You again ? | Blam

Il était rare, que tu prenne des vacances. Surtout depuis que tu avais ton magasin : pas une minute à toi. Entre tes dessins, tes confections et ta collaboration avec Valentina, tu devais bien admettre que parfois, il t’était difficile de tout gérer. Mais tu n’avais pas d’autre choix… Ni d’autre envie. Depuis que ta petite était partie, tu préférais te saouler de travail : son absence était inhabituelle, difficile. Sur le coup, ça t’avait fait un mal de chien mais après tout, la vie est ainsi faite : les enfants finissent toujours par partir. Vivre leur vie. Flore avait remarqué ton état. Tu faisais tout pour ne pas l’inquiéter, mais force était d’admettre que… t’avais encore du travail, en jeu d’acteur. Toi qui pourtant étais la pro du maquillage de sentiments, tu te retrouvais coincée, Flore t’avait grillée. Au départ, tu avais tenté de la rassurer, mais rien n’y faisait. Alors tu avais fini par accepter sa proposition. Au programme, un chalet à Chamonix. T’étais pas féru de ski, encore moins de sports de glisse – t’avais assez donné, dans le type « vautre monumentale » au magasin, lorsque vous vous étiez disputé cette boite de gateaux, avec ce gros naze que tu espérais bien ne plus recroiser de ta vie. M’enfin. Il n’était pas temps de penser à un type pareil. T’étais heureuse de pouvoir t’octroyer un peu de temps, et ; le coeur léger, t’avais préparé ta valise. Le lendemain, tu prenais l’avion qui te mènerait au pays du Père Noël… enfin pas loin !
Le voyage s’était bien passé, si ce n’était ce bébé insupportable, qui avait gueulé tout du long. Heureusement, toi, tu avais prévu des boules Quiès, et malgré tout, t’avais pu tranquillement rattraper quelques heures de sommeil que tu avais sautées ces derniers temps. A ton arrivée, tu avais pris un Selfie dans la neige, que tu envoyais à Soraya : « wish you were here my precious » avais tu posté, avant de ranger soigneusement ton téléphone dans ton sac à main et entrer dans ton chalet. Enfin, tu pourrais t’installer. Tu entrais, émerveillée devant la beauté des lieux, et ouvrais de grands yeux surpris, en voyant dans la chambre… une valise déjà ouverte ? C’était quoi ce bordel ?? tu relisais ta conversation avec Flore. Un oncle ? Oh merde. Ca, t’avais pas vu. De l’importance de toujours bien lire ses messages, avant d’accepter quoique ce soit. Tu laissais échapper un soupire d’entre tes lèvres et commençais à ranger tes affaires. une bonne chose de faite. une fois terminé, tu te retourne pour sortir de la chambre, et tombe nez à nez face à … L’AUTRE FOU FURIEUX A MOITIE NU ??? tu sursautais en le reconnaissant. Deux choses te traversent l’esprit à ce moment là. Premièrement… « oh non… c’est pas vrai, pas toi ! » et là, tu commençais à comprendre. Levant les yeux au ciel, tu te contentais de reprendre : « laisse moi deviner. Tu es son fameux oncle mystère, hm ? » tu soupirais et t’asseyais sur le lit, tentant de trouver une solution : peut-être faudrait-il que tu parte ? Tu n’en avais aucune envie.

