DANCE WITH ME. (BA(C)KER)

Les gardes de nuit étaient probablement ce que je préférais en terme d’horaires. Je suis bien consciente que physiquement, elles sont très dures à supporter. Le corps n’est pas fait pour rester éveillé ainsi pendant la nuit et ce plusieurs nuits d’affilées. Pourtant, il y règne toujours une ambiance beaucoup plus agréable, plus propice à un travail serein. Tout d’abord, je trouve qu’il y a moins de bruits, moins d’intervenants d’autres services et parfois moins de patients également. Pour autant, on ne s’ennuie pas, loin de là. On a toujours quelque chose à faire ou alors on nous les trouve. D’ailleurs, cette nuit, je devais vérifier les dates de péremption de la pharmacie des urgences. La garde étant pour le moment calme, je m’y étais immédiatement attelée et j’avais expédié cela rapidement, en moins d’une heure. A présent, je cherchais une autre activité à faire.

J’adorais les urgences car nous n’avons pas de routine de travail ici. On peut prendre son poste dans le plus grand calme, comme maintenant, et faire ses transmissions en fin de poste dans le plus grand des brouhahas avec des cris fusant de partout. Je me rendais parfois compte que j’étais bizarre par rapport à cela mais je le vivais étonnamment bien. Après avoir consulté pour la énième fois le logiciel hospitalier qui indique les tâches à réaliser auprès de nos patients, je me surpris à soupirer. Deux patients et ils étaient dans le secteur de ma collègue en plus. Je me saisis donc de mon téléphone et jouais quelques minutes. Je n’étais pas de ceux qui adorent passer des heures à jouer. Résultat, au bout de dix minutes, je le lâchais. En cas d’ennui, une de mes activité préférée était de grignoter. Je me levais donc, regarder à droite à gauche pour être le plus discrète possible, et sortit du bureau des infirmiers. J’avais une réserve secrète de cochonneries, comme les nommait ma mère lorsque j’étais petite. Essayant d’être toujours discrète, je me rendis vers les vestiaires et pris une barre de chocolat ainsi qu’un petit paquet de chips. J’adorais ce mélange dernièrement. La grossesse me donnait vraiment des goûts particuliers.

Je rejoignais ensuite le bureau, naturellement, mais je me fis surprendre. Je n’avais pas vu le docteur Baker qui était sur un brancard, en train d’attendre probablement lui aussi que le temps passe. J’avais fait quelques gardes de nuit maintenant avec lui et j’appréciais beaucoup son travail et la personne me semblait très sympathique. Évidemment, je ne le connaissais pas assez pour émettre un jugement plus approfondi pour le moment. En l’entendant parler, j’eus comme l’impression qu’il avait envie de déconner cette nuit. M’ennuyant fermement de mon côté, je décidais de jouer le jeu. Je levais donc les bras, affichant un grand sourire que je voulais le plus innocent possible. J’espérais également que mon haut de tenue ne remontrait pas trop, ne souhaitant pas dévoiler ce qu’il se passait au niveau de mon ventre.


« - Je suis innocente. J’ai un alibi. J’avais faim. »

Je baissais alors les bras. J’aurai évidemment pu donner mon vrai alibi, que je mangeais pour deux et ce encore pour six mois. Pourtant, je n’en parlais encore que très peu, préférant garder cette information privée.

En entendant que ma nourriture était en sécurité, je haussais les épaules avant de reprendre mon alimentation ô combien variée. Depuis mon emménagement à Bowen, je n’avais pas franchement pris le temps de faire des courses, de vraies courses d’adulte j’entends. Certes, c’était il y a deux mois. Pour le moment, je m’étais contentée de courses d’appoint qui contenaient beaucoup de collations sucrées, des paquets de chips ou encore des pizzas à réchauffer. Déjà que je n’étais pas un grand cordon bleu quand j’étais avec mon ex compagnon mais alors là, l’envie m’a complètement abandonné. Pourtant, je suis bien au courant que durant une grossesse, il est essentiel de bien manger des légumes et des fruits notamment. Il faut aussi varier son alimentation. Les légumes sur la pizza ne comptent-ils donc pas ? Selon ma sage-femme, non, et selon ma balance aussi d’ailleurs. J’ai eu l’honneur de me peser cette après-midi avant ma prise de poste. Je comprends mieux pourquoi je peine de plus en plus à fermer ces maudits pantalons. En pensant à cela, l’envie de manger me perdit aussi vite qu’elle était venue. Je refermais brièvement le paquet de chips avant de le fourrer dans la poche de ma blouse, la barre de chocolats ayant déjà connue un destin tragique.

