Yes, I keep my secrets to myself, Nobody knows how much I need them (jonathan)

Quand t’étais retournée à Bowen, tu savais pertinemment que ton dossier fiscal en avait pris un coup avec les années. C’était pas la choses la plus simple et t’avais décidé de contacter un comptable pour se débrouiller avec la fisc directement. Après un court appel où tu lui avais mentionné que tu avais voyagé et que tu avais beaucoup de trucs à mettre au clair, tu lui disais que t’avais été partie pendant un long moment en Angleterre et tu ne savais pas trop par où commencer. Après avoir discuté quelques instants avec lui, vous aviez conclu que vous alliez vous rencontrer et que t’allais apporter tes documents… Le truc c’est qu’il y en avait en espagnol, en anglais et même certains en français qui dataient de ton dernier voyage en France… Le comptable avait bien intérêt à attacher sa tuque. Pour l’occasion, tu l’avais invité au Bateau-resto à 19 heures. T’avais besoin de voir un peu l’océan et ça répondait au besoin en même temps puis pourquoi pas un repas gastronomique cinq services en même temps? « Rutkowski, Nevaeh. » que tu annonçais au valet qui te montrait la table. Tu t’y installais quelques instants avant que le comptable n’arrive. Pour l’occasion, tu portais une longue robe rouge à paillettes avec des escarpins noirs. Tes cheveux coiffés d’un côté et ton maquillage soulignait l’occasion : celle de sortir avec quelqu’un que tu ne connaissais pas depuis ton retour. Tu remarques la chandelle et tu fronces les sourcils, juste au moment où Jonathan arrive. « J’vous jure que c’était pas volontaire les chandelles… » T’étais consciente que c’était pas un rancard mais le Bateau-Resto avait bien évolué depuis que tu y étais allée la dernière fois…

Il y a quelques jours, Jonathan a été contacté par une dame ayant besoin de ses services comptables. Il lui a posé quelques questions pour commencer son dossier mais rapidement il a compris que ce ne sera pas de tout repos, raison pour laquelle ils se sont finalement donne rendez-vous pour éclaircir le tout. Ce sera tout un travail, tout un défi pour Jonathan. Il aime parfois ce genre de défis. Ils auraient très bien pu se rencontrer au bureau de Jonathan, chez lui ou encore dans un café. C’est la première fois dans sa carrière qu’on lui donne rendez-vous sur un bateau-resto.

Arrivant au bateau-resto, Jonathan donne le nom sous lequel la réservation est faite. C’est en prononçant le nom à voix haute qu’il réalise qu’il connaît ce nom de famille. Rutkowski, c’est le même nom de famille qu’Elias le meilleur ami de son neveu Elijah. Il connaît Elias depuis qu’il est jeune. Est-ce qu’Elias et sa cliente se connaissent? Après tout, ce n’est pas un nom de famille qui court les rues.

Suivant le serveur, celui-ci l’emmène à la table où se trouve Nevaeh. C’est étrange comme situation… sa cliente est là, en robe à paillettes, et il y a des chandelles sur la table. Serait-ce un mauvais coup de son neveu et que l’ami de celui-ci?!
JONATHAN : « C’est la première fois que je vais parler de fiscalité avec des chandelles, une lumière tamisée et une femme en robe de soirée. »
Dit-il pour rigoler un peu. Il ne veut pas qu’elle se sente mal à l’aise.
JONATHAN : « Vous ne seriez pas parente avec un certain Elias Rutkowski? »

T’avais pas envie de faire ça dans un café avec des oreilles indiscrètes, t’avais pas envie d’aller chez lui non plus, c’était un peu… louche. T’aurais pu aller dans son bureau, mais le cœur n’y était pas… Puis, les comptables, c’était pas ennuyant? T’avais pas envie de passer des heures dans une salle de réunion puis le Bateau-Resto semblait t’appeler depuis ton retour. Le truc, c’était qu’en réalité, le Bateau-Resto avait évolué vers quelque chose de plus romantique. Tu l’entends mentionner cette première et tu ris doucement. « Pour la robe à paillettes, je suis coupable. Pour le reste, c’est pas ma faute! » Que tu dis en riant doucement à ce qu’il te disait. Tu t’installes finalement un peu plus confortablement. « Pour ma défense, à l’époque, c’était plus neutre comme endroit. Là, on dirait qu’on célèbre une dixième année de mariage! » que tu t’exclames vivement avec les bras dans les airs. « Je suis sincèrement désolée, je ne croyais pas que ça serait aussi… » Tu n’as pas le temps de compléter ta phrase qu’on vous offre du vin rouge. Tu acceptes joyeusement. À sa question, tu fronces les sourcils. « Ça dépend, s’il a fait une bêtise, non, je ne le connais pas… Si c’est que par pure curiosité, c’est mon frère cadet. » Tu lui fais un sourire, clairement amusée par la situation. « Cheers, à ce Bateau-Resto qui est clairement trop chic pour une relation strictement professionnelle. »

