feeling good as hell (vega)

Quand le Adam & Yves a ouvert j’en ai forcément entendu parler mais je n’avais jamais vraiment eu l’occasion d’y aller ou l’envie. J’avais un peu mes habitudes ailleurs et comme je m’identifiais comme hétérosexuelle, je ne ressentais pas forcément le besoin d’aller dans une boîte lgbt+. Mais maintenant, je vais davantage dans ses endroits et je me demande aussi pourquoi, même avant, je n’y ai pas mis les pieds. Il n’y a pas forcément besoin d’être queer pour aller dans ce genre d’endroits, c’est ça qu’il y a de bien, ils acceptent tout le monde. C’est un peu des endroits qui reflètent le monde comme j’aimerais qu’il soit dans sa globalité, qu’il n’y ait pas de jugement entre les gens pour leur différence, que tout le monde accepte tout le monde pour ce qu’il est. C’est un peu vivre dans un monde utopique le temps d’une soirée. Je ris à April avant de lui répondre « Oui c’était cool ! Après j’ai jamais fait de boîtes comme ça avant donc j’peux pas comparer mais en tout cas j’ai passé des supers soirées. » Même par rapport à d’autres je pense que le Adam & Yves s’en sort très bien. Elle arrive à relativiser en me disant que la situation s’améliore mais je n’ai pas le même optimisme qu’elle. C’est vrai que c’est peut être moins pire qu’à une certaine époque mais je ne peux pas m’empêcher de penser qu’on est encore trop loin de l’acceptation pour arrêter de se battre. « Heureusement mais il y en a encore trop ! »

On pourrait croire que c’était un club sélect mais en fait, le Adam & Yves accueille tout le monde et ne fait pas de discriminations. C’est ça que tu aimais dans cet endroit. Il était libre, il respirait la joie et le bonheur. C’est bien grâce à ça que Maé t’avait convaincu de reprendre cet endroit. « C’est vrai qu’il n’y a pas d’autre endroit comme ça dans le coin, ça manque un peu… Mais j’vais pas le dire trop fort sinon ça va nous faire de la concurrence » dis-tu avec un léger rire. Tu y avais passé de bonnes soirées, toi aussi, avant de le reprendre. Quand Vega te demanda si vous aviez des détracteurs, tu répondais évidemment qu’oui. Il y avait eu des tags sur les murs extérieurs de la boîte, vous aviez aussi reçu des lettres de menace assez souvent. Et ça arrivait encore aujourd’hui même. « Ça met le moral au plus bas, mais ça motive aussi ! Ça donne envie de faire mieux pour leur montrer qu’on en a rien à faire de leurs critiques » ajoutas-tu avec une touche de positivité. C’était ton truc, toujours trouver les choses positives même quand elles étaient dans une phase très sombre. Après avoir bu une gorgée de ton verre, tu te concentrais de nouveau sur la brune. « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? » demandas-tu simplement. Tu l’avais lu sur sa description mais à vrai dire, tu n’en as pas trop de souvenir et tu ne voulais pas inventer quelque chose.

Je ne sais pas s’il y aurait de la place pour deux endroits comme le Adam & Yves à Bowen. La ville n’est pas si grande et ça me ferait de la peine que les deux endroits n’arrivent pas à attirer suffisamment et doivent fermer. La diversité c’est toujours bien mais parfois il n’y a pas la place. Après un petit bar lgbt un peu plus posé, un endroit où venir en journée aussi, ça pourrait être cool. Je ne sais pas si ça me plairait de bosser dans ce genre d’endroit mais je garde l’idée dans un coin de ma tête. « Je suis pas sûre que quelqu’un veuille lancer le même projet ici donc vous êtes plutôt tranquilles à mon avis. » Ce n’est pas rien, pas le genre de truc qu’on lance du jour au lendemain. April a l’air d’être le genre à plutôt prendre les choses du bon côté et à ne pas se laisser atteindre par les conservateurs qui ne voient pas d’un bon œil son établissement. Je ne sais pas si à sa place j’arriverais à être comme ça et à ne pas être indigné à chaque instant. « Vaut mieux que ça te motive plutôt que ça te décourage. » approuvais-je. Elle me demande à mon tour ce que je fais et je me dis que mon travail est moins stylé que le sien. Je n’en ai pas honte mais comme ce n’est pas le boulot de mes rêves, je me sens toujours un peu moins enthousiaste quand il s’agit d’en parler. « En ce moment je bosse à la bibliothèque. J’ai pas encore trouvé le boulot de mes rêves et c’est mieux que de bosser dans un fast-food ou un truc du genre. » J’ai bossé au Shake Shack un moment et ça n’a pas été l’expérience la plus enrichissante de ma vie.

