Don't be that fool and give me that - Lewis

L’anatomie. Un mot qui donnait envie à Max d’aller vomir ses trippes. Voilà le sujet pour sa prochaine création en cours d’art. Et ça n’enchantait pas du tout l’anglaise. Ce n’était pas trop dans ses compétences de dessiner l’anatomie humaine de manière réaliste. Elle devait savoir le faire mais elle n’aimait pas ça. Y’avait rien de passionnant à dessiner des tripes, des organes et des viscères. C’était dégoutant voilà tout. Mais Max c’était une bonne élève et elle ferait ce devoir. Perdue dans les grandes étagères de la bibliothèque, elle cherchait un livre spécifique. Elle s’était renseignée auprès de pote en médecine et de professeur pour savoir quel serait le meilleur bouquin pour pouvoir connaître de la proportion et des détails de l’anatomie humaine. C’était pour cette raison qu’elle se trouvait dans la section médecine, là où elle n’avait jamais mis les pieds auparavant. Les étudiants semblaient si absorbés par leur manuel, concentré à la tâche de révision. Max aurait pu faire médecine, elle avait les capacités, sauf que la vue du sang la dégoutait un peu. Puis, ils n’avaient pas de vie ces étudiants, alors qu’elle profitait de sa jeunesse en sortant et étudiant ce qu’elle aimait le plus au monde. La bibliothécaire lui avait passé la référence du livre et elle se trouvait dans le bon rayon. Ses yeux scrutaient minutieusement toutes les étagères avant de chercher son livre. Il n’y était pas. Elle fronçait les sourcils, on lui avait pourtant dit qu’il était disponible. Max l’enquêtrice commençait à regarder le étudiants autour d’elle. Certains la regardaient étrangement, quand elle soulevait leur main ou déplaçait un objet pour voir la référence du livre. Puis elle vit, son Saint-Graal à côté d’un jeune homme au visage concentré. Elle s’approchait de lui avant de s’asseoir à ses côtés. « Excuse-moi, tu as pris mon livre. » Bon ce n’était pas vraiment son livre, mais pour elle il l’était. « J’en aurais besoin pour un cours. » Disait-elle avec un grand sourire.

J’ai l’impression qu’il y a de plus en plus souvent de tests dans les cours. Plus les années avancent, plus le tout devient assez compliqué. Je passe la majorité de mon temps entre les murs de la bibliothèque, je ne sors pas beaucoup non plus. Emi est presque pas à l’appartement non plus depuis l’accident de son frère. Je pourrais facilement étudier chez moi, par contre, j’ai l’impression que je me laisse déconcentrer par tout et n’importe quoi, tandis que la bibliothèque de l’école est un endroit qui m’inspire plus pour étudier. On a un examen qui s’en vient dans les prochains jours et j’ai besoin de travailler sur l’anatomie sur les risques viraux et sur quel tissu peut être affecté par tel ou tel virus. Bref, quelque chose que la plupart des gens ne veulent pas savoir, mais que j’ai besoin de voir. Bien installé sur la table de travail avec le bouquin emprunté dans les rayons, je suis concentré la tête plongé dans mes notes de cours, laissant quelques annotations ici et là dans la bordure quand une jeune fille apparaît près de moi, au départ je n’y porte pas attention, après tout on est à la bibliothèque, je ne suis pas le seul étudiant à être ici, c’est normal de croiser des gens. Je relève la tête un peu confus quand j’entends la jeune femme s’adresser à moi dans un anglais très british. “Dè ? Ton livre ?” Puis je regarde le livre sur l’anatomie que j’ai pris sur les rayons. “Aye , j’en ai besoin aussi… Tu ne vois pas que je suis en train de le consulter ? J’en ai encore besoin pour un examen. ” Pas que je ne veux pas le lui laisser maintenant, mais j’ai un examen qui approche. Je passe une main dans les cheveux, lui fait un petit sourire et je pense qu’elle va comprendre non ? Je reprends mon crayon et je tourne la page.

