Pressure pushing down on me (Chester)

Chester & Gustavo

Cette semaine était un peu compliquée pour Gustavo. Malgré l’hiver australien, un gros groupe avait décidé de faire leur séminaire d’entreprise. L'hôtel était booké de moitié rien qu’avec ce groupe. Que des gros noms et beaucoup de budget en jeu. Dans une période comme celle-là où les affaires sont plus calmes, il était important que tout se déroule bien. Le Cubain restait confiant dans son établissement, le meilleur étant toujours exigé de ses employés, mais ce genre de semaine ce n’est jamais de tout repos. Il virait dans tous les sens, Gustavo, pour s’assurer que la perfection à laquelle il prétend était de mise. Jusque-là, malgré quelques petits pépins, tout s’était plutôt bien déroulé. Venait maintenant la soirée de clôture de ce séminaire. Une grosse soirée dans la plus grande salle de l’hôtel, remplie de business man qui allaient s’alcooliser à flot. Pour ne pas changer, le Cubain faisait bonne figure, s’occupant à la fois de ses clients et de son personnel. Plutôt bon pour déléguer en règle générale, Gustavo se retrouvait tout de même à virer dans tous les sens pour s’assurer lui-même du bon fonctionnement de chaque équipe. C’est son rôle après tout d’avoir l'œil partout. Il oscillait entre des serrages de mains et des tours de tous les pôles pour bien vérifier le travail de ses employés. C’est comme ça qu’il s’était retrouvé dans le couloir donnant entre la salle et la cave, le nez penché vers l’un de ses extras. Les sourcils du brun se froncèrent en le voyant accroupi au sol en train de ramasser ce qui semblait être des restes d’une bouteille de vin bien chère. “T’en as fait tomber combien des comme ça ce soir, Chester ?” Dit-il de façon abrupte, sans avoir donné d’indice sur sa présence. Le jeune homme ne l'avait sûrement pas remarqué avant qu’il ne hausse le ton. Il ne prenait même pas la peine d’être sympa et compréhensif envers lui, bien trop inquiété par le prix de cette bouteille. Gustavo soupira longuement en croisant les bras contre son torse. “On n'est pas au casino ici, je te rappelle.” Il était peut-être un peu brutal sur le moment Gustavo, mais la pression jouait sur lui.

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Ce soir, j’aurais préféré pouvoir me la couler douce, peut-être prendre des nouvelles de Lexi aussi, cette jeune femme qui venait d’entrer dans ma vie et qui me faisait l’effet d’une bombe à retardement. Je ne savais jamais à quoi m’attendre d’elle, après tout, en quelques rencontres elle avait pu me prouver qu’elle était capable de faire à peu près n’importe quoi. Elle avait quand même réussi à trouver mon adresse, je ne comprends toujours pas comment d’ailleurs. Sans compter qu’elle faisait tout pour que je ne l’oublie pas en m’envoyant des photos d’elle par-ci, par-là. Sauf que moi, je ne pouvais pas me permettre de prendre des soirées off, ou encore de me la couler douce. Je bossais comme un dingue au casino et parfois à l’hôtel en tant que serveur occasionnel. Comme ce soir, de ce que je comprends c’est une grosse soirée super importante, mais je n’ai pas vraiment besoin d’en savoir plus, tout ce que je dois faire, c’est de servir des gens pleins aux as en m’assurant de ne pas faire d’erreur. J’ai cru comprendre que le propriétaire est assez intransigeant et qu’il exige de ses employés, non pas la perfection, mais presque. Tout doit être à point et ça ne me gêne pas tellement, je ne suis pas le genre de mec à me tourner les pouces et faire le strict minimum, mon nom est important à mes yeux et si je ne travaille pas bien quel intérêt il aurait à me rappeler pour d’autres évènements ? Enfin, c’était ma façon de penser, j’avais eu assez de mal à me faire prendre au sérieux dans la vie à cause de plusieurs prétexte que je ne voulais pas qu’on ait quoi que ce soit à me reprocher. Il y avait beaucoup d’employés ce soir et quelques-uns qui ne semblaient rien prendre au sérieux, on les croisait avec cet air détaché à rigoler et à prendre le plus de temps possible pour exécuter une tâche, ça avait de quoi me rendre fou. Il y en a un en particulier que j’avais dû rattraper ses erreurs à quelques reprises et qui traînait des pieds. J’étais parti chercher une bouteille de vin qu’il n’avait soi-disant pas trouver dans la cave et en remontant j’ai fait un faux mouvement et la bouteille est tombée au sol, je n’ai pas été capable de la rattraper avant qu’elle ne se fracasse. Maintenant, je devais retourner en chercher une, mais je devais commencer par ramasser mon dégât avant que quelqu’un ne se blesse. Concentré que j’étais à ma tâche, je n’avais pas entendu les bruits de pas, si bien que lorsque la voix de Gustavo se fit entendre je manquais de tout échapper les morceaux que je venais tout juste de ramasser. “C’est la première.” Que je marmonne en continuant ma tâche, il ne restait que les petits morceaux et le vin à ramasser maintenant. Je jette des bouts de verre et me redresse, mon regard croise celui du cubain. “Pas besoin de me le rappeler, au Casino j’aurais pu remettre l’autre à sa place au lieu de ramasser toutes les bêtises qu’il fait depuis le début de la soirée. ” N’étant pas un employé à temps plein, on me prend clairement pour une sous-merde par moment. Mon ton était amer, mais j’avais la tête haute. “Excusez-moi, mais je dois terminer de ramasser ce gâchis et aller en chercher une autre parce que Josh n’arrive pas à trouver la bonne bouteille !” J’ai l’impression d’avoir encore plus de pression sur les épaules d’un coup, si je suis dans sa mire, ma soirée risque d’être un calvaire.