Elle avait raison, il n’y avait personne qui avait la même idée que vous et qui voulait se lancer dans ce concept. Ce n’était pas le votre, vous aviez juste repris l’idée de quelqu’un avec les murs de la boîte de nuit. « J’avoue que j’ai pas envie d’avoir de la concurrence » dis-tu en posant ta main sur le coin de ta bouche, comme si tu disais un secret à Vega avant de rire. C’est vrai, tu voulais pas de concurrence et puis tu savais que c’était un concept encore fragile parce que la population n’acceptait pas encore tous les modes de vies un peu plus excentrique ou différent de la norme. Et ça te dérangeait de voir que les gens n’étaient pas assez ouvert et surtout borné par leurs idées fixes. Mais les critiques tu ne les prenais pas si mal au final, elles te donnaient envie d’avancer et d’être meilleure. Non seulement dans ton entreprise mais aussi toi-même. « Exactement » confirmas-tu à la brune avec un grand sourire. Ça en découragerait beaucoup de recevoir des lettres de menace, des gens fermés d’esprits qui ne pensent qu’à eux. Enfin bref, c’est pas le sujet. Tu demandais ensuite à la jeune femme ce qu’elle faisait dans la vie, si elle avait un métier qui lui plaisait ou non. « Oh, je vois ! » dis-tu en prenant une gorgée de ton verre. « Si ça te dit de bosser dans une boîte de nuit, tu me le dis » ajoutas-tu avec un léger rire. C’était pas sérieux, à moins qu’elle rêve de bosser dans une boîte mais tu te doutais que non. « Tu n’as vraiment pas d’idée de plan qui pourrait te plaire ? » demandas-tu plus sérieusement à Vega.

April me confia qu’elle ne voulait pas de concurrence, ce qui me fit rire et elle aussi. Je pense que peu de gens rêvent d’avoir quelqu’un avec qui se partager le gâteau, surtout lorsqu’il s’agit plutôt d’une tartelette que d’un énorme gâteau à étages. En tout cas moi je trouve son boulot plutôt cool, elle est le genre de personne à faire bouger les choses à agir concrètement. C’est ce que je voulais moi, pas ouvrir une boîte de nuit, mais bouger les choses, rendre le monde meilleur au quotidien mais je me suis un peu foirée dans ma tâche. Enfin, mon boulot me permet d’aider à changer les mentalités des gens en leur conseillant des lectures un peu plus diversifiées et en mettant en avant des auteurs et autrices issus de minorités mais j’aimerais pouvoir faire plus. Je parle rapidement à la jeune femme de mon travail, en ajoutant comme à chaque fois que j’en parle à quelqu’un que ce n’est pas mon objectif numéro un dans la vie mais que pour l’instant je m’en contente un peu près. Elle me propose, comme une blague, de bosser pour elle si j’en ai envie. « Je pense que j’aurais du mal à être aimable avec tous les gens insupportables. » C’est un peu ça le problème, je suis un peu trop franche et grande gueule pour rester calme face à des gens qui me parlent mal. Et puis les horaires d’une boîte de nuit c’est un peu l’enfer. « J’ai bien idée mais ça serait te faire concurrence et j’ai bien compris que tu n’aimes pas ça. » Je lui dis pour rire, même si je le pense à moitié au final. Enfin pas d’ouvrir une boîte de nuit, mais autre chose.

