There's a misunderstanding here... | Emilev

Je commence à prendre le rythme peu à peu. Pour le moment, j’ai trouvé refuge chez Alba, une amie d’Agnes, qui quand elle a su que j’habitais dans un motel depuis mon arrivée, a tout de suite offert de m’héberger le temps que je trouve un endroit où vivre. Bien que mal à l’aise avec cette idée, j’ai accepté de un parce qu’elle a insisté, de deux parce que je ne peux me permettre de passer toutes mes économies dans une chambre. Je ne suis pas certain de mon travail, j’ai un peu peur que l’animosité de mon demi-frère à mon endroit. Rien de très joyeux et je ne suis pas certain que l’avenir soit très rose pour nous deux. Moi qui espérait avoir une famille enfin, je crois que mon rêve est légèrement brisé. On verra, l’avenir n’est pas encore certain, mais rien n’empêche que je veux m’installer ici et vivre dans cette ville complètement différente de celle que j’ai connu jusqu’à maintenant. Aujourd’hui, je me promène dans le coin des appartements, histoire de voir si je ne pourrais pas trouver quelque part où vivre, pour cesser d’abuser de la gentillesse d’Alba, me sentant mal dans l’intimité de cette mère et son enfant, elle me rappelle tant Agnes et nos envies d’avoir une famille. Sur mon skate, je me promène et je passe devant l’appartement de Violette, elle m’avait donné son adresse lors de notre rencontre et je me dis que je pourrais bien passer pour la saluer. Alors je m’arrête et je vais à la porte numéro 100 et je sonne pour signaler ma présence, j’espère qu’elle est chez elle, sinon je vais avoir l’air con. J’attends un peu, puis une jeune femme apparaît dans l’encadrement, ce n’est clairement pas Violette. “Bonjour, est-ce que Violette est là ?” J’ai l’impression que ma voix est plus rauque que d’habitude et j’ai pourtant l’impression encore plus grande d’avoir l’air d’un gamin qui vient chercher une copine pour jouer dehors.


@Emilia Manzoni

Journée de repos, tu étais chez toi clairement à tourner en rond, t'avais envoyé des messages à ton frère pour être sur qu'il n'a pas besoin de toi à l'hôpital ce à quoi il t'avait répondu de te reposer. Ta mère, présente en ville depuis quelques jours maintenant, avait bien vu la mine fatiguée que tu avais sur le visage et t'avais imposé de rentrer dormir chez toi. Sauf que dormir t'y arrives plus vraiment depuis l'accident. Tu gardais encore ces images de voir ton frère et Alexis débarquer dans l'enceinte des urgences. L'une des rares nuits où t'avais réussi à dormir c'était celle avec Beckham où t'avais fumé un joint avec lui, à croire que l'effet de la weed sur toi avait réussi à t'apaiser suffisamment pour te permettre de trouver le sommeil. Tu étais donc dans ton appartement, vide puisque Violette bossait et Lewis était en cours, personne pour t'occuper un petit peu. T'avais bien envie de demander à Beckham de passer, mais lui aussi bossait. En fait, la plupart des personnes de ton entourage était occupée donc tu ne pouvais pas vraiment les déranger. Soupirant, tu t'installes devant ta télé et zappe les chaînes à la recherche d'un programme qui pourrait t'aider peut-être à dormir, ou simplement t'occuper quelques instants. Tu tombes sur Dora et tu ris légèrement en secouant la tête te rappelant complètement stone d'avoir tapé une grosse barre avec Beckham devant. La sonnerie de ton appart te sors alors de tes rêveries et tu files ouvrir la porte, dans ta tenue la plus décontracté qui soit, un jogging et un débardeur. Tu tombes alors nez à nez avec un mec que tu connaissais pas, skate sous le bras, tu arques un sourcil te demandant bien qui il pouvait être "Euh non elle est pas là mais vous êtes...?" Tu ne l'avais jamais vu, il avait un accent étrange quand il parle alors tu penches légèrement ta tête le scrutant un peu plus de ton regard "Vous êtes son dealeur non?" Tu sors rapidement la tête pour t'assurer que personnes ne vous vois où vous entendent et tu lui tire le bras pour l'inciter à rentrer et referme la porte derrière lui. "J'ai grave besoin de dormir, vous auriez pas un truc qui pourrait aider? genre je sais pas de la weed, la dernière fois c'est le seul truc qui a réussi à m'aider alors je pense que je serai pas contre d'en avoir.. Ca coute combien?" Tu débites un flot de paroles parce que t'es assez mal à l'aise de demander ça, c'est clairement pas dans tes habitudes et ça devait se voir.

