I’ll try something new… | Abi

Un matin comme les autres, calme, mon tablier autour de ma taille, j’avais natté mes cheveux, et j’étais prête pour le service. Thé , café, et autres gourmandises… Jusqu’à l’arrivée d’un jeune homme. Mon regard rapidement sur lui, que je décale vers mon bloc note. « Bonjour,.. Bienvenue au Goyangi Ba. » Les clients étaient réguliers, je savais donc qui était déjà venu et qui ne l’était pas… Et il me le confirma. Un petit sourire serviable sur mes lèvres. « Bien sûr. Mais je vais devoir en savoir un peu plus sur vous… »

J’arrive à croiser son regard quand il sursaute. « Les chats sont toujours… » Mais la grimace qui coupe ma phrase et je deviens inquiète. Je fais rapidement le tour du comptoir mais je reste à bonne distance, ne pas entrer dans le bulle de quelqu’un sans y être invité. « Vous avez besoin d’un peu d’eau? » Je repassais derrière pour prendre un torchon l’humidifier et le tendre au jeune homme. « Ne vous inquiétez pas, ça arrive, ils sont surprenant la première fois qu’on vient ici, mais ils sont géniaux vous aurez toujours votre dose de câlins et de caféine ici. » Un petit sourire et je caresse un des chats qui trainent près du comptoir. « J’ai un peu d’arnica si vous voulez dans mon sac? » Réellement inquiète pour l’homme qui semble avoir mal.


@Lewis Lockwood

Je regarde la carte et me demande ce qu’il pourrait aimé, ici généralement les gens demandaient rarement à être conseillé ou alors sur une sorte de café plus précise, mais là, trouver le bon pour un inconnu. Latte… Corsé, moins… Thé plus que café, noisette ou avec une touche de sirop… « Si vous êtes déjà plus adepte du café, ou du thé. Mais je peux aussi.. Le faire en fonction de vous. Si vous êtes un oiseau de nuit ou alors… Un homme pressé… Qui est plus soirée mouvementé ou calme devant un film… » J’avais vite pris goût à tenter de décrypter un peu … Les gens fatigués qui courraient partout, souvent plus serré niveau café, les personnes qui aimaient au contraire prendre leur temps avaient tendance à adoucir ce liquide dans leur tasse.. « Mais c’est peut-être… trop ... Enfin, je peux vous présenter la carte aussi… » Abi ses questions ne te regardent pas, et quand on te demande de fidéliser la clientèle le but est pas de les mettre sous une vague d’informations et de questions… Mais j’étais comme ça… Enfin.. Non c’était pas vrai, j’étais pas comme ça… Qu’est ce qui me prenait…?

La bosse sur sa tête ne serait peut-être pas jolie, souvenir d’être venu ici… On pouvait trouver mieux. Mais moi j’allais pas l’oublier...Je grimace légèrement imaginant sa douleur. J’étais rarement aussi bavarde avec un client.  Lui dévoilant même que j’avais une trousse à pharmacie dans mon sac.. Je secoue la tête. « Ne vous en faites pas. Je reviens. » Je file derrière rapidement prendre dans mon sac un tube.  Je reviens et lui tends le stick pour qu’il se l’applique ma main légèrement tremblante. « Vous... Pouvez vous installer, je vous amène votre boisson… » Je lui souris, timidement. Il n’y a pas trop de monde ce matin, c’est très calme.  

Alors que je vouvoyais l’homme lui était au tutoiement et ça me fis sourire. Certaines personnes avaient cette facilité à apporter de la chaleur, à être si amicalement naturel et surtout gentil. Il devait en être. Je l’écoutais répondre à mes questions. Celles que je ne posais pas habituellement. A croire que mon imagination devant cet homme était stimulée. Décuplée.
J’en apprends un peu plus sur lui. Etudiant… Pas tellement soirée fiesta. Calme.. Sportif. Il était très grand et vu son corps je ne pouvais pas penser qu’il passait ses journées à geeker, même si le métabolisme était une chose encore bien étrange pour le corps médical. Son rire fit rougir mes joues. J’hochais la tête. « Je vais tenter… » Abi … Tu fais quoi là ? Prends le premier café et basta… Pourtant je savais exactement ce que je voulais lui servir. Sortant la tasse adéquate, je n’eu pas le temps de le commencer car l’homme en face de moi se cogna au comptoir.

