(#122) Debouuuut, Tata est là !! ft Emily Zolie

J'aimais bien passer voir ma petite "nièce" après le boulot, je n'étais pas sortie très tard et donc je pouvais me le permettre. Elle n'était pas vraiment ma "nièce" pour de vrai, mais comme elle m'appelait "Tata" c'était tout naturel que je la considère comme une nièce. J'appelais tout de même au cas ou, pour la prévenir que j'arrivais et pour savoir si son ... maris, était là. J'étais soulagée que ce ne soit pas le cas, depuis quelques temps, je n'arrive pas à me retenir de lui lancer des piques et même si cela amusait ma nièce, je savais que lorsque je partais, elle allait se sentir plus seule que jamais. Je lui avais proposé de revenir habiter chez moi, mais elle voulait régler ses problèmes elle même et je ne pouvais que comprendre ce choix. J'arrivais à son immeuble, trouvant une place où me garer, puis je sors de ma voiture la fermant et je vais sonner au numéro 122. La porte de l'immeuble s'ouvrit alors et j'entre, allant prendre l'ascenseur. Arrivée devant sa porte, je frappe deux coups, puis j'attends dans le couloir, regardant à droite et à gauche, la porte s'ouvre alors quelques instants après et une forme brune me sauta dessus, j'avais eu le temps d'entendre " TATA " avant que la forme brune ne m'enlace. Je souris amusée et je réplique « Eh bien, eh bien! On s'est vu y a pas si longtemps, je te manquais déjà? » Dis-je, souriant et l'embrassant sur le haut de la tête.

S'il y avait bien une personne à qui je devais tout, c'était Emma. Elle avait été là pour me tendre la main à mon arrivée à Bowen et sans elle, je ne sais pas ce que je serais devenue. Elle m'avait offert un toit, de l'amour, de l'attention... Tout ce dont j'avais toujours manqué pendant les seize premières années de ma triste vie. Même si nous n'avions aucun lien de parenté à proprement parler, je la considérais comme ma tante. J'avais toujours été convaincue que les liens du cœur étaient plus importants que ceux du sang, elle en était la preuve irréfutable. Tata Emma, la meilleure tante de tous les temps. Malgré mon mariage, nous étions restées très proches et nous nous voyons régulièrement. Je n'avais donc pas été surprise quand son prénom s'était affiché sur l'écran de mon téléphone portable et qu'elle m'avait annoncée vouloir passer me rendre une petite visite. Elle demanda au passage si Casey était là, mais cela ne me surprit pas non plus ; je savais qu'elle ne l'appréciait pas des masses et qu'elle préférait que l'on se voit seule à seule. Le temps de remettre un peu d'ordre dans mon appartement et de me recoiffer un peu pour être présentable, deux coup secs résonnèrent. Je me précipitais vers la porte pour l'ouvrir à la volée, sautant dans les bras d'Emma. « Tata ! » , m'exclamais-je avec entrain tout en la serrant dans mes bras. J'étais toujours heureuse de la voir et je savais que tant qu'elle serait là, je ne penserais pas à toutes ces choses qui me pourrissaient la vie. « Eh bien, eh bien! On s'est vu y a pas si longtemps, je te manquais déjà? » Je relâchais mon étreinte pour pouvoir la regarder, un sourire aux lèvres. « Évidemment. Tu sais très bien que ma vie n'est rien sans toi », répondis-je d'un ton exagérément dramatique avant de me mettre à rire. « Entre ! » Une fois à l'intérieur, je l'invitais à rejoindre le salon pour que nous puissions bavarder tranquillement, comme au bon vieux temps. Parfois, ne plus vivre avec elle me manquait vraiment. « Qu'est-ce que je te sers ? J'étais en train de boire du thé, tu en veux un ? » Ces dans ces moments-là que j'aurais aimé pouvoir arrêter le temps. Que cet instant dure bien plus longtemps que prévu. Parce qu'avec Emma, je me sentais bien et en sécurité, comme si rien ne pouvait m'arriver.

