Fidji vibes - Des vacances bien méritées

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En réalité, j'ai fuis. J'ai fuis pour mieux réfléchir, j'ai embrassé mon homme, et ma fille, et je me suis tirée une semaine toute seule. Je déteste l'avion, mais je n'ai jamais été aussi zen, qu'en étant seule dedans. Un cocktail de fruits plus tard, et j'atterrissais aux Fidjis... Hôtel de luxe, et chambre immense donnant sur la mer. J'ai passé une semaine toute seule, à me prélasser sur les bords dorés et blancs d'une mer translucide, à rencontrer des locaux, à manger des fruits exotiques, à boire des cocktails de fruits aussi... un bonheur. Après tout ce qui avait été vécu en si peu de temps, j'en avais ressenti le besoin.

J'appelais Knox dans la semaine, pour parler avec lui de Pento, de nous. Il devait me rejoindre dans 3 jours, laissant Pénélope à mes parents chez nous en Australie, juste pour venir partager une semaine en amoureux, et trouver la réponse la plus évidente concernant la graine qui grandissait en moi. Un temps pour nous, un temps pour nous retrouver, en dehors de la F1, en dehors de l'affaire Toto, en dehors de McLaren qui nous harcelait, juste un temps pour nous deux.

Je dormis beaucoup, j'assistais à quelques spectacles le soir, de danses locales, je m'étais faite masser par des masseuses pro, bref une semaine à me faire papouiller, à dessiner, à lire et à dormir, tout ce dont j'avais eu besoin en sommes. Habillée d'une longue robe fleurie, j'attendais sur le tarmac du mini aéroport, que l'homme n'arrive, m'étant apprêtée pour l'occasion, n'ayant plus à ressentir la gêne du regard insistant des autres, les marques sur mon cou avaient disparu.

Lorsque je le vis, mon sourire, s'étira, et je lui sautais au cou, trop heureuse de pouvoir le retrouver en terrain neutre et inconnu.

Quand Mercedes m'avait annoncé être enceinte, je n'avais pas su quoi ressentir. C'était très tôt dans notre relation et en même temps j'en avais envie, le problème était juste le timing. Mais nous n'en avions pas beaucoup parlé, car dès le lendemain elle avait décidé de partir au Fidji, toute seule. Je n'avais rien dit même si l'idée de la laisser partir me mettait mal, de plus je me retrouvais en tête à tête avec ses parents... Ils n'étaient pas mes plus grands fans, malgré le diner qui s'était bien passé. Les relations restaient froides. Ils aimaient bien Pento et c'était le plus important au fond. J'avais des nouvelles par téléphone, je rongeais mon frein en essayant d'être là pour Mercy, mais j'hurlais à l'intérieur. Plus les jours passaient, plus j'étais perdu sur notre avenir. Nous ne parlions même pas de ce bébé qui pourtant était en train de chambouler toute notre vie.

Après une semaine loin de Mercedes, elle m'avait demandé de la rejoindre. Pénélope était restée avec les parents de Blondie et je m'étais envolé pour les Fidji. Ce n'était pas la première fois que je m'y rendais, mais cette fois je ne me sentais pas bien. Il y avait un mélange d'appréhension et de bonheur. Je voulais revoir la femme que j'aimais et ne jamais avoir la conversation qui nous attendait. J'étais à fleur de peau, et oui même un homme pouvait être sensible. J'avais passé le vol à boire et à relire nos échanges de messages. Et en descendant de l'avion, elle était là, avec son beau sourire et l'espace d'un instant j'avais tout oublié. Elle m'avait sauté dans les bras et je l'avais serré aussi fort que je le pouvais sans la briser.

Tu m'as manqué. Murmurais-je sans la lâcher. J'avais une main dans sa crinière blonde, je retrouvais la douceur de ses cheveux, son odeur... Je retrouvais la femme pour qui mon cœur battait. Tu es toute bronzée. Elle avait du profiter, à juste titre, de ses quelques jours de repos.