C’est vrai que tu aimais beaucoup ton job alors tu en parlais souvent. T’avais envie de faire bouger les choses à ton échelle et quand Maé t’avait proposé de reprendre ce concept de boite de nuit, tu avais sauté sur l’occasion. C’était une bonne idée en soi, le concept était déjà installé et vous n’aviez plus qu’à installer votre petite touche personnelle. Et le Adam & Yves était vraiment devenu un endroit qui vous ressemblait, tu en étais très fière. « Ça, c’est vrai que c’est un gros bémol du job. Mais bon on s’y habitue » dis-tu avec un léger rire. Des gens insupportables il y en avait partout malheureusement. Et dans le monde de la nuit, c’était assez courant. Heureusement que tu n’étais pas derrière le bar, sinon tu aurais sûrement déjà dégommé des gens et coupé des têtes. Ça pouvait arriver de te voir servir mais c’était rare, tu étais plutôt du genre à rester dans ton bureau ou à être en bas pour contrôler que tout le monde s’amuse et que ça se passe bien. « Tu voudrais faire une boîte de nuit LGBTQ+ ? » demandas-tu avec un sourire en coin. Tu te doutais que ce n’était pas une boîte de nuit parce qu’elle n’avait pas l’air d’avoir envie de travailler dans ce domaine là. Mais après, tu étais quand même curieuse de savoir. « Je suis bien curieuse quand même » dis-tu curieusement. C’était peut-être pas le même concept mais tu pourrai l’aider dans ses démarches, si elle le souhaitait bien évidemment.

Travailler dans un bar ou faire le service dans un restaurant, ça ne m’a jamais fait rêvé. Ce n’est pas pour rien qu’au Shake Shack j’ai postulé pour être aux cuisines et pas au service. Répondre de manière aimable et sympa à des gens qui me parlent n’importe comment, ça n’aurait pas duré deux minutes. J’aurais fini par me faire virer, assez rapidement, et ça n’aurait pas été très positif sur mon CV. Enfin maintenant je bosse dans une bibliothèque donc je dois aussi être sympa avec les gens qui viennent. Mais globalement ils sont moins alcoolisés, donc un peu plus aimables. Même si ça m’arrive d’en avoir des relativement insupportables. Soit j’arrive à prendre sur moi et à jouer le rôle de la gentille bibliothécaire, soit je leur fais comprendre que moi aussi je peux ne pas être sympa s’ils ne le sont pas avec moi. « J’pense que je m’habituerai pas. » Surtout en boîte, où ça doit vraiment être le pire question gens irrespectueux. Elle me demande si j’ai quelques plans en tête pour mon futur. Pour l’embêter je lui dis que c’est un truc qui lui ferait concurrence donc forcément elle imagine une boîte inclusive. « Non, t’inquiète pas. » Je lui réponds en riant. Elle me dit qu’elle est curieuse de savoir ce que j’ai derrière la tête. « J’viens d’avoir l’idée y’a 30 secondes ! Mais c’est juste en parlant de la boîte, j’me suis dit que ça pourrait être cool un endroit safe en journée, où les gens peuvent venir. » Un peu un équivalent du Adam& Yves mais en journée, pas une boîte de nuit du coup. « Mais c’est juste une idée comme ça. »

« Je comprends, des fois on ne peut pas garder son calme mais il faut rester professionnel » dis-tu avec un rire. Tu avais eu des homophobes, des transphobes et tout ce qui se termine par « phobe » en général. Et ces gens là, tu as beau essayer d’avoir une conversation calme avec eux, ils n’en répondent que par la violence et la force. Et tu n’étais pas du tout comme ça, de ton côté tu répondais par l’humour. Mais ils ne savaient pas être à l’écoute ces gens là alors tu comprenais que Vega ne soit pas enclin à supporter les gens. Puis tu devenais un peu curieuse quant au sujet des prochaines aventures professionnelles de la brune. Et étrangement, tu venais de lui donner un idée. « Tu pourrais » affirmas-tu avec un rire. Mais tu essayais quand même de savoir ce qu’elle avait envie de faire par la suite. Elle pensait à un endroit diurne où les gens pouvaient se sentir bien et surtout compris. « Ça serait une super bonne idée ça ! » dis-tu avant de prendre une gorgée de ton verre. Ce n’était pas vraiment de la concurrence, vu que ce ne serait pas ouvert aux mêmes heures de la journée. « Très bonne idée en tout cas, tu devrai développer ce concept je suis sûre que ça peut marcher » confirmas-tu à la jeune femme avec un sourire. « En tout cas, si tu as besoin de conseils ou quoi, tu sais où me trouver » ajoutas-tu pour aider la jeune femme. Après tout, il faut se serrer les coudes dans ce milieu. Et puis, tu avais envie de voir ce genre de choses grandir et se développer.

