you and that late-night sweet magic, that forever-lasting love (galahad)

Quand tu n’es pas de garde de nuit, tu as ton petit rituel, ta petite routine du matin. Un petit déjeuner très léger, de quoi prendre un peu de force, puis une séance de musculation plus ou moins intense suivant le jour ou bien du surf, pour ensuite revenir à l’appartement prendre une douche et reprendre un petit-déjeuner un peu plus conséquent mais toujours équilibré. Lors de tes jours de repos tu te permets un peu de décaler cette routine ou bien tu prends un jour de repos niveau sport. En revenant du sport tu vois l’un de tes colocataires et ami, Galahad, qui vient seulement de rentrer. Tu te disais bien que tu n’avais pas vu ses chaussures dans l’entrée ni entendu de signe de vie dans sa chambre, mais tu n’étais pas allé voir. « Bah dis-donc y’en a  un qui a pas passé la soirée ici visiblement. » plaisantes-tu avant de lui dire « J’vais à la douche et tu me racontes tout ça après, j’ai comme l’impression qu’il y a des choses croustillantes à dire. » Parce que tu le connais, il n’est pas vraiment du genre à faire la fête toute la nuit, plutôt du genre calme, ni à aller coucher ailleurs accompagné. S’il ne veut rien te dire tu n’iras pas le harceler, mais il sait qu’il peut compter sur toi pour les confidences, tu sais garder les secrets. Tu files rapidement à la douche avant de redébarquer bien plus frais.

J’ai bu son café italien alors qu’en réalité, je ne raffole pas du tout du café, mais j’ai trouvé l’attention délicate, tout comme la nuit que nous venions de passer. Ca n’est pas mon genre de passer la nuit avec une inconnue. J’ai toujours pensé qu’il me fallait éprouver un minimum de sentiments pour pouvoir partager un moment charnel avec une femme, mais je viens de comprendre que, parfois, un respect mutuel et une attirance physique peuvent être suffisants. J’ai rejoins le centre ville à pied, pour reprendre ma voiture, garé où je l’ai laissé la veille, non loin du Woojna’s. Il est tôt, la ville s’éveille à peine. Je trouve cette ambiance agréable, je me sens léger et de bonne humeur. La dose d’endorphine libérée cette nuit n’y est sans doute pas pour rien. Je profite du moment tandis que je prends la route pour rentrer à l’appart. Je viens juste d’arriver quand Rory, mon coloc et ami, passe la porte, revenant de son sport matinal. Son sourire en coin parle avant lui. Il sait que je n’ai pas dormi à l’appart et il compte bien me cuisiner. Je le laisse aller prendre sa douche tandis que je lance la bouilloire. Si on doit se lancer dans une telle conversation, je vais avoir besoin d’un bon thé. Je termine de le faire infuser et en sers une tasse à Rory quand celui-ci revient de sa douche, laissant autour de lui d’agréables effluves de savon. Je m’en verse une également puis souffle sur la surface du liquide chaud avant de lever les yeux vers mon meilleur ami. « Oui, bon…j’ai découché et après ? » je lance, ne pouvant m’empêcher de sourire.

