alors chercher une réponse dans celui de Valentina, j'étais prête à fuir si je voyais la moindre négativité qui allait en ressortir. Je m'étais préparée à tout ce que j'allais pu lui dire mais en aucun cas à comment j'aurai pu réagir selon sa réaction.

J'avais vraiment envisagé des centaines de scénario sur ma rencontre avec elle, voire même des milliers, mais ainsi dans une rue je ne suis même pas sûre d'y avoir pensé. Pourtant elle était bien là, il fallait que je lui avoue la vérité. Ne trouvant pas les mots, j'ai pris la décision simplement de lui montrer le dossier d'adoption me concernant. Les mains tremblantes je lui ai donné ces documents ne sachant vraiment pas comment elle allait réagir, mais j'étais vraiment prête à prendre mes jambes à mon coups afin de fuir. Je cherchais vraiment dans le regard de Valentina sa réaction, ce qu'elle pensait de tout ça, et j'étais un peu rassurée en voyant dans son regard qu'elle n'était pas en colère au contraire. J'hoche la tête quand elle me pose la question à savoir si j'étais sa fille, une larme commence donc à couler sur ma joue. "Oui..." Pourquoi est-ce que je me mettais à pleurer? Je ne la connaissais pas encore, mais j'avais peut-être comme un poids en moins d'avoir lâché la nouvelle. Quand je vois qu'elle aussi a une larme qui coule le long de la joue je me sens comme rassurée sur le fait que je n'avais pas fait le mauvais choix de la retrouver. Je me mets à renifler légèrement ravalant petit à petit mes larmes, m'essuyant les joues alors qu'elle m'avoue ne pas avoir cessé de penser à ce fameux jour. Comme ci elle lisait dans mes pensées, elle se doutait que j'avais tellement de question à lui poser. A en voir sa réaction je ne comprenais pas pourquoi elle avait pris cette décision de m'abandonner. "Il y a un banc là!" dis-je alors en le pointant du doigt et lui prenant la main pour y aller. Je n'avais pas envie de la lâcher de peur qu'elle s'en aille à nouveau. Je m'assois alors sur ce banc vide à ses côtés, serrant toujours sa main dans la mienne. "Je suis désolée de débarquer dans ta vie comme ça du jour au lendemain... mais les coordonnées sur les documents ne correspondaient plus à toi.." J'aurai voulu d'abord lui écrire pour éviter des torrents de larmes en la rencontrant, lui permettant à elle aussi d'être au courant de ma démarche et non pas subir ce genre de surprise en plein milieu d'une rue. "Pourquoi m'avoir abandonné Valentina?" Non je ne me sentais pas de l'appeler maman, certes elle l'était biologiquement, mais je ne la connaissais pas encore.

Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre lorsque j’ai pris cette décision venir dans cette ville où je pourrai y retrouver ma mère. Pourtant j’avais tant besoin d’avoir des réponses à mes questions, de savoir et comprendre pourquoi elle en était arrivée dans la situation à devoir m’abandonner. J’étais rassurée lorsque j’ai vu sa réaction quand je lui ai avoué être sa fille, rassurée d’avoir effectué le bon choix. J’avais besoin d’avoir tant de réponse à mes questions et elle s’en ai douté puisqu’elle me propose justement de répondre à toutes mes interrogations. Assise sur ce banc, main dans la main, j’écoute avec attention tout ce qu’elle avait à dire sur ce qu’il s’est passé. Entre un père qui semble ne pas avoir accepté cette grossesse et des grands parents qui ont eu honte de leur propre fille, j’étais donc vraiment tombée dans une famille qui semble assez problématique. J’avais eu si peur d’entendre qu’elle ne voulait pas de moi qu’au final, j’ai tant de peine pour elle du fait qu’elle n’ai pas pu me garder après ma naissance. Au fur et à mesure que Valentina raconte son histoire, je sens en moi des larmes monter, et quand elle m’avoue avoir voulu tant me garder je ne pus que faire couler mes propres larmes avec elle. Je resserrais ses mains dans les miennes comme pour ainsi dire lui montrer que j’étais là à présent. « Pourquoi tu n’as pas tenté de me retrouver ? » L’avait-elle fait ? A vrai dire je ne le savais pas, peut-être avait-elle entrepris des démarches pour me retrouver mais que mes parents avaient mis des entraves au fait qu’elle puisse me rencontrer. Ce ne serait pas étonnant, jamais ils ne m’avaient avoué m’avoir adopté, je l’ai découvert par moi-même et je leur en veux pour ça. « Je suis désolée d’apprendre tout ça… » Je comprenais mieux donc pourquoi elle a dû me mettre à l’adoption. Petit sourire à travers mes larmes, je regarde avec tendresse Valentina « On va pouvoir rattraper le temps perdu.. » Du moins c’est ce que j’espérais, j’étais là à présent, je ne voulais pas perdre la moindre seconde sans apprendre à la connaître. Reprenant peu à peu mes esprits pour ne plus pleurer, je voulais en savoir plus sur l’homme qui l’avait mis enceinte, mon père. « Et… Mon père tu es encore en contact avec lui ? » Je ne savais pas encore si je voulais le connaître, après tout, il avait décidé d’abandonner ma mère quand il a su qu’elle était enceinte de moi, il n’était pas digne que je daigne vouloir lui parler.

