#100 - I think I'm not cut out for cooking.(Lewis)

Ces derniers temps, on pouvait dire que ta vie était bien plus bordélique que d’habitude. Enfin, bordélique est un grand mot… Disons plutôt, qu’il se passait beaucoup de choses, du genre auxquelles tu ne t’attendais tout simplement pas. De retour depuis quelques mois seulement, tu te rend compte que revenir ici, bouscule ta vie, alors que tu avais décidé de poser tes valises ici, pour plus de stabilité, de tranquillité et finalement… Il se passait toujours quelque chose. Que ce soit la fille de ce matin au yoga, qui n’a pas voulu écouter les conseilles que tu lui donnait, et qui s’était cassé le petit doigt… Pffff, dire que cet accident aurait pu être évité. Pas de ta faute si la fille n’en faisait qu’à sa tête ! Le retour de tout ces amis dans ta vie… La vie en colocation.… Que du changement. Mais le changement, n’est pas du tout négatif, non, au contraire, tous cela mettait du soleil dans ta vie, sauf que tu ne savais plus trop où donner de la tête. Trop de chose à faire, trop de gens à voir, sans compter sur le travail, enfin sur tes travails qui te faisait courir de droite à gauche. Le cerveau n’a pas le temps d’encaisser toutes les informations, ni toutes les pensées qui fluctuent pourtant beaucoup au fil des jours et des nuits. Surmenée ? Peut-être un peu oui. Rien de très grave, juste qu’il fallait une soirée tranquille, avec du vin.  C’est d’ailleurs avec un verre de vin rouge à la main et un joint fumant dans le cendrier, la musique entraînante te laissant perdu dans ton monde, dansant, souriant, profitant de ce moment seule, que Lewis te surprenait, alors que le bin de l’alarme incendie s’allumait d’un coup. « Merde ! » Comprenant enfin que resté trop longtemps dans tes pensées, venaient de faire un carnage culinaire, des plus époustouflant et qui demandait même du talent pour y parvenir. Posant le verre de côté, tu courrais vers la gazinière et découvris que tu venais de faire cramer une casserole, il n’y avait plus d’eau dedans tellement tu n’y avait pas fais attention. « Oh c’est rien, je testais la résistance d’une casserole, ben tu vois.... C’est pas costaud du tout ! »

Après les cours, j’avais dû rester à l’Université pour l’entraînement de soccer. Une fois terminée, j’étais lessivé de ma journée. J’ai l’impression de ne pas avoir arrêté ne serait-ce que deux minutes. J’espère pouvoir passer une soirée tranquille à la maison, déjà je pense que Emi nous a fait comprendre qu’elle ne serait pas trop à la maison pour les prochains jours. Elle tente de prendre soin de nous en nous laissant des plats au congélateur, je ne sais pas comment elle fait pour voir tout comme ça. Pour continuer à penser à nous quand elle ne va pas bien. M’enfin, je ne peux pas la changer, juste l’accompagner si elle a besoin de quelqu’un avec qui parler. Je ne la force pas, je sais que ce n’est pas toujours facile de se confier.
En arrivant à l’appartement, il y a une drôle d’odeur et de la fumée qui provient de la cuisine. J’approche donc rapidement, laissant mon sac dans l’entrée et sans prendre la peine de me déchausser. “Violette ?” Est-ce qu’elle était sur le point de tout faire cramer ? Je m’occupe de faire éteindre l’alarme de feu pendant qu’elle retire le chaudron du feu. “Ouais, ben essaye de ne pas faire ça trop souvent. ” J’ouvre la fenêtre de la cuisine pour faire aérer, ça pue toute cette fumée et elle commence à me faire tousser. “Prend ta bouteille de vin et on sort, on peut pas rester ici. C’est pas bon on va finir intoxiquer.” Pourquoi j’ai parlé de la bouteille ? Parce que ce soir, j’en ai besoin, j'ai ma journée dans le corps et j’ai envie de me détendre.