Une voiture nous avait ramené à l'hôtel et durant tout le trajet je l'avais scruté. Il était bien trop tôt pour voir quoi que se soit, mais je regardais, j'imaginais et je doutais. Je n'étais pas heureux à cent pour cent comme j'aurais du l'être, il y avait trop de questions qui venaient ternir cet évènement. Une fois dans la chambre j'avais posé mon sac et j'étais parti prendre une douche bien méritée. Je trainais, réticent à retourner voir Mercy, à lui parler, à aborder tous les sujets douloureux qui allaient probablement nous mettre dans le mal. Quoi qu'elle avait l'air plutôt détendue dans sa belle robe longue à fleur. Je ne pouvais même pas la distraire avec le sexe si je ne voulais pas parler, parce que je ne savais même pas si c'était possible, car nous n'avions plus été intime comme ça depuis Singapour.

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Il me dit des choses, mais son corps en disant d'autres, et j'appréhendais finalement qu'on se retrouve tous les deux. C'était peut être une bêtise de rester ensemble. Je regardais son portable s'allumer sur la table basse, et puis mon regard se perdait au loin, l'horizon bleu à perte de vue. Je pensais sans doute, à tort, qu'il serait vraiment heureux et serein d'accepter l'enfant en moi, de me faire changer d'avis sur le fait que je trouvais ça trop tôt... Il pourrait me dire qu'il n'en veut pas, et vouloir rester avec moi quand même. Mais ça n'y ressemblait pas du tout. Le cœur serré, je fis comme si de rien n'était, souriante, et câline, je l'emmenais diner sur la terrasse de l'hôtel, le regardant amoureusement, et prenant sa main par dessus la table. Lui parlant des fruits d'ici, des insectes aussi, de ce caméléon qui avait élu domicile dans la salle de bain une journée, et des aventures que j'avais vécu seule pendant une semaine. Je lui demandais comment allait Pénélope, mais je refusais de parler de mes parents, de la F1 et de la graine... j'avais compris, j'avais compris que notre amour ne serait pas si fort face à tout ça, que nous étions donc en train de vivre nos derniers moments ensemble, que tout allait se terminer... je le voyais dans son regard, quelque chose était brisé, et je l'enivrais de cocktails alcoolisés, quand je buvais de l'eau de coco.

En marchant dans le sable, pour rejoindre notre chambre, mes sandales dans une main, l'autre main tenant ma robe en l'air pour que l'eau ne la trempe pas. Je décidais d'agir le plus adulte possible, de laisser parler la raison à contrario du cœur.

- Je vais le faire ici Knox, je vais... laisser partir cette graine ici, pour ne pas que Bowen soit entaché du sang de mes chairs. Et puis... je fis une pause, en regardant le sol, plutôt que son visage. Et puis je voudrais qu'on se dise au revoir comme si notre histoire n'avait pas de fin... je ... comprends... tu sais je comprends. Et je resterais dans Bowen pour l'instant, je pourrais prendre Pénélope quelques week end ? enfin on aura le temps de voir tout ça bien sûr... en attendant... il n'y a que toi et moi, et l'océan.

Je me tournais vers lui, m'arrêtant là, le regardant le visage contracté en une fausse zen attitude. Je voulais lui montrer que je pouvais être mature, et adulte, que je n'étais pas la gamine perdue qu'il avait rencontré en fait. J'assumerais l'avortement, toute seule s'il faut, et je garderais la tête haute, quand il me dira que c'est mieux que notre histoire d'arrête là. J'en suis capable.

Entre Mercy et moi, il y avait quelque chose de différent. Quelque chose de brisée. Je n'arrivais plus à lui parler, de peur de faire une maladresse, de la blesser ou juste d'être étouffant. Je me réfugiais dans les cocktails alcoolisés pendant le repas, évitant d'aborder les sujets sensibles. Je regardais la table ou l'océan, mais pas elle. Le stress de mal faire prenait le dessus sur le reste.