Je fis une petite moue, déçue de ne plus avoir envie de manger, avant d’écarquiller les yeux en entendant Archie parler. Les paramédicaux étaient connus pour être superstitieux. J’en faisais totalement partie. J’avais des tocs comme les appelaient mes anciens collègues. Par exemple, je ne supportais pas que l’on brancarde un patient avec les pieds devant. C’était une de mes petite règle. Une autre étant de ne jamais évoquer que nous n’avons pas assez de travail car il finit souvent par nous tomber dessus et en masse. Je mis donc mes deux index en forme de croix, espérant ne pas invoquer le mauvais œil. Après cela, je ne pus m’empêcher de rire de mon propre comportement, comme bien souvent.

« - Ne parlons pas trop vite quand même...Et puis, ça change de s’ennuyer un peu. »

On entendait au manque de conviction dans ma voix que j’essayais de me convaincre moi-même, ce qui pouvait être risible je m’en rendais bien compte. Je jetais un coup d’oeil environnant avant de venir m’asseoir au niveau des pieds du brancard. Bien que je n’avais rien fait de la journée et de ce début de soirée, mes pieds ressemblaient à des ballons d’eau près à exploser. Je jetais ensuite un coup d’oeil à Archie avant de répondre enfin à sa question.

« - Sinon, je vais bien, merci de demander. Et toi ? »

Bien qu’Archie venait de me dire qu’il allait bien, il semblait effectivement bien fatigué. Je n’avais pas énormément travaillé avec lui mais il me semblait habituellement moins fatigué. Travailler de nuit avait cette tendance à rendre les personnes très fatiguées. Il n’était pas rare qu’on nous le fasse remarquer d’ailleurs.

« - Je préconise du repos après cette garde alors. Une journée au lit avec Netflix, bonne nourriture et rien à faire de la journée. »

Je m’étais donnée des airs de médecin, prenant mon sérieux pour quelques secondes avant de rire de moi, comme toujours. Dans le milieu médical, on prenait tellement soin des autres qu’on oubliait souvent qu’il fallait également prendre soin de nous, c’était souvent à nos collègues de nous le rappelait, bien triste en mon sens. Pourtant, je faisais parti de cette équipe à prendre soin des autres à mes dépends.

L’idée de s’occuper en faisant un jeu était plutôt sympathique. Pour autant, il allait falloir être discret pour ne pas déranger les deux patients de ma collègue qui dorment, ainsi qu’elle qui se repose dans le bureau. Une nuit comme celle-ci peut être compliquée à gérer. Il est nécessaire de se tenir éveillée mais il serait stupide de ne pas en profiter pour se reposer un minimum. Habituellement, j’aurais bu trois litres de caféine et pris ma liseuse pour me tenir occupée. Là, j’ai bu deux tisanes avant de venir, à contre cœur car j’ai l’impression de boire des herbes infusées. Ma sage-femme m’a pourtant reproché de ne pas boire assez donc je m’exécute, regardant ma cafetière d’un mauvais œil chaque jour.