On t’avait toujours fais comprendre à quel point t’étais pas une bonne cuisinière, mais soyons honnête une minute. Tu n’imaginais pas que ce serait à ce point là !Au point de perdre toute ton attention sur ce que tu faisais, au point d’oublier l’eau des pâtes dans la casserole, qui du coup maintenant, sentais le brûlé. Mais vraiment. Puis il y avait de la fumée aussi c’était horrible. t’essayait tant bien que possible de réparer ton erreur, mais bon, avec la fumée, tu avais un peu de mal à respirer et à agir de façon logique. Ton nom sonnait en arrière et tu te retournais, pour découvrir l’air complètement déconfit de Lewis, qui devait venir de rentrer. Un grand et large sourire dans le genre ‘promis, c’est pas fais exprès.’ Ou démontrant ta gênes aussi. « Hey Lewis je euh…. » Ben, il  n’y avait pas grand chose à dire non ? T’avais fait une catastrophe, que même en voulant le faire, t’étais sur que ce serait compliqué à faire. « Ouais, à l’avenir j’éviterais d’écouter de la musique en même temps. » David Bowie t’avais enjailler, au point d’oublier tes affaires à côté. Sans chercher à comprendre, tu attrapais la bouteille de vin et le cendrier, et le suivait sur le grand balcon que vous aviez la chance d’avoir. Dehors, tu le regardais avec des yeux de chats potté. « Je suis désolée Lewis, j’essayais de cuisiner pour une fois, mais je crois que c’est pas fait pour moi ! » Lâchant un petit rire encore gêné de l’accident. « Tu veux que je commande des pizzas ? T’as du avoir une longue journée, elle te feront du bien ! » Puis tu lui tendais la bouteille d’une main, le joint de l’autre, à lui de choisir. « Longue journée ? »

À la coloc, on a la chance d’avoir Emilia qui aime bien cuisiner, elle nous enlève cette tâche, en revanche, je n’ai aucun mal à faire le ménage, je n’aime pas quand ça traîne ou que les choses ne sont pas à leur place. Je ne suis pas un mauvais cuisinier non plus, mais ce n’est pas la tâche que j’aime le plus faire. Clairement, je ne suis pas le seul, parce qu’en rentrant dans l’appartement, il y a de la fumée et le détecteur de fumée s’amuse à gueuler comme un malade. C’est horrible ce son. Ce n’était clairement pas Emilia qui était au fourneau et je pense qu’on va éviter que Violette retouche à la cuisine sinon on risque de passer au feu. “Je pense que tu serais mieux de te servir seulement du micro-onde à l’avenir ! ” Je le dis en riant, ne voulant pas l'offusquer, je sais comment je peux manquer de tact parfois. On sort dehors pour éviter de s’intoxiquer, quand je vois le cendrier dans ses mains, je hausse un sourcil. “T’es chanceuse que Emi t’ai pas vu avec le cendrier, elle déteste qu’on fume à l’intérieur. ” C’est une des premières choses qu’elle m’a fait savoir, clope, joint c’est dehors. Je m’installe sur l’une des chaises de la terrasse et soupire bruyamment. “Je pense qu’Emilia est une exception, elle aime ça en plus. Sauf que je ne pense pas qu’elle soit en état de le faire en ce moment… ” Je suis inquiet, elle va s’épuiser à essayer d’être sous tous les fronts, c’est à se demander où elle dort, elle est presque jamais ici, sinon elle passe en coup de vent. “Je suis partant pour la pizza, ça ne se refuse pas. ” Je fais tourner la tête vers elle et j’observe la bouteille de vin ou le joint… Humm… Je me penche et attrape la bouteille de vin. Je n’ai pas sorti de verre… Au pire… Je prends une gorgée au goulot, on commencera pas à faire la fine gueule non ? “Longue et pénible, aujourd’hui j’ai l’impression que rien n’allait comme je voulais.” Je prends une autre gorgée et sors mon paquet de clopes et m’en allume une avant de laisser le paquet en vue sur la table. “Toi pour en être au deux… Ça été ta journée ? ” Ce soir, je ne sors même pas mes cahiers pour étudier, c’est mooooort. “On a d’autres bouteilles dans l’appart ? Savoir si je dois aller en acheter d’autres. Ce soir, j’ai besoin de décompresser.” C’est chouette d'habiter avec des gens, quand tu as pas envie d’être seul tu peux passer une soirée sympa, sinon bah tu reste dans ta chambre quoi. J’ai de la chance, les deux sont faciles à vivre.

Emilia, votre colocataire aux talents de cordons bleu, n’était pas beaucoup présente ces temps-ci, tout simplement, parce qu’il se passait des malheurs dans sa vie, qui lui prenait tout son temps et son énergie. Puis ce soir, t’avais envie de faire plaisir à ton autre colocataire, Lewis, un ami de longue date, en préparant un plat. Plat qui s’était vite transformé en catastrophe, digne d’un film, impensable de le réaliser dans la vraie vie. Ben t’étais le genre de fille à prouvé que les aprioris, n’avaient pas la dent dur. « Oui, je crois que tu as raison, la prochaine fois je ferais des pâte au micro-onde, en plus je crois que c’est faisable. Je les vu dans un livre de nourriture étudiante. » Ouais, te voilà un peu gênée, tu le montrais pas, mais toi tu savais bien que quand la gêne te prenais, tu riais et parlais beaucoup. « Sérieusement ? Je ne savais pas du tout, sinon j’aurais fumé dehors. » Heureusement, tu venait tout juste de l’allumer et n’avait tirer qu’une ou deux taffes. « C’est vrai, on voit qu’elle y prend du plaisir. J’espère qu’elle ne pousse pas trop…. » Gérer les problèmes des autres, oubliant les siens, agissant comme un automate, comme la plupart des gens avec de gros soucis. « Ok, je prend le flyer et te rejoins dehors ! » T’allais prendre le bout de papier dans le tiroir et va dehors, lui proposant avant toute chose, entre la boisson ou le calumet. Il choisi la bouteille de vin et raconte avoir eu une journée assez pénible. « Mince. Il s’est passé quoi ? » Puis tu profitais de ce joint, qui doucement, te rendait enfin cette sensation d’être détendue. « Oh, oui oui, t’en fais pas. Disons juste que comme toi, les choses se sont pas passé comme prévu ! » Juste une personne étrange au cours de yoga, qui t’inquiétais un peu, mais rien de grave. « Oh oui, on en a plein dans le placard des bas ! Et ne t’en fais pas, on a ce qu’il faut pour se détendre ! » Tu lui souriait te penchant en lui tendant ce qui depuis tout à l’heure te détendait.