Jonathan ne s'attendait pas à une telle chose aujourd'hui. C'est la première fois de sa vie qu'il rencontre un client dans un environnement typique pour les couples qui se paient une soirée romantique. Sur le coup, il ne sait pas trop comment il se sent en ce moment, surtout en voyant cette femme en robe chic. Un peu malaise, il regarde la dame qui affirme qu'elle est coupable pour la robe à paillettes. Jonathan en conclut que si elle a mis cette robe c'est parce qu'elle savait que cet endroit était un endroit qui se voulait chic sinon elle n'aurait pas mis une robe à paillettes. Peut-être aussi qu'elle s'habille toujours comme ça, qui sait?!
JONATHAN : "D'accord, vous n'avez pas à vous justifier."
Après tout, Jonathan est ici pour le travail pas pour se poser mille et une questions sur le pourquoi du comment.
JONATHAN : "Ce n'est pas grave, ne vous en faites pas."
Dit-il alors qu'il prend place à la table. Il ne peut d'ailleurs ne pas s'empêcher de lui demander si elle connait Elias. Il a bien fait puisqu'il s'agir de son jeune frère.
JONATHAN : "C'est le meilleur ami d'enfance de mon neveu Elijah. Je la connais depuis qu'il est haut comme trois pommes. Je me demandais parce que ce vous n'avez pas un nom de famille commun."
Il sourit et tous les deux portent un toast.
JONATHAN : "À la fiscalité!"

Pour la robe à paillettes, c’était simplement dans ta personnalité de te mettre élégante, peut-être un peu trop. Le comptable t’avouait que tu n’avais pas à te justifier et tu riais doucement à cette idée. Pour lui, rien n’est grave et il s’installe. Tu l’entends te parler de son neveu Elijah et tu hoches la tête avec un sourire. « Une famille unie de ce que j’entends là. » Que tu lui dis ouvertement. « Vous avez des enfants? » que tu lui demandes cash alors qu’il te parlait de son neveu. Quant au nom de famille peu commun, tu levais les yeux au ciel. « Peu commun, c’est effectivement le cas de le dire. »[/color] Il lève son verre à la fiscalité et toi, tu ris doucement parce que t’es pas certaine que c’est ce à quoi tu veux réellement trinquer. Tu sors tes documents que tu mets sur la table et tu lui tends une fiche dans un premier temps. « Donc, je reviens d’Angleterre. J’y ai passé les… » tu calcules mentalement « 3 dernières années et demie là-bas. Et mon patron était ici, en Australie, mais le paiement était fait deux fois par mois et en livres sterling. Puis, j’ai toutes mes dépenses en Angleterre aussi. » Que tu confies finalement en ouvrant des documents et en sortant d’autres.

Jonathan a toujours été une sorte de père pour Elijah lorsque son frère les a bêtement abandonnés. Il s’est senti responsable de ses neveux et sa nièce… alors qu’il n’était pas responsable des actes de son frère. Jonathan a un trop grand coeur malheureusement, il veut tout donner à tout le monde autour de lui. Il a toujours été comme ça et sans doute qu’il le sera toujours.
JONATHAN : « Elijah est comme mon fils. Il ne l’a pas eu facile, j’ai juste été présent pour lui, pour son frère et pour sa sœur. C’était mon devoir d’oncle. »
Il n’entrera pas dans les détails parce que ça ne regarde pas Nevaeh. Cela dit, elle est peut-être au courant étant donné qu’elle est la soeur d’Elias.
JONATHAN : « J’en ai trois, trois garçons. Et vous? »
Elle a peut-être des enfants, après tout elle est assez vieille pour en avoir. Elle pourrait même en avoir plusieurs.

Après avoir trinqué, Jonathan prend la fiche que lui remet Nevaeh. Il sort un crayon pour pouvoir prendre quelques notes étant donné qu’elle a un dossier qui se veut visiblement compliqué. Jonathan regarde tranquillement les feuilles et annote quelques informations en questionnant sa cliente.
JONATHAN : « Je vais prendre tout ça en note. »
Ça lui prend quelques instants pour tout mettre en ordre pour l’Angleterre.
JONATHAN : « Et avez-vous travaillé dans un autre pays suite à ça? »
Il veut toutes les informations pour pouvoir prendre son travail comme il se doit.