Chester & Gustavo

La pression se faisait ressentir de tous les côtés. Ce genre de soirées peut être éprouvant mentalement. Être constamment aux aguets sur le personnel tout en ayant le temps de discuter avec de multiples clients et en vérifiant chaque chose soit à sa place, ça lui demandait de l’énergie au Cubain. Il avait l’habitude d’être intransigeant avec ses équipes et cette soirée ne faisait pas exception. Beaucoup de choses se jouaient lors de cette soirée, tout devait donc être plus que parfait. C’est pourquoi, il perdait totalement son sourire en tombant nez à nez avec un des serveurs en train de ramasser une bouteille de vin au sol. Sa première réaction fut de blâmer le jeune homme. Guidé par la frustration de le trouver là, comme ça, il ne cherchait même pas à comprendre. La réponse de ce dernier provoqua en lui un levé de sourcil. Certes, il n’avait pas engagé la conversation de façon compatissante, mais ce n’est pas pour autant que le ton qu’il était en train de prendre allait lui plaire. “Si ça te gêne tant que ça, t’as un supérieur à qui en parler avant que ce soit moi qui vous tombe dessus.” Dit-il d’un ton froid et accusateur. Il y a une hiérarchie à respecter après tout. Le chef de salle n’ayant pas les yeux partout, ça aurait dû être géré avant qu’il n’en soit le témoin. S’il réprimandait Chester à l’instant, son supérieur allait avoir le droit à quelques mots par la suite. “C’est quoi la bouteille et elle est pour qui ? Je vais m’en charger, ça vaut mieux je crois.” Dit-il en soupirant. Ce n’était pas son job à Gustavo, mais pour camoufler tout ça, il pouvait bien faire une exception. Les clients allaient être ravis d’être servis directement par le patron, surtout à en juger l’étiquette de la bouteille qui jonchait sur le sol. “Comment ça se fait que c’est vous qui allez dans la cave chercher ce genre de bouteille d’ailleurs ?” Son ton était beaucoup moins accusateur, là, pour le coup, il avait besoin de savoir qui avait donné les instructions parce qu’il n’avait pas vraiment envie que des extras se balade dans la cave sans le sommelier. Cette soirée semblait prendre un tournant qui ne lui plaisait pas quant à l’organisation de ses équipes et sans le savoir, Chester allait peut-être lui être plus utile que prévu.