Je tente de ne pas grimacer en imaginant la texture des pâtes au micro-onde. Oui, je suis convaincu que ça peut se faire, mais je suis certain que ce n’est pas la meilleure façon de le faire. Je plisse les yeux avant de rire et de lui dire. “Je vais en faire cuire plus la prochaine fois, on les fera geler, pour que tu en ai pour une prochaine fois et qu’on évite de perdre toutes nos casseroles. ” J’avise également Violette qu’Emi n’est pas fan du fait qu’on fume dans la maison, je n’ai pas voulu le faire brusquement non plus, je dois avouer que parfois j’aimerais bien fumer à l’intérieur, mais après je me souviens de l’odeur que ça peut laisser et puis c’est pas comme s’il faisait froid dehors non plus. C’est pas chiant de prendre un peu d’air. “T’en fais pas, c’est pas grave, pour une fois.” Je lui fais un sourire avant de sortir dehors. On parle d’Emilia et de sa passion pour la cuisine, c’est clairement son sang italien et ça donne bien, parce que les recettes italiennes sont vraiment meilleures que les recettes écossaises. Bon, je ne cuisine pas vraiment les recettes de chez moi non plus. Violette vient me rejoindre dehors avec le flyers pour passer commande pour une pizza. Ma journée ? Ohhh, rien de particulier en vrai. Je ne veux pas non plus donner l’impression de me plaindre à ma coloc, qu’elle me trouve chiant. “Je sais pas, c’est une impression en vrai, je l’ai juste trouvé plus pénible comme si j’étais plus sur les nerfs dernièrement. ” Mais, on tient quand même une partie d’une solution entre les mains. Je prends quelques gorgées de vin à même la bouteille. Ce soir rien ne me dérange, on va prendre ça à la cool. “Bon, on fait quelque chose, ce soir, on met nos problèmes de côté, on en parle pas et on profite d’une soirée entre nous. Juste à boire, fumer et se détendre, tu en dis quoi ? ” Je lève mon pouce quand elle dit qu’on a plusieurs autres bouteilles de prête. Je lui rend celle-ci et emprunte le joint pour en tirer quelques lattes. Je pense que je commence à voir ce que tout le monde me dit, que je dois prendre le temps de respirer et cesser de me mettre la pression sur les épaules. “Je vais chercher le haut parleur bluetooth on pourrait se mettre un peu de musique, tu écoutais quoi tout à l’heure ? ” Je me lève et lui retend le joint avant d’aller chercher le speaker.On s’en fou d’être un soir de semaine non ? On est plutôt tranquille comme voisin en temps normal.