L’arnica passé à sa main pour qu'il puisse éviter que la bosse ne gonfle trop, j’hoche la tête et file derrière le comptoir faire son café. Base de mocha avec un peu de vanille, mousse de lait sur le dessus pour ne pas trop sucrée, et j’ajoute un peu de chantilly dans une petite coupelle à côté au cas où il aimerait ça. Le tout sur un plateau, je m’approche de la table.

J’évite un peu son regard, là d’un coup sans plus aucun obstacle entre nous il est intimidant.. Je dépose le plateau et rougis un peu... Encore... En lui répondant. « Je crois que je me suis inquiétée plus qu’amusée… Ça peut faire très mal. J’espère au moins que cela vous à aider…Et il parait qu’une boisson chaude réconforte toujours. » Enfin Sheldon disait que quand ses amis étaient tristes il allait faire du thé… Un peu modifié mais l’intention était là. « Vous.. Etudiez dans quel domaine ? » Voyant qu'il n'y avait pas grand monde je m'autorisais à rester un peu près de sa table, espérant ne pas le déranger.

@Lewis Lockwood

Aye... Je tentais de me souvenir où j’avais pu entendre ce petit mot. Mais son hochement de tête me fit bien comprendre que peu importe la langue, c’était un oui. J’allais pouvoir lui préparer son café. Doux… Mais Avec un peu de gourmandise. Je m’apprêtait à le faire quand il se cogna. Inquiète, je me rendis rapidement à ses côtés et le tube d’arnica finit dans ses mains. Le regardant s’éloigner vers la table, la tasse à café dans mes mains, je commençais ce petit mélange qui correspondait à mon idée que je pouvais avoir de lui avec les quelques informations qu’il m’avait donné. C’était un homme sportif, visiblement doux et drôle, pas un râleur, pas un mec toujours presser qui ne courait qu’après la montre…

Plateau en main je viens alors déposer la boisson devant lui. Un petit sourire en rougissant, c’était pas le moment.. Être gênée , ça m’arrivait souvent mais à ce point. La discussion, heureusement, m’évitait de trop penser à ses joues qui faisaient n’importe quoi et me trahissaient. « C’est un réflexe, je ne voulais pas te ... Mettre dans l’embarras… Mais ça marche je te dirais tu. » Pas l’habitude de tutoyer les clients, encore moins les inconnus, mais … J’en savais un peu sur lui il n’était plus réellement un inconnu. Et il était loin d’être vieux. Au contraire, il était de ma tranche d’âge, enfin c’était une estimation.

Ordinateur de sorti, peu de monde, alors j’ose et je le questionne un peu, espérant ne pas le déranger. « Une spécificité? Tu aimerais travailler sur les maladies qui touchent un organe en particulier, ou rester dans le vague et juste découvrir les secrets de la médecine ? » Ok t’es bien trop curieuse là Abi tu vas lui faire peur. J’observe sa réaction alors que ses lèvres touchent la boisson, je souris quand il confirme que j’ai bien deviné. « Je pourrais.. pas trop te dire… » Si totalement, il était doux, allez dit lui. Il était doux, avec un charisme qui faisait penser à ça. Sucré et léger… Mais avec cet arôme de café un peu corsé. « J’ai juste pensé à te faire plaisir… » Ok .. Je vais aller retrouver ma souris dans ma cachette. Mes joues, elles, rosirent encore légèrement. Abi n’importe quoi , fuis. Un client passa la porte, coupant ce moment où je sentais ma gène monter un peu trop vite. « Je reviens. » Je lui montre le client, rapidement son espresso est fait et il repart.
Je ne sais pas trop si je dois revenir vers lui. Mais j’ose. « Tu as besoin d’un truc à manger? »

@Lewis Lockwood

Ce matin est tout sauf un matin ordinaire. C’est drôle de sortir de la routine, de ne pas être à la maison en train d’essayer de ne pas faire trop de bruit pour ne pas déranger Emilia ou Violette. Je ne pensais pas que ma visite au café serait douloureuse, mais j’ai quand même de la chance dans ma malchance. La demoiselle qui sert le café est mignonne et en plus très sympathique. Elle prend soin de moi tout naturellement, j’ai l’impression par contre que je l’intimide, je ne comprends pas du tout pourquoi. Il y a des mecs qui ont plus de quoi pour mettre une fille mal à l’aise. Je lui demande de me tutoyer, je trouve ça un peu moins … guindé. « T’en fais pas ça je comprends que tu dois le faire avec ton travail. Mais, j’aime mieux qu’on me dise tu, je me sens moins vieux. » Déjà que j’ai passé le cap des vingt-cinq ans, je ne veux pas avoir l’air d’un mec de trente-cinq ans. C’est le rôle de Rami d’être le vieux de la famille !