Nous marchions tranquillement sur la plage lorsqu'elle s'arrêta. Dans un premier temps ses mots ne m'atteignirent pas. Embrouillé par l'alcool, j'étais dans le déni, puis je compris. Mon visage devint tout pâle en réalisant qu'elle ne me parlait pas uniquement d'avorter, elle voulait aussi me quitter.
Ok. Ce fut le seul mot à bien vouloir sortir de ma bouche. Je n'allais pas m'opposer à sa décision, car si elle me disait ça la, comme ça, c'est qu'elle y avait réfléchi longuement. Elle ne voulait plus de nous, de ce qui était pour moi ma plus belle histoire, aussi courte avait elle été. Ok... Je répétais ce mot, réalisant petit à petit tout ce que cela impliquait, pour moi mais également pour Pénélope. Elle allait perdre une seconde figure maternelle par ma faute, encore une fois. Je lui portais la poisse, je n'étais peut être pas la personne idéale pour m'occuper d'elle. Les questions, les émotions, tout se bousculaient dans mon crâne qui ne gérait rien, l'alcool m'empêchait de réfléchir convenablement.

Sans un mot de plus, je repris mon chemin vers notre bungalow. J'avais les épaules basses et mon cœur pesait une tonne. Je ne comprenais pas ce qu'il venait de se passer, tout allait bien avant Singapour... Il ne me restait plus qu'à refaire mon sac et rentrer à Bowen. Je pliais chaque vêtements un à un, la frustration augmentait en moi, et alors que je n'étais pas quelqu'un de violent, la valise vola à travers la pièce pour s'écraser sur le mur opposé. F**k ! Je retenais mes larmes, me refusant de craquer plus que ce que je ne venais déjà de le faire. Ça n'aurait jamais du se passer comme ça. Abandonnant l'idée de récupérer mes vêtements, je pris juste mes papiers pour partir sauf qu'au moment de passer la porte je me retrouva nez à nez avec Mercedes.

Je partais, je te laisse tranquille. Et sur la fin ma voix se brisa laissant apparaitre mes faiblesses. Dire adieux à la femme que j'aimais se révélait bien plus douloureux que prévu. Je suis désolé pour tout ce que je t'ai fait subir. Toto, la F1 et l'avortement à venir, les déceptions et... Et juste moi en général.

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Mon coeur se brisa, si les vagues n'étaient pas si bruyantes, il aurait pu entendre mon palpitant se fissurer et claquer dans ma poitrine. Il n'avait rien dit, à part... OK. Notre relation venait de se terminer, et il ne disait que Ok. Triste comme les pierres, bien loin de l'image que j'aurais voulu véhiculée, je sortis de la salle de bain en maillot de bain, pour tomber sur Knox, et le bazard ambiant. Il s'excusa, mais je ne voulais pas de ses excuses.

- Alors ça se résume à ça ? 9 mois de vie commune se résume juste à ça ?? Commençais-je.

Je passais une main dans mes cheveux, le regardant avec une colère sourde mais pas muette.

- Je pensais que c'était ce que tu voulais, et me rendre compte que c'est le cas me tue ! Comment peux tu accepter qu'on se sépare ?? comment peux tu accepter silencieusement la fin de notre histoire ! J'ai dit ça parce que je pensais que c'était ce que tu voulais !! Tu n'es plus le même depuis Singapour, et je sais plus comment te parler !! Et maintenant je suis enceinte de notre enfant, et je suis perdue, fatiguée, imbibée aux hormones de grossesse, et du coup... du coup j'ai envie de te dire que tu es un gros lâche, ou un gros menteur !! Passe cette porte là si tu ne m'aimes pas, mais sinon, reste dans cette chambre, et dis ce que tu as à dire bon sang !!! Qui est le plus adulte de nous deux à la fin ???

J'éructais tout cela, en faisant les cents pas, avant de le confronter lui et son regard mi tempête mi feu.

- Je t'aime bougre d'imbécile de pilote, je t'aime toi, et j'attends qu'une foutue chose depuis Singapour, c'est que tu effaces de ton corps et de tes mains, l'affront qu'il m'a fait. J'ai besoin de me reconnecter à toi, et ce n'est pas en ayant peur de me toucher, que notre situation va s'arranger !

