(#33) - i love how it feels when i break the chains (channa)

Après une troisième soirée avec Charles, vous aviez convenu de vous revoir. Tu avais quand même en travers de la gorge tes signaux de fumée par message, à propos du bal de la St Valentin. Mais bon, peut-être que tu t’étais fais trop de film dans ta tête ? Il devait seulement te voir comme un plan-cul et toi tu t’emballais un peu trop rapidement. T’avais enfilé une jolie robe noire ce soir, un truc qui s’enlève facilement, au cas où, comme la fois précédente. Pour une fois, tu étais un peu plus féminine que d’habitude, et tu espérais lui plaire aussi comme ça. Parce que t’aimais bien te pomponner aussi, t’étais pas seulement une grosse brute. Tu connaissais maintenant le trajet jusqu’à chez Charles pour l’avoir déjà fait quelques fois. C’est en quelques minutes de marche sur tes talons hauts que tu arrivais devant chez lui. Tu frappais à la porte et tu attendais qu’il vienne t’ouvrir. Ce qu’il faisait quelques secondes plus tard. « Salut » dis-tu avec un sourire en coin. T’avais mis 20 minutes à venir, comme promis dans ton dernier message. Tu lui tendais une bouteille de vin rouge. « J’me suis permise d’emmener quelque chose » ajoutas-tu en lui donnant la bouteille.

@Charles Verczinsky

Charly sait qu’il n’a pas été sympa et il s’en veut. Il a très bien compris qu’Anna voulait qu’il l’invite à la soirée de la saint-Valentin organisée par la ville mais il ne peut pas. Ce n’est pas comme ça qu’il voit leur relation. Même s’il est conscient qu’il peut donner de faux espoirs à la jeune femme en la voyant, il ne veut pas lui en donner davantage. Il ne veut pas la manipuler, seulement continuer à profiter de leur relation actuelle, à savoir bien manger et faire l’amour. Une relation simple, qu’il ne veut pas sérieuse. Comme il ne voulait pas rester sur une mauvaise note suite à leur échange sur la Saint-Valentin, il lui a proposé de passer, pour une nouvelle soirée comme ils en ont l’habitude à présent. Moins d’une demi-heure plus tard, elle sonne chez lui, vêtue d’une magnifique robe noire et de talons qui la mettent tout à fait son avantage. « Salut. » lui dit-il avec un sourire en lui ouvrant la porte. Elle lui tend une bouteille de vin rouge qu’elle a apporté. « Très bon choix. » dit-il en attrapant la bouteille qu’il va poser sur la table. Il se retourne ensuite vers elle et passe une main autour de sa taille, se rapprochant, il lui dit « En plus d’être facile à enlever, cette robe te va magnifiquement bien. »

Les signaux de fumée n’avait pas marché, c’était sûrement une idée que tu te faisais dans la tête. Mais bordel, pourquoi tu t’attachais à ce gars alors ? Bon, ça ne t’empêchait pas d’aller le voir ce soir pour passer la soirée avec lui. Tu pourrai te contenter de ces soirées bouffe et sexe, en vrai. Mais t’avais toujours besoin de plus. Tu pensais qu’il y avait plus. Peut-être pas dans sa tête, finalement. Quand il t’ouvrait la porte, tu lui tendais la bouteille de vin après l’avoir salué. « Je suis barman, j’m’y connais, enfin un peu » dis-tu avec un léger rire. Tu ne voulais pas te la péter, c’était juste un des plus de ton job de t’y connaitre en spiritueux. C’est pour ça que tu l’aimais bien, ce boulot. Il posait la bouteille sur la table pour t’attraper par la taille et te complimenter sur ta tenue. Tu rougissais légèrement, remettant une de tes mèches derrière les oreilles. « Merci » dis-tu en te mordant la lèvre inférieure. T’avais fais un effort ce soir et tu était contente qu’il le remarque. Tu t’approchais pour déposer tes lèvres sur les siennes afin de le saluer proprement.

Évidemment qu’elle s’y connaît en alcool puisque c’est son travail et Charly a toujours apprécié les femmes intelligentes qui en savent plus que lui et sur ce domaine là, elle peut le battre à plate couture, tout comme sur un ring de boxe. Il lui sourit avant de se rapprocher d’elle, admirant un court instant sa tenue. Elle est belle, il ne peut pas dire le contraire. Ce n’est pas sa beauté qui l’a attiré en premier chez elle, plutôt son goût pour les sports de combat, sa gentillesse et cette alchimie qui s’est créée malgré les réticences du jeune homme. Il est toujours réticent, ne voulant pas s’engager mais ses soirées en la compagnie d’Anna sont meilleures que les autres. Elle le remercie et il est ravi de l’effet que lui fait le compliment. Ils s’embrassent. Il hésite un instant à venir retirer la robe de la jeune femme mais il se retient. Il a envie de redevenir un peu lui-même, le lui romantique qu’il a toujours été et qu’il a un peu laissé tombé lors de ses ébats avec la jeune femme. Charly profite tout de même de ce baiser pour se rapprocher de la jeune femme et la prendre dans ses bras. Il se recule finalement et l’attrape par la main pour l’entraîner dans la cuisine. « Au menu ce soir, ratatouille française. » Puisque c’est en ça que consistent leurs soirées, tester de nouvelles recettes et faire l’amour. Et depuis qu’il est revenu de Chamonix, Charly s’essaie à la cuisine française.