Il fait froid ici et ça change drôlement de l’Australie où il fait aussi chaud l’été que l’hiver. Par contre, je dois admettre que pour être dépaysant, c'est complètement différent. Ici y’a la neige, les montagnes, le froid et puis ça me permet de profiter de ce que nous ne voyons que dans les films. Les vacances au chalet, près du feu et tout ça ! Du ski ? Je vais sûrement tenter d’y aller au moins une journée ! Mais je suis ici pour décrocher, pour ne plus penser à cette vie qui passe si vite. A tout ce que j’ai découvert récemment, ces deux paternités dont je n’ai pas eu connaissance pendant plus de vingt ans. La vie va vite et il y a trop de choses que j’ai pu manquer.
Déjà au chalet, je me sens bien, c’est pittoresque et j’aime bien l’ambiance de celui-ci. Par contre, premièrement, il est important pour moi de prendre une douche pour retirer l’odeur de l’avion de sur moi. Je sais qu’il y a une amie de Flore qui est supposé arriver bientôt, je me demande bien qui peut être cette inconnue, mais je n’ai pas envie d’attendre. Sauf que je ne m’attendais pas à tomber nez à nez avec cette femme la. Surtout elle particulièrement, disons que ce n’est pas dans mes meilleurs souvenirs, la scène à l’épicerie avait été assez monumentale faut dire. Comment Flore a pu penser que cette femme et moi allions bien nous entendre ? Ou même penser que je pourrais avoir un quelconque intérêt envers elle ?!? Disons qu’elle ne semble pas plus heureuse que moi de la surprise vu son expression. Je crois les bras sur mon torse en secouant la tête et un rire presque nerveux sort de ma bouche avant de laisser un soupir s’échapper. Son oncle ? Flore ne lui a donc pas dit la vérité qu’elle est venu me balancer au bout du nez un soir ? « En fait… oncle n’est plus tellement le terme vu qu’il semblerait que Flore soit ma fille… » heureusement qu’elle est assise, elle ne tombera pas sur le cul, comme dans la flaque de lait. Je décroise les bras et m’approche de la valise pour sortir des vêtements. J’ai encore que la serviette qui me cache. Ce n’est pas la situation la plus confortable, vu ma partenaire de voyage. Une fois choisi ce dont j’avais besoin, je relève la tête vers elle. « Écoute, je me doute que je ne suis pas le partenaire de voyage que tu avais espéré, mais j’ai besoin de vacances tu penses qu’on pourrait trouver un terrain d’entente, en plus, on est pas obligé de se tenir ensemble, il doit bien avoir un moyen de pas s'engueuler pendant quelques jours non ? » par contre, je vais avoir besoin d’alcool sous peu je crois…

Bordel, si tu t’étais attendue à retomber sur ce type un jour… C’était tout de même fou! Quand t’avais raconté cette histoire à ta petite demoiselle, jamais tu ne te serais attendue à apprendre que ce mec était son oncle. Ou… son père ? Attends. Tu le dévisageais quelques secondes, ne comprenant rien à l’histoire. « attends… attends… quoi ? Non, son père c’est… c’est pas toi ! C’est son père ! » tu riais nerveusement, complètement larguée et demandais finalement : « j’ai raté un épisode ? » simple acquis de conscience. Flore aurait-elle omis de t’annoncer ça ? Merde, c’était tout de même du lourd ! Stupéfaite, tu replaçais une mèche de tes cheveux derrière ton oreille, croisant les bras sous ta poitrine, et tu soupirais : « écoutes. J’suis pas là pour t’avoir en ami… mais pour être honnête, j’ai moi aussi besoin de repos. J’ai pas l’intention de tenter quoique ce soit contre toi. Tu sais… j’sais de quoi ça a l’air : on s’est chamaillés comme des enfants à l’épicerie. J’ai été aussi gamine que toi, personne n’a remonté le niveau. Mais… j’te déteste pas. En fait… j’ai un avis assez neutre sur toi : on ne se connaît pas ! » tu humectais tes lèvres, pensive : « j’suis pas quelqu’un de méchant. Et tu m’as pas l’air mauvais non plus. Alors… pourquoi est-ce qu’on essayerait pas de repartir à zéro ? » tu ne demandais pas, bien sûr, à t’en faire un meilleur ami, simplement, tu espérais entre vous une entente cordiale. Lui adressant un vague sourire, tu reposais ton regard sur lui, avant de demander : « ok. On va faire ça bien. Tu veux quelle chambre ? » tu refermais ta valise, t’apprêtant à sortir au cas où il déciderait de rester dans celle-ci, puis regardais autour de toi : « et… deuxièmement… est-ce que ça te dirait, qu’on se fasse un apéro ? Y’a une supérette dans le coin ? On pourrait peut-être … euh… aller se chercher de l’alcool, et des biscuits ? Ou… autre chose si t’aimes pas l’alcool ?  Et tant qu’à y être… faudrait qu’on prenne des provisions ! J’avais prévu de manger au restaurant de temps en temps mais… c’est toujours mieux, de prendre quelques trucs pour les cas de flemme ? » tu riais un peu nerveuse, jouant avec tes cheveux pour t’occuper les mains : on aurait dit une gamine de quatorze ans. Et le pire dans tout ça, c’était que t’en avais rien à foutre de ce de quoi tu pouvais avoir l’air à cet instant. Cette proposition d’un apéritif n’était qu’une occasion de boire à peine déguisée. Elle était un peu violente, la nouvelle ! Beaucoup trop pour toi en tous cas.

