la vie en rose - (aura & livio)

Je donne les dernières instructions à la baby-sitter de Leandro avant de rejoindre Livio dans voiture. On prend la route en direction du centre ville pour rejoindre le fameux château de glace que nous n’avons pas encore visité depuis son installation. La soirée de la St Valentin nous offre une belle occasion de réparer cela. Ma main dans celle de mon mari, j’avance vers la reception du restaurant où l’on récupère le nom de notre igloo. Tout sourire, je me blottis contre le bras Livio, tout en marchant vers notre espace privatisé de la soirée. « La vie en rose » je relève « c’est joli non ? » . On pourrait presque croire à un clin d’oeil pour notre fille qui devait naitre en Avril. Même si, en réalité, nous étions plutôt en train de voir la vie en abricot et terracotta pour la chambre de notre petite, actuellement. En entrant dans l’igloo, je cherche l’interrupteur, puis ne le trouvant pas, je me tourne vers Livio, encore à l’extérieur. « On est censé être dans le noir toute la soirée ? » je l’interroge.

@livio manzoni

Ah la Saint-Valentin, le jour de fête où il fallait être un peu plus romantique que les autres jours. Partant sur cette optique-là, Livio avait donc dû accepter la demande d'Aura qui voulait participer à l'événement organisé par la ville. Le problème était qu'il ne savait pas du tout ce qu'ils allaient faire. Arrivés au château de glace, ils furent amenés jusqu'à leur igloo, niaisement appelé la vie en rose. "Mouais. On va dire ça." lâcha-t-il, nonchalamment, comme s'il ne saisissait pas trop le romantisme de l'appellation. Mais avant même qu'ils n'entrent dans leur igloo, Livio sifflota la fameuse chanson de la chanteuse française Edith Piaf, un regard complice vers sa femme. Il s'arrêta néanmoins quand Aura entra dans l'igloo, sa femme essayant de trouver l'interrupteur. Interrupteur qui, apparemment, n'existait pas. A la question de sa femme, Livio regarda l'hôte qui les avait accompagné, qui approuva d'un signe de la tête. "Il semblerait que oui." dit-il d'abord, ne pouvant s'empêcher d'ajouter ensuite : "Je me suis donc fait beau pour rien ?" Livio et son humour. Il suivit sa femme, l'hôte refermant derrière eux et les laissant donc un noir complet. Le jeune homme gesticula, tentant de retrouver Aura, cherchant son bras ou sa main. "Tu es où ?" Soudain, il marcha sur quelque chose de plus mou que le sol, arrachant un cri de son surprise de son épouse. Il venait de marcher sur le pied de sa femme ! "Oh merde, désolé !" s'exclama-t-il, s'empressant de l'étreindre, pour s'excuser, oui, mais aussi parce qu'il ne voulait pas la lâcher maintenant qu'il l'avait trouvé. De son bras droit, il tenta de se repérer dans l'espace. "Tu trouves la table ?" demanda-t-il en riant. Cette soirée risquait d'être pleine de surprise.

Je lève les yeux au ciel face au manque d’enthousiasme de Livio quant au nom de notre igloo. Cet homme n’est romantique que quand ça lui chante, mais…je dois avouer que c’est aussi ce qui fait son charme. Il est capable de grande effusion, de se démener pour me faire passer les journées les plus romantiques jamais imaginé mais il passe parfois complètement à côté de petits détails qui, moi, ne m’échappe pas. On entre finalement dans notre igloo et comprenons rapidement que nous allons passer la soirée dans le noir. Je ris à la remarque de mon époux. « C’est pour m’entendre te dire que tu es beau en toutes circonstances que tu dis ça ? » On a du mal à se repérer dans le noir, puis, alors qu’on se cherche à tâtons, Livio me marche sur le pied. Je pousse un cri de surprise et de douleur mêlés. « Ca va, ca va… » je lui assure en grinçant des dents. « Mais fais attention quand même. » On se met ensuite à la recherche de la table. « Je crois que j’ai trouvé, attends…tu es où ? » Je tends le bras et bute contre son torse. Je lâche un rire, tout en attrapant enfin sa main. « Ca va être folklorique cette soirée ! »