Peut-être avait-elle était gâtée enfant Maxine. En tout cas, elle n’aimait pas avoir tort et surtout elle n’aimait pas ne pas avoir ce qu’elle désirait. Là tout de suite, elle voulait ce livre parce qu’il serait son salut pour ces examens. Dessiner des viscères, des veines, eurk. Maxine préférait largement se perdre dans l’abstrait, le brut, le beau et la couleur. Elle reconnaissait le talent des personnes qui aimaient dessiner le réel. Maxine, préférait l’imaginaire. Il n’était pas rare de voir une feuille blanche avec du riz parsemé dessus. Elle dessinait les contours pour créer une carte d’un monde fantastique. Maxine, c’était un peu une rêveuse. Mais cet examen, elle devait le réussir et pour cela elle avait besoin de son livre. Le jeune qu’il le possédait lui répondait avec un accent bien prononcé. Ecossais pensa Maxine. Presque un compatriote, peut-être aurait-il un peu de peine pour la londonienne. Oui elle perlait de son livre. Certes, son matricule n’était pas inscrit dessus mais elle pouvait deviner quand même. « Oui celui-là ! » Répondait-elle en tapotant le livre avec un large sourire. Evidemment, tous les examens tombaient en même temps, ce n’était pas pour rien que les livres, durant cette période, sont une denrée rare. Maxine soupirait, elle n’allait quand même pas extirper le livre de ce jeune homme. Quoique ça ne l’aurait pas gêné habituellement. « Ok très bien ! » L’étudiante se levait pour se poser à côté de lui, déplaçant ses affaires afin qu’elle puisse s’installer. Max elle n’avait pas besoin de lire tous les blablas à part le légendes. Elle veut juste voir les illustrations, ils pouvaient donc se le partager. « C’est urgent et je ne peux pas attendre que tu ais fini avec. » Elle regardait un peu ses révisions et les différents livres qu’il y avait autour de lui. « Et j’ai comme l’impression que tu n’es pas le plus rapide. » Elle posait le livre au milieu d’eux et l’étudiante sortait en essayant de faire le moins de bruit possible ses feuilles de dessins. Heureusement pour son voisin elle n’avait pas pris plus grand qu’un format A3.

Il y avait pas mal de monde à la bibliothèque et j’ai l’habitude d’y passer pas mal de temps, même si parfois la concentration est plus difficile, surtout dans des périodes proches des examens comme celle-ci. Pourtant, je tente de garder le cap et de focaliser, parce que mes notes sont importantes et que si je veux finir mes études un jour, c’est maintenant que je dois y mettre les efforts. J’ai pas envie d’avoir Ramsay sur mon dos ou encore perdre la bourse d’études qui me permet de vivre, sans celle-ci, je ne pourrais pas encore être aux études et pour rembourser la partie de prêt et bien j’ai besoin d’avoir un bon job. C’est un cercle vicieux, on ne s’en sort jamais. J’étais justement dans un rythme qui allait bien en ce moment, enfin, jusqu’à temps qu’une jeune demoiselle, anglaise sans aucun doute, ne vienne me dire que j’avais son livre. “Alors c’est toi librairie de l’université de Bowen ? Tes parents t’ont donné un drôle de nom… ” Que je marmonne dans ma barbe, comment peut-elle dire que c’est son livre, il n’y a pas son nom dessus et pourquoi je lui laisserais ? J’en ai besoin, je lui laisserais après et c’est tout, elle peut quand même patienter un peu non ? Il semblerait que le non ne soit pas une réponse convenable pour la demoiselle. À ma grande surprise, elle s’installe, poussant mes choses sans même me demander la permission. Comme s’il allait de soi que j’allais l’autoriser à s’asseoir comme ça et me déranger durant mes révisions. Mon regard passe à elle, à mes cahiers qu’elle a déplacés sans vergogne. Puis elle sort un calepin de dessin… “Le plus rapide ? Non mais t’as du culot . Si tu avais tant besoin de ce livre, tu n'as qu’à venir plus tôt. ” Je prends le livre et le pose de l’autre côté de la table pour qu’elle n’y ai pas accès. “Va donc chercher un autre livre pour tes gribouillages, j’ai pas de temps à perdre avec ça. J’ai des examens qui s’en viennent. ” Répliquais-je avec humeur, typique de l’écossais grincheux. Ces anglais aussi qui se croyait tout permis.