Encore dans la découverte de la ville, je me suis retrouvé devant chez mon amie avec la ferme intention d’aller la saluer. Mais étant un jour de semaine, en plein après-midi, j’avais peu de chances de la trouver chez elle, en général les gens travaillent et ne sont pas en train de flâner toute la journée. Sauf que si on essaie pas on ne sait pas, elle est peut-être en congé cet après-midi qui sait. Je vais donc sonner à la porte et rapidement une jeune femme blonde m’ouvre la porte, je me doute que c’est la coloc de Violette, mais est-ce que je l’ai dérangé ? “Detlev… ” Je réponds à sa question, mais fronce les sourcils quand elle me demande si je suis son dealer. Je n’ai pas le temps d’essayer de déchiffrer qu’elle me tire à l’intérieur de son appartement et referme la porte derrière moi. Elle se met à me poser pleins de questions sur la drogue à voir si j’en ai et combien ça coûte. Je… Je ne suis pas certain de comprendre pourquoi elle me demande ça, est-ce que j’ai l’air d’un vendeur ? Je lance un regard autour de moi et je me sens presque mal de pas en vendre vu comment elle dit avoir besoin de sommeil. “Verzeihung Pardon, mais je ne vends pas de drogue.” Je la regarde incertain de savoir comment agir, puis je tapote mes poches… Je crois que j’ai un joint qu’on m’a laissé. “Est-ce que tout va bien ? ” Je ne sais pas si je dois partir et la laisser toute seule ou encore lui offrir mon joint parce que j’ai pitié d’elle en ce moment.

T'étais tranquille chez toi et tu ne t'attendais absolument pas à avoir de la visite aujourd'hui, donc quand tu as entendu sonner à la porte tu t'es rapidement demandé qui pouvait bien venir. Peut-être quelqu'un que tu connaissais ou quelqu'un qui souhaite voir un de tes colocs. Tu ouvres donc la porte et ne reconnaît pas la personne face à toi, ça devait être donc officiellement pour Violette ou Lewis et ton doute s'évapore assez rapidement quand tu l'entends prononcer le prénom de l'autre blonde qui vivait là. Tu lui dis qu'elle n'est pas là mais tu cherches à savoir qui il était. Detlev, tient un prénom ne venant clairement pas d'ici et t'avais bien entendu qu'un léger accent se dessinait sous son anglais. Aussitôt, tu ne sais pas pourquoi, peut-être par désespoir tu viens à penser de lui qu'il était peut-être celui qui revendait de la drogue à Violette, tu l'avais déjà vu s'échapper vers la terrasse pour se fumer un joint donc elle devait bien avoir une personne qui lui en fournissait. Tout de suite ton cerveau assimile cette personne donc face à toi comme son dealeur. Tu le fais donc rentrer pour éviter que tout le voisinage n'entende et lui demande s'il avait de quoi sur lui qui pourrait t'aider à trouver le sommeil mais surtout de savoir combien ça te coûterait. Rapidement il t'annonce ne pas être dealeur et là aussitôt tu sens le rouge te monter aux joues "Omg... je suis désolée..." Tu baisses la tête de honte, de gêne et tourne les talons pour t'insulter intérieurement d'avoir agis ainsi face à lui et surtout d'avoir pu croire qu'il pouvait être dealeur. "J'ai honte putain..." Tu prends ton visage dans tes mains et secoues légèrement la tête n'osant clairement plus affronter le regard du jeune homme face à toi. "Oh bah non, je viens de vous prendre pour un dealeur, vous devez juste me prendre pour une folle, je suis juste exténuée... Entre le boulot, l'accident de mon frère, je... suis épuisée!" Tu te remets alors face à lui, haussant un sourcil, le regardant à peine "Croyez moi, je suis pas comme ça d'habitude.. Je suis vraiment désolée!"

Je n’ai pas grand chose ici, pas encore beaucoup d’amis ou de choses à faire. Je n’ai pas encore de grosse obligations et je passe les premières journées dans cette ville à me balader et découvrir les coins. Je tente de faire ma place dans cette ville. J’ai l’impression de recommencer ma vie à zéro, de partir d’un nouveau pied cette vie dans une ville qui aurait pu me voir grandir, mes origines sont ici aussi, pas seulement là-bas à Berlin. J’avais quand même certaines personnes que je connaissais ici et deux que j’allais apprendre à connaître aussi, pour être des membres de ma famille, même si mon arrivée ici allait chambouler pas mal de trucs. Je le sentais. En sonnant à la porte de chez mon amie, je ne pensais pas tomber sur sa colocataire, probablement celle qu’elle avait mentionnée, en précisant que je m’entendrais bien avec celle-ci probablement. Je dois dire que je ne suis pas certain que ce sera le cas, vu comment elle me prend pour un dealer et qu’elle me demande de lui vendre de l’herbe. Je dois lui faire comprendre que je ne suis pas celui qu’elle croit et tout de suite elle se confond en excuse. Je pense qu’elle se sent gênée, parce qu’elle n’ose pas me regarder en face et puis elle se met à déblatérer un flot de paroles, j’ai un peu de mal à tout comprendre à cause d’un accent italien mêlé à son anglais. “Hey… c’est pas grave… je ne t’en veux pas.” C’est bizarre, parce que je ne sais pas qu’est-ce qui aurait pu lui faire croire ça dans mon apparence. Mais il n’y a pas mort d’homme non plus, il ne faut pas qu’elle se mette dans un tel état pour si peu. Ne sachant pas trop comment réagir, je tapote son épaule doucement comme pour essayer de la soutenir. “Tu as besoin d’en parler ? ” Je ne la connais pas, mais parfois ça peut faire du bien de parler à quelqu’un qui n’a rien à voir avec ce qui nous arrive. “J’ai peut-être aussi un peu à fumer au pire, je peux partager.” Je tente de lui faire un petit sourire rassurant, pas certain d’être fait pour ce rôle.

