+16 Home is where you are - Knox "Love" Hendrix

La boite de Lego était un fail, mais alors la voiture en elle même... Ce fut encore pire. Elle ne semblait pas heureuse et en plus de ça elle n'avait pas le permis. A quel moment j'avais pu louper cette information. Je m'étais persuadé qu'elle savait conduire, car en Australie la majorité des gens apprenaient assez jeune, mais... Mais pas à New York. Je regardais donc la Ferrari, une belle voiture au profil fin, mais qui allait rester au garage. J'étais vraiment un idiot. Si j'avais acheté un bijou comme tout le monde, elle aurait été toute contente, mais là elle se retrouvait avec un cadeau inutile qu'elle n'aimait même pas. J'étais définitivement un kéké, un couillon d'Australien.
J'étais resté silencieux de longues minutes le temps que mon cerveau réalise bien à quel point j'étais débile avant de me remettre en mouvement. C'est pas grave, vient on rentre, il commence à faire froid. Le froid Australien n'était pas le froid New Yorkais, mais elle n'était pas beaucoup habillée et j'avais envie de ne plus voir ma connerie. J'allais peut être réussir à me rattraper avec le repas que j'avais préparé. J'étais meilleur pour cuisiner que pour trouver des cadeaux.

Le repas s'était bien passé, une bouteille de vin trônait entre nous et l'histoire du cadeau s'était un peu tassée. J'essayais d'en tirer une leçon, il fallait que j'apprenne à la connaitre un peu plus pour que ça ne se reproduise plus, car pour le moment je ne la connaissais que très peu. Parle moi de toi. Ma vie était retracée sur internet, il était facile de me connaitre sans même me rencontrer, ce qui n'était pas le cas pour elle. Je pensais que tu avais le permis parce que tu m'avais dit que t'avais piloté sur circuit... Je ne sais pas pourquoi je me suis dit que se serait un bon cadeau. Mais tout le monde ne pouvait pas vivre dans un monde où l'automobile et la vitesse comptait plus que tout. Mes garages en disaient long sur cette passion envahissante. Le contrat que j'avais signé pour l'année prochaine aussi.
Je reculais ma chaise de la table et je lui fis signe de venir s'assoir sur mes genoux. J'avais besoin de l'avoir contre moi. Elle se déplaça et je mis mes bras autour de sa taille. Qu'est ce que j'aurais du te prendre pour te faire plaisir ? Dis-je en lui remettant une mèche de cheveux derrière l'oreille. J'avais eu un aperçu de sa collection de lingerie et il était impossible que je puisse y ajouter quoi que se soit sans guidance. Son amour pour les mets sucrés ne seraient pas forcément satisfait en Australie, car même s'il y avait de très bonnes choses, les meilleurs pâtisseries se trouvaient en Europe - à mon gout -. J'aurais pu tenter un bijou, mais je n'avais jamais été très doué pour les choisir. En gros mon célibat était justifié.

Si ça te dit, on pourrait se refaire une course ou deux dans le simulateur. Proposais-je. C'était encore en rapport avec ce que j'aimais, mais elle avait aimé aussi la première fois. Puis maintenant elle avait aussi son installation et nous pouvions jouer ensemble. Ça ne nous était arrivé qu'une fois avant notre départ en Europe, mais je m'en souvenais très clairement. Nous avions tellement rigolé ensemble... Une de mes meilleures soirées. Je Je te laisse partir en pole et si tu gagnes, je fais ce que tu veux. Vraiment ce que tu veux. Ok, love ?

Il avait l'air bien misérable, et j'étais pour ma part, plus qu'embarrassée. Nous rentrâmes dans la maison, et je posais la clé de la Ferrari dans le vide poche, ne sachant pas quoi en faire sinon. Pourquoi avait il voulu faire si tape à l'oeil et gros ? des fleurs, une boite de chocolats, un collier, auraient largement fait l'affaire ! Je me mordis la lèvre, allant m'asseoir pour manger.