Rester professionnelle, c'est bien un truc qu'on m'a dit les quelques fois où j'ai été au service au Shake Shack. Comme si le fait que les gens soient des clients leurs permettait d'être des connards. De toute façon j'ai toujours eu un problème avec l'autorité ou plutôt je n'ai jamais eu de mal à dire ses quatre vérités à quelqu'un parce qu'il est prof, mon patron ou un client. Quand j'ai quelque chose à dire, je le dis. Ça n'a pas plu à tous les profs, je me suis déjà fait exclure de cours mais je m'en fiche parce que je trouvais mon comportement légitime. Bon je suis pas non plus le genre à foutre le bordel et répondre aux professeurs pour le plaisir. Mais quand il y en avait qui pensaient que leur statut leur permettait tout, je leur faisais comprendre que moi j'en avais rien à faire. April me demande de parler de mon projet. Je lui parle de l'idée que j'ai eu il y a deux minutes et qui n'est vraiment qu'une idée comme ça. Pourtant elle trouve ça cool et m'encourage à vraiment m'investir dedans pour que ça devienne réalité. « Je vais essayer de creuser le truc mais c'est un gros projet et j'ai aucune expérience. Donc les conseils seront pas de refus. » Je lui réponds avec un rire. « Mais bon, on n'est pas là pour parler boulot. » Je lui dis en buvant une nouvelle gorgée de mon verre. Parce que je trouve April très sympa et qu'on a pas mal de points communs, le seul problème étant son copain. Mais bon ça je peux passer outre pour une soirée, même si je lui ai dit plus ou moins le contraire tout à l'heure.

Tu arrivais en général à garder ton calme avec les gens insupportables mais il arrivait des fois où tu déraillais. C’est bien pour ça que tu restais sur place pour les grosses soirées que vous organisez de temps en temps. Il fallait bien que tu saches ce qu’il se passait dans ta boîte. Et l’ordre devait régner, c’est ce que tu te disais. Du haut de tes 28 ans, on te faisait pas forcément confiance sur l’organisation d’une boîte de nuit mais à vrai dire, tu n’avais que faire de l’avis des gens. Curieusement, tu demandais à Vega ce qu’elle avait en tête ou du moins ce qu’elle avait pensé à ouvrir comme concept. Elle avait une bonne idée, et c’était pas réellement de la concurrence vu que c’était plus un concept de journée comparé à toi. « Tu sais, quand on a racheté le Adam & Yves avec ma meilleure amie, on avait jamais fait ça avant non plus. C’est quoi déjà le dicton… c’est en forgeant qu’on devient forgeron » dis-tu avec un léger rire. Vous n’étiez parti de rien avec Maé, au départ. « Oui, c’est vrai, tu as raison » dis-tu avec un sourire en coin. Vous n’étiez pas là pour parler boulot après tout, elle avait raison. Vous étiez là pour discuter et apprendre à vous connaître. « Sinon, c’est quoi tes hobbys ? » demandas-tu à la brune avec un sourire. Tu prenais ton verre pour en boire une dernière gorgée avant de le finir.

