Karma is a bitch ~ Arch'

La journée était pourtant bien partie à la base. Comme tous les matins, tu t’étais levé d’un pied… moyen ? Ni trop bon, ni pas assez. T’avais pisté une quelconque présence de ton frère, et lorsque tu avais été certain d’être enfin seul, tu piquais sa switch en toute impunité pour farmer: il était hors de question que Tom Nook ne garde ton âme plus longtemps, t’allais lui rembourser ton prêt, BIM, tu serais de nouveau lib… Merde. T’avais clairement dérapé, lorsqu’il t’avais proposé d’agrandir ta baraque. Mais en même temps, comment refuser ? Une pièce avec des cafards dans la salle de bains, ça te rappelait un peu trop ta façon de vivre lorsque t’avais vingt piges : c’était pas censé nous sortir de nos tristes vies, les jeux vidéos ? Knock Knock knock tu sursautais à cette succession de coups à ta porte, assez insistants pour que tu te déplaces. A tous les coups, Sash’ avait oublié ses clés et ce con se retrouvait maintenant enfermé dehors. Moqueur, tu lançais à travers la porte : « laisse moi une bonne raison de te laisser entrer, Hartwig jr ! » Pas de réponse. Surpris par le silence, tu ouvrais tout de même par acquis de conscience, tombant nez à nez avec… une boite de cupcakes ?! Ton regard fut attiré par le panier juste à côté. Étrange… il y avait une couverture et à mieux y regarder, on aurait pu croire qu’un truc bougeait sous le plaid que tu soulevais. Un bébé. Putain de merde, ton pire cauchemar. Un pas en arrière.Tu l’observais sans un mot-- à quoi bon, t’aurais été incapable d’en dégoiser un. Paumé face à ce gosse, un frisson gelé te parcourut l’échine lorsque le vent s’engouffra dans le couloir de l’entrée. Pauvre gosse. Il allait chopper la mort. T’attrapais le couffin avec une délicatesse que tu ne te connaissais pas en dehors de ton atelier, puis attrapais la boîte à gâteaux, posant le tout, bébé compris, sur la table basse : il était temps de remettre inspecteur Archie en route, pour comprendre ce qui était en train de te tomber sur la gueule. Et quelque chose te disait que la réponse se trouvait dans la boite. D’abord, tu en examinais l’extérieur. Une adresse, un nom de pâtisserie dont le nom te rappelait des choses que tu avais enfouies. Non. Pas elle. Et si, elle. Après avoir checké sur internet, t’en avais le coeur net : cette putain de pâtisserie était celle de Max. De blanc, tu devenais vert. « Non… non… non, non non !!! putain ! » le souffle coupé, tu ouvrais. Dans la boîte, cinq cupcakes, sur lesquels des lettres qui, mis bout à bout formaient le mot « daddy » tremblant, tu repoussais la boîte, passant tes mains sur ton visage. Et tu restais à fixer ce gosse. T’étais mort. Peu à peu les larmes se mirent à couler le long de tes joues. Ho, bien évidemment, pleurer ne servait à rien, tu n’avais plus que ça à faire si ça te chantait. Mais tu ne savais pas quoi faire de mieux à part… attendre le retour de ton frère. Lui, saurait quoi faire.
Tu avais passé tout l’après midi, à regarder fixement ce petit. Lorsque ton frère était rentré, tu n’avais eu aucune réaction : t’étais amorphe. Tu n’entendais pas tout, dans le flot de débilités que Sasha pouvait déblatérer. Mais t’étais excédé. Tu voulais juste qu’il se taise. Que les voix pleines de reproches dans la tienne, elles aussi finissent par fermer leur gueule. T’en pouvais plus, et t’as explosé « Putain, Sash’ ta gueule ! arrête d’être con, tu me crois assez débile pour voler un gosse ? J’l’ai trouvé sur le pas de la porte, figure toi. On a frappé, j’étais en train de me foutre de ta gueule parce que j’pensais que t’avais oublié tes clés. Et j’me suis retrouvé avec… CA ?? putain j’sais même pas ce que je suis censé faire ? Ça bouffe quoi un bébé ? Ça dort combien de temps ? C’est quoi ses passions ? Le tricot, le taekwondo ? » t’avais du mal à te contenir, et tu faisais les cent pas, ta main se glissant dans tes cheveux « putain mais qu’est ce que je raconte… c’est n’importe quoi. » las, tu te laissais retomber lourdement sur ton canapé avant de grogner, en panique « la vie c’est d’la merde putain. »

Bordel de merde. Tu avais toujours su, que ton mode de vie finirait par te mettre dans une situation merdique. Et en même temps, tu n’avais jamais voulu arrêter de vivre comme tu le faisais. D’abord, parce que ta vie t’allait très bien ainsi, et ensuite… merde, sincèrement ? Vu ta gueule, l’abstinence ça allait pas le faire. Au bout de quatre jours, tu regretterais déjà. Cependant, à te retrouver là avec le petit, tu regrettais clairement de n’avoir pas eu de volonté plus que ça. T’avais envie de vomir, de pleurer, et de foutre un coup de poing dans le mur. Mais le bébé dormait en face de toi depuis déjà quelques heures qui t’avaient semblé des jours : tu grattais clairement du répit, en panique de devoir gérer ce petit morveux. Et puis ton frère avait débarqué. Commençant à faire des remarques désobligeantes. Enfin, du moins sur le coup, elles ne t’avaient absolument pas fait rire, alors que tu aurais été le premier à les faire en étant spectateur d’une situation. Alors t’avais envoyé chier ton pauvre Sasha qui n’y était pour rien dans cette histoire : mordre avant d’être mordu. tu te sentais con de l’avoir traité aussi mal, et tu t’étais tu, lui faisant une place à côté de toi. A le sentir te tapoter le dos, t’as lutté très fort pour ne pas éclater en larmes dans ses bras. Et pourtant, il y avait de quoi pleurer. Tu soupirais, mordillant ta lèvre inférieure, sans aucune réaction à ses mots. Tu avais bien entendu ton frère, mais t’étais incapable de lui répondre, trop accaparé par le regard de ton fils qui venait de se réveiller. Et t’as paniqué. Certes, Sasha avait probablement raison, ça devait marcher de la même façon chez tous les bébés mais… « Sash’, tu te rends pas compte ! C’est pas pareil ! Rory… c’est la tienne, j’ai pas à m’en occuper tout le temps, et puis, je la connais, je sais quand elle a froid ou qu’elle a faim, et si j’fais des conneries, son père est là pour me défoncer ! Mais là… là… C’EST MOI SON PUTAIN DE PERE !! le notre a jamais été là pour nous, dis moi comment je pourrais être un modèle pour ce gamin, hein ? » tu prenais ta tête dans tes mains, les larmes aux yeux. A deux doigts d’éclater, tu enfouissais ton visage comme tu le pouvais : mon dieu, comme tu voulais disparaître. Dans un flottement étrange, t’as relevé doucement la tête, essuyant une larme traîtresse, témoin de ta détresse, et t’as souri vaguement en regardant ton frère. Au moins, lui, il gérait. Et à sa remarque, t’as ri : « ouais. J’suis sûr que sa mère l’a fait exprès. Elle me charriait avec ce bonnet qu’elle trouvait trop hipster. Mais il est cool non ? Elle y connaît rien. » pour la première fois depuis le début de votre discussion, tu te surprenais à sourire, te rapprochant du petit que tu observais au dessus de l’épaule de ton frère, sans oser le toucher : c’était trop tôt.