Tu lui souriais. « Tu sais que c’est super sympa de ta part ? Même si c’est pour éviter que je brûle l’appart…. » Lewis avait toujours été un gars bien, du genre à aider quand il le pouvait, même si il avait un petit côté râleur parfois. Toi en tout cas, il t’avais jamais fait de mauvais coup et au contraire, il t’avais été d’une grande aide il y a quelques années. Quand il te dit qu’en plus d’avoir fait n’importe quoi avec la casserole, t’avais fumer dedans alors qu’Emilia le détestait, tu te sentais un peu mal dedans. Mal à l’aise. Enchaînant catastrophe sur catastrophe. Fallait dire qu’avant, ton surnom c’était Miss catastrophe…. Ce n’était pas pour rien. Il te rassurais avec son sourire bienveillant et du coup, tu le laissais sortir, pendant que tu prenais tout ce qu’il fallait pour aller dehors, histoire d’éviter de retourner dans tout cette fumée qui prenait la gorge. Tu posais le flyer sur la table dehors, sachant déjà celle que tu voulais, gourmande que tu étais, tu savais ce que tu aimais. Lewis n’avait pas eu une bonne journée et il était vrai qu’il avait l’air un peu usé d’avoir du la subir. « Hum je vois, va falloir qu’on te détende alors ! » Par exemple, avec le vin et l’herbe, c’était déjà un bon début pour s’évader et laisser le stress s’en aller bien loin. Loin derrière eux. T’en avais besoin aussi, parce que ces derniers jours, les démons revenaient et ne te lâchais pas, faisant de ton esprit, une place trop préoccupé. Alors forcément, son idée de ne pas parler des problème t’allais. « Tu sais quoi ? Je crois que j’aime ton idée. C’est tout ce qu’il me faut et à toi aussi on dirait ! » Lui souriant en faisant un clin d’oeil. Parfois, il fallait savoir mettre les soucis de côté, pour pouvoir se reposer la tête et partir d’un meilleur pied le lendemain. Quoi que, quelque chose te disais que le réveil de demain serait compliqué et accompagné d’une bonne gueule de bois. « What’s up de 4 non blond, tu connais ? Je sais pas pourquoi, mais tu vois…. Quand je l’écoute, y’a un côté libérateur, elle emporte tout le négatif super loin. C’est magique, surtout si tu t’emportes dessus. Mais il y a aussi Heaven de The Blaze qui fait cette effet. Tu verras ! » Voilà voilà, t’avais un peu d’effet qui commençait depuis tout à l’heure, alors tu causais pas mal. Lewis mettait la musique, tu tirais une latte et le laissait dans le cendrier. « Allez, bien et lâche toi ! » L’attirant debout.

Je hausse les épaules en laissant échapper un petit rire en même temps. “Tu viens de te rendre compte que j’étais un gars sympa ? C’est en grande partie pour que tu ne brûle pas l’appart et puis parce que ce n’est pas bien plus long d’en faire une plus grosse quantité que d’en faire juste pour moi ! ” Je ris, parce que je sais qu’elle le savait déjà, on a quand même un semblant de passé en commun, quand ça n’allait pas dans sa relation, c’est un peu moi qui l’ai aidé à s’en sortir. M’enfin, maintenant elle allait mieux et c’est le principal, malgré qu’elle avait failli mettre le feu à l’appart, j’étais content de passer du temps avec Violette, ça me rappelait le passé, notre adolescence quoi. Je lui parle vite fait du fait que ma journée avait été un peu longue et que j’avais envie de rien sauf de relaxer, son idée de pizza et de soirée à nous me tentais bien faut le dire. “Pour une fois, je me laisse tenter, tu gardes ça pour toi, j’ai une réputation à tenir moi ! ” Je lui fais un petit clin d’oeil avant de prendre un peu de vin. Je finis par faire un échange avec elle pour prendre la cigarette rigolote. D’un commun accord, on opte pour le fait de ne pas parler de nos problèmes et de nous concentrer sur la soirée, se changer les idées. “J’ai probablement déjà entendu, mais j’ai tendance à toujours écouter la même musique, donc je prends les suggestions avec plaisir.” Elle semblait déjà d’une meilleure humeur et plus légère à l’entendre parler. Je vais à l’intérieur pour aller chercher le haut parleur pour qu’on puisse mettre de la musique dehors. En revenant je prend une bouteille de vin, il me tarde de me sentir aussi léger. Déjà, je me sens un peu plus calme grâce au joint. Je venais tout juste de me rassoir, pourtant, je prends la main de Violette et commence à danser avec elle. Heureusement que personne ne nous voit d’ici, on aurait l’air ridicule. Après un moment, je prends une nouvelle gorgée de vin. “Oh je crois que ça commence à faire effet, je me sens tout léger tout d’un coup ! ” Je rigole et je continue de danser, je ne me prends pas du tout au sérieux en faisant plein de conneries comme ça.