Je viens juste d’avoir cette idée, comme ça, juste en parlant avec April alors que ça fait des mois que je cherche un sens à ma vie, des mois que je cherche quoi faire qui puisse m’épanouir. Je ne sais pas si un projet pareil pourrait me plaire mais j’y réfléchirais, c’est certain, j’ai envie de creuser la question. Je sais que je ne suis pas la plus douée pour les relations sociales mais j’ai tout de même envie de pouvoir contribuer à ma manière à rendre le quotidien plus facile pour ceux qui partent pas gagnants dans la vie, pour ceux qui sont laissés de côté parce qu’ils ne sont pas blancs, pas hétéro, pas des hommes. Ouais, ça me correspond plutôt bien. La jeune femme me rassure en me disant que lorsqu’elle a commencé l’aventure du Adam & Yves, elle n’avait pas non plus beaucoup d’expérience. Je me dis que cela doit tout de même être plus simple de reprendre un lieu déjà existant plutôt que de devoir tout faire de A à Z mais ça demande tout de même du boulot. Je ris avant de lui dire qu’on n’est pas là pour parler boulot. J’ai envie d’apprendre à la connaître. Elle a un copain, ok, je peux faire une croix sur un truc sérieux ou même juste une histoire passagère, mais pour une nuit c’est toujours possible et ce n’est pas son non célibat qui la rend moins attirante. « J’ai pas énormément de hobbies, enfin pas des trucs stylés. Je sors, je regarde des séries sur Netflix, je lis des bouquins. J’ai crée un podcast y’a pas très longtemps mais c’est encore le tout début. J’aime bien gueuler pour les trucs qui sont importants pour moi quoi. » Je ne passe pas mon temps à manifester mais mes principes dirigent mon quotidien, les choses que j’écoute, que je lis, que je regarde. « Et toi ? »

C’est toujours excitant de se lancer dans une nouvelle carrière, c’est ce que tu avais ressenti quand tu t’étais lancé dans l’aventure du Adam & Yves avec ta meilleure amie. Mais tu avais adoré en apprendre plus sur ce monde de la nuit et tous les métiers qui pouvaient en ressortir. Certes, c’était pas beaucoup de fun toute cette paperasse et gérer tout ça mais tu aimais bien, et puis tu ne pouvais t’empêcher de rester certains soirs pendant de grosses soirées organisées par la boîte et donc par vous. Pour changer de sujet, tu demandais à Vega ce qu’étaient ses hobbies, pour la connaître un peu plus. « Oh mais dis pas que c’est pas stylé, ça l’est toujours » dis-tu avec un sourire en coin. « C’est sur quoi ton podcast ? Ça parle de quoi ? » demandas-tu ensuite un peu curieuse. Surement que plus tard, tu pourrai lui demander aussi comment il s’appelle mais ça fait beaucoup de question en si peu de temps alors tu t’abstiens pour le moment. Elle te retournait ensuite la question. « J’adore la danse, j’en ai fais quand j’étais petite et ado mais j’ai arrêté brusquement à cause de mes études. C’est un truc que j’aimerai beaucoup reprendre » commenças-tu par dire avec un sourire en coin. « Sinon je suis comme toi, j’aime bien regarder une petite série sur mon canapé tranquille, ou lire un bouquin de temps en temps » ajoutas-tu rapidement.

Je ne fais pas partie de ces gens qui jouent d’un instrument, qui chantent, qui font de la photo, de la peinture, du sport ou tout autre activité créative. Non je n’ai pas de passions comme ça, parce que je n’ai pas vraiment de talents artistiques innés ou développé durant mon enfance. Mes parents ne m’ont jamais obligés à suivre des cours d’un art quelconque, ils me laissaient plutôt libre de faire ce que je veux, un peu trop libre. Je passais souvent ma vie en ville, que ça soit à Osaka ou à Sydney, avec mes amis ou même des inconnus. J’étais assez inconsciente à cette époque là, je faisais un peu n’importe quoi. Je parle du podcast à April, ma nouvelle obsession, ma nouvelle passion même si je viens tout juste de commencer. « C’est un podcast féministe, c’est le tout début pour l’instant mais l’idée c’est de parler de femmes effacées par l’histoire, de problématiques actuelles ou de grandes dates du féminisme. » Ça mêle un peu histoire et expériences vécues au final. Je ne suis pas une grande fan de l’histoire mais quand il s’agit de faire des recherches sur des femmes, ça me passionne parce que souvent on ne les connaît pas, on en a jamais parlé à l’école ou très mal. Je souris lorsque la jeune femme me parle de sa passion pour la danse. « J’adore danser aussi. J’ai jamais pris de cours mais j’adore en faire chez moi ou en soirée. Tu devrais reprendre ! » Surtout si ça la passionne. « Des fois c’est bien de faire des trucs simples aussi, faut savoir se détendre. » Et regarder une série dans son lit, c’est un peu mon image de la détente.