Tu es intrigué par ce qu’a pu faire ton ami la nuit dernière. Tu sais que ça ne te regarde pas forcément, mais lui et toi vous avez tendance à pas mal parler de choses intimes, de secrets. Il sait que tu n’iras pas trahir sa confiance, tout comme il n’ira pas trahir la tienne. Vous vous confiez souvent l’un à l’autre, alors tu lui fais comprendre que s’il est disposé à te donner quelques détails, tu seras là pour les recueillir. En sortant de ta douche, tu es accueilli avec un bon thé, tu ne dis jamais non à un bon thé, Gal’ le sait, c’est un autre point commun que vous avez, le thé. Sans doute votre côté britannique ça. Pourtant dans ta famille ça n’a jamais été si sacré le thé, à part le week-end quand parfois vous sortiez pour l’heure du goûter ou que vous étiez invités quelque part avec ta famille. Ton ami fait comme s’il n’y avait rien d’extraordinaire au fait qu’il n’ait pas passé la nuit là, ce qui te fait rire. « C’est vrai que t’es du genre à pas dormir là un soir sur deux, t’as raison. » Tu lui réponds, taquin. « Tu veux me raconter ou tu veux garder le mystère sur cette nuit passée dans le monde extérieur ? » Toi tu sors régulièrement mais c’est rare que tu dormes ailleurs, ou alors chez Sahar, mais plus à présent qu’elle a Oz dans sa vie et que tu dois composer avec le fait de partager ta meilleure amie. Tu bois une gorgée de ton thé chaud avant d’ajouter, pour l’embêter encore un peu. « Au pire je laisserai mon imagination se faire plaisir et penser à tout un tas de choses. »

Je suis légèrement sur la défensive quand Rory revient de sa douche et me scrute avec curiosité. Pourtant, je sais que je peux tout lui dire, il est mon meilleur ami et une des personnes les plus bienveillantes que je connaisse. Mais c’est plus fort que moi, j’ai beau joindre un rire à tout ça, je suis légèrement mal à l’aise. Heureusement que la chaleur de ma tasse, sous mes doigts, m’aide à me focaliser. C’est un excellent thé que je nous ai préparé là d'ailleurs. Un de mes préférés. Un thé vert japonais avec quelques grains de riz soufflés qu’on appelle Genmaicha, le goût est doux, très peu amère, et réconfortant. C’est exactement ce dont j’ai besoin. Quand Rory commence à me charier, je lui accorde un sourire. Il sait comment me dérider, même si l’envie de me cacher dans un trou de souris subsiste encore un peu, comme un parasite récalcitrant. « Je préfère qu’on laisse ton imagination en dehors de ça, tu veux bien ? » je réplique, sans me défaire de mon sourire. « Je la connais, elle serait capable d’inventer des scenarii bien trop farfelus. » Je regarde mon coloc, puis prend un gorgée de thé, comme pour m’insuffler un peu de force. « J’ai…rencontré une fille hier soir » Je m’entends parler, puis grimace et soupire. « Enfin, une femme. Pourquoi j’dis fille ? Bref, Une femme. J’étais au Woojna’s, on s’est mis à discuter puis…de fil en aiguille….voilà quoi »

Gal’ sait qu’il peut se confier à toi sans jugement. Tu peux te montrer taquin par moments mais tu n’es pas de ceux qui va aller faire des leçons de morale ou porter des jugements sur les autres. Tu as trop souffert de ceux qu’on a porté sur toi il y a quelques années pour faire subir la même chose aux autres. Tu l’embêtes donc un peu pour l’encourager à se confier. Si de vous deux il est celui qui a le plus d’imagination pour créer des histoires, il est auteur après tout, tu sais toi-même t’imaginer quelques trucs, notamment lorsqu’il s’agit de réfléchir à où il a pu passer sa soirée. Tu ris à sa réflexion avant de garder un sourire sur tes lèvres pour l’encourager à tout te raconter, voyant bien qu’il n’est pas très à l’aise et confiant. Il commence d’abord par te dire qu’il a rencontré une fille la veille, tu ne dis rien, le laissant poursuivre sur la suite, avec une fin un peu trop abrupte à ton goût. « Comment ça : voilà quoi ? » demandes-tu frustré de ce cliff-hanger, tu veux l’épisode suivant ! « Tu as passé la nuit avec une fille, que tu as rencontré hier ? » demandes-tu pour être bien sûr que c’est de ça qu’il s’agit. D’ordinaire Gal est plutôt comme toi, les coups d’un soir ce n’est pas son truc, enfin tu préfères demander confirmation « Vous allez vous revoir ? Donne-moi plus d’infos ! »