Max mettait beaucoup d’espoir et d’investissement dans ses études. Elle voulait être brillante, elle savait qu’elle pouvait l’être. Ce n’était pas pour une question de vanité, mais de besoin. Ce n’était pas pour se comparer aux autres mais un challenge qu’elle se donnait à elle-même. Cet exercice n’était pas simple pour l’étudiante, les dessins réalistes n’étaient pas son domaine de prédilection. Mais elle savait qu’elle pouvait toujours s’aider de livre, la meilleure invention au monde. Et ce livre était le meilleur, le plus détaillé dans les schémas. Il lui fallait. Mais l’étudiant pas très rapide le gardait en sa possession. Max n’était pas très douée pour amadouer les gens, et au lieu d’apparaitre comme une jeune femme polie, elle l’agressait presque avec un côté pince sans rire. « Ouai, ils aiment bien faire dans l’originalité ! » Heureusement pour elle qu’ils ne l’avaient pas appelé libraire de l’université de Bowen. S’il ne voulait pas lui passer, tant pis, elle prendrait le droit de le feuilleter en même temps que lui. De toute façon, il était concentré sur un autre livre, alors ça n’allait pas trop le gêner. Elle se posait à côté, décalant un peu ses affaires. De toute façon, il prenait deux places, et la bibliothèque était un lieu public. « Ce n’est pas du culot mais la réalité ! » Répondait-elle sur le même ton, fronçant les sourcils quand il décalait le livre. Max se rendait compte qu’elle n’avait peut-être utilisé la bonne méthode. Elle allait commencer à se calmer, mais cet étudiant lent fit la remarque qu’elle détestait. « Des gribouillages ? » Max réagissait toujours excessivement quand on jugeait l’art de cette façon. « Tu te crois supérieur parce que tu étudies la médecine ? » Disait-elle en posant ses yeux sur ses fiches de révision. Elle lui tournait le dos, sortant ses crayons de papier pour commencer à dessiner. Elle relisait le brief reçu en cours puis elle soupirait. Elle se retournait vers son voisin. « Ecoute, est-ce qu’on peut le partager ? J’ai besoin de regarder les dessins et les quelques explications parce que je ne sais pas dessiner des veines correctement. » Il pouvait quand même faire un peu l’effort, non ?

Je ne suis pas quelqu’un de très sociable, je ne suis pas une personne très difficile d’approche en général malgré que je sois pas le plus sociable. Sauf qu'il y a une manière de faire, sinon je me bute et je refuse de faire ce que l’on me demande. On ne peut pas me forcer à faire quelque chose qui ne me plaît pas et j’ai tendance à être hyper têtu en plus de manquer royalement de tact. Alors quand on arrive comme elle près de moi et qu’on exige que je lui laisse quelque chose comme ça, quelque chose que j’utilise en plus, j’ai beaucoup de mal, je trouve ça insupportable. “Ah… ah… ah.. ” Fais-je avec un air sarcastique, je sais bien qu’aucun parent n’est assez con pour donner ce genre de prénom à un enfant. C’est aussi le sans gêne de la fille qui réussi à me faire sortir complètement de mes gonds. Tous mes cahiers étaient placés de manière à ce que je puisse étudier de manière efficace. “Et bien, je pense que tu es heureuse quand tu vas te faire soigner que ton médecin ou que celui qui a découvert une nouvelle maladie à bien pris le temps d’intégrer la matière.” Je ne suis pas pour faire mes études n’importe comment, j’ai besoin d’avoir des notes excellentes, ce sont des vies que je vais avoir entre les mains au final. “Je ne me crois pas supérieur du tout ! ” Dis-je brusquement. Je ne me crois pas supérieur, juste que je vois pas pourquoi elle a besoin de ce livre là en particulier, y’a des centaines d’autres ouvrages qui peuvent faire l’affaire non ? Pourquoi venir me faire chier avec lui ? Elle se tourne dos à moi et continue de sortir ses crayons et ses choses pour continuer de dessiner. Je la regarde interloquée et hausse un sourcil. “Tu sais que je vais probablement devoir changer de page à un moment non ? ” Je ne sais pas si j’ai envie de me taper sa présence à côté de moi. Je regarde le livre puis la jeune femme. Elle doit avoir l’âge de Skye environ… Puis je laisse échapper un long soupir. “C’est bon, tant que tu ne me nuis pas dans ce que je fais. ”