Tu ne comprends pas ce qu'il vient de se passer dans ta tête, pourquoi as-tu pensé que ce mec face à toi pouvait être un dealeur. Le désespoir, la fatigue très certainement, t'en étais sur que ça devait venir de ça, mais qu'est ce que t'étais mal à l'aise du coup d'avoir pu penser ça de lui. Tu as honte, tu es rouge de honte et t'ose pas du tout le regarder à nouveau. Il devait vraiment te prendre pour une folle à cet instant et tu savais vraiment pas comment faire pour rattraper le coup. Tu t'excuses, tu cherches vraiment comment faire pour te faire pardonner d'avoir pu le confondre avec un dealeur. Tu débites un flow de paroles et t'as vraiment du mal à t'arrêter et tu finis par lui faire un peu plus face et tu vois qu'il semble ne pas trop avoir mal pris la confusion. "Sure?" Tu as une petite moue sur le visage parce que tu voulais vraiment qu'il te pardonne. Detlev c'était tout ce que t'avais retenu de ce qu'il a dit, tu entends juste un accent dans son anglais mais tu ne saurais pas vraiment déterminé lequel. Il te propose de parler de tout ce que tu as en tête mais t'es pas vraiment sur de lui en parler, tu le connais pas après tout. Mais il t'avoue avoir peut-être de quoi fumer et là, ton regard s'illumine presque, t'espère juste ne pas te retrouver dans le même état qu'avec Beck la première fois. Tu poses ta main sur son épaule et lui sourit "Là tu sais comment faire plaisir à une femme dans la détresse" Tu ris alors légèrement, avouant à voix haute que t'avais vraiment besoin de quelque chose pour t'aider à te reposer. Tu l'invites alors à te suivre pour aller jusque la terrasse et le laisse s'installer. "Au fait, moi c'est Emilia, je suis la coloc à Violette" Tu venais de percuter qu'il ne connaissais même pas ton prénom, tu rectifie directement la chose et vient t'assoir sur une des chaises libres. "Je suis vraiment désolée, j'ai juste tellement de choses en tête que je suis clairement déphasée.."

Cette visite ne se passait pas du tout comme je l’avais prévu, je pense qu’on ne prévoit jamais vraiment de se faire prendre pour un dealer de drogue en vrai. Donc, une fois la surprise passée, j’ai cru comprendre que la blonde était vraiment dans une situation qui lui donnait le sentiment d’être complètement perdue. Elle semblait épuisée en réalité, mais je me voyais mal le lui dire en pleine face, ce n’aurait pas été très poli et puis, je ne la connais pas, donc je ne sais pas comment elle pourrait prendre le commentaire. “Certain ! ” Je ne peux pas lui en vouloir, puis après, c’est même un peu drôle comme situation. Je ne sais pas pourquoi, je lui offre de me parler, si ça peut lui faire du bien, pas que c’est tellement moi en général de prendre le temps d’écouter les autres, mais je n’ai rien prévu cet après-midi et puis je serais presque inquiet de la laisser seule dans son malheur. C’est la coloc de mon amie, elle doit pas être mauvaise. Je lui offre même de fumer avec moi pour le coup. Je ris quand elle me dit que je sais comment parler à une femme en détresse. “Ça doit dépendre de la détresse, je ne suis pas certain que le joint soit la situation idéale dans toutes les détresses. ” Je fini par retirer mes chaussures et appuyer mon skate sur le mur sur le bord de la porte. Je la suis pour aller vers la terrasse derrière et je me laisse tomber dans l’une des chaises. Sortant mon paquet de cigarette et le joint qui trône fièrement dedans. “Violette m’avait parlé de toi, mais ne m’avait pas dit ton nom. Enchanté Emilia, Violette m’a même dit qu’elle pensait qu’on pourrait bien s’entendre, mais elle ne m'avait pas dit que je me ferai agresser par une fille en manque au passage. ” Que j’ajoute sur le ton de l’humour, puis je glisse le joint entre mes lèvres pour l’allumer avant de lui tendre. “T’inquiète pas, je sais ce que c’est d’être complètement déphasé, je vis comme ça depuis quelques mois déjà. Les derniers jours ont été compliqués aussi le décalage horaire n'aidait pas, les joints m’ont sauvé la mise. ” Histoire qu’elle se sente à l’aise un peu. Je ne sais pas ce qui s’est passé dans sa vie, mais je sais ce que c’est d’être complètement perdu et de ne plus savoir où on en est rendu.