« - Que si on ne fait pas de sport, de près ou de loin, je n’ai pas une tête à en faire et il n’est clairement pas l’heure. Sinon, je suis grave chaude pour le faire ! Et comme gage, je propose le petit-déjeuner de la fin de garde ? Je rêve d’un muffin aux myrtilles ! »

La vérité était tout autre, j’en avais bien conscience. Je ne pouvais pas faire de sport dans ma condition. Pourtant, à une époque, je ne refusais jamais un entraînement, de tennis principalement même si mon entraîneur appréciait beaucoup la musculation, contrairement à moi. Après ma blessure, ça a été compliqué psychologiquement de me dire que ce sport était derrière moi, que je ne pouvais plus prétendre être aussi forte et surtout que je ne pourrais pas jouer avant au moins un an.

Un concours de suture, voilà une activité très médicale. Seuls des paramédicaux peuvent comprendre l’excitation qui m’a pris à ce moment là. Lors de ma très petite carrière de joueuse de tennis, j’ai dû apprendre à perdre car j’étais très compétitive. Je détestais perdre, comme bien des personnes certes, mais j’étais surtout du genre à laisser mes émotions s’exprimaient. Disons que j’avais tendance à casser mes raquettes très fréquemment lors d’une défaite. Cette habitude de ne pas aimer perdre m’est un peu passée lorsque j’ai dû arrêter la compétition. En revanche, si je devais être honnête avec moi-même, je devais avouer que perdre n’était toujours pas ancré dans ma philosophie et encore moins accepté. Cependant, je devais être honnête avec moi même sur cette compétition. Archie était un chirurgien, je n’étais qu’une infirmière. Bien que je réalisais régulièrement des sutures, elles n’étaient pas parfaites mais surtout, je n’étais pas la plus rapide. Archie allait donc probablement gagner et j’allais devoir l’accepter.

Pour qu’il y ait compétition tout de même, je me mis en position. Je me saisis de mon élastique au poignet afin de m’attacher les cheveux en un chignon approximatif. Je préférais avoir le visage dégagé lorsque je devais me concentrer. Une fois en tenue, je me suis saisie de tout le matériel nécessaire et me suis confortablement installée sur un poste de travail. J’avais souvent assisté les internes pour leurs entraînements, leur donnant quelques conseils que j’avais glané au fil de mes expériences.

« - J’espère que tu sais où on trouve les meilleurs muffins aux myrtilles de la ville parce que je sens qu’ils m’appellent. Ils réclament que j’aille les manger sur le champ ! »

Discuter de nourriture me rappelait que je n’avais pas fini mon paquet de chips alors que j’avais encore un petit creux. Mon estomac se rappela d’ailleurs à moi en ce moment précis avec un petit bruit. Je me contentais d’un petit sourire innocent en direction d’Archie, espérant qu’il n’aurait pas entendu cela, ce que je trouverais probablement gênant. Je ne fis cependant rien pour me remplir l’estomac, préférant me concentrer sur mes futures sutures à venir. Je me saisis ensuite du téléphone du service pour le poser sur la paillasse, ne voulant pas être interrompue certes mais j’étais toujours en poste.

« - Que le meilleur gagne bien sûr ! C’est partiiiii !»

J’inspirai un grand coup alors que je me saisissais du fil à suture et d’une pince à clamper. Voilà quelques jours que je n’en avais pas fait mais je n’étais apparemment pas encore rouillé. J’enchaînais les deux premiers sans souci mais le troisième se révélait plus complexe. Je ne pus donc m’empêcher de jurer de manière polie comme me l’avaient appris mes parents.

« - Argh… Bordel de toilettes sales ! »

« - Je...Je plaide non coupable pour les injures. Ma mère me tuerait sinon ! »

J’appréciais qu’Archie me vienne en aide pour résoudre mon problème sur la troisième suture. J’avais l’impression d’avoir réussi ce concours mais ces points me causaient du soucis. Pour autant, la solution qu’Archie venait de m’apporter était simple, logique et efficace. J’avais effectivement mal réalisé un de mes points et rien ne tenait. On pouvait encore voir les tissus à travers mes points lâches. Apprendre était une excellente motivation, j’adorais le faire. Encore aujourd’hui, dès que je rencontre une pathologie inconnue ou encore un traitement, je le note dans mon téléphone et je fais des recherches une fois chez moi. Il est essentiel de se tenir informer pour moi.