Il ne lui manquait pas grand-chose à Max pour être agréable. Juste un peu de tact et de gentillesse. Mais à Londres, elle avait toujours agit de cette manière, avec ce petit ton sarcastique et cette condescendance. Mais souvent, on lui répondait de la même manière et une fois que ce passage était fait, Max se révélait être une amie fidèle et une jeune femme attendrissante. Elle n’aimait pas perdre son temps l’anglaise, il lui fallait ce livre parce qu’il était le plus détaillé. Peu importe que cet étudiant l’avait déjà, à partir de maintenant il appartenait à Max. Ou pas. L’étudiant en médecine n’allait pas lui laisser. Surtout qu’il n’avait pas l’air de faire partie de ces étudiants qui torchaient leur cours en deux minutes. Non, il devait faire partit des premiers de sa classe, trop propre sur lui et sérieux. « Et je n’ai pas dis que c’était une mauvaise chose d’être lent Dr j’me plains. J’ai juste besoin de ce livre et comme tu est très pointilleux sur les détails, je me disais que je ne vais pas l’avoir de sitôt. » Répondait-elle avec un large sourire ironique. Soit, il ne lui laissera pas le livre, alors elle le consultera avec lui. Il parlait de gribouillage, ce qui agaçait profondément Max. Ces stupides scientifiques. Ils ne pensent qu’à leur matière, mais sans l’art, l’historie et les sciences sociales, ils n’en seraient pas là. « Un peu si, en parlant de gribouillage ! » Répondait-elle froidement. S’il ne se pensait pas supérieur c’est qu’il n’avait pas pris conscience de la dureté de sa remarque. Pas grave, après ce soir, elle aura oublié cet homme. Pour l’instant, elle avait besoin de concentration, peut-être qu’elle pourrait commencer à dessiner quelque chose. Mais rien. Elle avait besoin des illustrations, alors elle se retournai vers le futur Dr House. « Oui je sais, mais moi je ne veux voir que les dessins. » Et juste les descriptions en dessous. Max avait une bonne mémoire, et puis elle savait cohabiter, elle lui laisserait d’abord le livre, quitte à se mettre dans une position inconfortable juste pour voir une page. « Promis ! » Répondait-elle avec un grand sourire. « Et je te jure quand tu seras médecin, t’auras le droit au meilleur avis google de ma part. » Elle savait déjà ce qu’elle mettrait. Mais pour l’instant, elle tournait les pages du livre pour tomber sur une illustration d’estomac assez précise.

Sincèrement, je ne pensais pas que c’était possible d’être aussi désagréable. C’est pas comme si je n’étais pas déjà stressé par la quantité de boulot que j’ai encore en attente. Sérieusement, elle ne choisit pas sa journée pour me faire suer. Ces temps-ci, je suis sur les nerfs et je me demande comment je vais m’en sortir avec tout ça. « On dirait que tu fais exprès juste pour pouvoir te plaindre. C’est quoi c’est ton activité favorite: bavasser et me faire perdre du temps. Comme tu l’as dit, je suis pointilleux ! » Je soupire encore, parce que je me sens de plus en plus grincheux, j’ai pas envie de perdre du temps encore et encore, il y a seulement 24h dans une journée et j’ai de quoi en occuper minimum 36 ! Je l’ai insulté semble-t'il. Je lève les yeux au ciel. « Désolé, c’est pas du gribouillage ! Contente ? » C’est dit avec toute la plus mauvaise foi du monde, mais je n’ai ni patience ni tact ! Je fini tout de même par accepter, tant qu’elle ne me nuit pas si j’ai besoin de changer de page. Je hoche la tête en mode, c’est bon j’ai compris. « Je serais pas un praticien. On ne magasine pas un chercheur par les avis Google. Peux tu me dire c’est quoi le but de te faire dessiner un système digestif au fait ? » Le nez froncé, j’essaye de comprendre le but. C’est pour ça que c’est pas la bonne journée, je me laisse déconcentrer facilement !