T’aurai bien aimé encore insisté à propos de la soirée de la St Valentin que tu avais encore en travers de la gorge mais tu t’étais dis que c’était peut-être trop tôt. Après tout, tu venais juste d’arriver. Mais tu l’avais encore est travers de la gorge après vos messages échangés. Peut-être que tu te faisais trop de film dans ta tête, c’était même certain. Charles ne te voyait pas comme une petite amie potentielle mais plutôt comme quelqu’un avec qui il passe du bon temps. Quand tu l’embrassais, il finissait par te prendre dans ses bras. Après, il attrapa ta main pour te diriger vers la cuisine. « J’ai aucune idée de ce que c’est mais j’ai hâte de goûter » dis-tu avec un léger rire. La gastronomie française t’y connaissait pas grand choses, tu découvrais des nouveaux plats à chaque fois que tu venais ici. Les seuls plats français que tu connaissais c’était ceux à base de fromage que t’avais découvert à Chamonix. Tu allais dans la cuisine pour trouver de quoi ouvrir la bouteille de vin et tu t’exécutais après avoir trouvé un limonadier dans un tiroir. Tu servais ensuite les deux verres qui étaient installés sur la table pour que vous commenciez à manger et boire.

Même si cela ne faisait pas longtemps, Charly commençait à s'habituer à leurs petites soirées à deux, chez lui. Comme il ne voulait pas s'engager dans quelque chose de plus sérieux avec elle, il ne lui avait pas proposé d'autre lieu de rendez-vous. De toute façon chez elle il y a son coloc et comme leur rituel consiste à cuisiner et coucher ensemble, les possibilités de lieu sont assez réduites. Il l'entraîne dans la cuisine pour lui présenter le menu du soir, une ratatouille française. Une recette qu'il a trouvé dans un des livres de cuisine qu'il a achetés il y a peu. « C'est un plat à base de légumes. Mais de ce que j'ai compris dans le film ratatouille, c'est pas vraiment de la ratatouille qu'ils cuisinent. » Précisa-t-il en passant derrière le comptoir. Anna s'occupe d'ouvrir la bouteille tandis qu'il vérifie la cuisson du plat. « Faut que ça cuise encore un peu, j'avais pas prévu que tu serai là si vite. » Il avait commencé à cuisiner avant de savoir qu'elle viendrait chez lui mais ce n'est pas le genre de plat qui se fait en cinq minutes. Le jeune homme revint vers Anna et attrapa un des verres qu'il leva pour trinquer.

En soi, tu étais satisfaite de ces rendez-vous sexe et bouffe. Mais te connaissant, tu avais envie de plus. Toi qui avait décidé de ne pas t’attacher à un homme, ça commençait mal. Mais tu ne disais rien, tu gardais ça pour toi parce que tu savais que si tu le disais à haute voix, tout serait réel. Et tu ne voulais pas que ça soit réel. Il te donnait le plat du jour et tu n’avais aucune idée de ce que c’était. Brièvement il t’expliquait et ça te faisait rire. « Oh d’accord, je vois » dis-tu avec un léger rire. Sa référence à Disney te faisait sourire. Il continuait à regarder sa casserole où le plat était entrain de cuire pendant que toi tu ouvrais la bouteille de vin. Tu servais les deux verres et tu venais trinquer avec Charles. « C’est pas grave, on peut faire plein de choses pendant que ça cuit » dis-tu avec un sourire en coin, levant ton verre à tes lèvres pour en boire une gorgée. Après tout, t’avais bien mis une robe facile à enlever, non ?

La ratatouille est tranquillement en train de cuire sur le feu mais il faut encore attendre un peu avant qu'elle soit prête. En attendant la jeune femme débouche la bouteille de vin qu'elle a apporté et ils trinquent. Effectivement le vin est bon, comme il l'avait prédit et comme Anna lui a assuré. Charly lui dit rapidement qu'ils vont devoir attendre encore un peu avant de pouvoir manger. Il sourit à la réponse d'Anna, il sait ce qu'elle a en tête, il y pense aussi. « Il reste pas assez de temps de cuisson pour ce que tu penses. » Et il n'a pas envie de faire cramer sa première ratatouille parce qu'ils ont décidé de se lancer dans une partie de jambes en l'air juste avant le repas. « J'ai pas envie de devoir me presser. » Ajoute-t-il. Le jeune homme veut pouvoir prendre son temps s'il en a envie ou non et ne pas être obligé de devoir plier l'affaire à toute vitesse pour devoir arrêter le feu.