« Évidemment. Tu sais très bien que ma vie n'est rien sans toi » Je ris à son air légèrement dramatique, je préférais la voir en rire qu'autre chose, j'étais contente de voir qu'elle semblait en forme et que son "mari" n'avait pas encore eu raison d'elle. « Entre ! » J'acquiesce alors, entrant chez elle, j'enlève ma veste et mes chaussures, je retire mon écharpe et je dépose le tout sur un porte-manteau qui se trouvait là, tendis qu'elle s'éloignait vers le salon en m'invitant à la suivre, je me dirige alors vers son salon, je connais assez bien son appartement après tout, ce n'est pas la première fois que j'y viens. Une fois devant la porte elle me demande « Qu'est-ce que je te sers ? J'étais en train de boire du thé, tu en veux un ? » Je hausse les épaules allant m'installer près d'elle, disant en souriant « Je ne suis pas contre une tasse de thé, il fait assez froid dehors, ça devrait me faire du bien! Mais avant de partir et de disparaître de nouveau de mon champ de vision, dis-moi comment tu vas toi? Comment ça se passe pour toi depuis la dernière fois? Comment ça se passe avec Casey?» Je la bombardais de questions certes, mais c'était ma petite protégée, ma petite nièce, je voulais m'assurer que tout allait bien pour elle avant qu'elle n'aille chercher du thé, j'étais une véritable tata poule mine de rien, mais c'était normal de se comporter ainsi avec Lee, elle était malheureuse ici, avec cet homme, j'espérais toujours que les choses allaient s'améliorer pour elle, mais ça ne semblait pas être le cas, pas encore en tout cas. Je la regardais dans les yeux, si jamais je sentais qu'elle n'allait toujours pas mieux, j'allais faire une nouvelle tentative pour l'inciter à revenir habiter chez moi.

Ma chère tante de cœur me suivit sans peine jusqu'au salon et, alors que je me levais pour aller lui préparer une tasse de thé bien chaud, sa voix me dissuada de quitter le salon : « Mais avant de partir et de disparaître de nouveau de mon champ de vision, dis-moi comment tu vas toi ? Comment ça se passe pour toi depuis la dernière fois ? Comment ça se passe avec Casey ? » Elle attaquait drôlement fort ! Incapable de soutenir son regard plus longtemps - je ne pouvais pas mentir en regardant les gens dans les yeux, c'était au-dessus de mes forces, j'esquissais un sourire. « Ça va », déclarais-je sans réelle assurance. Mon sourire était feint mais j'espérais qu'il serait assez convainquant pour la tromper et lui enlever ses doutes. « Tout va très bien, ne t'inquiètes pas », assurais-je après quelques secondes de silence. Faux, archi-faux. Rien n'allait bien. Ma vie avec Casey était toujours aussi catastrophique, mes journées au Café se transformaient peu à peu en véritable Enfer et je passais la plupart de mes soirées à me demander ce que j'avais fait pour mériter une vie aussi pathétique. Mais ça, il était hors de question que j'en fasse part à Emma. Elle m'avait déjà bien aidée, je ne voulais pas qu'elle se fasse du souci. Après tout, ce n'était pas si grave. « Je peux aller faire ton thé, maintenant que tu es rassurée ? » J'avais dit cela d'un ton léger, priant intérieurement pour qu'elle ne poursuive pas son interrogatoire. Si elle persistait à me poser des questions, je ne pourrais pas lui mentir bien longtemps. Elle était l'une des personnes les plus importantes de ma vie et je détestais lui cacher la vérité.

J'attaquais peut-être fort, c'était vrai, mais si je ne faisais pas ça, elle allait se défiler et au final, elle allait prétendre que tout allait bien et que rien ne clochait dans sa vie ; je savais pertinemment que c'était faux et qu'en réalité, rien n'allait et qu'elle ne voulait pas m'alarmer. Effectivement c'est ce qu'elle me répondait ; que ça allait, que tout allait bien. Je la regardais, comme si j'allais gober ça, mais au moins j'étais fixée maintenant ; elle n'allait pas bien, mais elle ne voulait pas en parler pour l'instant. Je souris un peu, me disant que je n'aurais jamais dû demander ce thé, elle n'aurait rien trouvé pour filer sinon. Je hoche la tête alors, répliquant après avoir pris une grande respiration « D'accord, je t'attends ici .. » Dis-je en la laissant alors partir, je me redresse ensuite soupirant un peu. Je voulais l'aider, je voulais qu'elle puisse compter sur moi, elle était une personne importante à présent dans ma vie, comme la petite nièce que je n'aurais jamais - en vrai - car j'étais adoptée. Je marche un peu dans son salon, allant regarder les photos présentes dans les cadres, je souris face au visage souriant de Lee, j'aimais la voir sourire aussi sincèrement, pas comme le sourire feint qu'elle m'avait présenté il y a quelques instants, je préférais de loin l'époque où elle était avec moi, où elle réapprenait à vivre et à être heureuse, je soupire alors discrètement tendis qu'elle revenait, je me tourne vers elle et je lui souris allant m'installer à la place que j'avais quitté, la regardant faire de même. « Alors, tu te doutes, que je ne suis pas dupe et que je te connais trop bien pour croire ce que tu m'as dit tout à l'heure .. Alors maintenant que le thé est présent devant et que tu n'as plus de raisons de sortir de la pièce, je te le redemande .. Comment tu vas Lee? »