Un sourire se dessine sur mes lèvres à mesure que la femme de l’épicerie semble comprendre les mots que j’ai dit un peu plus tôt. Je ne suis pas simplement l’oncle de Flore, elle est ma fille, ça avait été un choc de l’apprendre l’autre soir, mais plus j’y repensais, plus je regardais Flore et plus je me rendais compte qu’elle ne lui ressemblait pas tellement à mon frère.  Le Morgan en elle, me ressemblait beaucoup plus à moi. Je passe ma main sur ma mâchoire, grattant la barbe naissante sur mes joues J’acquiesce d’un hochement de tête. “Je crois en effet que tu as manqué un épisode. Je te comprends d’être surprise, disons que je ne m’attendais pas du tout à cette nouvelle non plus ! ” Maintenant, je ris un peu en y pensant, surtout que ça explique quand même pas mal de choses et le fait que mon frère me déteste. J’enfile un t-shirt pour me retrouver un peu moins nu devant cette femme. Je ne la connais pas et elle ne me connaît pas non plus, sauf peut-être ce que Flore a pu lui dire de moi, je ne sais pas comment elle a pu la convaincre de venir en vacance avec moi. Mais semblerait-il que les deux nous avons besoin de souffler un peu et de prendre du temps pour nous. “Ce n’était pas vraiment une bonne journée pour moi l’autre fois. Je ne suis pas aussi gamin que ça en temps normal ! C’est bon, je suis d’accord pour repartir sur de nouvelles bases. ” Je tends la main et je dis: “ Blake Morgan, père de Flore depuis peu… ” Je ne mentionne qu’elle, puisque cette femme ne connais pas mes autres enfants et je serais surpris si elle connait Cléo. “La chambre ne me dérange pas tant, tant que le lit est confortable, mais j’aimerais bien pouvoir finir de m’habiller avant toute chose !” J’ai seulement un t-shirt et je lui pointe la serviette qui entoure ma taille. Par contre, je ne peux empêcher mon éclat de rire quand elle propose l’apéro et me demande si j’aime l’alcool.  Quoi que les biscuits me font rire, on aura pas besoin de se battre cette fois-ci s’il ne reste qu’un paquet puisque tout va revenir ici. “Je suis propriétaire d’une boîte de nuit, l’alcool fait partie intégrante de ma vie, je ne bois pas tout le temps non plus, mais oui j’aime l’alcool. ” Je fais un clin d’oeil avant de lui faire signe de sortir de la chambre pour que je puisse finir de m’habiller avant de sortir. On s’entends qu’on est pas sous le soleil chaud de l’Australie ici. Une fois que je serai seul, je peux enfin mettre mon jeans. Je me place les cheveux avec la pommade à cheveux et je suis fin prêt à sortir.  L’odeur de café emplit mes narines, j’avais oublié que j’avais fait ça…  “ Je crois qu’on est mieux d’y aller maintenant, ensuite on va avoir la sainte paix…. ” Je prends mon téléphone et j’écris à ma fille. Il va falloir qu’on cause toi et moi !

