Dieu t'a mis sur ma route. 

Les mains plongées sous le capot d'une voiture, j'étais en plein boulot alors que le téléphone ne cesse de m'harceler dans le bureau. Je suis tous seul aujourd'hui pour gérer les réparations côté garage et le côté paperasse du bureau. C'est la folie aujourd'hui et je ne sais même plus ou donner de la tête, à croire que tout le monde tombe en panne aujourd'hui. Abandonnant la voiture un cours instant, j'attrape le premier chiffon qui me tombe sous la main pour m'essuyer tout en rejoignant le bureau pour décrocher. Une demande de dépanneuse, c'est bien ma veine ... j'adore mon métier, mais quand Alexis est là pour me donner un coup de main c'est beaucoup plus simple. Malheureusement, aujourd'hui je suis seul capitaine à bord et je suis censé assurer le service dépannage. - Très bien, j'arrive tous de suite. Donnez-moi l'adresse. Attrapant un post'it sur le bureau, je griffonne rapidement l'adresse puis raccroche. Fouillant dans un tirroir je cherche les clés du camion. Je dois encore fermer les portes du garage avant de partir.

A bord de la dépanneuse, je met une vingtaine de minutes avant d'arriver sur les lieux. Le parking de l'église. Pourtant, ce n'est pas un ange que je distingue adossé contre la voiture en panne. C'est encore un peu flou dans mon esprit, mais en reconnaissant ce visage ce ne sont pas de bons souvenirs qui me reviennent en tête. Mais celui de mon pire cauchemars. Ariana Del Rosario, mon premier amour qui date du lycée. Dieu à vraiment un sens de l'humour particulier parfois. Je me gare devant la voiture, prêt à la remorquer, à moins que ce ne soit qu'une ruse ... connaissant Ariana. Du calme, elle a peut-être changé depuis le lycée et toi aussi ! Coupant le moteur, je sors de mon véhicule, lui adressant enfin un regard. - Ariana ... bonjour. C'est ... surprenant de te voir ici ! Sur le parking d'une église. Qui aurait pu croire qu'aujourd'hui j'allais croiser celle qui m'a surement fait le plus de mal. Qu'est-ce que je suis censé lui dire ? - Tu m'en diras tant ... Soufflais je alors que je fouille dans la caisse pour sortir ma caisse à outils. - Je vais jeter un oeil. En temps normal, je suis plutôt quelqu'un de chaleureux, mais avec elle ... c'est différant. Je ne m'attendais pas à la voir, je ne pensais même plus la revoir un jour. Et puis, elle m'a tellement fait mal que c'est difficile d'être amicale avec elle.

Si elle voit ça comme un signe bénéfique de dieu, ce n'ait clairement pas le cas pour moi. Ariana, c'est une page de mon passé, la personne qui m'a fait le plus de mal au monde. J'ai mis beaucoup de temps avant de pouvoir passer à autre chose. Et aujourd'hui, la revoilà, souriante comme si tout était normal entre nous alors que ... plus rien ne sera jamais pareil. Je sais bien qu'il faut savoir pardonner aux gens, seulement la vérité est toute autre avec Ariana. Mérite t'elle seulement mon pardon ? À cause d'elle je n'ai plus jamais osé faire confiance à qui que ce soit. Mon regard fuyant, j'ose à peine lui répondre seulement je me dois tout de même de rester un minimum courtois. - Plutot bien, merci. Et toi ? Qu'est tu devenues ? Ouvrant le capot de sa voiture, je tente de jeter un oeil afin de trouver ce qui ne vas pas. Pour une fois, Ariana ne semble pas mentir, sa voiture semble réellement en défaut et à besoin d'être remorquée jusqu'au garage. - Non, je vais devoir la ramener au garage pour essayer de trouver ce qui ne vas pas.