- C'est délicieux, merci pour le repas. Dis-je d'une voix presque éteinte.

En cet instant, j'avais envie d'enfoncer ma tête dans le carrelage, ou encore me fondre dans le décor pour disparaitre. J'avais foutu en l'air sa surprise et pas qu'un peu, et ce n'était pas un collier en diamant que j'avais repoussé, mais une ferrari... en entier. Y'a des filles qui ont des problèmes bien plus importants que d'autres... Je me sentais merdeuse en réalité.

- Je sais pas trop quoi te dire, je suis quelqu'un de simple... bien que venant d'une famille riche canadienne. Je sais chasser le caribou, pister des animaux dans la neige, je suis atteinte de thalassophobie, j'ai peur d'entrer dans des eaux où je n'ai pas pieds... j'aime pas les chiens, parce que j'ai été mordu à la joue par l'un d'entre eux quand j'étais gamine... Je suis insomniaque, je vis la nuit et j'aime peindre pendant ces nuits sans sommeil, j'ai peur des feux d'artifice depuis que je suis gosse, c'est une peur panique et seuls les placards m'aident à palier à la sensation... ou les baignoires. J'aime glander dans des hamacs, et lire des livres, dessiner des portraits, écouter de la musique, chanter, aller dans des bars de temps en temps, tester toutes les pâtisseries possibles au monde, voyager. Lui résumais-je un peu.

Il retomba sur le fait que je n'ai pas le permis.

- Tu n'aurais pas pu le savoir, conduire sur un circuit ne veut pas dire, conduire en ville après... Je ne pensais pas que cette information était importante à tes yeux.

Je posais ma main sur la sienne, me tordant pour l'atteindre, plantant mon regard dans le sien. Je me levais, pour le rejoindre, posant mes fesses sur ses cuisses, enroulant mes bras autour de lui.

- Des fleurs, du chocolat, un dessin que tu aurais fait avec Pento... une paire de chaussettes douillettes pour la maison. Lui soufflais-je en frottant mon nez contre le sien. Mais avant tout Knox... amour... le simple fait de vous avoir retrouvé, que tu aies fait le repas ce soir, qu'on se touche, embrasse et qu'on fasse l'amour, c'est tout ça mon cadeau. Le reste n'a que peu de valeur à mes yeux... Je suis désolée, mais tu n'es pas avec une femme matérialiste. La présence humaine aura toujours nettement plus de valeur à mes yeux, que toute bagnole hors de prix, ou que de bijoux étincelant.

Je déposais mes lèvres sur les siennes, frottant mon visage au sien, comme pour me réconcilier avec lui. Sa proposition me fit sourire, hochant la tête pour dire oui, et une fois debout, il m'annonça en gros me laisser partir devant, et que si je gagnais, il ferait tout ce que je veux.

- C'est dangereux ça comme proposition, et si tu gagnes ?

On avance vers sa salle de pilotage, et j'ai soudain une idée.

- J'ai une autre idée, si tu gagnes, tu offriras cette ferrari à un centre de pilotage de la ville et si je gagne... et bien on reste sur ce que tu as dit ?

Je sais que tu n'es pas matérialiste... Mercedes était une bonne personne et je m'étais trompé en choisissant son cadeau. Une Ferrari c'était un peu clinquant comme premier présent. Le prochain serait mieux. Elle m'avait donné des pistes et à force de vivre l'un avec l'autre, j'allais apprendre ce qu'elle aimait.

Je fis tout pour dédramatiser mon fail et alors qu'elle était câline sur moi, je lui proposais d'aller jouer aux jeux vidéos. Notre première soirée s'était déroulée dans ma salle de gaming et j'avais adoré partager ce moment avec elle. Non, non. Tu ne toucheras pas à cette voiture. Je l'aimais bien trop pour qu'elle quitte mon garage, j'étais tombée sous son charme dès sa livraison. Je m'étais dit qu'une jolie femme dans une jolie voiture, c'était le combo parfait. Si je gagne je veux juste t'apprendre à conduire. Mercedes était déjà parfaite telle qu'elle était, mais si je voulais pouvoir partager ma passion avec elle, un permis de conduire allait être nécessaire. En plus Bowen n'était pas aussi bien desservi que New York.