Évidemment, je prenais mon temps pour préparer le thé. Je devais trouver un moyen de paraître convaincante au cas où Emma continuerait à me poser des questions. Si j'arrivais plutôt facilement à berner les autres, la jolie blonde me connaissait par cœur et elle savait mieux que personne quand je mentais. Après quelques minutes, je décidais finalement de retourner la voir. Il faudrait tôt ou tard que je me confronte à elle, de toute façon. Posant les tasses sur un plateau, accompagnées de quelques gâteaux, je rejoignais finalement le salon. Emma se tenait debout, face à quelques cadres qui étaient posés là. Il m'arrivait parfois de regarder ces photos avec nostalgie et de me demander comment tout avait pu se dégrader si rapidement. « Qu'est-ce que tu faisais ? », demandais-je tout en m'installant dans le canapé, après avoir déposé les tasses sur la petit table. Elle ne tarda pas à me rejoindre. « Alors, tu te doutes, que je ne suis pas dupe et que je te connais trop bien pour croire ce que tu m'as dit tout à l'heure .. Alors maintenant que le thé est présent devant et que tu n'as plus de raisons de sortir de la pièce, je te le redemande .. Comment tu vas Lee? » Un soupir m'échappa. Pourquoi fallait-il qu'elle me connaisse si bien ? Je ne savais pas quoi lui dire. J'évitais de me demander comment j'allais. Je prenais la vie comme elle venait et je m'adaptais, voilà tout. Je me disais que la situation pourrait être bien plus grave, que je n'étais pas vraiment à plaindre et qu'il y avait des gens plus malheureux que moi partout dans le monde. Ce n'était peut-être pas une solution, mais cela me permettait de tenir le coup. « Je n'en sais rien », répondis-je finalement. Je m'accordais quelques secondes de réflexion, essayant de me mettre en accord avec moi-même pour donner une réponse cohérente. « Ça va. Ça pourrait être pire, je ne suis pas à plaindre. J'ai un boulot, un appart', des amis géniaux... Alors ça va. » J'avais mis de côté Casey et notre relation qui n'était pas facile tous les jours. Je n'avais pas vraiment envie d'en parler. Et puis, il est vrai que mon mariage mis à part, j'avais une vie plutôt cool... Je travaillais, j'avais des amis et un toit sur la tête, que demander de plus ? Bien sûr que ma vie aurait pu être beaucoup plus plaisante. J'ai aimé avoir des parents présents, qui m'auraient élevée et enseignée des tas de choses sur la vie, j'aurais aimé continuer mes études pour faire autre chose que serveuse dans un petit café du centre-ville, j'aurais aimé que ma vie de couple soit aussi idyllique qu'elle l'était au début, j'aurais aimé sortir plus avec mes amis... Mais il y a toujours mieux, non ? Je préférais me dire qu'il y avait pire que moi plutôt que de me concentrer sur toutes les choses que je n'avais pas et que je rêvais d'avoir. « Et toi, comment ça va ? », demandais-je en souriant un peu, soucieuse qu'on ne s'attarde pas sur mon cas plus longtemps.