T'étais forcément soulagée de voir qu'il ne t'en voulait pas pour l'avoir pris pour un dealeur, même si dans le fond il t'avoue avoir un joint ce qui est à ce jour la meilleure nouvelle que tu avais eu. Tu l'invites alors tout simplement à te suivre, lui avouant à voix haute qu'il t'avait sauvé d'une détresse dans laquelle tu étais. "Crois moi, avec mon excès de fatigue, ce joint sera plus que le bienvenu" Tu ris légèrement et va vers la terrasse avec lui derrière, en profitant par la même occasion pour te présenter à lui, après tout toi tu avais son prénom mais tu ne lui avais pas indiqué qui tu étais. Il te révèles que Violette lui avait déjà parlé de toi et tu l'écoutes attentivement, t'étais curieuse de savoir ce que ta coloc avait bien pu dire sur toi. Tu ne peux t'empêcher de rire plus franchement quand il blague sur le fait que t'étais en manque et que tu l'avais un peu agressé. "Violette t'a parlé de moi? Elle t'a dit quoi à part le fait qu'on pourrait bien s'entendre? Que j'étais un canon?" Tu ris toujours un peu, te détendant un peu plus. Après, tu avais cette facilité pour aller vers les gens même que tu ne connaissais pas pour pouvoir parler avec eux et faire leur connaissance. C'était ton petit côté voyageuse qui te donnait cet avantage. Tu lui avoues donc être tout de même un peu déphasée et il te révèle que lui aussi l'est un peu depuis quelques temps. "Oh je me disais bien que t'avais un accent quand tu parles tu viens d'où?" Ton accent italien se faisait encore entendre quand tu parlais, surtout tes manières à parler autant et avec tes mains. Tu choppes alors le joint et le glisse entre tes lèvres pour en prendre une bonne inspiration et tu lui redonnes en crachant la fumée et en le regardant. "Si t'as besoin aussi de parler de ce qui te rend autant déphasé n'hésite pas, tant qu'à te confier à quelqu'un, autant que ce soit quelqu'un d'inconnu non?" Tu souris légèrement et le regarde toujours. "Perso, mon frère a eu un accident de moto, il est paralysé pour l'instant des jambes, sa femme a accouché de leur fille le jour de l'accident, je bosse à l'hôpital et je passe 95% de mon temps libre à m'occuper de mon frère.." Le 5% restant, c'est les moments que tu t'octroyais pour aller avec Beck.

Quelle drôle de rencontre, non mais faut le dire, je ne pensais pas que je pourrais devenir le sauver d’une jeune femme en détresse simplement parce que j’avais de la drogue en ma possession. Dit comme ça, une chance que je suis pas tombé sur une flic en civile, elle aurait pu vouloir m’arrêter. J’ai entendu une histoire de fille qui ont fait 5 ans de prison en Australie pour une histoire de drogue…. “Bon, ok je vais te croire alors. Un peu plus et je me sentais comme un Dieu, je trouvais que tu en mettais beaucoup pour un simple joint ! ” Je lui emboîte le pas, sans prendre la peine de regarder l’appartement ou mon amie vit en colocation. J’aurais probablement la chance la prochaine fois de faire le tour du proprio. Pour le moment, une demoiselle en détresse avait besoin de fumer pour se sentir mieux. Je tente de faire rire la demoiselle en même temps, parce que le rire c’est toujours bon pour le moral, surtout quand on est déphasé, c’est pas toujours facile de rire dans ce genre de situation, j’essaye de me donner le droit d’être heureux et de rire, mais parfois je m’arrête en plein éclat, me rappelant que je ne devrais pas, parce que ma raison d’être heureux n’existe plus. Ce n’est pas le temps d’avoir ce genre de pensées… “Oh je suis désolé de te décevoir, mais non elle ne m’a pas dit ça, elle a simplement dit qu’elle pensait qu’on pourrait bien s’entendre.” Je fais un petit sourire avant de lui passer le joint. “Bon, si ça peut te faire plaisir c’est vrai que tu es mignonne, mais je fais attention pour ne pas me faire frapper, on sait jamais avec le manque… ” Je lève les yeux au ciel, mais je suis incapable de cacher le sourire moqueur. Je fais un signe de la tête quand elle me dit qu’elle avait remarqué mon accent. En même temps, l’accent allemand est dur à cacher, il est guttural et brusque. “Je viens d’Allemagne, Berlin si je veux être plus exact. Toi, attends… C’est Italien ton accent ? ” Je n’ai pas l’habitude des langues latines, que ce soit italien ou espagnol, mais je ne pourrais pas mettre ma main au feu. L’avantage de parler plusieurs langues, c’est que je sais parfaitement qu’elle n’a pas un accent français et ni un accent complètement australien. Je reprends le joint d’entre ses doigts et le porte à mes lèvres. Je ne sais pas si je pourrais parler facilement d’Agnes, j’ai l’impression que tant que je n’en parle pas, elle continue d’exister, j’ai pas envie que ce soit réel sa mort. Mon visage s’assombrit un peu. Elle s’ouvre pourtant à moi, je ne pensais pas qu’elle le ferait. “Il a de la chance d’être encore en vie et d’avoir une soeur qui prend soin de lui. Mais, je crois que je peux comprendre à quel point ça demande de l’énergie de s'occuper de lui comme ça. Tu fais quoi comme métier ? ” J’ai un peu de mal encore avec les docteurs, je leur en veux de ne pas avoir poussé plus leurs investigations dans le cas de ma fiancée. Devrais-je lui dire ? “J’étais censé me marier en fin d’année… Ce mariage n’arrivera jamais à cause d’une erreur médicale. ” Je mord ma lèvre, avant de tirer une nouvelle latte et de lui donner le joint.