Alors que la compétition avait commencé, j’avais aperçu le calot d’Archie. Par expérience, je savais que les chirurgiens qui en ont des originaux sont souvent le résultat de souvenirs ou encore de cadeau. Pour le peu que j’ai travaillé au bloc opératoire, j’en avais un de couleur bleu, très classique et peu orignal mais je savais que je ne souhaitais pas exercer dans ce service. Je m’étais contentée de faire quelques remplacements de collègues. J’avais observé avec un sourire son calot, le trouvant très mignon et une fois qu’il m’avait appris son histoire, j’avais d’autant plus souris. J’avais ensuite pris une mine mi-outrée mi-comique alors que je répondais à Archie :

« - Mais alors le jeu était truqué ! Tu avais gagné d’avance, je n’avais aucune chance sachant que je n’ai pas de calot porte-bonheur ! Je suis ok pour les muffins...Évidemment ! J’ai hâte d’être à la fin de la garde tient. »

La compagnie d’Archie sur cette nuit calme était vraiment la bienvenue. Cette compétition nous faisait passer un temps certain, un temps qu’on aurait probablement passer sur notre téléphone ou comme ma collègue, à se reposer dans le bureau. D’ailleurs, je regardais quelques secondes mon téléphone portable, m’assurant de ne pas avoir de notifications. Au vu de l’heure avancée de la nuit, il n’y avait que peu de chance. Je le rangeais ensuite rapidement dans ma poche, passant à autre chose.

J’écoutais les dernières paroles d’Archie me demandant s’il était possible de lui apprendre ma technique de suture, j’étais assez flattée qu’un chirurgien me demande cela. Pourtant, cela me perturba aussi quelques instants. Cette technique, je l’avais apprise auprès d’infirmiers et de médecins militaires. Je n’étais pas engagée mais mon ancien compagnon, Oliver, l’était. Il m’avait appris quelques techniques médicales qu’ils utilisaient sur le terrain et notamment ces sutures qui pouvaient se faire très rapidement et proprement pour autant. A la pensée d’Oliver, j’eus un petit pincement au coeur. J’étais encore en plein deuil de ma relation, j’avais eu du mal à l’accepter et ma grossesse n’arrangeait clairement pas à oublier Oliver, bien au contraire. Me rendant compte que j’étais partie loin dans mes pensées, je me râclai doucement la gorge, me permettant de reprendre mes esprits.

« - Bien sur. Mais je propose qu’on fasse ça une autre fois. J’ai l’impression que cette compétition m’a un peu fatiguée... »

Je ne pus réprimer un bâillement qui confirma mes propos. J’étais presque contente de ce geste, ne souhaitant pas m’étendre davantage sur cette question de suture. Maintenant que cette compétition était terminée, je détachai distraitement mes cheveux et passais une main dedans, leur redonnant une forme adéquate. Alors que je rangeai mon élastique dans ma poche, je mis la main sur mon paquet de chips. Je le saisis avec un sourire, en prenant rapidement une que je mis en bouche, avant d’en proposer d’un geste à Archie.

Archie venait de remarquer ma fatigue et s’était enquit de savoir comment j’allais. Je trouvais ça très gentil à sa part et je m’inquiétais également du visage que je devais avoir si mon état de fatigue se voyait. Je lâchai un petit rire un peu gênée avant de reprendre mon sérieux et lui répondre :

« - Oh oui, les gardes de nuit sont toujours fatigantes non ? Et puis ... »

Je laissai un petit silence s’installait qui en disant finalement long. J’avais annoncé au chef du service que j’étais enceinte, j’allais bientôt devoir l’annoncer, je le savais. Mon ventre allait bientôt se voir, mes envies devenaient de plus en plus improbables et surtout j’avais les nausées le matin que j’avais réussi à dissimuler jusqu’alors. De plus, mon travail allait devenir de plus en plus dur à supporter en attestaient déjà l’état de mes jambes. Rester debout de nombreuses heures allait devenir plus compliqué qu’en temps normal. J’avais déjà tenu presque quatre mois, c’était déjà énorme et ça m’avait laissé le temps de m’approprier moi-même cette grossesse pas franchement attendue. Il était donc peut-être temps pour moi de lâcher un peu prise et d’accepter entièrement cette grossesse.