error 404 ce message d’erreur, lorsqu’il s’affichait sur l’écran de ton pc, il t’exaspérait au maximum. Pourtant, là, c’était dans ton cerveau, qu’il s’affichait. Ça aurait pu faire flipper, et d’ailleurs, tu commençais à te demander si tout tournait rond, chez toi . Mais pas de doute : t’avais bien compris, à en juger par les explications de Blake. Tu t’asseyais, un peu surprise : t’avais besoin de reprendre une contenance. Ce type que tu avais détesté, avec qui tu t’étais presque battue dans un magasin pour une foutue boite de gâteaux… n’était ni plus ni moins que le père de la jeune fille que tu aimais plus que tout ; presque comme une fille. Tu soupirais, passant tes mains sur ton visage et tu relevais ton regard sur cet homme, que, finalement, tu ne trouvais plus si antipathique que ça : après tout ; c’était un peu grâce à lui que la meilleure personne sur terre avait vu le jour. « mais… comment tu l’as appris ? C’était y’a longtemps ? À moins que tu le savais déjà ? » tu te relevais, prenant tes affaires, et tu soupirais « pardon. C’est pas mes affaires. Si t’as pas envie de me répondre… fais comme si cette question n’existait pas. » tu mordillais ta lèvre inférieure, et lui proposais de faire un apéro et à sa remarque, tu te mis à rire « si l’alcool fait partie intégrante de ta vie… Alors on est vraiment faits pour s’entendre ! Je ne comprends vraiment pas ce qui a pu merder, lors de notre première rencontre ! » et t’avais ri,  avant de quitter la pièce : c’était définitivement une bonne idée, cette proposition ! déjà… parce que tu allais avoir besoin d’un peu d’alcool pour pouvoir digérer cette nouvelle à laquelle tu ne t’attendais pas. Et ensuite… parce que… il allait bien falloir resserrer vos liens distendus, d’une façon ou une autre. Enfin, tu quittais la pièce, et fis le tour de la bicoque, et pris le parti de t’installer dans la seconde chambre : après tout, tu n’allais pas commencer à l’embêter alors que lui était arrivé à la bonne heure. Et une fois installée dans ta chambre, tu le rejoignais dans le salon : « t’as raison. Perso… si je me pose maintenant, je ne bougerai plus après ! » tu t’étais mis à rire, et avais attrapé tes affaires, t’emmitoufflant dans ta doudoune : bon dieu que ça te faisait bizarre d’être aussi couverte, toi qui vivais à moitié débraillée le reste de l’année !

Une fois prête, tu adressais un sourire à ton nouvel ami… ou du moins, ton collègue de galère. « allez ! On peut y aller ! » tu lui laissais le temps d’attraper ses affaires, puis tu sortais, fermant derrière vous, tentant de localiser ce foutu magasin : « j’imagine qu’on doit remonter au village ! » avais tu lancé, attrapant ton téléphone, avant d’écrire à Flore : « T’aurais pu me dire que ton père, c’était le psychopathe du supermarché ! »

Est-ce qu’on peut m’expliquer pourquoi je me retrouve à balancer ma vie à une femme que je n’ai vu qu’une fois dans ma vie. Avec laquelle je vais être obligé de passer les prochains jours dans ce petit chalet idyllique dans un paysage enneigé… Elle ne me semble pas antipathique aux premiers abords, mais tout de même, je ne connais même pas son nom de famille. Je me rends compte de ça, alors que je lui dit clairement que j’ai sauter la femme de mon frère et que je l’ai engrossé, me retrouvant avec un enfant qui n’avait pas été prévu du tout dans mon imaginaire. Pourtant, je lui déballe tout sans même m’en faire sur ce qu’elle peut penser de moi, si je suis un trou de cul dans sa tête, ça ne changera pas tellement de l’image que je lui ai laissé lors de notre première rencontre. Je me retrouve à la regarder pour voir que dans ses yeux, c’est une curiosité sans arrière pensées. Comme si elle voulait vraiment savoir et comprendre et je me suis surpris à vouloir lui répondre. “En vrai, je l’ai appris par Flore elle-même il y a quelques semaines, elle est venue me retrouver avec des papiers à son nom et un test ADN… Elle est ma fille et je viens seulement de l’apprendre… ” Je fais une petite moue… je trouve ça triste que mon frère me déteste au point de m’avoir empêché de bien connaître ma fille… Je secoue la tête pour chasser ces sombres pensées… " N’en parlons plus… Je ne peux pas refaire le passé de toute façon. ”

Je fais quand même un sourire en repensant à notre rencontre, il est vrai que quand on se donne la peine de lui parler elle semble plutôt sympathique cette femme. Souvent, j’ai tendance à juger les gens par leurs apparence, comme je fais attention à l’image que je projette, je fais automatiquement attention à quel genre de personne je fréquente. Je ne réponds rien pour le coup, parce que je sais que c’est moi qui ai parti le bal et qui ai merdé en gros, c’est moi qui a simplement juger l’apparence de cette nana. Je la laisse quitter la pièce et je me prépare avant d’aller au salon, lui proposant de partir très bientôt aller chercher ce dont on a besoin surtout pour l’apéro et niveau alcool surtout.

