I've made some real big mistakes - Chexi4

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Ma vie qui normalement était assez tranquille change peu à peu depuis l’arrivée de Lexi. Elle amène une nouvelle dynamique dans ma vie, je me retrouve à avoir plus de messages et de visites de sa part que ce que j’ai en temps normal. J’ai l’impression qu’il se passe quelque chose, ou qu’elle veut quelque chose que je ne peux pas vraiment donner, je n’ai pas le temps, je travaille trop souvent et malgré tout ce qu’elle me dit, je reste convaincu que nos différences sont trop grandes pour que l’on puisse faire comme s’il y en avait pas. Je tente de garder une certaine distance avec elle, même si elle ne me rend pas la tâche facile de venir me voir régulièrement avec café ou de la nourriture.

C’est encore un week-end chargé, je donne un coup de main à un mec qui m’engage parfois quand il lui manque du personnel pour des dégustations dans des épiceries. Ce n’est pas le boulot du siècle, mais ce n’est pas si mal et ça fait toujours ça de plus dans les poches. Lexi m’a fait comprendre qu’elle viendrait me saluer et je ne suis donc pas surpris du tout quand je la vois arriver. Elle est toujours aussi jolie avec sa petite robe comme ça, je prends quand même le temps de la regarder un peu et de lui offrir un sourire lorsqu’elle s’approche du stand, “Ce sont des nouvelles bis….” Un homme arrive et pousse presque Lexi de devant le kiosque et il commence à tripoter les échantillons, tout en continuant sa conversation au téléphone. Lexi ne se gêne pas pour lui faire remarquer son impolitesse quand il lui coupe la parole et qu’il fait comme si elle n’était pas là. “Monsieur, vous ne pouvez pas toucher à tout comme ça ! ” Clairement, il se fout de ce que je dis et il fait comme s’il ne m'entendait pas continuant sa conversation. Du coin de l’oeil je vois le manège de Lexi et je ne suis pas certain de si je dois en rire ou non, jusqu’à ce que l’homme tombe et entraîne mon kiosque avec lui, me faisant reculer d’un pas et fonce dans une pyramide de conserve qui s’écroule au sol. Évidemment, tout ce raffut attire l’attention et l’homme se met à gueuler comme un porc qu’on égorge. Il dit qu’il s’est cassé un truc dans sa chute et que son téléphone est rendu complètement hors d’usage. “Ce petit con draguait cette nana, il ne faisait pas son boulot c’est sa faute à lui et à cette peste.” Qu’il décrit comme un perdu et là c’est trop pour moi. “C’EST VOUS QUI L’AVEZ POUSSER ! ” C’était plus fort que moi, de crier pour essayer de faire taire l’autre homme et là mon patron arrive et me jette un coup d’oeil noir. Il me fait signe de le suivre. “Je pense que tu dois garder ta vie personnelle en dehors de ton travail et clairement tu ne sais pas faire la différence. Je n’ai plus besoin de tes services Chester. Donne ton tablier et file, tu as fais assez de dégât pour aujourd’hui. ” La gueule me tombe à terre et je détache le tablier et le lui lance. Quittant aussi vite que possible ce lieu, il n’a même pas pris la peine de faire ça dans un endroit plus intime, tout le monde m’a vu perdre mon boulot en moins de deux.