Tu ne dirais pas que tu es en manque de weed, disons simplement que la seule fois où tu en avais pris ça t'avait permis de te détendre un max et d'oublier le temps d'une soirée tous les problèmes qui pouvaient t'entourer. Donc il est vrai que lorsque ce Detlev t'indique avoir un joint sur lui prêt à le partager tu ne peux que le remercier. Partant alors vous installer sur la terrasse de ton appartement, tu apprends alors que ta coloc avait parlé de toi au jeune homme. Curieuse tu ne peux t'empêcher de vouloir savoir ce que Violette avait bien pu dire sur ta personne, genre si elle lui avait dit que t'étais canon. Bien sûr tu en rigolais de faire cette demande car tu ne pense pas qu'elle ait pu dire ça a un mec qu'elle connaissait certes, mais Violette aurait pu en être capable dans le fond. "Rah je suis déçue qu'elle ne t'ai pas venté mes mérites physiques" Tu ris un peu plus en prenant le joint entre tes doigts et sourit quand il t'avoue que t'étais quand même jolie, ne pouvant, semble-t-il, pas s'empêcher de te vanner une fois de plus concernant le joint. "Je suis pas une violente t'inquiètes, peu de chance que j'en viennes à frapper, encore moins un mec que je connais pas" Bon certes tu l'avais peut-être agressé un peu plus tôt en le prenant pour un dealeur mais t'es incapable de faire de mal à une mouche alors encore moins à un humain. Tu prends alors une bonne bouffée du joint et lui redonne. "Berlin, elle est cool cette ville! J'ai eu l'occasion d'y aller à quelques reprises déjà." Tu hoches la tête en même temps que tu gardes la tête légèrement tournée vers lui "Bingo, je viens de Florence plus exactement" L'Italie te manquait énormément dans le fond, c'était ton chez toi et ça le restera pour toujours, tu ne te sentais juste plus en confiance là-bas sachant que tu pourrais y retrouver ton ex et tu étais juste incapable de lui faire face. Tu finis par lui avouer la raison qui te rend si déphasée avec le monde actuellement, ce manque de sommeil, ce manque de temps pour toi, t'étais perdue face à tout ce qu'il y avait. Tu ne sais pas pourquoi mais le conseil d'en parler à quelqu'un d'inconnu que tu venais de lui donner, tu t'étais dit que ça pouvait aussi t'aider toi à y voir peut-être un peu plus clair. "Il a énormément de chance oui d'être en vie... Et il peut avoir cette chance un jour de possiblement remarcher, mais.. ça peut être très long.." Tu soupires légèrement car ton frère était clairement la personne la plus importante à tes yeux et tu serai incapable de gérer quoi que ce soit dans ta vie s'il n'était plus là. "Moi je fais ma résidence en tant que chirurgienne pédiatrique... Donc j'ai énormément de pression par rapport à mon boulot, par rapport à mon frère que je ne peux pas laisser seul pour passer cette épreuve... et j'avoue qu'à côté bah... je pense pas forcément à moi... Enfin j'essaye mais je suis juste épuisée car je dors pas.." Tu as l'impression qu'à chaque fois que tu te rendors de revoir les images de ton frère arrivant aux urgences après cet accident. Puis sans que tu ne le vois venir, Detlev semble s'ouvrir à son tour à toi, tu le regardes alors avec attention et fais une petite moue triste en comprenant pourquoi il pouvait être lui aussi perdu. Tu récupères le joint, tâchant de trouver les mots les plus juste "Désolée d'apprendre cette nouvelle... Il s'est passé quoi? Si tu te sens d'en parler bien sûr..." Tu tires à nouveau sur le joint et lui redonnes.