Mais non. Tu ne venais pas de me découvrir, que Lewis était un homme généreux et gentil. Il ne ferait pas parti de ce cercle restreint d'amis sinon. Lui, tu avais une confiance presque aveugle en lui. Et ce qui était bien, c'est que vous n'aviez pas besoin de savoir les malheurs de l'autre pour vous entendre. Vous saviez qu'il y avait des zones d'ombres, mais là façon de les faire taire ce soir, c'était de s'amuser, plutôt que de se morfondre sur cette journée qui n'avait pas été la meilleure de la semaine. T'en disait rien en le rejoignant dehors, mais son idée de pâtes congelés, t'étais pas sur du tout que le résultat en soit bon. Beaucoup de choses se congèle, mais les pâtes ? Secouant la tête, tu vas vers une chaise et y pose tes fesses, le laissant savourer le rouge tout en regardant les pizzas disponible sur le bout de papier. En espérant qu'ils livrent encore, parce que tu commençait sérieusement à sentir la détente dénouer les muscles. Ton sourire s'élargissait en l'entendant dire qu'il ne fallait pas parler de cette parenthèse chill. Attrapant la bouteille de vin, t'en buvais une gorgée. « Alors quoi, tu as peur qu'on ne te prenne plus au sérieux sinon ? » Le taquinant. Il était un très bon élève et avait plus souvent la tête dans les livres qu'ailleurs. « Ce sera notre secret. Mais promets de lâcher prise alors ! » Pour ton plus grand plaisir, il se levait pour aller prendre son enceinte et mettre un peu d'ambiance, oui, en pleine semaine. Et alors ? Ils en avaient besoin. Tu devrais investir dans une enceinte en fait, c'est génial de pouvoir faire en sorte que la musique te suive de partout. « Au final je retiens jamais les noms des musiques ou des groupes, du coup si c'est pas la Playlist, c'est aussi souvent la même chose ! » Riant gaiement. « Et dis moi, t'écoutes quoi d'habitude ? » En fond, l'une de tes musiques préféré, résonnait, t'étais debout, le joint dans une main, les bras se balançant, les yeux clos, savourant cette sensation de liberté. Quand les mains de Lewis t'emportait dans une danse plus mouvementé, te laissant lâcher des rires de temps en temps. Petit à petit tu montais de plus en plus vers ce Nuage. « J'crois que moi aussi ! ». Avouais-tu en le zieutant, il commençait à avoir ce petit sourire qui prou ait qu'il se sentait mieux. Parfait alors. Le refrain arrivant, t'es bras se levaient en l'air et te voilà te déchaînent sur celui-ci. « Heeey yeah yeah what's going on ! » Ton cœur et ton âme se libérait et voulant qu'il en profite, tu attrapais son bras et le levait en l'air l'invitant à faire de même sur le refrain. Une fois finit, tu plantais le joint dans sa bouche, le sourire mutin ne quittant pas ton visage. « Woooh, je crois que là je me sens vraiment mieux ! Pas toi ? Tu trouves pas qu'elle libère cette chanson ? » Maintenant que vous alliez mieux, il serait plus facile de profiter pleinement. « Et si on commandait nos pizza et qu'on se faisait un jeu ? » Lequel ? T'en avais aucunes idées.

Bon ce soir, je me laisse convaincre pour être un peu moins sérieux et profiter un peu de la vie. J’ai pas envie de me faire la tonsure et de vivre comme un moine pour le reste de ma vie. C’est pas non plus comme si j’avais pas capté la matière. Je pense pas que j’oublierais le tout en une nuit quand même. Ce serait vraiment ridicule et les études ne finiraient plus jamais si c’était le cas. “Exactement, de quoi aurais-je l’air si on apprenait que Lewis Lockwood s’amuse ! ” Avec un petit air mi-sérieux, mi-taquin. Je rigole parce que je suis capable de m’amuser, j’aime juste pas aller dans l’excès et c’est ce que les gens comprennent pas la plupart du temps. Je la regarde un moment avant d’acquiescer. “C’est bon, ce soir je lâche prise tu gagnes.” Je vais chercher l’enceinte pour mettre la musique et j’accepte le joint, je bois aussi un peu. Je sens que je vais finir dans un état comme Emilia me l’a décrit il y a quelques temps… c'est-à-dire que je vais me coucher sans savoir comment je vais me lever le lendemain matin. Un soir de semaine ? Oui et puis ? Je la laisse choisir la musique, lui demandant par le fait même quelques suggestions, ça a tendance à toujours être les mêmes musiques que j’écoute sans cesse. “Tu vas rire, mais quand j’étudie je met surtout de l’instrumental, j’ai une playlist rempli, sauf que je serais incapable de te dire ce que c’est exactement. ” Puis on se laisse porter par la musique et on se met à danser sur la terrasse, se sentant un peu seul au monde, sans personne pour venir nous juger. Je me laisse aller, attrapant la jeune femme au passage. À un certain moment, j’arrête même pour la regarder alors qu’elle a les bras dans les airs. Je ne connais pas tant les paroles, mais je l’imite quand même en m’y donnant à coeur joie. “Je pense que ce n'est pas juste la chanson, c’est l’effet de se laisser aller surtout qui donne cette impression ! ” Je me sers d'une nouvelle rasade de vin. Puis après j’aspire une latte du joint qu’elle vient juste de planter entre mes lèvres. “Partant pour la pizza et le jeu, tu as une idée de jeu ? ” J’approche d’elle pour voir le menu de pizza. “On se commande des frites avec hein ?” Je sens que je vais avoir une faim de loup.