Max avait toujours un mot à ajouter ou un commentaire à faire. Ça la rendait agaçante mais elle ne s’en rendait pas forcément compte. Puis si les gens ne l’aimaient pas, ce n’était pas son problème. Max était assez entouré pour ne pas manquer d’affection. Si cet étudiant en médecine ne l’aimait pas, soit, elle ne s’en souciait pas. Par compte, elle avait réellement besoin de ce livre. Elle souriait en le voyant perdre patience, il avait l’air un peu mal léché celui-là. « Mince, tu m’as démasqué. Je suis là dans l’unique but de te faire perdre ton temps. » Répondait-elle avec un sourire, avant de se tourner. Bon, il lui fallait une autre solution, peut-être qu’elle avait été un peu trop désagréable. Elle s’asseyait à côté de lui, mais son commentaire sur le gribouillage l’énervait. Peu de personne prenait au sérieux les artistes ou en tout cas, tout ceux qui ne faisait pas des maths, du droit ou de la médecine. C’était une des raisons qui faisait que Max n’aimait pas trop les étudiants de cet étage. « Mouai, je serais contente si tu pensais ce que tu disais ! » Répondait-elle sèchement. Cet homme ne deviendrait pas son ami. En attendant qu’il finisse, elle commençait à dessiner un peu les organes qui lui passaient dans la tête. Mais sans détail, ça ne servait à rien. Le professeur avait bien insisté sur les détails et le réalisme. Il fallait presque qu’on puisse croire à un vrai organe. Il acceptait de prêter son livre, après que Maxine lui ait affirmé qu’il restait prioritaire. Son but n’était pas qu’il échoue dans ses études. « Dommage, j’aurai pu être très élogieuse ! » Disait-elle en souriant, alors qu’elle regardait de plus près le croquis. Elle levait néanmoins son nez de son carnet. « A travailler la technique sur le réalisme. » Répondait-elle tout simplement. « Tu ferais mieux de regarder tes cours, je n’ai pas envie d’être la cause de ton échec surtout si t’es assez doué pour trouver le remède contre le cancer. » Concluait-elle en regardant vite fait ses cours. Il y avait beaucoup de chose à apprendre.

En général, je me considère comme une personne assez facile d’approche. Mais il y a des jours, comme aujourd’hui, où la patience n’est pas au rendez-vous, surtout pas avec les études que je fais et des examens en approche. Cette demoiselle a le don de me faire sortir de mes gonds et pour le moment, je suis loin d’être impressionné par la première impression. Je grommelle alors qu’elle dit qu’elle est là pour faire perdre mon temps. C’est sarcastique, je ne suis pas idiot quand même et je sais reconnaître son ton. Je ne réponds rien à cette provocation, mais ça ne semble pas suffisant pour la faire partir ! Elle m’énerve par le simple fait de sa présence à mes côtés, c’est pas avec elle que je vais devenir ami. Je tente des excuses de l’avoir insulté en parlant de ses gribouillages. Bon, ce ne sont pas les excuses les plus sincères qui soient non plus. « Tu commence à en demander beaucoup je trouve. » Bon, j’ai un petit sourire en coin minime a cette phrase, mais faut pas penser que je me ramollis ou me défrustre, je reste choqué. J’accepte néanmoins de lui prêter le livre, tant que je peux continuer de l’utiliser. Ce n’est pas à cause de ses commentaires positifs sur Google que j’accepte. « Tu sais être élogieuse toi ? » Je la regarde avec un sourcil haussé un peu dubitatif sur cette affirmation. Puis je continue un peu avant de lui poser une question, voilà ce que je disais et pourquoi j’étais réticent à partager le bouquin, ça me déconcentre ! « Il y a bien d’autres choses de réalistes autre que des organes. Qui a envie faire ça ou de regarder des œuvres sur les organes… »  sauf peut-être un étudiant en médecine ? Puis sa phrase… Je lève les yeux au ciel, soupirant de nouveau. Je suis vraiment un écossais grincheux finalement. Je souris en repensant à ce que j’avais pu dire à Leyla et les stéréotypes ! « Je suis capable de me gérer merci ! » Puis je retourne à ma lecture de note, annotant quelque chose dans mon cahier à la main, avec déjà cette fameuse écriture de médecin !