Flore n’avait pas encore répondu à mon message, mais on était prêt à partir pour braver le froid de l’hiver. Chose étrange pour moi qui avait toujours vécu dans la chaleur, dans un pays où l’hiver enneigé n’existe pas. “Je crois qu'on n'aura pas le choix en effet. On ferait mieux de faire plus de provisions ! ” Je ris en ouvrant la porte, frissonnant sous le coup de vent qui s’engouffre. Ils prirent la route jusqu’à la supérette, un sourire se dessina sur mon visage et je me tourne vers elle. “ Je crois que cette fois-ci on peut éviter de se donner en spectacle, je n’ai pas besoin d’une douche de lait ou de chocolat ! On commence par la bouffe ou l’alcool ? ”

Ouah. Eh ben alors lui, il avait l'air d'en avoir gros sur la patate ! Pas du genre à être intrusive, tu étais surprise que ce type, juste après une simple question, vide l'intégralité de son sac. Mais tu l'écoutais. Sans le juger ou encore moins te moquer: les erreurs de jeunesse, tout le monde en faisait, tu le savais et ce n'était surtout pas à toi qu'on allait l'expliquer. Mais si tu étais de nature à écouter les autres et les soutenir, tu n'aurais cependant jamais pensé être gratifiée des confidences du mec que tu avais douché d'une brique de lait ... Loin de là. En fait, après votre première rencontre tu t'étais tout simplement dit que moins tu en savais sur ce pauvre type, mieux ce serait . Et que de toutes façons, tu ne le recroiserais jamais. Ça, c'était sans compter sur Flore. PAS MERCI. Avais tu pensé en tombant sur lui, a moitié nu lorsque tu avais passé la porte du chalet. Mais à mesure qu'il avançait dans son récit, ton regard sur lui commençait à changer. En fait, tu le trouvais bien moins arrogant et teigneux que dans tes souvenirs; presque touchant . Et tu te retrouvais à vouloir lui poser des questions, réellement intéressée . Non seulement parce qu'il s'agissait de Flore mais aussi ... Parce que finalement ce type s'avérait être sympathique. T'aurais jamais cru penser ça de lui. Silencieuse, tu hochais la tête avant de poser ta main sur son épaule, geste bienveillant et affectueux, avant de lancer avec humour «tu as tout de même de la chance dans ton malheur... J'veux dire ... Flore va probablement être une fille geniale, a l'image de la nièce qu'elle a sans doute été pour toi... Et de l'amie qu'elle est pour moi.» tu adressais un clin d'oeil à Blake et hochais la tête avant de conclure, enfilant ta doudoune — tu n'arriverais sans doute jamais à te faire a ce froid démentiel « tu as raison. J'crois que le mieux que tu puisse faire présentement c'est .... Te concentrer sur ton présent . Et aussi... Descendre une de ces merveilleuses bouteilles de whisky hors de prix et probablement dégueulasse que la supérette aura a nous offrir. Partant ? » tu lui adressais un clin d'oeil et lui tendais la main pour serrer la sienne, lorsqu'il se décida enfin à sortir de la chambre. gosh. quand on pensait que souvent, c'étaient les nanas qui avaient la réputation de mettre du temps... Bon. D'un autre côté il fallait dire aussi que tu n'étais pas particulièrement patiente : tu mourrais d'envie d'entendre de nouveau la neige craquer sous tes pas, sensation inédite pour toi jusqu'alors ... Et tu avais adoré ça . Adressant un sourire malicieux a ton compagnon de chalet tu lançais « je sais pas toi... Mais je crois que j'adore la neige. Mais pas le froid. Ce qui est peut être un peu paradoxal si on y réfléchit. Pourquoi la neige par temps chaud n'existe-t-elle pas ??» tu te mis à rire et hochais la tête, attrapant ton sac et reprenais « ça me va ! J'ai... Plein d'idées de recettes en plus ! » un sourire moqueur s'étirait sur ton visage et tu clarifiais la situation «rien a voir avec mon embonpoint. J'aime simplement cuisiner.» tu te mis à rire. Le pire dans cette histoire c'est que tu cuisinais le plus souvent pour les autres. Tu n'étais pas particulièrement une grande mangeuse. Gourmande oui, mais dans la limite du raisonnable.