Comme lors de notre première soirée, je l'installais dans son siège, resserrant les ceintures autour d'elle. Que le meilleur gagne. Je l'embrassais tout en glissant une main le long de ses courbes jusqu'à être entre ses cuisses. Bonne chance. Ma main, coincée entre ses cuisses, était bouillante. Je jouais du bout des doigts sous ses vêtements pour la perturber et mettre toutes les chances de mon côté. J'étais mauvais, mais c'est dans cet état que je la laissa avant d'aller m'installer dans le siège à côté du sien.
Le jeu se mit en route et je fis quelques réglages avant de lancer la première course. Monza en Italie. Une course que j'avais gagné deux fois et que je connaissais par cœur. J'aurais du préciser à la jeune femme à mes côtés que j'étais mauvais perdant, que j'avais tendance à mettre toutes les chances de mon côté afin de gagner. C'était surement pour ça aussi que je passais entre quatre et six heures par jour devant ce simulateur afin de retrouver mon niveau d'avant. J'en oubliais parfois de dormir.
Met des pneus tendres. Tu iras plus vite. Lui soufflais-je. Je voulais gagner, mais je l'aimais trop pour la laisser finir dernière. C'était assez étrange, parce que j'avais presque envie qu'elle gagne pour voir son sourire sur son visage en passant la ligne d'arrivée. Et si tu modifiais un peu les réglages de ta voiture tu pourras peut être gagner quelques dixièmes. Je lui montrais comment faire, je prenais mon temps. Je partageais ma passion avec elle. J'avais envie de la refaire monter dans une F1 avec moi, d'entendre sa joie à travers la radio. Entre elle, Pento et la F1, j'étais un homme heureux.
Et d'ailleurs en parlant de Pénélope, celle ci débarqua ensommeillée dans la salle de jeu, des larmes sur son visage. Elle avait du faire un cauchemar et nous retrouver à cause du bruit que le jeu faisait. Encore à moitié endormie, elle vint s'installer en koala sur mon torse, sans un mot, avant de se rendormir. Son petit cul m'empêchait de voir l'écran du volant, mais pour elle, j'étais prête à m'en passer. Je pouvais difficilement être plus heureux que là et ce que Mercedes m'avait dit plus tôt prenait tout son sens. La famille, l'amour, nous, c'était ça qui allait me permettre d'être un homme entier. Mon regard passe de Pento à Mercedes. Notre famille atypique. Je crois que j'ai compris ce que tu voulais dire tout à l'heure. J'entourais de mes bras la petite fille et je lui faisais des bisous sur le haut du crâne. Je la voyais encore comme mon petit bébé et je la traitais parfois comme tel, alors que du haut de ses deux ans, elle commençait à devenir une petite fille. Si un jour on en fait un, j'espère qu'il sera tout aussi parfait qu'elle. Murmurais-je en allant prendre la main de la belle blonde.

- Tu es donc un pur matérialiste... intéressant comme mix du coup, non... toi et moi... Yin et Yang... quelque chose dans ce goût là.

Il me sangle et m'allume, et je suis sidérée et le lui montre, en secouant la tête en signe de négation. Je lui tape même la main pour qu'il arrête de me chercher. Comme des gosses, et puis il m'explique des trucs, m'aide à régler la "voiture", et on commence la course... j'éclate de rire, on se chamaille, mais c'est top... et puis Pento arrive, toute triste et j'éteins du coup le son. Elle se love sur Knox, et je pose ma main sur son dos. J'ai laissé tomber la course, Knox aussi, et ses paroles me font sourire avec tendresse.

La suite me fait tiquer.

- Pas si... mais quand. Soufflais-je doucement.

Je me détachais du siège baquet et allais embrasser knox et la tête de Pento ensuite.