Je suis pas fâché qu’elle me pose des questions, elle est sympathique et ça me permet de sortir un peu de ma bulle. J’ai tendance à être assez renfermé comme mec. Sa question fait pétiller mes yeux de malice, normalement, les gens n’osent pas poser trop de questions quand je dis mon domaine d’études, mais elle oui. « J’aimerais trouver des nouvelles cellules, trouver en fait la cause d’un mal pour pouvoir trouver le remède. En fait, c’est compliqué, je ne me spécialise pas en quelque chose de particulier. J’irais pour les secrets de la médecine ! » Je finis dans un petit rire avant de prendre une gorgée du breuvage qu’elle m’a apporté, c'est délicieux. Je crois que je n’aurais pas pu mieux choisir. « Me faire plaisir ? Vraiment ? » Je suis touché par l’attention, elle sait mettre du soleil dans la journée de quelqu’un. Son patron doit l’apprécier. « Bien merci, c’est très réussi ! » Je lui fais un sourire sincère et je hoche la tête pour lui faire comprendre que c’est ok, qu’elle peut aller servir son client. Je commence donc à réviser mes notes, ajoutant ici et là des annotations. Quand elle revint, je sursaute légèrement, elle est arrivée sans bruit. «J’aimerais bien oui, j’ai pas eu le temps de manger encore ce matin. Toi, que prendrais-tu ce matin ? Voir si je peux découvrir quelque chose sur toi ? » Je me sens un peu joueur. Elle a réussi à me surprendre avec un breuvage avec seulement quelques infos. Que pourrais-je apprendre d’elle ainsi ?

Je ris doucement et secoue la tête. « Tu n’as encore aucun signe de l’âge rassure toi, c’est… Juste un reflexe. » Autant pour le boulot que l’idée de croiser un inconnu. Mais c’était aussi bien rare que j’arrive au « tu » souvent bloquée , muette, et tellement étrange que je partais dès les dix premières minutes et c’était bien avant le début des paroles sympathiques, bien loin de cette situation avec ce client. Tu, Je connais quelques petites choses sur lui, qu’il m’a dit, et ce que j’ai pu analyser dans sa posture, sa voix, alors que je l’observais pour ne pas croiser son regard, trop gênée... Je continue à discuter, à en savoir plus sur lui.

C’est le rouge de mes joues, c’est les mots qui sortent seuls, curiosité que je ne me connais pas. Enfin pas aussi directe et franche. Mon regard évite toujours le sien, mais j’écoute sa réponse attentivement. « Trouver la réponse à une maladie… C’est un sacré mystère… il faut partir du soucis pour le résoudre tu crois? » Autant dans la maladie, dans la médecine, que dans tout le reste non? Mais je suis trop curieuse, et là ce n’est pas une solution à mon problème mais un problème à ma solution… Je ne dois plus réfléchir car ça y est mon cerveau est autant sur lui, sur nos mots échangés, qu’en train de se questionner sur mon soudain interêt dévoilé pour l’homme. Autant s’il avait été silencieux, ça aurait été une habitude, je serais déjà de retour derrière le comptoir, seule, mais dans mon monde, là… Pourquoi? Le vélo qui tournait pour alimenter mes questionnements tournait à plein régime dans mon petit crâne.

