Seigneur donne moi la patience parce que si tu me donne la force, je lui éclate la gueule

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Evangéline & Malo

Dire que j’étais en colère était un euphémisme. Dire que j’étais verte de rage, conviendrait probablement plus. Ce maudit ambulancier allait entendre parler de moi, il pouvait en être certain.

Quelques heures plutôt, nous avions fait une arrestation. Arrestation qui avait quelque peu… mal tournée et l’un des membres du gang que nous voulions arrêtés avait été blessé d’une balle a l’épaule. Alors forcément, ça avait été un bazar pas possible et nous avions dû appeler une ambulance. Déjà, ça ne me réjouissait pas. Nous allions devoir attendre pour l’interroger qu’il passe entre les mains de l’hôpital et ça allait me demander davantage de paperasse. Après avoir confié le gars à un ambulancier j’y avais envoyé une fille de mon équipe qui avait fait une grosse chute et si elle affirmait aller bien, je préférais qu’elle aille contrôler. J’avais ensuite pris le chemin du commissariat, pour commencer la paperasse. Me rendre maintenant à l’hôpital allait juste me faire perdre du temps. De toute façon, l’hôpital serait au courant et m’appellerait lorsque je pourrais aller le voir.

Mais, cinq bonnes heures plus tard, je n’avais toujours aucune eu aucun appel de l’hôpital et cela m’étonnait. Après avoir vérifié une énième fois que je n’avais pas de nouveau message, j’attrapais mes clefs et pris la route de l’hôpital. Une fois arrivée sur place, j’avais appris que l’homme que nous avions blessé n’était jamais arrivé à l’hôpital.

Quelques coups de téléphone plus tard, j’avais appris que la dernière personne à avoir vus le malfrat avait l’ambulancier à qui je l’avais confié, un certain @Malo Woodrow . Et nous en étions là. J’avais convoqué le jeune homme, et il allait devoir m’expliquer ce qui s’était passé.

La responsable de l’accueil du commissariat passa une tête dans mon bureau, m’annonçant qu’il était arrivé. Je la remerciais et lui demandais de le conduire ici même. Quelques instants plus tard, l’ambulancier était là. Tachant temps bien que mal de maitriser mon énervement, je prenais la parole. « Monsieur Woodrow, assaillez-vous, je vous en prie. Je crois que nous devons discuter. »

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@Evangéline Alvarez

Cette journée est craignos, du genre vraiment craignos !

J’aime pas ça, aller chez les flics, c’est jamais bon signe. Je leur fais pas confiance aux cowboys des temps modernes. Ils sont là pour assurer la sécurité, mais j’ai pas une gueule qui leur plait aux poulets. Ils me prennent pour un délinquant, alors que j’suis juste un pauvre gars qui essai de s’en tirer dans cette vie chaotique…

J’suis convoqué, c’est encore moins bon signe.
J’ai pas casier moi, j’ai eut quelques amendes, mais rien de bien méchant.

J’pense à ce qu’il s’est passé avec ce type, ce gars que j’ai laissé filé, comment j’étais censé savoir qu’il fallait le surveiller et qu’il ne fallait qu’il s’en aille ! Des fois, on reçoit des détenus, mais ils sont toujours surveille par un gardien ou deux, en plus, ils ont les menottes et même si j’suis pas très malin ça m’est jamais arrivé d’en laisser partir un avant. Ce mec, il avait l’air cool, et j’ai seulement voulu lui donner un coup d’main…

En arrivant, c’est un étrange protocole parce que le flic de l’accueil il vous prend vos affaires personnelles et il y a une petite palpation. J’suis un bandit ou quoi ?! Pour une fois je m’abstient de faire une petite blague au flic, j’me sens pas hyper bien. J’devrais sans doute appeler Jamie, mais j’crois qu’elle va me butter. J’ai plus peur de l’avocate que des flics, j’mefforce à lui montrer que j’peux être un bon père pour qu’elle m’aide dans le dossier, c’est pas en laissant s’enfuir un criminel que je vais avancer.