Ma dégustation est bien vite perturbé par cet homme odieux qui me bouscule pour se positionner sur le stand. Je tente bien de me manifester mais c'est comme si je n'existait pas enfin... pas vraiment puisqu'il me répond en me prenant de haut comme s'il était quelqu'un d'important, du genre président ou roi. Après que je me sois faite rembarré, c'est au tour de Chester de tenter une approche mais il pourrait lui jouer un air d'opéra sur un pipeau qu'il ne ferais pas plus attention. Mais lorsque j'entends ses propos homophobes, c'est plus fort que moi, j'ai besoin de lui donner une bonne leçon. Et je ne pensais pas que tout ça fonctionnerai si bien, puisqu'il tombe à la renverse, entrainant dans sa chute, le stand de Chester et une pyramide de conserve que mon beau mexicain renverse par accident sous la surprise. Mais cet enfoiré se met à hurler et joue la comédie en disant qu'il a quelque chose de cassé et que son téléphone est mort. Chester réplique et tout s'enchaîne à une vitesse folle, j'aimerais intervenir mais il est trop tard, Chester se fait virer en public devant le sourire narquois de l'homme odieux. Mon coeur se serre, je m'en veux parce que c'est de ma faute et c'est Chester qui en prends. Je fonce voir le patron de Chester alors que lui sort du commerce. - C'est totalement injuste, cet homme m'a bousculé et a tenu des propos homophobes absolument affreux, Chester n'y était pour rien la seule fautive c'était moi ! J'entends l'homme derrière s'adresser indirectement à moi. - Voilà maintenant elle devienne hystérique dés gamines, ça m'étonne pas qu'elles finissent par militer à poil sur des chars ! Je passe alors à côté de lui et le regarde dans les yeux. - Un jour le karma va s'occuper de vous et vous allez regretter d'avoir été aussi irrespectueux ! Il me toise du regard. - Qu'est-ce qui a gamine, c'est des menaces ? Je secoue alors la tête. - Non c'est une promesse. Et sans un mot de plus, je sors rejoindre Chester en courant, lâchant mon panier dans un coin du magasin. Je m'approche de lui doucement et pose ma main sur son bras. - Je suis... tellement désolée... Merci d'avoir essayé de me défendre quand même... Je me sens mal, vraiment mal de cet effet papillon que j'ai entraîné. Du coin de l'oeil, j'observe l'autre connard s'approcher de sa voiture et je note dans un coin de mon crâne le modèle, la couleur et la plaque. Lui, je m'occuperais de son cas plus tard.

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La situation s’enchaîne à la vitesse de l’éclair, j’ai à peine le temps de comprendre ce qui se passe que je renverse une pyramide de conserve, que le patron arrive et qu’il commence à me donner de la merde. Je tente tant bien que mal de défendre Lexi et de me défendre par la même occasion, mais le gros connard qui s’est étalé comme une crêpe bretonne au sol continue de gueuler encore plus fort qu’un putois. Il veut se faire justice et pour lui la justice c’est que je me fasse foutre à la porte devant tout le monde. Je vois son air narquois et bien fier de lui quand mon patron me montre la porte. Jamais dans ma vie je ne me suis fait renvoyer pour une situation aussi farfelue et jamais on ne m’avait fait payer ainsi quelque chose qui n’étais pas de ma faute. Je quitte sans demander mon reste, furieux, j’entends la voix de Lexi au loin qui tente de prendre ma défense, mais il est trop tard. Je ne veux plus travailler pour un connard comme ce patron. À peine dehors que j’allume une cigarette, marchant vers ma vieille voiture en tentant de reprendre mon calme, je ne peux pas conduire dans cet état. Rapidement, j’entend des bruits de pas derrière moi et une main se pose sur mon bras. Je me dégage doucement en prenant une certaine distance avec la brune alors que je me tourne pour lui faire face. “Pourquoi t’as fait ça ? Des connards il y en a partout, tu ne peux pas faire ça chaque fois que quelqu’un te fait chier tu sais ! Le monde n’est pas juste Lexi, je viens de perdre mon boulot, c’est peut-être pas le boulot du siècle mais j’en avais besoin moi ! ” Je reste calme, mais mon ton est nettement moins chaleureux que celui qu’elle connaît normalement. Je suis un peu fâché contre elle, parce que sans elle, rien de tout ça ne serait arrivé. On ne peut pas toujours réagir ainsi dès que quelque chose ne nous convient pas. Il y a un temps pour agir et un temps pour se taire et faire comme si l’autre avait raison. Je tire une taffe sur ma clope rageusement, l’écrasant un peu au passage.