Mes joues s’enflamment… Tu le fais exprès avec tes mots Abi… Hochement de tête et regard fuyant. Oui je voulais lui faire plaisir, comme à chaque client tentais-je de me justifier, mais est-ce vrai? Pas certaine. J’ai le temps de voir son sourire, avant de rapidement rejoindre le nouveau client qui me commande un espresso… Et un espresso plus tard je reviens vers le regard azur de l’homme que j’ai pu croiser quelques millième de secondes, pour m’inquiéter de sa faim. « Je ne voulais pas vous faire peur… » Dis-je en affichant une petite moue. Mais il accepte de grignoter quelque chose. Un sourire plus grand et mon regard qui s’enfonce dans le sien, sensation étrange… Perdue, mais sereine un instant. « Je reviens. » Je sais exactement ce que je vais prendre, je me sers un chaï latte au lait d’amande et reviens vers lui avec une assiette, un muffin moelleux, avec au centre un coeur "coulant" de chocolat. Je pose le tout sur la table et lui montre la chaise en face de lui. « Je peux? » M’installer et voir s’il découvre. « C’est un de mes préférés… »


@Lewis Lockwood (hj : cet avatar <3)

Ce n’est pas tant le fait que ça me fasse paraître vieux, ce n’est pas ça qui me dérange tant que ça dans le vous. C’est le fait que dans ma tête, vous c’est mon père et je n’ai pas envie d’avoir rien à voir avec lui. Je ne veux pas qu’on puisse dire que je lui ressemble d’aucune façon que ce soit. Mes parents ont gâcher notre vie, ils en ont fait un enfer, Skye et moi avons été les deux enfants qui ont été le plus épargnés, mais c’est grâce à Ramsay, parce que s’il était parti et Haley aussi, en nous laissant derrière, c’est nous qui auraient probablement fini par écoper des mauvais sévices. Ça je n’en parle pas, ça je le garde au fond de moi, invisible, comme je me suis toujours senti. “Ne t’en fais pas, je me doute que c’est du professionnalisme, c’est une demande spéciale en vrai et ça me fait plaisir que tu me tutoies. ” Je trouve cette demoiselle tout à fait intrigante, elle ne ressemble à personne d’autre que j’ai pu rencontrer avant aujourd’hui. C’est une bonne surprise et je me surprends même à avoir la conversation facile avec elle, chose qui n’arrive pas souvent.

Je lui parle de mes études après qu’elle m’eut livré une tasse de bonheur. Puis je lui dis ce que je fais ou ce que j’aimerais faire. Je penche la tête sur le côté. “Aye… En vrai, je ne pense pas qu’il y ait vraiment de bonnes ou de mauvaises méthodes pour arriver à un résultat. L’important, c’est que les études en tant que telles soient bien faites et si on réussit à trouver une solution c’est encore mieux non ? Je trouve juste fascinant de découvrir ça et de pouvoir aider la science à faire des progrès. On a encore tellement à apprendre. ” Quand on me lance sur le sujet, j’ai parfois du mal à arrêter de parler, c’est vraiment quelque chose qui me fascine, j’ai une soif de connaissance et je ne sais pas si elle saura être étanchée un jour. Je ne voulais pas ennuyer la jeune femme avec tout ça. Je jette un oeil vers elle, elle est intrigante, elle semble être dans son monde à elle et ça lui donne un petit charme. Je ne saurais dire pourquoi.

Je souris en la voyant rougir, je n’ai pas l’habitude de mettre les filles mal à l’aise comme ça. Où si ça arrive, elles arrivent à plutôt bien le cacher. Elle repart servir un client et revient, me surprenant légèrement. “T’en fais pas, quand je suis en train d’étudier j’ai tendance à tout oublier autour. Tu ne m’as pas fait si peur. ” Tu es loin d’être effrayante… Que je pense en même temps, je ne crois pas que cette fille puisse avoir une once de malice. Elle est trop candide et ses réactions sont visibles. J’accepte avec plaisir de manger quelque chose, mon ventre se rappelle à moi, grondant légèrement à cause de la faim. Nos regards se captent réellement pour une fois et je profite de ce moment pour essayer de lire en elle, avant qu’elle ne disparaisse de nouveau derrière son comptoir. Quand elle revient, elle me demande la permission pour s'asseoir face à moi. Je hoche la tête doucement. “En passant, je m’appelle Lewis, aussi bien se présenter non ? Toi tu t’appelle comment ?” Je regarde le muffin qu’elle me tend et il a l’air délicieux. Je le prends et y goûte après qu’elle m’ai dit que c’était un de ses préférés. Je suis surpris par le coeur coulant et je tente de ne pas faire de dégât, prenant une serviette en papier. Je tente de m’essuyer le menton en espérant ne pas avoir de chocolat partout comme un enfant. “C’est délicieux, surprenant quand on sait pas pour le coeur fondant. ” Puis je tente de capter son regard et avec un petit sourire en coin. “Je suis curieux maintenant de savoir ce que toi tu cache, tu dois être pleine de surprises comme ce muffin non ? ” Analyse bien basique en réalité, mais je suis sûr qu’elle gagne à être connue.