J’arrive dans un bureau ou une femme flic m’attend, en temps normal j’l’aurais trouvé très belle, mais… C’est une flic ! “ Bonjour… “ Je m’asseoi là où elle me dit de m’installer, franchement des fois je trouve l’hôpital triste, mais quand j’pense que des gens passent leur temps dans un bureau comme celui-ci…. “ Discuter ? “ Ou est-ce qu’elle va aussi m’engueuler, comme mon boss, me considérer comme un enfant de 8 ans. J’ai l’habitude, mais ça reste une chose déplaisante à vivre, surtout dans la même journée. “ J’savais pas pour votre type, j’avais pas compris. D’habitude le mec est menotté au brancard, là il était pas attaché le gars. “ Ouais peut-être que c’était pas tant ma faute que ça ? J’réalise que même, j’aurai pu être en danger ! “ En plus, vous m’avez laissé tout seul avec, imaginez qu’il ait essayé d’me butter, ok c’était pas l’cas, mais ça aurait pu ! Et il était pas attaché et c’est franchement pas difficile d’être plus fort que moi. “ Eh oh, moi j’ai un enfant ! “ Désolé, mais cette histoire ça m’panique… Si ça s’trouve il est en train d ‘crever dans un coin à s’vider de son sang, par ma faute ! “ Comment on est censé vivre avec ça sur la conscience ?

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Seigneur donne moi la patience parce que si tu me donne la force, je lui éclate la gueule

Evangéline & Malo

Le gars prend place dans mon bureau, il ne semble pas dans son assiette et une partie de moi s’en réjouis. Il a laissé partir un gars important pour notre enquête et je déteste ça. Cette maladresse va nous couter des heures de travails et de paperasse supplémentaires, se sont je me serais bien passée. Il me lâche un bonjour auquel je ne prends pas le temps de répondre. Le temps nous est compté. Je ne sais pas s’il en a conscience, mais c’est le cas.

« Oui, discuter. Vous savez pourquoi je vous ai appelé ? » Le dénommé Woodrow cherche à se justifier, signe qu’il a parfaitement compris pourquoi il est là. C’est déjà ça. La moi d’il y a quelques années auraient paniqué face a ce dédouanement, remettant en cause la responsabilité de la police dans cette histoire. Mais depuis, j’ai pris du galon et je sais parfaitement pourquoi je prends chaque décision. Là, le gars était trop blessé pour blesser qui que ce soit. D’ailleurs, je me demande même comment il a fait pour s’échapper. Une balle dans l’épaule, une seconde dans l’abdomen, nous étions pressés, il fallait agir vite pour ne pas le perdre. D’autant que celui que nous avions attrapé, n’était pas un gros bonnet. Juste le gars qui avait le plus de chance de balancer toute l’organisation. Le gars en question, était d’ailleurs plus un gamin qu’un gars mais avait été assez futé pour profiter de la gentillesse de l’ambulancier, ou bien il avait profité des quelques forces qui lui restaient pour se tirer de là. Je me levais alors de mon bureau, et vint m’assoir sur le coin de ce dernier, regardant l’ambulancier droit dans les yeux. « Monsieur Woodrow, sachez que je n’ai aucunement l’intention de justifier mes décisions au près de vous. » Je pris un dossier sur mon bureau et feuilleté les éléments, pendant que celui qui n’avait pas encore subit ma colère commençait a culpabiliser et à paniquer. Le fat que ce gars soit dans un coin à se vider de son sang n’était à l’heure actuelle, paradoxalement pas ce qui m’inquiétait le plus. Mais j’étais bien décidée a attendre encore un peu pour lui parler de ça. Au lieu de ça, je changeais de sujet. « Dites-moi monsieur Woodrow, avez-vous des enfants ? » Ma question était loin d’être aussi anodine qu’elle en avait l’air…

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Il aurait aimé être n’importe où à cet instant, même chez une esthéticienne pour une épilation du SIF, son ignorance le pousse à croire que ça serait moins douloureux que de se retrouver face à la policière. Il est persuadé qu’elle va le mettre dans la merde, il faut dire qu’il en a fait des conneries dans sa vie, mais celle-ci figure parmi les pires. Il a beaucoup de choses dans la tête et clairement pas assez de neurones pour tout ça.

Elle dit rien la flic, elle est calme, trop calme. Malo aimerait mieux qu’elle lui gueule dessus, il a l’habitude de ça même si ça fait mal aux oreilles. “ Euh… Des enfants ? “ Il ne comprend pas le lien, dommage parce qu’il aurait mieux fait de répondre que non, mais une fois n’est pas coutume, Malo n’est pas un gars particulièrement intelligent. “ Oui… J’ai une fille. Et deux vieux qui sont redevenus comme des bébés, mais modèle géant… Vous voyez l’genre ? “ S’occuper de ses deux parents c’est pas de tout repos non plus, surtout qu’il ne sont clairement pas agréables à vivre. Malo ne les abandonne pas, même s’ils ne l’ont pas élevé ni même aimé, c’est un bon chrétien et un sacré crétin.