Les problèmes familiaux, tu n’avais pas réellement connu cette réalité. Ta famille avait toujours été bien soudée malgré toutes les épreuves de la vie. C’était récent cette discorde entre vous, ça n’avait jamais été le cas. Tu l’écoutes donc avec attention, curieuse de connaître un peu plus. « C’est gentil de votre part d’avoir pris ces enfants sous votre aile. » Que tu confessais. Il avait trois garçons, quant à toi, tu secouais la tête négativement. « Pas d’enfants, mais de nombreux voyages. » que tu disais avec un léger sourire rêveur aux lèvres. Tu ne souhaitais pas cette vie de famille trop vite, tu voulais voyager, t’éclater et ne pas avoir de réelles attaches. En attendant, il prend des notes. Tu réfléchis à sa question. « Oui, en France, au Brésil, en Argentine, en Bulgarie et en Thaïlande. » tu réfléchis et tu ne crois pas en avoir oublié. Après tout, tu n’as que 32 ans et le reste de ta vie à construire. « Mais ce n’était pas dans l’année précédente. » Encore heureux, tu te voyais bien mal avoir fait toutes ces destinations en si peu de temps.

Jonathan s'est toujours senti responsable des autres alors qu'il n'avait pas à se sentir ainsi. Jonathan est probablement trop gentil, il a trop bon coeur. Est-ce qu'il a déjà été utilisé par certaines personnes qui abusé de son bon coeur? Il ne croit pas, surtout qu'il ne se mêle pas trop avec les gens alors ça le protège d'une certaine manière. Avoir été présent pour les enfants de son frère était normal. S'occuper de ses enfants et des enfants de son frère lui a probablement sauvé la vie parce qu'il n'avait pas le temps de sombrer dans la dépression suite à la mort de sa femme. C'est aujourd'hui, maintenant que ses enfants sont grands, qu'il trouve ça un peu plus difficile... peut-être que c'est la raison pour laquelle il travaille le plus possible. Ses fils ont leur vie, ils n'habitent plus avec lui. Il ne peut pas les forcer à venir toujours à la maison pour passer du temps avec leur vieux père.
JONATHAN : "C'est bien de voyager, tu es jeune tu as toute la vie devant toi."
Ce n'est pas à 47 ans qu'il faut commencer à voyager. Jonathan n'a jamais vraiment voyagé rapport que la vie ne lui a pas permis de voyager.

Prenant des notes, il est ravi qu'elle n'ait pas fait tous ces pays l'année dernière puisque ça aurait compliqué les choses. Ce qui intéresse Jonathan ce sont les endroits où elle a travaillé l'année dernière.
JONATHAN : "Ça me rassure... tous ces pays l'années dernière aurait été un gros dossier bien compliqué à gérer... mais j'y serais arrivé."
Parce que Jonathan est un bon comptable et parfois il aime les choses plus compliquées qui font en sorte qu'il doive réfléchir le plus possible. Il aime apprendre de nouvelles choses et se dépasser de temps en temps.  

Tu ris doucement à ses paroles. « J’ai quand même 32 ans, je n’ai plus l’insouciance de la vingtaine. » que tu admets sagement. Jonathan te dit qu’il y serait arrivé et tu esquisses un sourire. « Les voyages touristiques ne comptent pas, exact? À moins qu’ils soient déductibles…? » Que tu risques en fronçant les sourcils. « Si c’est le cas, je suis aussi passée par le Costa Rica et le Canada. » L’hiver canadien et la chaleur du Costa Rica… Qu’est-ce que ça t’avait fait du bien. « T’as toujours été comptable? » Que tu lui demandes sans une once de gêne. Peut-être ferait-il l’objet d’une de tes futures chroniques…

32 ans c’est encore très jeune. Après tout, Jonathan a 47 ans, 15 ans de plus que Naveah. La vie passe à une vitesse folle, on se couche un soir on a 20 ans et lorsqu’on se réveille on a déjà 45 ans. On se rend compte de cette vitesse à laquelle la vie va lorsqu’on vieillit.
JONATHAN : « C’est vrai, mais tu as encore tout le temps pour voyage encore et encore. »
Une chance que les voyages pour le plaisir personnel ne sont pas déductibles sinon ça viendrait compliquer les choses.
JONATHAN : « Et puis-je te demander quel est le plus beau pays que tu as visité? Lequel me suggérerais-tu si je veux partir en voyage? »
Avec tous les endroits qu’elle a visités, elle aurait sûrement des conseils à lui donner, des suggestions de choses à faire advenant qu’il se permette de partir en voyage l’un de ses jours.