Je ne pouvais rien refuser à un client, encore moins quand il était aussi gentil et doux, je sais que c’était pas souvent que je débitais autant de mots devant la clientèle, mais là… Il avait un petit truc, cet air chaleureux surement, qui me donnait confiance en lui. Enfin confiance était un grand mot alors que je ne le connaissais pas. Mais on va dire que j’avais ma langue qui se déliait un peu trop, un peu trop vite, parfois sans même réfléchir au mots qui venaient. Ils auraient surement des conséquences… Voilà pourquoi je ne me mêle pas trop aux autres, souvent je réfléchis après… Et c’est trop tard. « Dans ce cas, je le ferais, le plaisir est partagé. » Et j’allais pouvoir le tutoyer.

Boisson déposé devant le tendre maladroit qui aurait peut etre la peau du front un peu coloré demain matin , voir avant, vu la violence du coup. Je m’attarde à sa table, discutant des études. Ses études, moi je n’ai pas pu en faire. Triste à ce sujet ?… Un peu.. Non en fait pas vraiment. La scolarité n’était pas une chose que j’avais pu apprécié, mais entre ses lèvres, elle prend une autre tournure, et je découvre son monde, Aye de nouveau ce mot, que je note mentalement avant d’en apprendre plus sur la recherche. « Le monde est une éternelle recherche,… l’Humain et ce qui nous entoure est étonnant… » Du bon comme du mauvais côté, et encore, j’en découvrais bien moins que lui.

Un client plus tard, je reviens, mais je le surprends un peu, m’excusant les joues cramoisies, je comprends très bien ce qu’il dit. « Quand j’écris c’est pareil. » Je suis dans mon monde, ailleurs, en fait pas que quand j’écris, bien plus souvent que je ne voudrais le laisser entendre, mais là n’est pas le sujet. « Abi.. Abigail, mais je préfère Abi.. J’aime bien ton prénom. » Lewis, il sonnait bien, il y avait un accord parfait entre la sonorité et l’écris,… J’aimais vraiment bien. Un encas déposé et glissé devant lui. Mon préféré… Je lui confie sans crainte. Mon regard dans le sien, je me surprends à y rester quelques secondes de plus, quelques petites étoiles dans le fond de ses iris décellées avant de me détourner un peu, mes mains sur la tables, mes doigts jouant entre eux.. Je souris alors qu’il découvre le coeur au milieu du moelleux muffin. « C’est ça qui est le meilleur… La découverte. » Un peu comme lui avec la science, comme la vie avec l’être humain… Et un livre avec sa couverture… Je remonte vers ses iris, croisant son regard qui semble me chercher, je rougis un peu et le fixe hésitante. Haussant les épaules légèrement. « Je serais mauvais juge si je te disais que oui, ou bien même que non, mais je peux te laisser en juger. » À condition qu'il ne parte pas en courant quand il se rendrait compte que j'étais trop étrange... Trop bizarre pour être fréquenté... "Tu.. veux savoir quoi?"


@Lewis Lockwood

J’aimerais pouvoir être toujours aussi à l’aise que je ne le suis en cet instant. J’ai toujours peur du jugement, en vrai, je me suis souvent refermé sur moi-même, espérant être le plus invisible possible. Qu’on ne me remarque pas, j’ai l’impression que quand tous les regards sont posés sur toi, les gens ne pourront jamais s’empêcher de voir tous tes défauts. Pourtant ce matin, je me suis offert en spectacle sans le vouloir et heureusement qu’il n’y avait pas beaucoup de monde pour me voir, simplement cette demoiselle qui me paraît fort sympathique et qui finalement accepte que l’on se tutoie. Je vais m’asseoir à une table et elle vient m’offrir un breuvage qu’elle a concocté selon des infos que je lui ai dites sur moi. Puis elle me pose des questions et cette fois, je ne peux m’empêcher de m’épancher et de raconter ce qui me passionne dans la recherche, bien que nous étudions le corps humain depuis des siècles, nous avons toujours à apprendre, la connaissance est infini et éternelle, jamais nous ne cesserons de nous améliorer et je veux faire parti de ceux qui ont pu faire avancer la science, je m’en fou que mon nom ne soit pas mentionné, je ne demande pas la gloire, je veux juste savoir que j’ai fais quelque chose d’utile, mourir avec le sentiment de devoir accompli. “Je n’aurais pu si bien dire, puis pour être honnête, c’est que j’ai toujours voulu en savoir plus sur tout ce qui m’entoure. Est-ce que tu fais des études ?” C’est peut-être un simple job étudiant pour elle, elle n’a pas l’air d’être sans connaissance non plus. Elle est intrigante…