La voix de Mercedes résonnait autour de moi sans que je n'arrive à entendre ce qu'elle me disait. Je lisais la colère, la détresse, la peine dans son regard, mais je restais impassible. Je n'arrivais juste pas à dépasser tout ce qu'il s'était passé. Du moins jusqu'à ce qu'elle se plante devant moi, le démon en elle, pour me dire qu'elle m'aimait. Au moins c'était clair et les reproches qu'elle avait à me faire également. Elle avait raison, depuis Singapour, je ne l'avais plus touché, je n'allais plus vers elle, j'étais distant. Et si dans un premier temps j'avais cru que je le faisais pour elle, par respect, pour lui laisser le temps de se reconstruire, je réalisais maintenant que ça avait été pour moi. Je ne pouvais m'empêcher de penser aux mains de Toto sur son corps quand je la voyais, ça me mettait hors de moi, je bouillonnais et je craignais que cette explosion d'émotions soit trop brutale pour nous. Pour elle. C'était pourtant ce qu'elle me demandait, elle voulait me voir tel que j'étais, avec mon amour et ma détresse. J'avais été incapable de la protéger, mais également de lui montrer à quel point je l'aimais. Je nous avais mis dans cette situation, sans le vouloir, en sortir me paraissait insurmontable, mais il y avait une chose que je pouvais faire... Devait faire.

Mon poing alla agripper sa crinière blonde pour la forcer à relever le visage vers moi. C'était brusque et maladroit. Tout comme le baiser qui s'en suivit. J'étais dans le contrôle. Je répondais à sa demande, mais je tentais dans le même temps de ne rien laisser transparaitre au niveau de ce que je ressentais. Ce fut un gémissement de sa part qui me fit la lâcher, je lui avais fait mal, ou du moins c'était ce que je pensais. Je tâtonnais alors qu'avant j'aurais foncé tête baissée et ça m'emmerdait profondément. J'étais un couillon d'Australien, elle avait raison, un rien me faisait perdre pied. Je butais sur un baiser alors qu'elle me demandait de la posséder pour lui faire oublier son agression. Je ne fonctionnais pas comme elle, face à un traumatisme je m'isolais, je m'efforçais de disparaitre. Mais je mis de côté le tourbillon de pensées qui m'empêchait d'avancer et je la souleva du sol en l'attrapant sous les fesses pour la porter jusqu'au lit. Elle se retrouva penchée en avant, cambrée et offerte. J'imposais, j'avais besoin de laisser exprimer cette frustration de ne pas avoir été à la hauteur. Ce qui s'en suivit fut brutal et tendre à la fois, un mélange de style qui représentait bien le bordel qu'était ma tête ces derniers temps. Pas vraiment un moment dont je pouvais être fier. Mes baisers entre ses omoplates ne pouvaient pas remplacer les mots qu'elle devait sans doute attendre.

Désolé. Dis-je en m'asseyant sur le lit à côté d'elle. J'aurais du te protéger de lui, j'ai préféré ignorer ce que tu me disais plutôt que de t'écouter... Cette culpabilité me bouffait et mettait à mal la relation que j'avais avec Mercedes. La preuve était que je ne la regardais toujours pas. Tu aurais pu... Tu aurais pu te faire violer si Luke n'avait pas été là. J'aurais pu t'éviter tout ça si je t'avais juste écouté.

C'était déjà compliqué et la présence d'un bébé sous son nombril ne faisait que complexifier un peu plus la situation. Je ne suis pas prêt pour un bébé. Ma voix rauque se brisa parce que c'était complètement contradictoire avec ce que je voulais. Je crevais d'envie de tenir notre enfant dans mes bras, mais c'était bien trop tôt, nous avions encore pleins de choses à faire avant de passer à cette étape. J'ai besoin de temps avec toi. Je me frottais les yeux pour camoufler des larmes qui s'accumulaient. Je lui demandais d'avorter parce que je n'étais pas prêt, c'était ridicule et égoïste. Cette graine, comme elle l'appelait, ne devait pas être bien grande, n'avait pas demandé à être là, était aimé d'un amour inconditionnel, et malgré tout ça son destin était encore très incertain.