Violette m’avait certe un peu parler de sa colocataire, mais elle n’avait pas dit grand chose de plus, parce qu’en vrai, Violette et moi on ne se connaît pas tant que ça et au moment où elle m’a dit cette phrase, elle n’était pas encore au courant du décès d’Agnes, je ne suis pas certain qu’elle aurait dit la même chose sinon. Quoi que peut-être, parce qu’elle ne pensait pas ça pour me matcher en fait, juste pour que je rencontre des nouvelles personnes moi qui venait d’arriver sur la terre Australienne. “Je pense pas qu’elle essayait non plus de jouer les cupidons. On ne se connaît pas beaucoup non plus avec Violette, mais on s’entend bien.” Les brèves rencontres qu’on avait eu c’était bien passé, elle venait pas régulièrement en Allemagne, mais je pense qu’elle essayait toujours de venir me voir un peu à chacun de ses passages. Je la taquine aussi sur le fait que certaines personnes en manque peuvent devenir violentes. “Même si tu avais essayé de frapper, je suis pas certain que tu m’aurais fait bien mal.” Peut-être qu’elle sait se défendre, mais moi aussi… disons que j’ai du répondant et que je sais où frapper, mais je ne frapperais jamais une femme. Je regarde ses mains toute délicate, elle ne semble pas être quelqu’un d’habitué à frapper tout le monde. On parle maintenant de nos villes natale et je souris quand elle qualifie Berlin de cool. “T’avais pas trop fumer avant de venir à Berlin ? C’est une ville qui est cool pour les touristes, mais quand on reste un peu plus longtemps dans cette ville on se rend compte d’un tas de merde. ” Je laisse échapper un petit rire jaune avant de dire qu’elle venait d’Italie, j’aurais pu me tromper comme je dis, au fond elle n’a pas l’air Italienne, ni Espagnole… La conversation dérive encore une fois, je lui ai offert de me parler un peu plus tôt, si elle en ressentait le besoin, ça m’a surpris qu’elle le fasse et je grimace, ce ne doit vraiment pas être un moment facile à traverser, mais son frère à de la chance d’avoir une soeur qui se soucie de lui comme ça. “Je ne peux qu’imaginer à quel point c’est douloureux, ça reste un deuil quand même. Il va falloir du temps, mais il a quand même un peu d’espoir non ? ” Je fume une taffe sur le joint qu’on se partage depuis tout à l’heure. “Tu sais, je ne te connais pas donc tu peux bien faire ce que tu veux du conseil que je te donne. Mais il faut que tu prennes du temps pour toi, parce que sinon c’est toi qui va flancher et si tu flanches tu risques de tomber très creux. Qui il y aura pour toi après ça ? Ton frère à déjà ses problèmes à gérer, l’hôpital les siens, ils vont trouver quelqu’un pour te remplacer si tu ne fais pas le boulot ou si tu flanches. Ton frère il n’a que toi ici ?” Je comprends qu’elle se mette cette pression, j’imagine que j’aurais fait la même chose, mais je n’ai pas autant de famille. Ou en fait la famille que j’ai, ne veux rien savoir de moi pour le moment. Je soupire avant de m’enfoncer un peu plus dans la chaise. “C’est tellement bête, je n’aurais jamais cru que ça pouvait être possible, pas après en avoir fait moi-même. Elle s’est cogné la tête et a eu une commotion cérébrale, mais ils n’ont pas fait de scan en disant qu’elle devait se reposer. Elle a fait une hémorragie intracrânienne je crois qu’on dit, bref elle saignait de l’intérieur de la tête. Ils n’ont rien pu faire à l’hôpital quand j’y suis allé avec elle. Il était déjà trop tard.” Et la belle mourut dans mes bras, alors que je la suppliais de rester… J’ai encore beaucoup de mal à en parler, c’était l’amour de ma vie…

Tu te demandes encore pourquoi ta coloc pouvait parler de toi à des gens que tu ne connaissais pas, après tu sais qu'elle ne fait pas ça à mal, Violette avait un fond tellement gentil que tu savais que c'était de bon coeur qu'elle avait fait ça. "Elle est cool oui, je la connais pas depuis très longtemps mais ça m'étonne pas vraiment d'elle!" Tu lui souris comme pour montrer que t'étais loin d'être une personne dangereuse. A tel point qu'il semble te taquiner sur le fait que les personnes en manquent pouvaient parfois être violente, sauf que toi, tu serai incapable de faire mal à quiconque, même pas à une mouche. "Ah bah clairement, je pense que t'aurai rien senti" Il était plus grand que toi et bien plus costaud donc forcément, si tu l'avais tapé, il aurait pu te stopper bien rapidement sans même ressentir la moindre douleur des coups que tu pourrais lui mettre. Tu découvres alors que Detlev était européen comme toi, de Berlin plus précisément et tu ris quand il te parle de sa ville natale. Il ne devait clairement pas porter cette ville dans son coeur. "Tu l'as dit toi même, je suis venue en touriste moi à Berlin, j'ai bien aimé!" Mais après lui était l'expert de cette ville, donc il devait plutôt être réaliste sur ce que sa ville avait à offrir. Assis sur les chaises de la terrasse, vous commencez à vous partager ce joint qu'il t'avait proposé de partager avec toi quelques instants plus tôt. Et tu ne sais pas pourquoi, tu viens à te confier à lui, comme il te l'avait proposé, au moins de parler à quelqu'un que tu ne connaissais pas pouvait peut-être te faire du bien. T'en savais rien mais une chose est sûre, tu lui parles. Tu lui parles de ton frère et de son accident et de ton manque de sommeil parce que tu repenses à chaque fois à ton frère qui arrive aux urgences. Bref ta vie elle était pas des plus joyeuses en ce moment et tu faisais tout pour ne pas sombrer. "Oui, il y a un espoir qu'il remarche un jour, j'ai envie de garder cet espoir." Tu le gardais cet espoir parce que tu sais sinon que ça ferait bien longtemps que tu aurais vriller. Tu le regardes alors quand il te donne un conseil, il n'est pas le premier à te le dire, ton frère par commencer te le répète plusieurs fois par jour, mais il avait besoin de toi, tu ne pouvais pas te résoudre à penser à toi en ce moment. Oui tu t'oubliais complètement mais c'était Livio. "Il a sa femme aussi, mais elle vient d'accoucher donc elle doit gérer la petite qui vient de naître et leur fils de bientôt deux ans donc.. Oui il n'a que moi sinon au niveau de la famille" Tes parents étaient en Italie, enfin ils étaient présents actuellement mais ne pourraient pas rester éternellement ici. Tu étais le seul lien constant dans sa vie à Livio actuellement alors oui, si tu dois t'oublier pendant quelques semaines, quelques mois tu le ferai. Detlev semble à son tour s'ouvrir un peu plus à toi et tu comprends que ce qu'il vit est encore plus terrible que toi. Tu ne sais pas vraiment comment tu te sentirais à sa place si l'amour de ta vie n'était plus de ce monde. Tu baisses légèrement la tête en l'écoutant quand il te dit ça, terriblement mal à l'aise, une erreur avait été commise, une erreur qui aurait dû être évitée. Tu te lèves aussitôt, ne laissant plus que ton instinct te parler à ce moment là et vient le prendre dans tes bras. Tu le savais que la weed commençait à faire effet dans ta tête "Je suis désolée que tu ais dû vivre ça. Je ne pourrai jamais comprendre la peine que tu peux ressentir..." Tu te tais quelques instants le gardant dans tes bras et caresse presque instinctivement son dos. "Mais si je peux t'aider en quoi que ce soit, n'hésite pas... Entre inconnu on peut bien se serrer les coudes!" Tu t'écartes alors de lui gardant tes mains sur ses épaules et le regardant dans les yeux avec une petite moue. "Si tu as besoin de pleurer je peux pleurer avec toi, si tu veux crier, mes voisins seront dans l'obligation de subir mais je crierai aussi"