Max elle a déjà des amis, alors elle n’en cherche pas forcément des nouveaux. Elle s’en moque un peu la londonienne si on l’apprécie ou non. Surtout ce homme là, il avait l’air d’un ennui. Le nez scotché à ses feuilles, il était déjà aussi barbant qu’un médecin proche de la retraite. Et après on s’étonne du côté vieillissant de la médecine. Bon, heureusement qu’il ne pouvait pas lire le fond de sa pensée, parce que jamais il n’aurait accepté de partager le livre. En plus d’être ennuyant, il n’était pas très sympathique. Max ne faisait pas de gribouillage. Mais bon, elle avait l’habitude Max de recevoir des critiques et encore plus de la part de scientifique. L’art était tout sauf rationnel. Max adorait se perdre dans les tableaux, la musique et les livres, surtout ceux d’histoire. Mais bordel qu’est-ce que c’était chiant les livres de médecine. Elle relevait un sourcil, mais se retint de tout autre commentaire. Il fallait montrer patte blanche, elle avait vraiment besoin de son livre. Puis, finalement il acceptait et peut-être qu’elle lui glisserait un gentil commentaire, même s’il n’en avait pas besoin. Elle pouffait légèrement de rire à sa réflexion. « Oui ça m’arrive ! » Il la jugeait à la première impression, surpris qu’elle puisse être gentille. Elle commençait à sortir ses stylos et dessinait les premières choses qu’elle vit sur son livre. Les détails étaient assez dingues, heureusement qu’il y avait les ordinateurs pour avoir une vue assez détaillée. « Rassure toi, si j’avais le choix je ne dessinerais pas ça. » Les viscères, le sang ça la dégoûtait un peu Max. « Mais bon, si je veux passer à l’année supérieure, faut bien que je dessine ce truc ignoble. » Elle reporta son attention à sa page sans manquer de faire une petite réflexion au futur médecin. Il était assez vite déconcentré. Et il n’appréciait pas le commentaire faisant sourire la brune. « Je vois ça ! » Disait-elle en pouffant de rire. Pendant plusieurs longues minutes, ils restèrent assez silencieux. Max tournait de temps en temps les pages, mais la remettait toujours quand son voisin en avait besoin. « Tu sais, tu écris déjà très mal, il se passera quoi après 15 ans de métier ? » Disait-elle en plaisantant, elle avait prit une voix plus douce, espérant juste que sa blague ne soit pas mal prise par son voisin.

Je ne suis pas la personne la plus sympathique de la terre, ni la personne la plus facile d’approche. Par contre, si on sait comment me prendre je pense qu’on peut dire que je suis quelqu’un d’attentionné et bourré de qualité. Je suis un peu comme un volcan, on ne sait jamais comment je vais réagir ou quand je vais exploser. Je ne me contrôle pas toujours et y’en a comme la demoiselle qui pousse le bouchon toujours plus loin. Je ne suis pas d’humeur à me faire déranger, mais clairement elle ne lâchera pas le morceau, je tente donc de reprendre sur moi, malgré les piqués envoyés volontairement pour la faire suer et voir si elle allait partir. Rien à faire, elle s’accroche à ce livre comme une moule à son rocher. J’avoue que je n’arrive pas à décrypter cette fille, elle se montre chiante et d’un coup elle montre patte blanche je grommelle des paroles inintelligibles, puis la laisse prendre le livre pour qu’elle puisse continuer à dessiner ce dont elle a besoin. « Je trouve ça quand même étrange… mais tu trouve peut-être ça dégueu, mais c’est beau quand tu sais tout ce que ça peut faire dans un corps. » Je hausse les épaules, ça ne me dégoûte pas moi personnellement, en vrai je suis rendu immuniser. Depuis le temps que je regarde des organes, que je travaille avec ça… le corps humain est vachement bien fait ! M’enfin je retourne à l’ouvrage et je continue d’étudier, notant sur mon cahier quelques gribouillis. A sa réplique je lui fais un sourire en coin. C’est vrai que j’ai une écriture incompréhensible pour le commun des mortels. « C’est pas si dure à comprendre ! Non en vrai, on doit apprendre à noter vite et à se comprendre. Je pense que dans 15 ans ce sera encore semblable à ça ! Je suis ce qu’on peut appeler un stéréotype sur deux pattes. Toi ça va y’a pas encore le look d’artiste incomprise, tu as seulement la chanson qui va avec ! » Dis-je en lui donnant un petit coup de coude. En vrai, on est diamétralement opposé elle et moi.