Je la laisse travailler, mais je suis content quand elle revient vers moi pour discuter un peu. J’aimerais bien savoir ce qui se passe dans sa tête, qu’elle me raconte ce qu’elle peut bien penser. Pourquoi elle évite mon regard de la sorte ? “Tu écris beaucoup ? Qu’est-ce que tu écris ? Un livre ?” Trois questions, rien de moins, je ne peux m’empêcher de montrer ma curiosité en cet instant, peut-être qu’elle rêve de se faire publier un jour, ou simplement qu’elle écrit pour elle. Je lui fais un grand sourire sincère quand elle me dit son nom. “Alors enchanté Abi, je prends note pour le prénom, mais c’est joli Abigail je trouve. Merci, mon prénom fait typiquement Écossais je trouve, j’aurais préféré autre chose. ” Sans compter que j’ai Scott en deuxième prénom… je ne sais pas à quoi mes parents pensaient, je suis même le seul de la fratrie à ne posséder aucun y dans mon prénom. Elle m’apporte aussi ce qu’elle préfère manger et sans vraiment de préambule je goûte et je suis surpris par le coeur fondant au chocolat, je dois avouer c’est vraiment délicieux et réconfortant même. “La découverte oui… ” Puis je sens mes joues devenir rouge quand elle rougit, je ne sais pas pourquoi, tout d’un coup je deviens un peu timide, comme si la timidité de la demoiselle était contagieuse. Je secoue la tête de droite à gauche. “Peut-être pas comme ça pour te découvrir. Je…” Je bloque clairement, est-ce que j’allais lui proposer de la revoir ? “C’est un peu compliqué ici non ? Je veux dire, je ne sais pas quelle question te poser là maintenant… Je…” Ok, c’est à moi de baisser les yeux et de ne pas être certain, je ne sais pas pourquoi cette gêne là maintenant alors que tout à l’heure tout allait si bien. “Ça te dirait qu’on se voit une autre fois ? En dehors d’ici ?” Je viens vraiment de faire ça ? OMG.

Depuis qu’il était entré, il avait capté mon attention, je n’avais pas envie de faire la curieuse mais le feeling avait l’air de passé, je n’étais pas aussi locace normalement et là… Bah c’était comme simple, comme pour savoir plus sur l’homme que je venais de servir et la curiosité chez moi était un peu maladive, souvent pour mes livres, pour tiré des traits de caractères qui pourraient me reservir par la suite mais là. Non. C’était pour moi, juste pour moi. Il était visiblement avide de connaissances, donc une curiosité par interêt scientifique mais pas que surement. Je secoue la tête. « Non. Je n’ai pas fais d’études, je travaille ici depuis mon diplôme. » Celui de fin d’études, du lycée, que j’avais obtenu avec brio mais qui n’était pas assez pour que je puisse étudier, surtout que c’était bien trop cher, et je ne voulais pas être un poids pour ma famille, un jour peut-être si mes livres , une fois édités me le permettent je pourrais tenter, mais là… Non. Pas d’études pour le moment… Je rougis un peu à cet aveux, on avait surement le même âge avec cet homme et c’était étrange de dire ça. Même si c’était courant les études avaient un cout.

