Party Rock Anthem ⊱ AYLIN

« Allez John, me fais pas faux bond… » Oui, il lui arrivait de parler seul lorsque justement il se sent seul. Il est huit heures du soir, et le jeune brun attendait les clés à la main contre sa voiture, l’apparition d’une silhouette svelte dans n’importe quelle rue pourvue qu’elle apparaisse. En même temps, il ne lui avait pas donné beaucoup d’informations sur le plan de ce soir, mais il la connaissait assez pour savoir que ce genre de rassemblement ne faisait pas parti du genre auxquels elle a l’habitude d’aller. Et pourtant quelque chose lui disait que ça pourrait bien lui plaire si elle lui laissait une toute petite chance de lui montrer… d’où sa mission de l’appâter, d’alimenter assez sa curiosité pour qu’elle finisse par venir, sans trop en faire pour ne pas la faire fuir. Et tout ça, dans un petit texto machiavélique seulement, c’était tout un art. M’enfin maintenant il ne lui restait plus qu’à voir si elle comptait venir ou non. Il priait pour qu’elle soit seulement en retard, bien qu’il ait donné rendez-vous à huit heures exactement, donc théoriquement il pouvait garder espoir mais les minutes et secondes se faisaient soudainement plus longues… Patient ? Emrys ? La blague.

Emrys avait entendu parler de cette soirée dans les alentours, un peu plus loin que Bowen, dans une sorte de crique pour seule source de lumières les phares des voitures et lanternes allumées à des endroits stratégiques. Allez savoir pourquoi ! Par le plus fantastique, extraordinaire, miraculeux des hasards, il tomba nez à nez avec le nom de sa charmante copine de fac, psychologue en herbe, déjà très douée et ça il a pu le constater, j’ai nommé Aylin. Oui, mis à part ce don qu’elle a de pouvoir déchiffrer la moindre de ses réactions, tel un mentaliste ce qui pouvait être extrêmement perturbant pour lui parfois, il l’appréciait énormément, quand bien même ils étaient quelque peu différents. L’emmener avec lui à cette réunion où l’amusement était le mot d’ordre, il en avait fait sa mission. Il commença à gigoter, l’hyperactivité lui collait en légèrement à la peau, mais nul besoin de le tracasser plus longtemps, qu’une jeune femme à la chevelure brune marchait en sa direction. C’était elle, pas de doute. « Ah ! Princesse Aylin, te voilà enfin ! » fit-il le ton victorieux, en levant brièvement les deux bras vers elle pour l’accueillir, un grand sourire aux lèvres.