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Le moment est parfaitement brutal et délicieusement vital à la fois, je le laisse me dominer, et de ses lèvres ensuite sur mes omoplates, il tente d'effacer tout cela. Je suis détendue, mais c'est alors qu'il veut parler... Ce n'est pas que je râle d'avoir un homme qui parle, c'est que je râle d'un homme qui s'excuse tout le temps. Je tire le drap du lit, que j'enroule autour de mon corps, et vais m'asseoir à côté de lui.

- Et si pour une fois, tu arrêtais de t'excuser... sérieusement Knox, je ne connaissais pas Toto, c'était ne vague impression que j'ai eu... un truc de femme, que seules nous pouvons voir... c'est pas la vérité absolue. Dans ce cas oui, mais j'aurais pu aussi me tromper lourdement... Arrête de t'excuser, arrête aussi d'avoir peur, on peut au moins se dire qu'on n'est pas parfait tous les deux, mais que malgré tout, on peut faire l'impasse sur d'interminables excuses. Dans ce cas précis, ce n'est pas à toi de t'excuser, mais à moi... j'aurais jamais du attendre autant de temps, j'aurais du rentrer pour éviter de tenter le diable. lui dis-je.

Et puis il vint à dire le fond de sa pensée, et j'éclatais de rire. Pas un rire nerveux, mais un rire cristallin et sincère...

- Je ne veux pas garder la graine non plus ! Un jour, elle reviendra, mais pas maintenant, pas au milieu de ce bordel sans nom, pas alors que je veux faire ravaler à Mercedes son affront, à Toto son inélégance, pas alors que je veux voir grandir Pénélope entre nous, et notre relation de couple s'épanouir vraiment... je ne dis pas qu'il n'y aura pas d'autres engueulades... je dis que je veux être nous deux, et nous trois encore quelques années.. j'ai eu 26 ans... je veux un enfant de toi, dans 2 ans, pas avant...

J'allais m'agenouiller devant lui, le sourire aux lèvres, allant essuyer ses larmes.

- mon couillon d'Australien... tout ce temps, on était sur la même longueur d'onde, et parce que tu penses que j'ai besoin de ta protection, parce que tu penses que je suis fragile, et pas parce que tu as besoin de t'excuser tout l temps, on a pas réussit à aller à l'essentiel... Je n'ai pas besoin de protection, je ne suis pas fragile, et je ne veux plus t'entendre d'excuser... Tu es Knox Hendrix, champion à plus d'un titre de F1, qui a faillit perdre ses jambes, qui a bien perdu sa famille, qui a pris sa filleule dans son foyer comme sa fille, tu n'as pas besoin de t'excuser tout le temps... crois moi.

Je parlais pour m'excuser, trop souvent, c'était un défaut qui était apparu avec le temps. J'avais souvent l'impression d'avoir tort quand j'entrais dans un conflit, même si au fond ce n'était pas le cas, et je m'excusais pour dé-fuser le problème. Si je remontais dans une F1, ou même si j'accompagnais Mercedes dans ce processus, il allait falloir que je retravaille sur mon mental, que je l'endurcisse à nouveau. J'étais devenu un peu mou, et pas qu'au niveau abdominal apparemment.

Ok Mercy. Dis-je après qu'elle ai fini de parler. Je la fis venir à califourchon sur moi, virant le drap qui était de trop autour de son corps. Tu es bien trop sage pour tes 26 ans tu sais. Moi et mes quinze ans supplémentaire n'aurions jamais eu autant de sagesse devant une situation pareille. Si elle n'avait pas été mature, notre relation se serait surement terminée sur la plage, sans retour en arrière possible. Elle était venue essuyer mes larmes et avait fini dans le creux de mes bras pour une étreinte sans fin. Si j'avais pu, je l'aurais gardé pour toujours tellement ça me faisait du bien. Je lui rendis un peu de liberté, seulement quand j'eus besoin de voir son visage. J'adore quand tu m'appelles ton couillon d'Australien. Dis-je pour détendre l'atmosphère un peu plus. Mais je pense qu'après ça, tu pourras me trouver d'autres surnoms un peu plus sympas. Je me mis debout en la gardant dans mes bras, son petit cri de surprise me fit sourire, et je l'emmena jusqu'à la douche qui était ouverte sur l'extérieur.