Jonathan aurait aimé pouvoir être pompier toute sa vie. Malheureusement, ça n’a pas été possible, la vie a eu d’autres plans pour lui.
JONATHAN : « J’ai été pompier quelques années, mais lorsque ma femme est décédée je me suis réorienté pour m’occuper de mes enfants. Pompier est un beau métier mais ce n’est pas le métier idéal lorsque tu as des enfants à t’occuper. C’est un métier trop dangereux aussi. Mes enfants étaient très petits et ils avaient besoin de moi. Je ne pouvais pas continuer à faire un métier qui met ma vie en danger. Je suis donc retourné aux études et me voilà comptable. »
Ses enfants étaient sa priorité, raison pour laquelle il a mis sa vie sur pause pendant 22 ans. Aujourd’hui, maintenant que ses enfants sont grands il semblerait qu’il a le droit de vivre… du moins c’est ce que ses enfants lui disent toujours.

« Oui tout à fait! Je ne sais pas quand je vais repartir mais j’ai déjà hâte! » Tu souriais, le cœur léger. Parler de tes voyages te faisait toujours chaud au cœur parce que les gens t’écoutais, toi et que tu pouvais leur raconter tout ce que tu avais fait. Ça te faisait du bien et ça te remémorais des souvenirs à toi aussi. Tu étais constamment en quête de nouvelles aventures, de nouvelles expériences… Puis, il te demande le plus beau pays que tu as visité et tu souffles un « Oufff… » bien profond et tu affiches une mine songeuse. « Aussi cliché que ça puisse être, j’ai beaucoup aimé le Royaume-Uni. L’aspect British, la mentalité des anglais, c’était exceptionnel! Et il y a tellement plus que Big Ben et que Buckingham Palace! » Que tu t’exclames. « Les petits marchés bien dissimulés, les paysages pittoresques, la politesse des anglais… » Tu rêvasses, mais il te ramène bien sur terre en te parlant de lui. Il avait été pompier, c’était le risque qui avait eu raison de lui et de la routine. Tu hochais la tête, compréhensive. « C’est une mission de vie qui change pour une autre… mais c’est bien brave de retourner aux études dans une autre tranche d’âge que le classique étudiant de la vingtaine. » que tu lui dis. « Et tes projets maintenant? » T’es curieuse de savoir où il veut aller maintenant.

Jonathan a toujours eu cette manie de s'intéresser à ce que les gens lui racontent. C'est un vrai intérêt, pas un faux intérêt. Il écoute beaucoup et retient beaucoup de choses. Certaines personnes aiment parler alors que d'autres, comme Jonathan, écoutent. Jonathan n'est pas trop du genre à parler pour parler. Lorsqu'il n'a rien à dire, il se ferme la gueule. Pourquoi parler lorsque nous n'avons rien d'intéressant à dire?

Jonathan n'a jamais vraiment voyagé parce que la vie ne lui en a pas laissé la chance et ce n'est pas quelque chose dont il a réellement ressenti le besoin. Il y a des gens qui voyagent beaucoup alors que d'autres ne sont pas attirés à la voyage. Chacun ses passions, chacun ses intérêts. Peut-être qu'un jour Jonathan voyagera mais pour le moment ce n'est pas vraiment sans ses plans. Il ne se verrait pas de toute manière voyager tout seul.
JONATHAN : "C'est vrai que c'est commun comme destination, mais le bon côté de la chose c'est que nous parlons la même langue alors c'est plus facile de se faire comprendre."
Bien que l'anglais est une langue universelle, il y a des pays où l'anglais est plus difficile et c'est normal.
JONATHAN : "Je vais garder cette destination en tête."
Il est important, en voyage, d'essayer d'aller voir des choses qui ne sont pas nécessairement des attraits touristiques. C'est bien d'aller voir la véritable vie des habitants. Les plus belles choses se cachent souvent dans les choses anodines.

Jonathan n'avait pas le choix de changer de métier. Il ne pouvait pas continuer à être pompier et avoir des horaires de travail compliqués. Il avait besoin d'avoir un travail plus stable, un horaire stable pour être présent pour ses garçons. Il s'est trouvé une passion en comptabilité même si les gérer les études et la vie de famille n'était pas toujours facile. Tout cela est derrière lui maintenant. Il pense avoir bien réussi malgré la difficulté.
JONATHAN : "J'aimerais ça être une famille d'accueil, accueillir un enfant ou deux qui commencent mal leur vie. Je veux offrir à des enfants la chance d'avoir une vie un peu plus normale."
Jonathan sait qu'il ne sauvera pas le monde mais s'il peut aider un seul enfant il en sera heureux. S'occuper d'un enfant ou deux lui fera passer le temps, il se sentira important, il se sentira enfin utile puisque depuis que ses fils sont grands et qu'ils ont leur vie il s'ennuie, se sent inutile.