- J'accepte de passer mon permis, mais je refuse de conduire une ferrari... quel est mon prénom ? Voilà je veux une Mercedes... et une électrique ou hybride uniquement.

Je passais une main dans ses cheveux, puis sur sa joue barbue, me mordillant la lèvre.

- On va se coucher, et coucher Pento ? Je suis épuisée...

J'adorais jouer avec Mercedes à la console. C'était quelque chose de très simple, mais nous passions de bons moments derrière nos volants. On se lâchait totalement, on rigolait et on se chamaillait. J'aurais pu jouer toute la nuit avec elle si Pénélope n'était pas venue nous rejoindre. La petite avait du faire un cauchemar et s'était réfugiée sur mon torse. Sa présence m'avait fait réaliser énormément de choses... Et mon regard sur ce que Mercedes m'avait dit plus tôt avait changé.

Oui, je pense que tout le monde est fatigué. Dis-je en me relevant difficilement de mon siège avec Pento dans les bras. Je l'emmena dans sa chambre pour la remettre dans son lit. Elle ne pipa pas un seul mot, s'agrippant à son doudou pour tout réponse lorsque je me détacha d'elle. Elle était repartie dans un sommeil profond et je pus m'éclipser pour aller rejoindre Mercedes.
Celle ci était dans la salle de bain pour se préparer à aller au lit, et je me mis dans son dos, l'entourant affectueusement de mes bras. Madame veut une Mercedes. C'est de la pure provocation ça, non ? Je la taquinais gentiment. J'avais un peu de toutes les marques de voiture dans mes garages, ça allait de la Ferrari jusqu'à la McLaren, et même quelques Renault. Puis j'avais signé chez Mercedes pour l'année prochaine, j'allais surement avoir accès à des voitures en avant première... J'allais lui sélectionner une sélection de voitures fiables et faciles à conduire pour qu'elle puisse faire son choix.
Je finis par lui rendre sa liberté afin de me préparer moi aussi à aller au lit, quand quelque chose me revint en tête. J'avais la brosse à dent dans la bouche, mais ça ne m'empêcha pas de parler avec un grand sourire sur le visage. Et tu as totalement raison, ce n'est pas si, mais quand je te ferais un bébé. Parce qu'un jour je t'en ferais un. Ce n'était même pas une option, mais bel et bien une affirmation. Elle m'avait fait comprendre que c'était quelque chose qui l'intéressait pour notre futur et ça n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. En attendant, je n'avais pas la moindre idée de ce qu'elle prenait comme moyen de contraception - belle erreur - car avec nos retrouvailles, nous n'avions pas été des plus prudents à chaque fois. Et en même temps ce n'était pas qu'une question de femme, nous étions deux dans cette histoire. Un futur pilote de F1...

Je passais une chemise de nuit noir en satin, le genre de sous vêtements de nuit, à donner un air de femme fatale. Je brossais mes cheveux et revins dans la salle de bain, où Knox se brossait les dents en fanfaronnant qu'un jour, il me fera un enfant, et j'hochais la tête, attrapant ma brosse à dent, pour le suivre dans l'action. Je faillis recracher mon dentifrice, m'étouffant de son souhait.

- Ou pas... ou alors un artiste, un aventurier, un esprit libre, un créateur... Tout ce qu'il voudra être en somme. Comme je souhaite à Pento d'être aussi libre de choisir qui elle voudra être plus tard. M'expliquais-je non sans avoir craché le dentifrice avant dans le lavabo.

Je rinçais ma bouche et la brosse à dent, et attrapais les liens du jogging de l'homme, pour le trainer jusque dans la chambre.

- Allez viens te coucher, champion... on parlera d'enfants quand il sera temps pour cela... en attendant, je pense qu'il va falloir pas mal d'entrainement...

Je lui décochais un sourire coquin.

- Je n'ai pas assez entendu nos ébats dans cette maison.

Je lui retirais son jogging, l'attirant à moi, prenant dans ma main son membre par encore tour à fait réveiller... mais ça ne saurait tarder.