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C’est toujours des soirées qui sont exigeantes quand je viens travailler à l’hôtel, je ne suis qu’un employé occasionnel donc c’est normal que quand je suis ici c’est toujours des soirées qui me demande un peu plus d’énergie et d’efforts. C’est pour ça qu’on m’engage non, parce que ce sont des soirées spéciales et qu’il y a besoin de plus de gens. Sauf qu'il y en a qui ne sont pas très sérieux, il y en a qui laisse les choses aller et qui s’en foute qu’on doive passer derrière eux. C’est un peu ce qui m’arrive en ce moment, je repasse derrière un qui en a rien à foutre et c’est moi qui me fait surprendre après avoir échappé sans le vouloir une bouteille qui doit être hors de prix. Gustavo en me voyant me fait rapidement comprendre son mécontentement et comme la pression ne fait que monter depuis le début de la soirée, je répond plus brusquement que dans mes habitudes au cubain. Je soupire en hochant la tête. “J’ai pas eu le temps de le faire encore et maintenant vous savez. Je dois quand même en parler à mon supérieur ?” Je ramasse le plus vite possible pour reprendre rapidement du service, je n’aime pas être là à me faire tomber dessus alors que je n’ai vraiment pas fait exprès et que je n’ai pas arrêté de la soirée. “C’était un château Margaux pour Mr. Carpenter. ” C’est vraiment une gaffe coûteuse que je viens de faire, mais à un moment, il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d’erreur ou qui ne brisent rien. Par contre, il marque un point, ce ne devrait pas être nous qui descendons pour aller chercher les bouteilles, ce n’est pas notre taff, j’ai peut-être outrepassé la limite de mon boulot sur ce point. Je me relève et essuie mes mains sur mes pantalons pour retirer la poussière qui pourrait s’y trouver avant de refaire face au patron. “Il n’était pas là quand je suis descendu et je n’avais pas le temps d’attendre. J’ai juste pris l’initiative d’y aller. Ce sont des clients importants ce soir non ? ” Bien que maintenant, ils doivent quand même patienter vu l’accident. J’ai tout de même baisser un peu ma garde puisque le ton de Gustavo n’était plus aussi accusateur. “Je peux continuer ou je suis viré sur le champ ?” Autant prendre le taureau par les cornes !

Chester & Gustavo

Gustavo pouvait ne pas avoir de patience durant ce genre de soirée. Le Cubain étant habitué à la perfection, il n'en attendait pas moins de ses équipes. Forcément, il se retrouvait à être agacé en voyant un des serveurs nettoyer le sol où jonchait ce qu’il restait d’une bouteille bien chère. Avec ce genre de poste, il se devait d’avoir des yeux partout et s’il exigeait que les responsables d’équipe le fassent aussi, personne ne peut se dédoubler malheureusement. “Ce n’est pas la peine, je vais lui en parler moi-même.” Répondit-il au jeune homme qui s’afférait encore à tout nettoyer. Il aurait pu être plus agréable avec lui, mais l’agacement de la situation et la façon un peu sèche qu’il avait eu de lui répondre ne jouaient pas en faveur de tout ça. Encore moins lorsqu’il lui annonça la bouteille choisie par le client. “Oh fuck !” Dit-il en essayant de contenir sa frustration. Clairement, cette histoire allait leur coûter près de 1000$ et ce n’est pas rien. Toute cette situation semblait être un capharnaüm pas possible. Que ce soit Chester ou l’autre serveur qui a brisé la bouteille, c’est une chose, que le sommelier ne soit pas là pour s’occuper de la cave s’en était une autre. Tout ce désordre allait devoir être rétablie bien vite. Heureusement pour le Cubain, il commençait à être habitué à gérer ce genre de situation. C’était bien son métier de toute façon. “Oui, ce sont des clients importants. Des petits clients ne commandent pas des bouteilles à ce prix-là.” Répliqua-t-il sans forcément donner les prix. Il voulait simplement remettre une couche sur le fait que cette soirée avait un impact. Il voulait également sous-entendre que toute autre erreur serait sanctionnée. Le ton autoritaire qu’il prenait devait bien faire passer le message. “Tu peux continuer, mais fais attention et viens me voir après le service qu’on tire tout ça au clair.” Indiqua-t-il au jeune homme en soupirant. Il comptait bien avoir le fin mot de cette histoire à un moment et malheureusement pour ce pauvre Chester, il allait l’avoir dans le viseur toute la soirée. “Je vais ramener le sommelier, ne descendez plus à la cave tout seul. Si tu ne le trouves pas prochainement, viens me voir. Ok ?” Il avait retrouvé un ton moins froid, donnant simplement des indications à Chester avec un regard qui en disait long.  