Une fois dans l'épicerie, tu regardais longuement autour de toi. Le choix était difficile et tu ne savais pas vraiment où donner de la tête, lorsque Blake posa la question fatidique. Index sur les lèvres, tic machinal lorsque tu réfléchissais, tu relevais ton regard sur le sien «eh bien... On peut voir ce qu'on peut faire ! Si t'es sage... Pas de douche ou de coup en traitre ! » tu te mis à rire et lui adressais un clin d'oeil avant de répondre plus sérieusement « Peut être qu'on pourrait se séparer ? J'te fais confiance pour l'alcool. Je peux m'occuper des repas si tu veux ?» sourire aux lèvres tu attendais qu'il te fasse part de sa préférence. Tu ne voulais pas non plus lui imposer quoique ce soit, mais pour être honnête tu n'avais pas l'intention de passer trois heures ici : t'avais envie de te poser et ce serait probablement son cas, à lui aussi .

Que se passe t’il, est-ce que c’est ce voyage qui fait en sorte que je m’ouvre plus facilement à une femme que je vois pour la deuxième fois de ma vie. Je ris intérieurement en me disant qu’avec moi c’est tout ou rien. Et pourtant, une fois parti c’est comme si je ne pouvais plus m’empêcher de parler. Je dois faire une réaction allergique à la neige ou à quelque chose dans cet endroit qui fait que je me sens plus vulnérable ou que je me permet de l’être aussi, de ne pas que montrer l’image de Blake Morgan qui possède la boite de nuit branchée au centre ville de Bowen. Je ris sans joie à sa phrase, j’aurais aimé la connaître plus ma fille, j’aurais aimé que mon frère ne fasse pas tout pour la tenir éloignée et que je ne la connaisse pas. C’est sa femme qui m’a permit de la connaître un peu. “J’aurais pu tomber sur pire tu as bien raison. Le truc, c’est que je ne la connais pas tant que ça… Mais je pense que c’est mieux si je n’y pense pas en ce moment. ” Elle ne perd pas le nord en effet en parlant de l’alcool qu’on va boire et j’enfile mon manteau, rouspétant encore intérieurement sur le froid glacial qu’il fait à l’extérieur. “Avoir su, j’aurais ramené le whisky que je commande pour la boîte ! Mais les foutu vêtements chauds prennent pas mal plus de place dans une valise. Mais oui je suis partant, la description fait presque rêver ! ” Dis-je en finissant de m’habiller et en remontant la fermeture éclair de mon manteau et il ne reste plus qu’à mettre mon bonnet et je suis prêt à partir !

Je secoue la tête, non, ce voyage ne me confirme qu’une chose que je suis content de ne pas être venu au monde dans un pays ou il fait froid six mois par année. “Tu vas me dire que je suis un rabat-joie, mais je ne vois pas ce qu’il y a d’excitant dans la neige ou le froid, Je comprends même pas comment Flore à pu me convaincre de ce voyage pour tout dire ! ” On arrive à la supérette rapidement et je dois avouer que je suis encore surpris de voir à quel point il est facile de discuter avec elle et que c’est même plaisant. “Je me serais abstenu de ce genre de commentaire aujourd’hui. Mais bon si tu as déjà des idées je vais te laisser aller. Perso je me débrouille en cuisine, mais c’est juste parce que je n’ai pas le choix de le faire ! ” Je ris en haussant les épaules, je ne suis pas toujours le grand méchant Blake après tout.