Je reviens vers lui, c’était prévu, et mes clients sont tous occupés, personne au comptoir, alors j’en profite pour connaître un peu plus cet homme. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres. « Oui.. Je passe parfois des heures à écrire. Des nouvelles, parfois pour enfants, parfois plus intense, des romances surtout. Enfin ça dépends beaucoup de mon état du moment… » Je réponds avec un débit de mots un peu rapide. Et il y a ce livre, bien plus long, bien plus intense, plus fort, plus riche, avec ses morceaux de moi… Que je n’arrive pas à terminer, à conclure…. « Mes parents m’appelaient comme ça. » Et comme ils sont plus ici, ce prénom ne vaut plus le coup… La souffrance était lointaine, je ne voulais plus y penser… Aye ! Mais oui ! « Tu es écossais, tu as dis oui en gaélique, je me disais bien… Tu aurais préféré quoi? Il est pourtant très … Equilibré , les lettres s’harmonisent ensemble, c’est simple et puissant. » Ok Abi calme toi il va fuir et te trouver bizarre… Je quitte son regard rapidement et regarde mes mains.

Le muffin sur la table, il goûte et mon sourire revient. Mes joues rouges, les siennes aussi, je le remarque lors d’un petit coup d’oeil. Pas comme ça… Mes iris remontent vers lui. Je suis perdue, me découvrir…? Je regarde autour de moi, tout le monde mangeaient ou buvaient du café, mais je pouvais être appelé à tout moment c’était vrai que c’était pas simple. Hochement de tête timide. Ses mots hésitants me rendent un peu nerveuse. « Oui… Oui.. je veux bien. » Je suppose qu’il n’est pas un type louche, qu’il veut juste apprendre à me connaître et … Je veux être un peu comme les autres… Sortir, découvrir, peut-être même plus… « Je.. je te laisse mon numéro? » Je demande à demi-voix, rouge comme une tomate, hésitante...


@Lewis Lockwood

Malgré la blessure, je me rends compte que c’est une bonne matinée, je suis contente d’être venu ici et de discuter avec la jolie blonde. Je me trouve à parler normalement avec elle, à ne pas éprouver de gêne de le faire aussi, c’est naturel comme échange. Sa curiosité naturelle ne m’importune pas au contraire, je trouve que c’est fait assez de délicatesse pour que ce soit un échange courtois entre nous et à mesure qu’elle parle, plus j’ai des interrogation à son sujet. “Est-ce que c’est parce que tu n’as pas idée de la branche d’étude que tu aimerais faire ?” C’est une question et non un jugement, je sais que plusieurs ne savent pas dans quel domaine ils veulent travailler au final. Puis de toute façon, j’ai pour mon dire qu’il n’y a pas de sous métier, l’important c’est d’aimer ce que l’on fait et elle semble excellente dans ce qu’elle fait.

Puis quand elle me dit qu’elle écrit beaucoup, ça pique ma curiosité, j’ai toujours été fasciné par ces personnes capables d’écrire et de faire rêver tout un tas de personnes. La seule chose que je serais capable d’écrire, c’est une thèse ou encore des recherches. Rien de bien beau ou poétique, sauf peut-être pour quelqu’un du même domaine que moi. “Tu penses essayer de publier un jour ? Je serais curieux de lire ce que tu écris.” Je lui fais un nouveau sourire et passe une main dans mes cheveux avant de me concentrer de nouveau sur ma boisson. On finit aussi par se présenter et je respecte son choix préféré le diminutif au prénom complet bien qu’il soit joli. Je hoche la tête doucement en signe de compréhension, je ne poserais pas de question de plus sur ses parents. Je souris en hochant la tête. “Écossais c’est bien ça, en vrai je ne sais pas ce que j’aurais préféré comme prénom, mais je trouve que c’est ordinaire… J’avais jamais vu ça comme tu le vois en vrai !” Elle n’avait pas tort, il se dit bien, mais j’ai pas vraiment de surnom… J’aurais préféré un prénom comme Ramsay a eu.

Puis, comme la conversation avec elle va bien, que je me sens à l’aise avec elle en plus de la trouver mignonne. Je sens un élan de courage et de gêne me submerger et je lui demande si y’a possibilité qu’on se revoit en dehors de son travail. Histoire de discuter et apprendre à se connaître pourquoi pas. Je suis content qu’elle accepte, le rouge me monte au joue et semble faire de même sur les siennes, elle est encore plus mignonne comme ça. Je hoche la tête et sort mon téléphone. “Oui avec plaisir, on pourrait aller se balader, quelque chose de bien tranquille si tu veux ! ” Elle m’a l’air d’une fille assez calme et posée.