Après avoir tenté tout ce que je pouvais pour réparer ce que j'avais provoquer, je rejoins Chester dehors. Quand je pose ma main sur son bras, il se dégage comme si j'étais une pestiférée. Quand il s'adresse finalement à moi, je baisse juste les yeux. Je me sens mal. A quoi bon lui expliquer ce qui se passais dans ma tête ? De toute manière, il ne comprendrais pas. Personne ne comprends jamais ce que je peux penser ou ressentir. Je sens une boule dans ma gorge et les larmes qui me montent aux yeux. - J'ai essayé de juste lui parler, je ne voulais pas en arriver là mais... Ma voix se brise, je prends un instant pour essayer de me reprendre. - Mais l'entendre se plaindre des "pédés", c'était au dessus de mes forces. Ce genre de personne ne sont jamais punis même pour des propos aussi abjects. La justice ne fait rien contre ces gens-là, quoiqu'il fasse, il sera toujours là à faire ses courses tranquillement en se fichant bien du nombre de personnes qu'il aura brisé sur sa route ! Parce que des comme lui, j'en ai croisé des tas. De toutes les professions, de toutes les religions... Toute ma vie j'ai entendu des choses horribles sur mes pères. Toute ma vie, j'ai vu des gens abusé de leur pouvoir pour nous empêcher juste de vivre notre vie. Combien de refus de vente de maison ? Combien de tests psychologiques forcés, j'ai passé pour vérifier que je n'étais pas "perturbé" car deux pères ce n'est pas la norme ? Combien d'insultes ? Combien de refus d'invitation à des fêtes ? Et combien il y en aura encore ? Je sais que j'ai merdé et je m'en veux sincèrement d'avoir entraîner Chester là-dedans, mais j'étais incapable de rester sans rien faire en pensant à mes papas. - Je suis désolée Chester, je ne voulais pas que cela te retombe dessus... Je m'en veux énormément. Je ferais n'importe quoi pour réparer ça, je peux t'aider à trouver autre chose, tout ce que tu voudra... Dis moi simplement ce que je peux faire et je le ferais. J'ai merdé et les conséquences sont là, malheureusement, je ne peux pas remonter dans le temps pour changer tout ce qui viens de se passer... Sinon je l'aurai fais et je lui aurai plutôt crever ses pneus.

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C’est arrivé vite, je n’ai même pas eu le temps de réfléchir vraiment, tout ce que je sais, c’est que je me suis fait mettre à la porte pour une connerie. Pour éviter qu’un connard de client chiant ne fasse une plainte plus haut. Moi, le pauvre petit commis inutile, je paie pour un con qui se sert de sa grosse voix pour se faire entendre, étouffant tous les autres qui pourrait avoir voix au chapitres, qui pourraient être lésés par son comportement ignoble. Je sors du commerce sans demander mon reste, sans même demander à ce qu’on paie les heures que je viens de faire. J’en ai marre des pauvres cons comme ça, de ne rien pouvoir dire de plus. Lexi me rejoint rapidement, je dégage mon bras, brusquement, mais je suis en colère et je ne veux pas qu’elle me touche, pas en ce moment. “Justement, ça ne donnait rien de faire tout ça, tu vois il a encore gagné et c’est moi qui me retrouve sans emploi. On ne peut pas se faire justice soi même, c’est un connard fini et ses paroles sont abjectes, mais tu ne peux pas faire payer tout le monde parce que tu crois que ce qu’ils disent ce n’est pas bien ! ” Je soupire et m’appuie contre le capot de ma voiture. Les mots que cet homme a employés sont horribles et n’ont pas lieu d’être, je peux comprendre que ça la touche directement puisque ses pères sont justement homosexuels. Elle n’a pas voulu que tout ceci se produise, que je perde mon emploi, mais j’ai l’impression qu’elle est plus visible que jamais notre différence en ce moment. Elle, elle pourra toujours se permettre de quitter un emploi sans se soucier des conséquences financières, parce qu’elle a des gens sur qui compter, moi je ne peux compter sur personne d’autre que moi. “Y’a rien que tu puisse faire Lexi, il n’y a rien, parce que ce n'est pas mon boulot principal, ce n’était qu’une mission de quelques jours seulement. Un surplus. Je comprends que tu t’en veux, mais y’a rien à faire, je n’ai pas besoin que tu en fasse plus. ” Pourquoi depuis que je l’ai rencontré tout semble ne plus aller comme sur des roulettes ? Elle ajoute une touche d’imprévisible dans ma vie et je ne suis pas certain que ce soit nécessairement une bonne chose. Je ne peux pas me permettre de me laisser aller comme ça. J’inspire fortement et j’expire, tire une taffe sur ma clope avant de la jeter au sol et de l’écraser rageusement du bout de ma chaussure. “Arrête de t’en vouloir, ça ne sert à rien, ce qui est fait est fait. Je vais m’arranger tu n’as pas a t’en faire pour moi. ” Ma voix est moins dure, plus douce, je ne peux pas non plus en vouloir à tout le monde, c’était à moi de lui dire de ne pas faire ça, de la stopper dès que j’ai vu ce qu’elle allait faire.