Tu t’étais intéressé au podcast dont Vega était entrain de te parler. T’aimais bien en écouter quand tu travaillais sur les soirées du Adam & Yves, pour te détendre. La jeune fille te racontait qu’elle n’en était qu’aux prémices de ce podcast, et que c’était basé sur le féminisme. C’est un point que tu connais plutôt bien, et que tu adores. Parce que tu défends souvent les droits des femmes, de ton côté. « C’est super comme concept, en tout cas j’adore ! » commenças-tu très enjouée à cette idée là. « C’est quoi le nom ? J’écouterai ça à l’occasion, j’ai hâte de découvrir » ajoutas-tu avec un soir en coin. C’était ensuite à ton tour de lui conter tes hobbies. T’avais fais beaucoup de choses dans ta jeunesse mais c’était surtout du sport. Entre la danse et le tir à l’arc, tu avais passé des heures à suer dans les complexes sportifs. « J’aimerai beaucoup, mais le travail m’en empêche. Il faut que je me trouve un moment pour m’y remettre. Parce que bon, danser en boîte de nuit ça compte pas » dis-tu avec un léger rire. « Danser, c’est la vie » ajoutas-tu en lui faisant un clin d’oeil. Tu reprenais rapidement. « Je faisais aussi du tir à l’arc quand j’étais plus jeune, mais c’est bien un truc qui me manque moins que la danse » avouas-tu simplement. Mais les choses simples comme prendre un bain, lire un livre, regarder des films, ça te plaisait énormément. Et surtout toi qui vivait à 1000 à l’heure, ça te permettait de te poser.

Travailler à mi-temps me permet d’avoir du temps pour faire d’autres choses que j’aime même si du coup le salaire n’est pas le même derrière. Je n’ai pas encore totalement trouvé ma voie mais voir le podcast se concrétiser après un long moment de travail seule chez moi, ça me fait vraiment plaisir. On en est encore qu’au tout début, les choses ne sont pas vraiment lancées mais ça avance petit à petit. April a l’air d’être intéressée en tout cas, ça me fait plaisir. Elle me demande le nom du podcast pour pouvoir l’écouter. « Il s’appelle Cleopatra mais ça changera peut-être. » Je lui réponds. Je suis jamais sûre du nom. Je l’aime bien parce que c’est le nom d’une figure célèbre de l’histoire entouré de tout un tas de légendes et de fantasmes et ça représente bien ce que j’ai envie de faire du podcast : parler de femmes, connues ou non, pour raconter leur histoire, leur vraie histoire, pas les légendes qu’on peut entendre comme c’est le cas avec Cléopâtre. J’aurais peut-être pu faire des études d’histoire au final mais je pense que ça m’aurait beaucoup trop ennuyé. « Je suis contente que l’idée te plaise. » dis-je avec un sourire. April me parle de la danse qu’elle a pratiqué pendant des années mais qu’elle a fini par arrêter, avec regrets. Je lui dis qu’elle n’a qu’à recommencer mais ça n’a pas l’air si simple. Je peux comprendre que gérer une boîte de nuit soit prenant mais je trouve ça dommage que ça prenne le pas sur ses loisirs. « Danser en boîte ça peut compter, ça dépend comment tu le fais. » Parce qu’au final ça peut être assez sportif. Mais bon en général il y a de l’alcool avec tout ça qui rend pas vraiment la séance très efficace. « C’est stylé le tir à l’arc ! Et puis ça n’a rien à voir avec la danse. » Si j’en faisais je finirais sûrement par blesser quelqu’un mais j’aimerai bien essayer un jour. « Je t’imagine déguisée en cupidon en train de tirer des flèches en forme de cœur sur les gens. » Je lui dis en riant. Si elle possède cette compétence je ne suis pas contre qu’elle me trouve quelqu’un qui m’apporte pas trop de problèmes et qui n’ait pas encore des sentiments pour son ex.