Puis vient le moment de savoir comment on s’organise pour les courses. Quand elle propose de se séparer, j'approuve. “C’est bon, je me charge de l’alcool sans problème, si tu as en plus déjà des idées de plats ou de trucs comme ça ce sera plus simple. Puis pour l’alcool je pense que je vais nous trouver de quoi de bien. Je viendrais te rejoindre, je pense quand même que ça prendra un peu moins de temps de mon côté. ” Puis sans vraiment attendre sa réponse je prends un caddie et me dirige vers la section des alcools et je commence à choisir quelques bouteilles. Le vin est plus abordable ici j’en prend donc plusieurs bouteilles pour les quelques jours qu’on sera ici. Je n’irais clairement pas skier, moi je vais boire. Puis je cherche du whisky et d'autres trucs plus forts pour contenter les deux. Une fois la sélection faite je vais la rejoindre et sur mon passage je croise une boîte de gâteaux qui ressemble à ceux pour lesquels nous nous étions querellés. Je la prend et la glisse dans son panier pendant qu’elle a le dos tourné. “J’ai tout ce qu’il nous faut je crois ! ”

Étrange, mais pas déplaisante, la situation qui était en train de se dérouler. Car pour la première fois depuis que tu avais rencontré Blake –oui, maintenant, tu avais un prénom à mettre sur ce visage jadis antipathique -- Tu l’avais d’abord jugé comme un parfait connard. Maintenant… tu commençais à revoir ta copie : on t’avait toujours dit de ne pas rester bloquée sur tes premières idées. Et pour le coup, tu devais bien admettre que l’adage avait carrément vu juste. Ce type, d’apparence si exaspérant, pouvait également se montrer … sympathique ? Qui l’eut cru ??? en tous cas, pas toi. Tu hochais la tête à sa remarque. Il avait raison. Il valait mieux ne pas penser à toute cette histoire, et t’étais bien décidée à l’aider à se changer les idées. Au fond, t’avais une réelle sympathie pour lui. Et savoir cette histoire te faisait de la peine pour lui. A sa remarque, tu te mis à rire, avant de hocher la tête « les gens d’ici doivent être contents de venir chez nous en vacances ! Un t-shirt et ils sont parés ! J’suis sûre qu’ils doivent partir avec un simple sac à dos, les chanceux ! » et tu riais de nouveau, plus légèrement, avant de demander : « oh, vous tenez une boite ?  Ça doit être génial, non ? » le monde de la nuit n’était pas vraiment le tien, mais tu l’avais toujours aimé : il te fascinait et bien souvent, il t’inspirait pour tes créations.
Tu haussais les épaules, amusée par sa remarque sur le froid et rabattais ta capuche sur ta tête, prête à affronter le froid : « je ne sais pas… ce n’est pas tant l’excitation, mais… disons que c’est … dépaysant ? Allez… fais pas la tête ! Je suis sûre que dans quelques jours, tu la remercieras, ta Flore ! » tu lui adressais un sourire bienveillant. Si lui ne partageait pas ton avis, toi, tu comptais bien la remercier. Ne fut-ce que pour la réconciliation avec son père.

Une fois à la supérette, vous preniez le parti de vous séparer : gain de temps oblige. Tu lui adressais un sourire et hochais la tête « je comprends. Au départ… c’était la même chose, pour moi ! Et puis… ça a dérapé. » tu riais avant de filer dans les rayons, prendre ce dont vous auriez besoin, et relevais la tête de ton caddie lorsqu’il arriva à ta hauteur : « j’ai presque terminé, moi aussi ! » tu lui montrais ce que tu avais choisi, et lui énumérais les plats que tu comptais faire. Puis, lui souriant, tu avais demandé, un peu curieuse : « qu’est ce que tu as pris, toi ? » toute contente de pouvoir partager cela avec autrui, tu avais tourné les talons, veillant à ce que Blake te suive, direction la caisse. Finalement, ce séjour ne semblerait pas si déplaisant ! Une fois de retour au chalet, tu rangeais tes achats dans le frigo, et sortais deux verres : que la fête commence.