Il n’est pas à l’aise de parler de sa famille, c’est vraiment le foutoir. Déjà qu’il n’était pas confortable dans cette pièce, ce sujet ne l’aide pas le moins du monde à avoir le moindre petit contrôle de la situation. “ Pourquoi vous m’demandez ça ? “ Ça s’appelle tendre le bâton pour se faire battre, mais il est comme ça Malo, la naïveté à l’état brute, il s’obstine à croire que les gens ont tous un bon fond, que c’est pas d’la faute des méchant s’ils sont méchants, c’est la vie qui les a fait ainsi. Les méchants, ça existe pas…

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Seigneur donne moi la patience parce que si tu me donne la force, je lui éclate la gueule

Evangéline & Malo

L’une de mes spécialités était d’être d’un grand calme. Certains de mes collègues avaient le sang chaud et pouvaient vite devenir limite violent, voir carrément violent si un autre collègue n’était pas à leurs côtés pour les retenir. Quant à moi, j’avais mon style et je savais que mon calme pouvait en déstabiliser plus d’un. En l’occurrence, j’avais le sentiment que c’était exactement la bonne technique avec ce Malo Woodrow. Je l’avais bien senti, que lorsque j’avais orienté la conversation sur sa vie de famille, qu’il ne voyait pas où j’allais en venir. Néanmoins, il répondit à ma question, m’indiquant qu’il avait une fille. Je retiens un commentaire sur le fait que j’espérais pour la petite que la mère était un peu plus responsable que le père, dans le cas contraire, elle commençait mal dans la vie. Mais il me donnait une occasion en or. J’étalais des photos contenues dans mon dossier devant lui. Les photos n’étaient hélas pas des plus joyeuse, et montrait des ados décédés d’over dose. « Si je vous pose cette question monsieur Woodrow, c’est parce que je trouve que vous vous faites bien du souci pour un criminel. Moi, ce qui m’inquiète le plus dans cette histoire, se sont ces ados décédés à cause de la drogue vendue par des hommes dont fait partie celui que vous avez laissé s’échappé. » Je marquais une pause, le temps de le laisser digérer les informations que je venais de lui donner. « Aussi, j’espère que vous allez m’aider à retrouver cet homme, en tant que père je suppose que vous devez être sensible à la détresse des parents qui ont perdus leur enfant à cause de cet homme et de deux de son organisation ». J’avais parlé d’un ton poli et calme. Il était temps qu’il comprenne que l’heure n’était pas à la panique, mais au sang-froid.

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Même si Malo en a vu des choses dans son travail, que la morts fait partie de ces choses. Des vieux, des jeunes, des enfants, des bébés même… C’est la facette de son travail qu’il déteste plus plus. Descendre un patient à la morgue, ça n’est jamais joyeux, même pour le bout en train qu’il est en quasi toutes circonstances. Voir ces photos n’était pas confortable pour lui, ses yeux hazel observent les victimes avec une certaine douleur. Il connait la drogue et leur effets, il le sait parce qu’il paye le prix de ces effets sur ses parents en devant s’occuper d’eux comme de gros bébés.

Il écoute la policière qu’il trouve bien cruelle, il sait qu’il a fait une erreur… Il ne montre cependant pas vraiment que ça l’énerve, qu’il a envie de s’énerver, lui, le si gentil petit Malo ! Certes c’est encore un gamin, il n’est pas très malin non plus, mais ça n’est pas un méchant. Jamais.

Son regard se lève vers la brune avec un léger arc du sourcil, il ne voit vraiment pas en quoi il pourrait être utile. Il n’est déjà pas doué dans son métier, alors jouer les petits flics… Franchement, c’est presque risible. Comment est-ce qu’elle peut lui demander ça de manière sérieuse ? Malgré tout, il ne se voit pas lui faire la remarque, pas qu’elle l’impressionne, mais… Il n’a pas envie d’avoir plus d’ennuis. Avec un peu de chance, s’il aide, peut-être que les avocats ne sauront jamais rien ? Il aimerait tant pouvoir prouver qu’il peut être un bon père et ce jour-là, il est loin du compte.

Il soupire doucement avant d’acquiescer avec un pauvre sourire pas convaincu. Qu’est-ce qu’il pourrait dire ? Rien. Trop bavard et ensuite silencieux, presque résigné. Il faut croire qu’elle possède son destin, du moins pour le programme concernant cette affaire qui le dépasse. D’un geste de la main il repousse les photos sans les regarder, il a compris le message…

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