Tu faisais mine de réfléchir, l’air un peu taquine collé au visage, qui se montrait bien joyeux, maintenant que ce petit cône commençait à faire son effet décontractant. « Hum qui sait,  les gens pourraient voir le vrai Lewis, ce serait risqué ! »Te moquant gentiment. Il se prenait trop souvent au sérieux, mais ceux qui le connaissaient, savaient que c’était un gars cool dans le fond, du genre vraiment cool, qui pense souvent aux autres. U moins, ce soir, il avait décidé de mettre ses cours de côté et de profiter d’une petite soirée tranquille en ta compagnie. Pour tout dire, il tombait bien, car là tout de suite, tu n’avais pas du tout envie d’être seule. Vraiment pas. Et puis bon, Lewis étant un ami de longue date, sa présence t’apaisait.  Alors tu lançais un grand sourire, satisfait. Heureuse de passer un instant sans aucunes prise de tête, en cette journée aussi dur fut-elle. Vous alliez tout simplement mettre vos esprits sur pause. Regrettant sans doute le lendemain matin, avec le mal de tiare qui irait avec les excès de ce soir. « Tu sais quoi ? Je retiens jamais les titres non plus ! Faut que les titres soient dans la playlist, sinon, je suis incapable de les retrouver. C’est un peu chiant des fois. Je te voyais bien avec de l’instrumental ! » Admets-tu. C’était le genre de son qui aidait à se concentrer. Sur l’une de tes musiques favorites, qui à chaque fois te délivrait de dedans, vous dansiez ensemble, sur la terrasse, vous fichant pas mal que les voisins puisses vous voir ainsi. Toi, tu profitait juste de la musique, yeux fermés, sourire aux lèvres, te sentant de plus en plus légère, c’était si bon ! Il se lâchait aussi, même si il chantait du yaourt, tu adorais le voir ainsi, le voir s’éclater. « Allez, avoue Lewis, t’as adoré ! » Riant de bon coeur. Il n’avait pas tord, le combat joint et vin, avait forcément aidé à se sentir mieux. « Des frites avec de la pizza ? » Tu le regardais, comme si il venait d’une autre planète. « Quel drôle de mélange ! » Rigolant gaiement. « Allez, va pour les frites avec, je suppose qu’on aura faim, on prend tout en xl, c’est bon pour toi ? » Perso, toi, c’est celle au bacon qui te fait de l’oeil. « Pour le jeu…. On peu faire un Uno, un tas de merde ou une bataille ? Je sais pas trop ! Un truc pas trop compliqué pour nos cerveaux embrumés ! »

”C’est toujours le vrai moi, je vois pas pourquoi tu dis que ce n’est pas le vrai… ” Je ne pense pas jouer à la cachette avec ce que je montre aux autres. Juste que je ne me laisse pas aller de la même manière avec tout le monde. Seulement mes amis proches et ma famille et c’est ok, moins les gens en savent sur moi, le mieux je me porte pour dire vrai. Comment font les gens pour être aussi à l’aise avec tout le monde ? C’est un grand mystère pour moi, même mes frères et sœurs semblent n’avoir peur de rien alors que moi je suis le timide des quatre. Avec Violette, j’arrivais à me lâcher un peu et à laisser tomber le masque, je n’ai rien à lui prouver non plus, on s’est vu dans des moments plus difficiles un comme l’autre. Nous buvons encore, continuant de fumer ce joint. La tête commence à me tourner un peu et je me sens de plus en plus léger. Ce soir, je n’ai pas envie de penser au lendemain, pas envie de me retenir non plus et puis je suis déjà dans un état trop avancé pour vouloir reculer. Je ris, je crois qu’on est aussi nul l’un que l’autre pour les titres, laissant nos applications nous faire des mix de musique au hasard. “J’ai compris y’a longtemps que lorsqu’il y a des paroles, je ne me concentre pas assez sur les études. L’instrumental m’aide à focaliser. ” Je fais un petit sourire de gamin en riant, c’est vrai que ça fait cliché, je suis un vrai cliché sur deux pattes de toute façon, un écossais grincheux, qui étudie au son de la musique classique pour faire un métier de chercheur… Ma vie est si ennuyante quand je me regarde comme ça, il faut peut-être que je me lâche plus souvent, Emi doit avoir raison en vrai. Je fais un petit sourire, repliant la lèvre du haut pour faire comme le petit emoji à lunettes. “Je répondrai seulement en présence de mon avocat ! ” Je hoche tout de même la tête avant de me laisser aller à un rire franc. “C’est tellement bon des frites, ça va bien avec tout ! Je me sens jugé par ton regard.” Non, mais je ne sais pas où est le problème, pleins de gens mangent des frites avec de la pizza. “Bonne idée, comme ça on aura des restes et tu n’auras pas besoin de cuisiner ! ” Petite pique pour le chaudron qu’elle a bousillé. “Uno à déjà brisé des amitiés ! Mais on peut se risquer quand même ! ” Je me lève pendant qu’elle commande et je vais chercher le jeu de carte en prenant un régulier au cas où. Puis quand je reviens, je vais serrer mon amie dans mes bras en posant un bisou sur sa joue. “Je suis tellement content que tu sois revenu et qu’on vive ensemble. Je t’aime fort mon amie !!! ” Je la garde dans mes bras encore un peu.