Apparemment Violette et Emilia ne se connaissaient pas encore beaucoup, ce devait être l’autre coloc dont elle me parlait qui avait dû l’inviter à venir les rejoindre. Pour le moment, je vis chez une amie d’Agnes, mais je commence à réfléchir pour me trouver aussi des colocs, ne me sens pas vraiment chez moi chez Alba, malgré toute sa gentillesse. Je fais un petit rire quand elle confirme que je n’aurais probablement rien senti non plus, même si elle avait essayé de me frapper. « Je fais de la boxe, j’ai l’habitude d’encaisser de toute façon ! » En parlant avec elle, je découvre qu’elle vient de l’Europe également, c’est drôle de tomber sur d’autres personnes qui viennent d’ailleurs. Cette ville est remplie de gens d’un peu partout dans le monde on dirait ! Je hoche la tête, mon commentaire était pas mal inutile, mais il est vrai que Berlin est rempli de beaucoup de problèmes, chaque ville a les siens, mais on a une réputation de ville remplie de drogués. C’est vrai, on en trouve un peu partout, si on ouvre bien les yeux on se rend compte de l’ampleur du problème. Puis finalement, j’en viens qu’à lui offrir mon oreille, pour qu’elle puisse se libérer un peu, qu’elle puisse aussi s’ouvrir à quelqu’un qui ne l’a jugera pas. « Il faut qu’il y croit lui aussi, mais tu fais bien de croire en lui. » Je ne connais pas son frère, je sais juste que ce doit être horrible de ne même pas savoir si on pourrait remarcher un jour. « Il n’est pas seul et à l’hôpital il est entre bonne main non ? » Bon, il faut dire que je n’ai plus confiance dans les hôpitaux depuis l’accident d’Agnès, mais je ne peux pas lui dire qu’il est en danger non plus. « Il faut que tu pense à toi, même si ça peut te paraître difficile de le faire. » Mon visage s’assombrit, je fini par parler aussi, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai envie qu’elle sache qu’elle n’est pas toute seule à nager dans l’inconnu, à ne plus savoir qui elle est ou ce qu’elle fait. J’suis dans ce brouillard depuis trois mois et demi. Je lui dit et pendant que j’essuie mes larmes je ne la vois pas se lever et elle vient me serrer dans ses bras. Je me fige légèrement pour le coup, surpris de cette proximité soudaine que je n’avais pas calculer. Elle me caresse doucement le dos et je trouve ce contact apaisant, bien que étrange et je finis par me détendre légèrement dans ses bras. « Merci… » Je ne sais que répondre d’autre à l’attention qu’elle me donne, je ne suis pas habitué à autant de compassion de la part d’inconnue. Je ne me suis pas rendu compte que d'autres larmes avaient roulé silencieusement sur mes joues. Je ris avant d’essuyer mes yeux de nouveau. « Non, ça devrait aller ! ’ Je suis déjà assez ridicule comme ça ! « Je… j’ai pas l’habitude de m’ouvrir aussi facilement. J’ai juste perdu mon monde en la perdant. Je tente de reprendre pieds mais j’arrive pas bien, donc je sais comment tu peux te sentir, j’étais encore pire que toi quand c’est arrivé! »