Ma belle rebelle, intelligente et indépendante, était toute propre. Tremblante aussi. Je lui mis une claque sur les fesses pour la faire redescendre de là où son esprit était allé se percher pendant que j'étais à genoux devant elle. J'avais profité de la douche, de son corps et de ses nouvelles courbes... Tout avait été mis à plat, il n'y avait plus de malaise.

J'avais enfilé un costume noir après avoir contacté la réception pour avoir le diner au bungalow. Si nous allions mieux, il y avait encore quelques petits points à discuter, notamment ce que nous voulions faire pour la saison prochaine. Son talent à Singapour avait beaucoup plus aux directeurs d'écuries et de nombreuses propositions étaient arrivées par la suite. Je n'avais jamais eu autant de demande, jamais de cette manière en tout cas, elle avait secoué le paddock et cela n'avait rien à voir avec l'affaire Toto.

Stupeurs et tremblements, mon corps se retrouve entrelacé au sien, et sa bouche se pose lascive et provocante sur mon intimité. Aaaaahhh... knox... merveilleux amant, toujours a chercher à me plaire et à me faire perdre la tête. Sa main claque sur ma fesse, et je rigole.

Je vais enfiler une robe courte rouge, et un bas de maillot de bain, assise sur le rebord de la terrasse, une jambe dans le vide, perchée au dessus d'une piscine en balcon, je regarde l'immensité noire du ciel, tomber dans l'océan pacifique. Je mange tranquillement, le regardant, positionné là pas loin de moi.

- C'est quoi le prochain grand prix et ou ? Dis-je pour commencer.

Il fallait en parler, mine de rien, c'était aussi devenu ma vie.

- Dès qu'on rentre, on se remet à l'entrainement drastique, hors de question qu'on me qualifie de petite nature ou autre...

Je me léchais les doigts pleins de jus de mangue, et continuais sur ma lancée.

- Concrètement, Mercedes m'a appelé, je les aies eu au téléphone brièvement il y a 3 jours, comme attendu, il propose une sacrée somme d'argent pour étouffer l'affaire. Je leur ai dit que je consultais mes avocats et que je leur indiquerais ma décision... est ce qu'au regard du contrat, j'ai le droit de signer avec une autre écurie ? Tu dois mieux connaître que moi, les tenants et aboutissants du juridique en matière de contrats.

Il fallait parler aussi de McLaren, du fait qu'il pourrait refaire une saison en monoplace.

- Et pour McLaren, ça veut dire que tu devrais piloter de nouveau ? Mais qu'en dit ton cardiologue ?

Je te prends tout un repas et tu ne manges qu'une mangue ? Lui dis-je en m'asseyant sur une chaise à quelques mètres d'elle. Elle avait enfilé une petite robe rouge, elle était belle comme tout... J'avais déjà entrouvert les premiers boutons de ma chemise, car il faisait bien trop chaud pour porter ce genre de vêtements ici. C'était juste qu'elle avait toujours une petite étincelle dans le regard quand je mettais un costume Hugo Boss. J'aimais ça.

Je reviens du Japon et le prochain c'est chez toi, aux US, à la fin du mois. Beaucoup de vols entre les différents continents, je n'avais pas l'impression de pouvoir me reposer. C'était peut être le contexte autour qui était épuisant, mais ça ne changeait rien. J'étais ko et ces quelques jours aux Fidjis allait me faire du bien. Non, Bae, tu vas avoir besoin de te reposer après la graine. On reprendra dans quelques semaines, ok ? Ce n'était pas question d'être petite nature ou faible, mais après son avortement il était hors de question qu'elle aille s'entrainer. J'allais la forcer à se reposer, à lever le pied.

Il est hors de question qu'on laisse cet homme gagner grâce à de l'argent. Ils vont se le mettre là où je le pense ! Grognais-je. Je me sentais trahis par cet homme en qui j'avais une confiance aveugle avant cette affaire. Tu n'avais pas signé et mon contrat a été annulé... Si tu veux signer pour une autre écurie, tu peux. On les écrasera avec notre talents. Je zappais volontairement la question du cardiologue, car il n'était qu'à demi d'accord. Ce dernier était prêt à m'accorder le droit de reprendre la course, mais il y avait des risques non négligeables. J'étais prêt à les accepter, je ferais les tous les ECG, les échos, les angioscanners qu'il voudrait... Je voulais juste pouvoir retrouver ma place derrière un volant. C'est seulement si tu veux piloter à mes côtés.  