Lewis était un peu déconcertant là. C’était lui qui avait rigolé en disant de quoi il aurait l’air, si on le voyait s’amuser, toi, t’avais juste suivi en fait, puis maintenant, il se refermait comme une huître sur son rocher. Haussant un sourcil, tu savais pourtant qu’il était grincheux et susceptible, mais là, il passe du mouton à la chèvre en un quart de seconde ! Bref, tu tire sur le joint et ne dit mot, histoire de pas le rendre plus grognon. Ce serait bête pour une soirée qui se voulait dans la détente…. Alors tu décidais de ne pas y faire gaffe, à son humeur changeant, toi, t’avais juste besoin de rester dans ce bon mode qui s’en venait en toi, une légèreté. Lewis n’est pas resté longtemps dans sa phase de l’Écossais qui râle. Parlant des musiques qu’il écoutait pour ses temps d’études. Vous étiez d’accord que les musiques avec chant, sont mauvaises pour la concentration. La casserole brûler et la fumée dans l’appartement, était la preuve parfaite. Les paroles, en général, tu te défoulais dessus, et chantais avec l’artiste, même si lui, il était jamais au courant, d’ailleurs c’était dommage, ce serait de beaux duos ! « T’as raison ! Au moins, t’a pas les paroles pour tenailler dessus, et partir sur autre chose, genre danser ou je sais pas ! » T’avais toujours admirer la capacité de Lewis à être focus sur ses études. Toi, les études c’était pas pour toi. Être assise entre quatre murs avec un prof non passionné qui raconte d’un ton monotone un cours qui ne t’intéréssais pas, tu pouvais pas. Ou alors il fallait un prof comme il en existe peu. Mais même, t’avais trop besoin de liberté pour supporter de longues études au fond et tu t’en plaignais pas, ta vie d’aujourd’hui elle te plaisais. Tu riais avec lui et faisait mine d’appeler avec ta main. « Allo M’sieur l’avocat ? Avouez que Lewis ici présent, s’est éclaté ! » Ne tenant plus le sérieux, t’explosais de rire. Un peu perchée…. « J’adore les frites ! Mais c’est la première fois que j’entends le mélange frites et pizzas ! J’te juge pas, tu sais que c’est pas mon genre. » Lui tirant la langue. Puis après tout, tu suivais ses envies, et marquait sur un bout de papier la commande à faire. « Roh j’ai pas fais exprès ! Elle avait besoin d’être changer ! » Haussant les épaules. Ben oui, c’était la bonne excuse. « Ha ouais ? Promis, elle brisera pas la notre ! » Tu savais pas trop de quelle manière un Uno pouvait brisé des liens amicaux en fait, mais c’était trop tard pour lui demander, il était parti chercher le jeu, du coup, tu commandais le repas. Soudain, tu te fais attaquer par un câlin que tu n’avais pas vu venir, un peu perdu dans tes pensées. Il te faisait rire, vraiment. Tout à l’heure il ronchonnait et là, on dirait juste un bisounours ! Tu riais dans ses bras, savourant au passage cette étreinte, qui rechargeait les batteries, rien de mieux qu’un câlin pour se sentir mieux. Il collait un bisous sur ta joue, ce geste là t’aurais surprise normalement, mais sous l’effet de la beuh et du vin, c’était…. Agréable ? Toujours emprisonné dans ses bras, tu levais la tête vers lui, qui faisait on ne sait combien de tête de plus. « Woh, que me vaut cet élan d’amour ? » Souriant. « J’aime aussi puis c’est grâce à toi si je suis là ! » Te retournant, face à lui. « Sans toi, je serais encore dans le motel. Merci !! » Venant coller un bisou à ton tour, sur sa joue, te mettant sur la pointe des pieds, car il est grand n’empêche. Puis il est beau aussi. Pourquoi ce détail t’avais échappé ? Pourquoi il venait d’un coup alors que tu le regardais. « Tu sais que t’as des airs à Léonardo Dicaprio dans le Titanic ? »