Je remballe mes outils alors qu'elle prend un appel, je ne fais pas vraiment attention à sa conversation, de toute façon ça ne me concerne pas et je m'en fiche. Je pose ma caisse à outils dans la caisse à l'arrière du camion puis décroche le crochet de remorquage. Bébésita, elle n'a pas oublié le surnom qu'elle me donnait, même si ce n'était que mensonge. - Ne fais pas ça Ariana ... ne m'appelle pas comme ça ! Demandais je calmement sans lui adresser le moindre regard. J'accroche la voiture puis me redresse pour retourner à mon camion. - Tu devrais appeler un taxi. J'emmène ta voiture au garage

En temps normal, je suis plutôt quelqu'un de courtois, de sympathique. J'ai le contact assez facile avec les gens malgré ma timidité. Seulement, avec Ariana je n'ai vraiment pas envie de faire des efforts, je sais que c'est idiot, l'eau à coulé sous les ponts depuis notre rupture. Ça remonte au lycée et il est plus que temps de tourner la page. Mais nous nous sommes quittés en très mauvais terme, elle et moi. J'étais en colère, blessé et elle, elle venait de remporter le pari et gagner un défi. Nous n'avons jamais eu de discution. Elle m'a simplement prit pour un idiot, elle c'est amusée à me manipuler de la pire des façons. Ce que je croyais être de l'amour n'était qu'en faite une simple comédie. Un jeu qu'elle menait d'une main de maître, pour mieux m'achever. Pour le moment, elle reste simplement une cliente du garage que je suis censé servir comme n'importe qui d'autre. Je n'arrive pas vraiment à rester froid. Je me demande tout de même ce qui l'amène ici, à Bowen. Dans mes souvenirs, il me semble qu'elle n'avait pas beaucoup d'affection pour la ville. - D'accord ... je croyais que tu ne te sentais pas à ton aise ici ? Refermant le capot, je ne pouvais rien faire ici, sans d'avantage d'outils, autant que je la remorque jusqu'au garage pour être plus tranquille. Reprenant ma caisse, je retourne la ranger dans le camion, mais Ariana me suis. - Non, s'il te plait ! Ariana, ne te donne pas cette peine ! Je n'ai pas le coeur à écouter ses excuses ou qu'elle m'étale ses états d'âme maintenant. Il est un peu trop tard pour s'excuser.

Son taxi venait d'arriver, du moins je pense qu'il s'agit d'un chauffeur pour la raccompagner. Elle me tend une petite carte avec son numéro ainsi que l'adresse de sa boite de nuit. Je la prends par politesse, mais très franchement je ne suis pas certain de m'en servir. - N'y compte pas trop ... soufflais-je en fourrant la carte dans la poche de mon jean tâché d'huile de vidange. Alors qu'elle s'éloigne, je sens la pression diminuer sur mes épaules. Je me charge de remorquer la voiture. Mais les éclats de voix à quelques mètres de moi me pousse à regarder dans leur direction. Le ton semble monter entre eux au point que l'homme en vienne aux mains. Ok, je n'ai pas de très bonnes affinités avec Ariana, mais pas au point de la laisser se faire agresser par ce mec, qui qu'il soit ! - Hey ! Je m'approche d'un pas rapide et décidé pour venir pousser l'homme. - On se calme ! Mais l'homme ne semble pas vouloir coopérer. La colère ce lit dans son regard, les yeux sombres. Quoi qu'il en soit, il ne m'intimide pas. - Remontez dans votre voiture et dégagez d'ici avant que j'appelle la police. Le regard noir, il lance un regard assassin à la brune caché derrière moi l'air de lui faire comprendre qu'ils n'en n'ont pas fini tous les deux. Remettant le col de son costume comme il faut, l'homme en noir remonte dans sa voiture et quitte le parking sans demander son reste. - Viens je te raccompagne. Dis je sans demander d'explication.