Alors que le plat est entrain de cuire, tu proposais une autre activité au jeune homme. Mais il ne semblait pas emballé par l’idée, ça faisait l’effet d’une petite douche froide et tu mimais une tête triste. Mais tu comprenais d’un côté, il n’avait pas envie que son plat crame pendant que vous faisiez l’amour. Et c’était normal, vous n’allez pas faire les choses à la va-vite pour guetter ce qu’il se passe dans la casserole. « J’suis déçue mais d’accord » soufflas-tu avec un sourire en coin. Tu portais le verre de vin à tes lèvres pour en boire quelques gorgées avant de le reposer sur le comptoir. « Qu’est-ce qu’on peut faire en attendant, alors ? » demandas-tu ensuite. Tu ne voulais pas lui parler du bal de la Saint Valentin et du fait que tu avais fortement envie d’y aller avec lui. Il n’avait pas récupéré la perche que tu lui avais tendu. En même temps, le jeune Verczinsky n’était peut-être pas encore prêt à se montrer au grand jour avec toi. Et puis, après tout, vous n’étiez pas un couple, vous n’aviez pas mis de mot sur votre relation. C’est toi qui te faisait des films dans ta tête. Comme d’habitude en fait.

Lui aussi était un peu déçu de ne pas pouvoir se lancer dans des activités plus intimes avec Anna mais il préfère éviter la catastrophe d’entendre le détecteur de fumée se déclencher alors qu’ils sont en plein milieu de l’acte, ils seraient bien obligés de s’arrêter. « On se rattrapera après. » lui assura-t-il avec un sourire. Parce qu’il aime ses moments où ils sont tous les deux à s’embrasser, à se caresser parce qu’il arrive à oublier le reste dans ces moments-là, parce qu’il ne se pose pas de questions, parce qu’il ne pense pas à Jamie. Le reste du temps, s’il perd un peu trop sa concentration, il la revoit avec son petit ventre arrondi au mariage, il n’arrive pas à s’enlever cette image de la tête. C’est seulement lorsqu’il la remplace par celle d’Anna, souriante, qu’il y arrive. Tandis qu’il revient vers elle, la jeune femme lui demande ce qu’ils peuvent faire à la place. En général ils discutent de tout et de rien, ils ne parlent jamais des sujets sérieux, des choses qui comptent vraiment pour eux. Il n’a jamais parlé de Jamie, elle n’a jamais parlé de ses relations passées non plus. « On pourrait parler, tu pourrais me raconter ta journée. » Des choses simples sans conséquences. Dans sa journée il y a eu aussi leurs sms, le bal de la Saint-Valentin qu’il a mis sous le tapis à vitesse grand v.

La relation que vous aviez commencé avec Charles était simple ça se composait de sexe, de longues heures sous la couette mais aussi de bonne bouffe. Et ça t’allait très bien. Mais ce garçon avait un je-ne-sais-quoi qui te donnait envie d’avoir plus de choses. « D’accord, chef » soufflas-tu avec un sourire en coin. Tu attrapais ton verre de vin et tu faisais tourner le liquide à l’intérieur pendant qu’il se rapprochait de toi. Il te proposait alors de lui parler de ta journée. C’était une bonne idée, ça permettait de remuer le couteau dans la plaie à propos de la St-Valentin mais tu n’allais pas le lui rappeler. Pas de suite. Ou sinon c’est que ça t’échapperait. « Ma journée ? J’suis allé voir des amies dans un café, j’ai fais du ménage chez moi et puis je suis venue directement ici » et on m’a mis un gros vent pour aller au bal du maire pensas-tu très fort. Mais tu ne disais rien. Tu passais tes bras autour de son cou avant de lui dire. « Et toi alors, elle était comment ta journée ? » demandas-tu ensuite avec un petit sourire en coin.