« Je n'en sais rien » Bien sûr qu'elle n'en savait rien, je comprenais qu'elle ne comprenne pas elle même pourquoi tout n'allait plus, alors qu'elle semblait si amoureuse et si pressé d'épouser l'homme qui était aujourd'hui, la source de ses problèmes. « Ça va. Ça pourrait être pire, je ne suis pas à plaindre. J'ai un boulot, un appart', des amis géniaux... Alors ça va. » J'acquiesce alors à ses mots et je souris. Oui elle était courageuse, elle ne se plaignait pas de sa vie, elle avait un choix et elle assumait les conséquences ; après tout, c'était pour le meilleur et pour le pire ! Mais moi, comme j'adorais cette fille, je n'acceptais pas aussi facilement ce qu'elle vivait, je n'acceptais pas de voir ses yeux animés d'une certaine tristesse lorsqu'elle évoquait son mari, c'était aussi dur pour moi que pour elle au final. Les amis pouvaient tout partager, je considérais cette jeune demoiselle ou plutôt, cette jeune dame comme ma propre nièce et elle était aussi importante que tout le reste. Je n'étais pas le genre de femme qui restait assise à regarder les personnes qui lui étaient chers, souffrir et donc je me promettais qu'aujourd'hui, j'allais de nouveau tenter de la convaincre de revenir passer quelques jours chez moi, peut être que ça lui sera bénéfique au final? Je ne savais pas. Je prends mon thé et je bois une gorgée avant de dire « C'est bien de voir le verre à moitié plein ma grande, je suis fière de toi . » Je lui lance un clin d'oeil et je repose mon verre de thé « Et toi, comment ça va ? » Je la regarde tendis que je me redressais et je hausse les épaules disant « Moi ça va, tu me connais. Je travaille tous les jours et je m'amuse chaque soir, bien que je ne le fais plus aussi souvent maintenant .. » Oui, car à présent, j'avais une personne qui occupait mes esprits, c'était plutôt étrange, mais lorsque j'étais en boite ou dans un bar, je me perdais souvent dans mes pensées. Si bien que les hommes ne tardait jamais avec moi, en partie parce que je les ignorais.

« C'est bien de voir le verre à moitié plein ma grande, je suis fière de toi. » Cette fois-ci, un sourire sincère s'empara de mes lèvres. Savoir que quelqu'un était fier de moi était assez réconfortant. Surtout quand ce "quelqu'un" en question était Emma, l'une des personnes les plus importantes de ma vie. Elle remplaçais la figure maternelle dont j'étais privée depuis quelques années et je faisais toujours en sorte de ne pas la décevoir... Et même si je savais qu'elle n'approuvait pas mon mariage avec Casey, j'essayais de me montrer responsable et d'assumer les conséquences de mes actes. Comme une adulte digne de ce nom. « Moi ça va, tu me connais. Je travaille tous les jours et je m'amuse chaque soir, bien que je ne le fais plus aussi souvent maintenant.. » Soulagée que la conversation s'oriente vers Emma, je relâchais la pression, m'autorisant à oublier mes problèmes le temps d'une conversation avec ma tante adorée. « Ah non ? Pourquoi ça ? », demandais-je d'un ton plein de sous-entendus. J'avais hâte qu'elle me raconte tout, hâte d'en savoir un peu plus, hâte que nous redevenions aussi complices que nous l'étions lorsque nous habitions sous le même toit. Passer des soirées entières à discuter de tout et de rien avec elle me manquait. En fait, sa présence me manquait. Je la considérais comme ma sauveuse, celle qui m’avait redonnée goût à la vie et qui m’avait montrée ce qu’être heureuse voulait réellement dire. Je regrettais parfois de ne plus vivre à ses côtés. La vie me semblait bien plus facile, en ce temps-là. « Je veux tout savoir ! », m’exclamais-je avec entrain, un large sourire aux lèvres.

[HJ : Je suis désolée pour le retaaaaard ! Tu me pardonnes ? ]

« Ah non ? Pourquoi ça ? » Je souriais, arquant un sourcil voulant garder un peu de mystère et la faire poiroter un peu. Prenant ma tasse de thé, je bois un peu avant de reposer la tasse sur la table et de regarder ma jolie nièce. Je souriais en la voyant ainsi s'intéresser à ma vie, après tout venant de sa part ça ne m'étonnait pas du tout. « Je veux tout savoir ! » Je rigole un peu et je croise les bras sur la poitrine me penchant en arrière et me mettant plus à l'aise sur le divan. Je regarde ensuite devant moi répliquant doucement « Eh bien disant juste que j'ai quelqu'un qui occupe mon esprit en ce moment, il fait fuir tous les hommes sans même qu'il le sache .. » Dis-je en riant un peu face à cette constatation. C'était vrai qu'il faisait fuir les hommes, par l'absence d'intérêt que j'avais pour eux ses derniers temps. Je soufflais un peu et passais ma main dans mes cheveux disant en la regardant. « Je ne comprends pas vraiment comment j'ai pu tomber sous le charme d'un homme alors que j'ai même oublié la signification du terme "petite amie" .. en plus ce n'est pas juste un homme .. » Je riais un peu, je me rendais compte un peu dans quelle situation je me trouvais, c'était un père célibataire, si notre relation évoluait jusqu'où irait-elle? Et moi j'étais prête à faire face à ça? J'avais presque oublié la présence de ma nièce à côté de moi ..

si tu me pardonnes