Tu sais, quoi qu'on fasse, il sera sur le paddock la saison prochaine. Ce genre de personne arrive toujours à passer entre les mailles du filet.

Je souris à Knox qi me charrie sur ce que je mange.

- Comment résister au goût juteux de cette mangue ? Impossible, mais je vais manger du homard, promis...

Je me relevais, pour aller m'asseoir en face de lui. Il était atrocement séduisant dans son costume.

- Okay... chez moi, c'est une bonne idée pour reprendre.

Il refusa que je reprenne le chemin de l'entrainement, en parlant de ce que j'allais subir dans deux jours et je grimaçais un peu.

- Je ne peux pas me permettre de me reposer, et ce n'est pas en restant à végéter à Bowen, que je me sentirais mieux après l'avortement. J'ai besoin d'un but...

J'étais d'accord avec lui, il était hors de question qu'on le laisse gagner en acceptant un pot de vin.

- On va jusqu'à Melbourne et on arrête après. Dis-je en plongeant mon regard dans le sien. Tu vas mettre ta santé en danger, et je comprends ton désir de revanche, mais on se promet qu'après avoir gagné Melbourne, on raccroche tous les deux...

Je me levais, balayant sa dernière phrase, me léchant les doigts, et caressais du bout des doigts la table, m'approchant de l'homme, féline et sensuelle. Je posais mes mains sur ses épaules, allant m'asseoir sur ses genoux en face de lui.

- Et pour me faire plaisir, tu vas racheter un de ses magnifiques costumes Boss, et venir fouler quelques tapis rouges avec moi... Tenir le monde dans le creux de nos mains jointes Amour...

Je caressais de ma bouche la sienne, respirant son souffle.

La saison de F1 commençait en début d'année et se finissait à la fin, 24 courses au calendrier l'année prochaine et même si ça me l'était fortement contre indiqué, j'avais envie de piloter. Surtout en présence de Mercedes. Je voulais vivre une dernière expérience excitante au volant de ma monoplace. Bae, tu vas passer du temps à bosser sur les manuels de fonctionnement des différentes parties de ta monoplace, les règlements de la FIA... Je ne veux pas que tu t'approches d'une salle de sport ou d'une F1 avant au moins deux mois. Ce n'est pas rien ce que tu vas subir. Notre entrainement pouvait bien attendre que je finisse cette saison en tant que Team Principal.

Elle était venue se poser devant moi et la voir manger sa mangue était hypnotique. J'avais du mal à aligner deux pensées l'une après l'autre. Mais je me forçais. Il le fallait. Si on s'engage c'est pour toute la saison, pas que quelques courses. J'ai envie de rouler bébé, ça me manque. Juste une saison supplémentaire et on arrête. La suppliais-je. Laisse moi tenter un dernier championnat. Ce besoin de concourir m'était vital. C'était ce qui me faisait avancer.
Mercedes, coquine, se leva pour venir se mettre sur mes genoux. Elle aimait mon costume et ce n'était pas une nouveauté, mais c'était toujours un plaisir de voir son regard s'enflammer à cause de ce morceau de tissu. Ses lèvres frôlèrent les miennes avant que je lui attrape le visage pour un baiser un peu plus long. Il y a beaucoup de soirée caritative obligatoire quand on pilote. Tu pourrais me voir en costume plusieurs fois par semaine et... Et petit clin d'oeil avec un sourire énorme sur le visage. Si t'es sage, on pourra avoir des suites adjacentes. Je plaisantais, mais l'idée était là. Je voulais vivre une dernière saison aux côtés de ma moitié. Pour la vitesse, pour la gagne, pour tout le sexe que l'on pourrait partager en étant tout le temps ensemble.

Dis oui à la team Hendrix s'il te plait.