KIP & JAY - Les tic et tac du commissariat.

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Le jour vient de se lever et toi, tu viens tout juste d'émerger. Tu jettes un rapide coup d'oeil sur ta droite, constatant alors que comme bien souvent, tu n'as pas passé la nuit tout seul. Haussant un sourcil, tu observes le visage de ta partenaire d'une nuit. Mais mon Dieu, combien de verres tu t'es enfilé hier pour finir aussi bas, puis d'où elle sort cette fille au cheveux mi-blond, mi-brun... Regardes là, sérieusement, elle a l'air encore plus atteinte que toi. Soupirant, tu détournes alors ton regard vers l'éclairage de ton radio-réveil. Tu commences ton service dans même pas dix minutes. Tu seras en retard, cela ne fait aucun doute... Mais au moins, cette fois-ci, tu iras et ne resteras pas chez toi, c'est déjà ça. Tu jettes un oreiller au visage de la fille pour lui faire comprendre qu'il est l'heure pour elle de se réveiller et surtout, de quitter les lieux. Non, tu ne prends même pas la peine de lui parler, de toute manière, tu ne l'a rappellera pas et ne compte pas la revoir, alors à quoi bon gaspiller ta salive pour elle ?

C'est finalement plus de trente minutes plus tard, après avoir pris le temps de t'attarder dans la salle de bain que tu quittes cette fameuse maison que tu partages avec trois autres personnes. Uniforme sur toi, tu arrives rapidement au commissariat. Tes collègues te regarde arriver mais ils ne disent rien. Ils te connaissent trop bien et savent parfaitement que ton manque de ponctualité ne cessera pas du jour au lendemain. Passant devant la machine à café, tu t'y arrêtes pour en prendre un puis poursuis ton chemin jusqu'au bureau que tu partages avec ton coéquipier. Il est déjà sur les lieux et t'attends probablement depuis de nombreuses minutes. Franchissant la porte, tu prends alors la parole. « salut la compagnie ! alors, on bosse sur quoi aujourd'hui ? »

Spoiler:

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Gestes quotidiens, qui deviennent machinaux, tu commences à t’encrer dans un quotidien que tu veux à tout prix éviter. La routine, métro-boulot-dodo, les mêmes choses tout le temps. Tu ne veux pas tomber dedans, tu veux de l’action, de la nouveauté, tu ne veux pas savoir comment la journée va se terminer, tu vis dans le moment présent, tu te fiches du passé, du futur. Tu te lèves, un petit tour dans la salle de bain, tu te brosses les dents de gauche à droite, tu brises les conventions, les conseils des dentistes ce n’est pas pour toi, que cela peut-il bien te faire du sens dans lequel on se brosse les dents, tu as appris à le faire il y a même pas six mois. Avoir été dans le coma et être amnésique t’as beaucoup changé, forcément, après de tels traumatismes ont ne peut pas être le même. Non, toi, tu es encore plus fou, tu risques encore plus ta vie, tu profites, car tu te dis que demain ça peut re-commencer, te retrouver dans une chambre d’hôpital, avec des tas de bouquets de fleurs autour de toi. Inutile de préciser que tu es à l’heure, la ponctualité est l’une de tes principales qualités, qualité que ne semble pas avoir ton coéquipier, qui comme à son habitude, est en retard. Plus personne ici n’est étonné par ça, ni par la relation que vous avez tous les deux. Parce qu’il faut bien le dire, pour deux mecs qui sont limite à l’opposé, le jour et la nuit, vous vous entendez quand même très bien ! Au début, tu pensais que t’allais lui mettre une baffe toutes les deux minutes vu son comportement, mais finalement, votre relation s’est vite arrangé, bien qu’il te tape sur le système à de nombreuses occasions. D’ailleurs, quand on parle du loup, on en voit la queue, le voilà qui arrive, pas vraiment dérangé d’arriver après tout le monde. « t’es en retard » dis-tu d’un ton las, tu prenais la peine de rappeler ce détail, bien que tu sais que ça ne changera en rien le comportement de ton collègue. « un vol dans une bijouterie, c’est passionnant tu verras ! » ajouta-tu alors que tu n’en croyais pas un mot. Tu aurais préféré quelque chose avec plus d’action, mais il faudra te contenter de ça.

hj : moi aussi je tente !