”C’est pas mon genre de me mettre à danser tout seul, c’est plus le tiens. ” Que je dis sur un ton taquin, non mais c’est vrai, puis je ne pourrais pas me concentrer sur des paroles en essayant de retenir les termes et des noms de cellules et tout ce qu’on voudra. Je dois être focus, je vais quand même avoir la vie d’être humain entre mes mains. On ne parle plus d’étude, il faut même pas que j’y pense parce que sinon je risque de me claquer une autre angoisse de performance et décider d'annuler la soirée et je suis déjà un peu trop cocktail pour pouvoir me plonger dans mes livres. La preuve est que je me suis laissée aller à danser avec Violette pour aucune raison. J’explose de rire quand elle se met à parler avec un avocat invisible, je secoue la tête de gauche à droite, refusant de répondre à cette question. Même elle n’arrive pas à se prendre au sérieux. “Encore heureux que tu juge pas en disant que c’est un drôle de mélange. ” Je roule les yeux au ciel en riant, incapable de rester sérieux, maintenant qu’on est parti, je crois qu’on ne pourras plus s’arrêter de rire et de dire des bêtises, ce que ça peut faire du bien. “ Je vais te laisser t’arranger avec Emilia pour la casserole ! ” Puis je me lève pour aller chercher les jeux de cartes, j’espère bien que le uno ne brisera pas notre amitié, mais je peux être sacrément compétitif quand je m’y mets et c’est le genre de jeu ou tout le monde à des règles complètement différentes. C’est chiant parfois. En revenant, je joue au gros lover et je la serre dans mes bras en lui collant un bisou sur la joue. “J’avais juste envie de te donner un peu d’amour j’ai pas le droit ? ” Oui c’est grâce à moi qu’elle est ici et c’est bien mieux que où elle était avant ou que d’habiter complètement seule. Moi, je n’ai aucun problème à vivre avec deux filles. Je ne la lâche pas et elle se tourne et me colle un bisou à son tour. Sa question suivante me surprend et me fait rougir, moi ? Ressembler à Leonardo DiCaprio ? “C’est pas genre le mec qui faisait baver toutes les filles ? Tu trouves que je lui ressemble ?” Je souris, c’est un beau compliment, je n’ai juste pas l’habitude de ce genre de compliments. Alors je me mets à jouer avec une mèche de cheveux de Violette, la tenant toujours dans mes bras. “C’est que t’es belle aussi hein…. ”

Tu lui tirais la langue, manière un peu gamine de dire qu’il avait tout juste, fallait pas t’en vouloir, l’alcool et le joint te rendait encore plus légère que tu ne l’étai d’habitude. Ouais, pas faux. Lewis n’avait pas tord. Se mettre à danser sur une musique alors, même s’il ne s’agit ni d’une fête, ni d’un rassemblement ni rien, c’était plus ton style. En fait, tu ne te prenais pas la tête et voilà ce que cela donnait parfois. Tu aimais juste te laissé aller si le coeur t’en disait, si la musique était assez bonne pour te transporter, alors peu importe le regard des autres. Dans le fond, il parait qu’on a qu’une vie et tu entendais bien en profiter à ta manière. Pleinement. Sans encombre, ou en tout cas, le moins que c’était faisable. « Ben n’empêche que c’est un peu bizarre hein, te voile pas la face. Mais j’pense que c’est super bon ! » T’aimais le taquiner un peu. Bon, lui aussi, vu sa reflection sur la casserole. cela allait te poursuivre, pour longtemps, tu le sentais. Soupirant en levant les yeux aux ciel et en croisant les bras sous la poitrine. « J’ai l’impression de me faire gronder comme une gamine. Tu sais, c’est pas si compliqué de crâmer une casserole, enfin.... Je crois ? » Puis finalement, la mine boudeuse s’en allait pour un autre énième éclat de rire. Le laissant partir prendre les affaires pour le jeu et toi, de corvée pour la commande. T’aimais pas trop téléphoner, mais pour une pizza et des frites, pas de soucis. Puis tu te retrouves bien vite prise au père dans les bras de Lewis, qui semblait venir d’atterrir dans le monde aimant des bisounours. Toi t’a rien contre les marques d’affections, t’es même la première à en donner à tout ceux que tu aimes en fait, alors bon. Mais là, tu sens un truc différent, sans savoir mettre la main dessus. Peut-être juste le pétard qui vous rendez bizarre ? Tu t’en fichais du pourquoi, tu trouvais qu’il ressemblait à Léonardo DiCaprio dans le Titanic et fallait vraiment que tu le dise ! Parce que Lewis, il a pas conscience de son potentiel, alors que franchement.... Il était adorable à rougir. « Hum, si, c’est bien lui qui les faisait toute tomber à ses pieds ! Oui.... Tu as la même forme de visage. » Dessinant du doigt celui-ci. « Les mêmes yeux aussi.... » La coupe de cheveux aussi. Depuis quand il était aussi craquant en fait ? Vous. Êtes amis, rien de plus punaise, alors pourquoi vous rentrez dans une séduction ? Pourquoi le fait qu’il replace ta mêche rebelle, te fait retenir ton souffle ? Lewis n’étant pas le genre à donner un compliment facilement, tu te sentais toi aussi rougir à ses mots. Le regardant, cherchant quoi dire. Ou quoi faire. Allez savoir pourquoi, mais sans réfléchir, tes pulpeuses venait coller un bisou non loin de sa bouche, murmurant un « Merci.... »