Tu te retrouves alors avec cet inconnu installé sur ta terrasse à fumer un joint. N'importe qui te connaissant serait choqué de te voir ainsi. Pas forcément entrain de parler à un inconnu parce que t'as toujours été quelqu'un de très sociable, par contre entrain de fumer, non ce n'est pas dans tes habitudes. Simplement en ce moment tu as l'impression que c'est un des rares trucs qui te fait du bien qui t'apaise et qui t'aide à te reposer. Vous finissez par apprendre déjà quelques petites choses de l'un ou de l'autre, tout deux venant d'Europe ce qui vous fait un petit point commun en tout cas et ça permet de vous rendre peut-être un peu plus à l'aise l'un de l'autre. Tu finis par t'ouvrir à lui et te confier sur l'état de santé de ton frère des suites de ton accident et surtout de ton implication concernant ton frère. "Oui, je pense qu'il y croit aussi" Enfin t'en savais rien mais Livio ne t'avait pas encore dit le contraire et tu connaissais ton frère, tu le savais qu'il ne lâcherait rien pour pouvoir remarcher un jour. "On s'occupe bien de lui oui mais... rien ne vaut la présence de son entourage dans ces moments là et puis... le fait que je travaille dans le médical je pense qu'il est rassuré que je sois présente pour lui!" Mais tu le sais que tu dois penser à toi, tu n'es juste pas prête pour le moment à penser à toi et laisser ton frère gérer peut-être un peu plus par lui même ce qu'il lui arrivait. Detlev finit par s'ouvrir à son tour à toi et ton coeur se sert presque automatiquement quand il te parle de sa fiancée qui malheureusement n'est plus de son monde. Tu n'imaginais pas la tristesse qu'il pouvait ressentir, tu ne pouvais vraiment pas partager les mêmes émotions que lui mais tu pouvais un minimum partager sa peine s'il en avait besoin. Suivant ton instinct tu te lèves alors de la chaise et vient le prendre dans tes bras en caressant doucement son dos. Tu l'entends te souffler un petit merci et tu t'écartes de lui en souriant légèrement en posant tes mains sur ses épaules et en lui proposant de pleurer avec lui s'il le voulait de crier même enfin de partager un peu de sa peine et faire ce dont il a besoin pour être un peu soulagé de ce qu'il pouvait ressentir. "C'est normal que tu ais du mal à reprendre pied..." Perdre cette personne pour qui on ferait tout devait être vraiment dramatique, tu n'avais pas vécu ça et tu espère un jour ne jamais pouvoir le ressentir. "Je te dis pas qu'un jour tu oublieras cette peine parce que... je pense que tu pourras pas oublier, mais tu réussira à vivre avec et penser à elle sans forcément pleurer" Du moins c'est ce que t'espère pour lui, même si tu ne le connaissais que depuis quelques instants. Ton côté trop empathique prenait certainement le dessus à ce moment là. "Est-ce qu'il y a un truc qui te ferai du bien là pour te changer les esprits?" Tu lui souris parce que là, faut justement en profiter que tu ais fumé un peu pour te laisser suivre tes envies.

Nouvelle ville, nouveau pays, nouvelles habitudes à prendre. Je dois apprendre à être plus ouvert d’esprit et à m’ouvrir un peu plus au monde. Agnes n’est plus de ce monde pour m’aider à être plus ouvert, elle était cette personne scolaire et lumineuse qui attirait les gens comme une fleur attire les abeilles. C’est donc dans cette optique que j’offre à la demoiselle de fumer un joint, parfaite inconnue dont j’ai senti le besoin criant d’être apaisée, d’être écoutée. Nous sommes tous deux des exilés et ce point commun amène rapidement la conversation sur ce qui trouble l’esprit de la blonde. Ce n’est pas de voir quelqu’un que l’on aime sur un lit d’hôpital, à plus forte raison quand c’est une personne aussi proche de nous. Je lâche un « hum hum » pour approuver. C’est sûr que c’est plus agréable quand on est avec ceux qu’on aime que l’hôpital c’est un milieu plus froid et stérile. « Je ne suis personne pour te dire de faire attention à toi, mais ton frère ne doit pas vouloir que tu t’épuise pour lui. Tu fais ce que tu veux, mais dans l’état comme tu es actuellement je ne suis pas certain que tu rende service à personne. » C’est peut-être un peu brusque comme manière de dire les chose, mais c’est la vérité. Elle est dans un état de fatigue extrême et ça se voit. Pourtant ça ne m’empêche pas de lui raconter mes propres tourments. Je suis surpris par le geste de la demoiselle, ses bras autour de moi et sa manière de me serrer comme on serre un enfant dans ses bras. Je termine d’essuyer les larmes qui sont sorties comme des traîtres. Puis je relève mon regard dans celui si bleu de la demoiselle. « Désolé c’est encore difficile, je ne pensais pas en parler aujourd’hui j’étais pas prêt. » Je ris malgré la tristesse. « Je sais qu’elle ne voudrait pas que je sois triste, elle voulait que je sois heureux, mais c’est avec elle que je l’étais. Je ne l’oublierais jamais et j’ai peur que si la douleur s’en va c’est parce que je finis par l’oublier. » Elle est gentille et je ne pense pas que je mérite qu’elle le soit autant. Je ne suis pas une bonne personne, ancien drogué, qui se bat pour du fric et qui pense de plus en plus retomber dans le vice de la drogue… je soupire. « J’ai aucune idée de ce qui pourrait me faire du bien ! Je ne te connais pas non plus… » Je lève la main et je caresse sa joue doucement. « Merci… » je me noie doucement dans ses yeux un petit sourire sur les lèvres.