Dans la manière dont Archie m’avait regardé et de la façon dont il a posé sa dernière question, je me sentais de lui dévoiler mon secret et le gardait encore le temps que je le souhaitais. Après tout, cela me ferait probablement du bien d’en parler, de l’avouer. Ma sage-femme me l’avait justement conseillé à mon dernier rendez-vous. Je fis alors un geste que l’on ne comprend qu’une fois qu’on porte une vie en soi, je posai la main sur mon ventre. Je trouvai cela ridicule avant, ne comprenant pas ce geste qu’ont toutes les femmes enceintes. Pourtant, aujourd’hui je comprenais tout à fait, c’était un moyen de communiquer avec son enfant, de communiquer d’une certaine manière avec lui. Je gardai les yeux baissés alors que je dévoilai mon secret à Archie :

« - Je suis enceinte mais j’ai comme l’impression que je ne l’ai pas suffisamment caché n’est-ce pas ? »

Après ma confession, je relevai mes yeux vers Archie, un léger sourire aux lèvres. Ça sonnait encore bizarre à mes oreilles de le dire à voix haute. J’attendais maintenant sa réaction, avec un peu d’appréhension pour être honnête avec moi-même.

« - Personne ne l’avait encore remarqué jusque là. Du moins, il me semble. Les gens ne remarquent que ce qu’ils veulent voir tu sais. »

Je n’étais pas du temps amère par rapport à cela, c’était juste un fait. L’être humain, et la vitesse a laquelle il vivait dans ce monde de fou, ne fait attention qu’à ce qui l’intéresse, ce qui l’entoure. On ne prend que peu le temps d’observer réellement le monde, les inconnus ou encore les paysages. On vit tellement vite. J’essaie de me poser de temps en temps pour prendre le temps, d’observer principalement, car j’adore ça. Cela fait notamment parti de mon métier, l’observation.

Archie fit un commentaire sur mes goûts alimentaires pour le moins excentriques de ces derniers temps. Apparemment, il a trouvé mon chips/chocolat original. Je ne vois absolument pas pourquoi, c’est assez différent en bouche certes mais très bon pour autant. Il y a bien des personnes qui mangent des frites avec du chocolat et elles ne sont pas enceintes. Je rigole un petit peu, finissant par une moue drôle avant e replonger ma main dans mon paquet de chips et d’en fourrer quelques unes dans ma bouche. Je lui tendis de nouveau le paquet en lui répondant avec enthousiasme :

« - Parlons en de ces goûts alimentaires, c’est juste horrible ! J’ai la nausée jusqu’à midi et ensuite, c’est parti pour des goûts les plus improbables les uns que les autres et surtout en très grande quantité. Trop grande. Je pense que j’ai un hippopotame dans le ventre sérieusement. Je suis capable de manger une pizza entière et d’encore avoir de la place après. C’est improbable. »

Maintenant que j’avais avoué ouvertement ma grossesse, c’était comme si j’avais envie d’en parler, c’était très libérateur. J’eus une petit pincement en me disant que j’aurais pu le faire bien avant mais j’ai eu besoin d’un certain temps pour accepter. De ce fait, j’appréciais cette conversation naturelle avec Archie. Je l’en remerciai bien qu’il ne pourrait comprendre exactement l’importance de cette conversation pour moi. J’appréciais également qu’il ne mentionne pas le père de l’enfant, je trouvais cela tellement gênant. Je ne savais pas encore comment j’allais répondre quand on me poserait la question. Cet enfant allait grandir sans père, encore une autre chose que j’avais du mal à accepter.

« - Entre Backer, on se soutient c’est ça la devise ? Mais merci Archie, j’apprécie énormément. »