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Tu esquisses alors un banal sourire lorsque ton coéquipier te fais remarquer qu'une fois de plus, tu es arrivé en retard. Tu ne lui réponds pas, cette remarque, il la fait à chaque fois et il sait pertinemment que rien ne pourra y changer. Déposant ton gobelet de café sur ton bureau, tu jettes alors un rapide coup d'oeil sur l'affaire en cours. Un vol dans une bijouterie. Tu viens te mordre l'intérieur de la joue, grimaçant légèrement. La journée risque d'être bien longue pour toi. « Encore un qu'a pas assez de fric pour acheter un cadeau à sa fiancé pour la saint-valentin », dis-tu en riant. Tu avais cette fâcheuse habitude de tout prendre à la dérision, que cela soit sur les petites affaires comme celle-ci mais aussi sur les crimes les plus lourds qui se voulaient néanmoins beaucoup plus rares dans une ville comme Bowen. Au fond, tu étais quelque peu déçu. Pour toi qui n'avais pas de réelles compétences pour exercer ce métier, n'en connaissant que les facettes que les diverses séries télévisées avaient pu t'offrir, tu regrettais de ne pas être devenu cet homme adulé par les femmes pour avoir résolu de nombreux crimes. Non, toi, tu te contentais de suivre des voleurs ou bien de surveiller les dealers... Et encore, souvent, ta maladresse légendaire te faisait perdre tes moyens et tu laissais les coupables t'échapper... Incompétence pure et dure.

« On a le rapport de l'enquête sur les lieux ou c'est à nous d'y aller ? » demandes-tu soudainement. C'était lui le plus nouveau de vous deux et par conséquent, la logique aurait voulue que ce soit lui qui te pose des questions. Mais dans votre binôme, les rôles semblaient au final inversés. Il était le plus professionnel et toi, le plus immature. D'ailleurs, vos caractères sont si différents que tout le commissariat s'est un jour demandé comment vous faisiez pour vous supporter. Mais toi, tu t'en moque éperdument. Bien sûr, les engueulades sont plus que fréquentes mais au fond, toi, tu l'apprécie bien, ce cher Kip.

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Parfois tu te demandes si faire un autre métier n’aurait pas été mieux. Cela fait à peine un mois que tu es ici, avec ton badge et ton arme, pourtant tu as déjà l’impression de t’ennuyer, d’avoir une routine. Tu n’as plus cette excitation lorsque le téléphone sonne, lorsqu’on t’annonce qu’il y a une nouvelle enquête. De plus, il ne faut pas croire, mais dans ce métier, il y a beaucoup de paperasses, des tonnes ; tu détestes la paperasse, remplir des papiers pour faire plaisir aux vieilles qui travaillent aux archives et qui mettent leur beau tampon rouge dessus, ce n’est absolument pas ton truc. Peut-être imaginais-tu que c’était comme dans James Bond, un beau mec, musclé, qui arrête les méchants toujours en ayant la classe, en bousillant vingt-six voitures en deux heures, qui entre temps arrive à draguer une fille et la mettre dans son lit. De l’action quoi ! Mais ce n’est définitivement pas ça ! Peut être que si tu avais été dans la police criminelle de New-York, là il y aurait eu un paquet de course poursuite et de « put your arms on your head, motherfucker ! », mais Bowen, ce n’est pas New-york, bien au contraire. A part des ivrognes qui ne savent pas se tenir et des voleurs incompétents, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un canard ! « On a le rapport de l'enquête sur les lieux ou c'est à nous d'y aller ? » demanda ton coéquipier. On ne va pas se mentir, il y a un rapport, mais les rapports, c’est de la paperasse, et comme tu n’aimes pas la paperasse, tu ne l’as pas lu. Tu es assez professionnel, mais pas lorsqu’il s’agit de lire un bout de papier écrit par n’importe quel policier. Tu préfères aller sur les lieux, emmerder le monde et te faire ensuite réprimander par ta hiérarchie pour ton non respect des règles. En fait, tu ressembles un peu à James Bond, un James Bond brun. « on va y aller, tu conduis ? » tu prends des risques, mais au moins ça fera un peu d’actions et quelques fou rires aussi !

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