De l’extérieur leur relation pouvait sembler simple, sans prise de tête. C’est ce que Charles cherchait aussi en matchant avec Anna sur BBT, une histoire passagère pour oublier la grossesse de Jamie. Mais il perdait un peu le contrôle des choses, surtout lorsqu’elle lui avait parlé du bal de la Saint-Valentin et qu’il avait joué les aveugles en ne voyant pas où elle voulait en venir. Il faisait comme si de rien n’était, comme s’il n’y avait pas eu ce moment d’animosité entre eux. Elle lui parla rapidement de sa journée, n’évoquant pas bien sûr leur simili-dispute à propos du bal. Le jeune homme posa ses mains sur les hanches de la blonde avant de lui répondre « Plutôt classique, des cours, des élèves parfois un peu agaçants...heureusement que tu es là pour me changer les idées. » Il lui souriait. Si seulement il n’y avait pas cette ratatouille en train de cuire, il lui aurait déjà retiré sa robe. Mais non, ils vont devoir être un peu patient cette fois et penser à autre chose qu’au sexe. « J’espère que ton coloc m’en veut pas trop de t’inviter un peu trop souvent à dîner. » Oui, à dîner, seulement à dîner.

Charles était une bonne distraction pour se débarrasser d’Owen dans ta tête. Mais tu avais envie de plus. Toi aussi t’avais envie d’afficher à quel point tu étais heureuse en ce moment, à quel point ta vie avançait à toi aussi. Et c’était en partie grâce à lui mais tu ne lui disais pas, tu voulais juste lui faire plaisir toi aussi. « Je suis ravie d’être ta distraction de la journée » soufflas-tu avec un sourire en coin. Voilà, tu étais sa distraction et rien de plus. Il n’y avait pas de mots sur cette relation, juste de la bouffe et une tonne de sexe. Mais c’était bien aussi. Il te demandait ensuite si ton coloc ne lui en voulait pas trop de t’inviter tout le temps chez lui. « Non, il est content que je sorte un peu de l’appartement » dis-tu avec un léger rire. C’est vrai, tu te terrais à l’appartement quand tu ne travaillais pas parce que tes amies n’avaient pas forcément le même train de vie que toi. « Et puis je le vois quand même assez souvent » ajoutas-tu simplement. « J’espère que tu ne te prives pas de soirées avec tes amis, pour des soirées comme celle-là » ajoutas-tu un peu curieuse. Lui aussi avait une vie avec des amis à voir, et en ce moment, vous vous voyiez assez souvent. Même si tu te doutais qu’il gérait bien son planning.

Il ne savait pas ce qu’il se passait dans sa tête, tout comme elle ne savait pas ce qui tournait dans la sienne. Ils étaient tous les deux ignorants des blessures de l’autre, de ses pensées. C’était plus simple pour Charly d’essayer d’ignorer les choses que de les affronter. Il n’est pas encore prêt à ça. Même s’il apprécie ces moments passés à deux, à essayer d’oublier, simplement, il n’a pas envie d’être trop entreprenant, même s’il sait qu’il pourrait la voir presque tous les soirs. Mais visiblement, leurs soirées à deux n’ont pas l’air de déranger le coloc d’Anna, qu’elle voit suffisamment visiblement. Elle se questionne aussi sur ses autres activités. Il n’a jamais été du genre à sortir énormément, il a ses amis, son groupe d’amis plutôt, qu’il voit régulièrement et ses coéquipiers du rugby. C’est à peu près tout. Il fait peu de rencontres. « Non, t’inquiète pas. En général mes soirées sont prévues en avance. Le rugby c’est toutes les semaines pareil et pour le reste, on est tous un peu occupé avec nos vies alors on s’y prend en avance quand on veut se voir. » Les soirées poker s’organisent rarement la veille pour le lendemain puisqu’il faut réussir à réunir huit personnes actives qui ont chacun leurs obligations, notamment parfois des enfants à gérer. « J’ai pas mal de temps libre à occuper. » Autrement dit, il pourrait l’inviter davantage et changer ses soirées de lecture, cuisine et sport habituelles pour des nuits avec elle.

Les soirées tranquilles avec Charles se multipliaient, et tu le voyais de plus en plus souvent. Mais ce n’était pas pour te déplaire. Tu arrivais toujours à voir ton entourage et tes amis. En gros, il t’empêchait de passer des soirées seules devant la télévision quand tu ne travaillais pas ou même des fois après un service. A ton tour, tu lui demandais si tu ne l’empêchais pas de voir ses proches. « Oh d’accord, je vois » dis-tu avec un sourire en coin. Quand il te dit qu’il avait pas mal de temps libre à occuper, tu souriais encore plus. « Ravie de t’aider à passer le temps, et occuper ton temps libre alors » soufflas-tu à son oreille. Tu savais donc que ce genre de soirée n’était pas prête de s’arrêter. Mais tu avais envie de faire autre chose que ça donc comme tu étais proche de lui, tes bras autour de son cou, tu proposas simplement quelque chose. « Ça te dit pas qu’un jour, au lieu de faire un bon repas dans cette cuisine et une bonne partie de jambes en l’air dans ton lit, qu’on aille faire une virée à l’extérieur ? » demandas-tu ensuite, pour tenter autre chose sans savoir si ça allait lui plaire.