Max se savait chiante, de temps en temps. Son grand-frère et sa grande-sœur lui disait souvent que c’était une vrai tête de mule. Quand elle le voulait, dame Maxine l’avait. C’était le problème, elle avait toujours eu ce qu’elle voulait. Petite dernière d’une fratrie, Max avait su profiter de sa position, sans pour autant être une peste. Ce livre, elle en avait besoin pour ses études. Elle n’était pas forcément fan du sang, des organes et tout. Max c’était plutôt une créative, préférant les belles images que le réalisme. « Non mais oui c’est utile, mais de là à dire que c’est beau c’est tout autre chose. » Répondait-elle. Il y avait des choses utiles dans la vie comme l’air, mais est-ce que c’était beau ? Pas vraiment. Déjà, elle ne se voyait pas trop comment représenter l’air, hormis la formule chimique que Max avait appris mais oublié depuis. Mais ça ne l’étonnait pas qu’il trouve cela beau, c’était son domaine et son expertise. Puis le corps humain avait été représenté des centaines de fois, c’était bien pour une raison. En attend, il était un cliché ambulant, écrivant comme un médecin. C’était illisible, et Max était persuade qu’il y avait un code caché en dessous que seul les professionnels de santé pouvaient comprendre. « Tu peux aller vite et écrire bien. Enfin je pense. » Max aussi écrivait pour ses cours d’histoire. Elle souriait à sa remarque, un peu surprise du compliment du jeune homme. Enfin est-ce que c’était un compliment ? « Y’a pas de look d’artiste. » Elle se demandait ce qu’il entendait par là, même si répondait à son coup de coude. Finalement, les deux étudiants avaient réussi à s’apprécier un tant soit peu.

Au départ, j’avais pas l’impression que je pourrais parler avec la demoiselle d’une manière un tant soit peu normale. Non, mais elle avait un côté irritant, elle n’était pas très délicate dans sa manière d’approcher les gens. En vrai, j’ai vraiment failli la faire retourner de bord, mais je n’avais pas eu envie de créer une commotion dans la bibliothèque et d'être au centre d’une scène. Elle avait encore des petits commentaires, mais elle était moins incisive et avait même proposé de faire des commentaires positifs sur Google. Cette phrase m’avait quelque peu déconcerté sur le coup, puis ça m’avait même un peu déridé. Maintenant on commentait la beauté des organes du corps humain. Je souris puis je me penche un peu sur le livre en pointant un bout. « Je te dis que c’est beau, regarde comme il faut. T’as vu comment tout se joint bien ensemble, là couleur aussi et la forme particulière. Si tu prends juste ça comme ça en oubliant ce qu’il y a autour c’est pas un peu moins dégueu à tes yeux ? » Puis je ne lui parle même pas de tout ce que ça peut faire dans le corps. Moi j’y vois une certaine beauté. En tout cas, mieux que mon écriture qui est illisible pour bien des gens. « Humm… peut-être, mais clairement je n’ai pas cette possibilité ! Je suis fier d’avoir une écriture comme ça. De toute façon ça finit à l'ordinateur maintenant alors l’important c’est que je me comprenne j’imagine. » La taquinant ensuite sur le look d’artiste je hausse un sourcil. « Souvent les artistes portent un paquet de couleur éclatante un foulard autour du cou. » Je prends même la pose pour faire comme si. Un sourire en coin. Je sais bien que ça ne veut rien dire en vrai !