Je suis surement en train de me mêler de choses qui ne me regarde absolument pas ! Seulement, je suis incapable de laisser quelqu'un en détresse, même si cette personne c'est Ariana. Cet homme semble lui en vouloir et qui qu'il soit je me dois d'intervenir. Je m'interpose entre eux et pousse légèrement l'homme pour qu'il la lâche. Je ne veux pas en venir aux mains, je ne suis pas certain que sa règle le problème. Je lui demande simplement de remonter dans sa voiture et de s'en aller sans faire d'histoire. Ils ont surement des choses à se dire, mais Ariana ne semble pas d'accord pour le suivre. Heureusement, l'homme semble conciliant. Il remonte dans sa voiture sans faire d'histoire même si son regard en dit long sur sa façon de penser. Je suis assez soulagé que ça n'aille pas plus loin. Doucement je me tourne vers Ariana, pour m'assurer aussi qu'elle va bien. Je pense que c'est préférable que je la raccompagne moi même là ou elle le souhaite. - Tu as des ennuis avec cet homme ? Il ne semblait pas très amicale avec elle et un insistait beaucoup trop pour que ce soit normal.

Je la raccompagne jusqu'au camion ou nous prenons tous les deux places. Je mets le moteur en marche et me tourne doucement vers elle alors qu'elle reprend déjà ses excuses. Je secoue doucement la tête. - Ariana, tu as raison ce n'est pas le bon moment pour ça ! Sa main sur ma cuisse me fait comme un électrochoc. Mon regard se pose sur celle-ci et doucement je viens poser ma main sur la sienne pour la repousser. - Tu peux pas faire ça ! Me briser le coeur, me manipuler et me demander pardon comme si ce n'était pas important après tant d'années. Elle avait eu tout le temps pour s'excuser auprès de moi, bien avant ! Mais elle n'a jamais jugé nécessaire de le faire. C'est trop facile de débarquer aujourd'hui et de lui dire combien elle s'en veut. - Je vais y réfléhchir ... en attendant dit moi ou est ce que je dois te déposer ?

Je ne suis pas certain d'être pret à lui pardonner. Pas après la souffrance qu'elle m'a fait subir. Ariana, reste cette fille manipulatrice, méchante. Cette fille qui a tout bonnement abusé de moi et joué avec mes sentiments. Celle qui prétendait m'aimait d'un amour sincère alors que pour elle ce n'était d'un jeu malsain. C'est au dessus de mes forces. À l'époque, j'aurais donné n'importe quoi pour elle. Nous aurions même pu rester amis en d'autre circonstances. Mais après ce qu'elle à fait c'est malheureusement impossible pour moi. Je repousse donc sa main de ma cuisse puis fuit son regard pour le reposer droit devant moi, prenant la direction de l'adresse qu'elle vient de me donner pour la ramener chez elle. Mais elle insiste, encore. Elle souhaite à tous prix me parler, me présenter ses excuses, me faire comprendre combien elle à changé et combien elle s'en veut de m'avoir fait du mal. Je ne dit rien, mais j'écoute attentivement. Après un court trajet, j'arrête le véhicule devant une somptueuse villa. Pourquoi ça ne m'éttone pas, Ariana à toujours eu la belle vie. Une famille riche, des moyens bien plus haut que la moyenne. Je me rend compte qu'elle mène toujours cette vie hautaine. - On y est. Fin du voyage.

Mais voilà qu'elle remet ça, je lève les yeux au ciel, légèrement agacé par tant d'insistance. - Ariana ... non ! Non je ne suis pas libre. J'ai à faire. Je devais justement rattraper le travail que je n'ai pas pu faire en jouant le dépanneur. Je ne peut pas me permettre de prendre plus de retard. Et sincèrement je ne me sens pas du tout prêt à passer une soirée avec elle, pas aussi vite ! Je me tourne doucement vers elle pour me montrer plus clair. - Je ne peux pas ce soir, j'a déjà des choses de prévues. Je me montre direct et plutôt froid. Seulement, ça ne me ressemble tellement pas d'être ainsi avec quelqu'un ... bon sang je suis surement un peu trop sensible. - Mais, je peux me libérer demain après-midi. On peu ... aller prendre un café si tu le souhaite.