Si j’avais su ce matin en me levant que j’allais croiser le chemin de cette femme qui m’avais mise au monde, je me serai un peu mieux préparé mentalement. J’avais fait cette démarche de venir dans cette ville sans vraiment me préparer à ce qui pourrait m’y attendre. Par chance, Valentina avait elle aussi eu ce besoin de me retrouver. Du moins selon ses dires, mais elle aurait très bien pu entreprendre des démarches elle de son côté. C’est pourquoi je ne pouvais me résoudre à ne pas lui demander si elle de son côté avait tenté de me retrouver. En entendant sa réponse, je ne fus pas surprise à dire vrai. Mes parents adoptifs avaient toujours eu ce besoin de me surprotéger et comme ils ne m’avaient jamais avoué avoir été adopté, ils ont certainement eu peur de ma réaction. « Ca ne m’étonne pas de mes parents en fait… Ils ne m’ont jamais dit m’avoir adopté, j’ai tout découvert par moi-même » Les confidences se faisaient naturellement entre elle et moi, je ne voulais pas de mensonges en fait, la vérité rien que la vérité et je sentais que Valentina ne me mentait pas, qu’elle avait elle aussi ce besoin de me donner cette vérité concernant ma naissance, ma famille biologique, ma vie. Cette famille qui l’avait tant fait souffrir en lui imposant mon abandon, je ne les connaissais pas mais une chose est sûre je ne suis pas prête à faire leur connaissance. Je ne pouvais pas détester des gens que je ne connaissais pas, mais je ne voulais pas apprendre à les connaître. « Je souhaite apprendre à te connaître oui ! » dis-je un léger sourire aux lèvres, me remettant peu à peu des émotions qui m’avaient submergé avec ces retrouvailles. Malgré tout, je souhaitais en savoir plus sur mon père, celui qui avait décidé d’abandonner Valentina au moment où elle lui avait annoncé être enceinte. Il semblerait qu’ils ne soient plus en contact mais que ce dernier soit tout de même revenu dans sa vie il y a quelque temps. J’écoutais avec attention ce qu’elle avait à me dire à son propos. Est-ce que j’ai envie de le connaître ? Dans le fond oui, je veux savoir qui je suis et quelles sont mes origines, mais dans le fond il ne me méritait pas. Il n’avait jamais chercher à savoir ce que j’étais devenue. Je secoue la tête de façon à dire non quand elle me dit qu’elle ferait en sorte de pouvoir rentrer en contact avec lui si je le souhaite. « Pas pour le moment… Mais au cas où.. Il s’appelle comment ? » Après tout dans cette ville on peut y croiser facilement les gens, que je sache au moins comment il pouvait s’appeler si un jour je tombais sur lui. Puis Valentina me disait que j’avais une famille ici si j’en avais besoin. « J’ai une petite sœur c’est ça ? » dit-elle simplement, ayant scruter pendant des heures et des jours l’instagram de sa mère biologique.