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Ce genre de boulot d’extra peut rapidement devenir stressant, on n'est pas un employé habituel, on ne connaît pas toutes les marches à suivre et notre boulot doit être fait et bien fait. Ce n’est pas la première fois que je travaille pour le cubain et j’espère pas la dernière fois, parce que ce genre d’extra se prend bien et me permet aussi de faire des folies que je ne peux pas faire en temps normal. Je n’aurais pas dû me permettre de prendre autant d’initiatives ou encore d’essayer de patcher les erreurs des autres et maintenant qu’il le dit, il est vrai que j’aurais pu aller voir le responsable, je me sens piquer dans ma fierté et je demande si je dois aller en parler maintenant au responsable. Je hoche la tête, plus besoin de lui en parler, vu que le big boss est au courant maintenant. J’ai l’impression que rien ne s’arrange au final à voir sa réaction quand je lui dis le nom de la bouteille. Je me renfrogne légèrement et tente de camoufler une grimace. Je ne connais pas la valeur des bouteilles, de toute façon je pense que je n’aurais jamais les moyens de m’offrir ce genre de bouteille. Hochant de nouveau la tête je réponds. “Je comprends M’sieur. C’est bon monsieur ! ” Je vais retourner bosser et me tenir les fesses serrées je crois, j’ai l’impression que je suis loin d’avoir terminé, juste qu’il y a encore trop de gens pour que nous prenions le temps de parler maintenant. Approuvant d’un signe de tête les dernières paroles des Gustavo, je retourne à mon boulot, ne retournant surtout pas à la cave.

Une fois le service terminé, je donne un coup de main pour vider les tables complètement et tout ramener dans la cuisine. Je pense qu’il est maintenant le temps que j’aille revoir Gus comme il me l’a demandé. Je mentionne à mon responsable que je dois aller voir le patron et il me laisse partir. Je ne sais pas s’ils se sont parlé, je ne sais pas ce qui s’est passé depuis ma rencontre inopinée avec le propriétaire. Je finis par retrouver le cubain et je lui demande. “Vous vouliez me revoir, c'est le bon moment ? ” Je demande d’un air neutre, essayant d’avoir l’air sûr de moi.

Chester & Gustavo

On aurait pu croire Chester à l’armée vu comme il se comportait face à Gustavo. Le Cubain, il se fichait pas mal de l’ambiance qui régnait dans son entreprise. Lui, tout ce qui l'importait, c'était la perfection. Il n’était pas là pour faire de la charité ou pour payer les gens à faire n’importe quoi. Son poste et surtout la réputation de l’hôtel méritait qu’une certaine rigueur soit demandée. C’est bien ce qui l’agaçait dans cette situation. Il avait donc laissé Chester retourner à son poste, prenant en main le boulot qu’aurait dû faire son supérieur. La soirée se déroula plus ou moins sans accroc après ça. Quelques petites réprimandes du Cubain, mais rien de grave. Il avait réussi à faire face à tout ça, gardant chaque détail en tête. À la fin de soirée, il avait réussi à prendre à partie le chef et s’occuper de son cas avant que Chester ne revienne le voir. Le Cubain serra la main de la personne avec qui il était avant de se tourner vers le jeune. “Oui, c’est très bien. Suis moi.” Dit-il en lui se rendant sur la terrasse de l'hôtel. Il trouvait une table pas encore rangée pour s’asseoir, faisant signe au jeune homme de faire comme lui. “Ça fait combien de temps que tu fais des extras ici ?” Demanda-t-il calmement. La pression était redescendue et avec elle l’énervement du Cubain. Bien qu’il restait très sérieux dans son approche, il avait la tête suffisamment sur les épaules pour essayer de comprendre toute la situation dans son ensemble. “Et comment trouves-tu ce job ? Ça te convient ? T’aurais besoin de plus de formation ou un autre poste te conviendrait mieux ?” Il n’avait pas nécessairement en visuel tous ses employés. Il connaissait tout le monde de vue, mais généralement, ce sont les chefs d’équipe qui s’occupaient de ça et pas lui. Chester, il le connaissait de nom jusque-là, maintenant, il avait besoin de comprendre ses motivations.