Je ressens sa colère et je me sens mal, vraiment mal ! Je me sens sous pression comme une cocotte minute sous le flot d'émotion qui me parcours et que je ne sais pas vraiment gérer. Comment me sentir bien quand il pointe, à raison, l'inutilité de mes actions et où elle nous ont mener. Mes larmes roulent de plus belle sur mes joues. Je me sens nulle, nulle et vulnérable. Pourtant je continue de croire que parfois, il faut oser agir. Si personne ne s'était battu, l'homosexualité serait encore interdite et les femmes ne pourraient ni travailler, ni voter. Mais c'est un autre débat, que je ne pense pas qu'il soit prêt à entendre. - La roue tourne toujours... C'est tout ce qui parvient à sortir de mes lèvres, parce que je le pense sincèrement. Toutes nos actions entrainent des retours, si mon retour de Karma, je me le prends tout de suite en me prenant la colère de Chester, l'autre connard aura le sien sûrement plus tard. Quand il me dit que je ne peux rien faire, c'est comme me rappeler à quel point je suis inutile. Comme quoi, on peut-être Haut Potentiel Intellectuel et être incroyablement conne... parce que c'est comme ça que je me sens à présent. Je sens mes larmes continuer de couler et je tente de les essuyer tant bien que mal. - Ce n'est pas comme un bouton qu'on allume et qu'on éteint la culpabilité... Je suis pas capable d'arrêter de m'en vouloir comme ça, juste parce que tu me dis d'arrêter de le faire... Ce n'est pas comme ça que je fonctionne... Je suis pas capable d'arrêter de ressentir des trucs... Maintenant c'est à mon tour de reculer un peu, passant une main nerveuse dans mes cheveux pour les remettre en arrière. - De toute manière, je ne sais faire que ça... attirer des ennuies à mes proches et m'en vouloir pendant des siècles... je ferais mieux de... m'éloigner. Je veux pas t'attirer plus d'ennuie que ce que je n'ai déjà fais... Tu n'as pas besoin de ça... Tu n'as pas besoin de moi... Après tout, si lui as apporté un peu de positif dans ma vie, je ne suis pas certaine de lui avoir offert quoi que ce soit de positif en retour. Tout ce que j'ai fais c'est mettre le bazar dans sa vie et le faire virer. Je dois me rendre à l'évidence, je ne suis pas bonne pour lui. Je ne lui apporterais rien d'autre que des problèmes.

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Dans mon élan de colère, je ne prends pas le temps de regarder comment elle va, je tente de contrôler mes mots, de ne pas crier ou parler trop durement parce qu’il est facile de regretter des paroles et puis on ne règle jamais nos problèmes comme ça sur le coup de la colère. Je tente de garder la maîtrise de moi, je sais qu’elle n’a pas fait ça pour mal faire, c’était pour faire taire ce connard, mais ça n’a rien donné de bon, elle agit de manière trop extrême, c’est trop, c’est beaucoup. “La roue tourne toujours, il va payer un jour c’est sûr et c’est peut être juste pas toi qui lui règlera son cas, mais c’est pas grave ça.” Le karma, le putain de karma, il s’en prend souvent au même sans réfléchir, sans se dire que c’est trop pour les épaules d’une seule personne. Lexi pleure, les larmes roulent sur ses joues et je me sens responsable, un peu coupable, je suis celui qui l’a fait pleurer, ce n’était pas mon intention de la faire pleurer, ce n’était pas le but premier non. Je ne veux pas qu’elle se sente mal parce que j’ai perdu mon boulot, c’est fait on ne peux plus rien changer et je n’irais pas ramper devant le manager pour reprendre mon poste, il est hors de question. Bien sûr que je ne pense pas à ce qu’elle m’a dit ou révélé sur elle et son haut potentiel émotionnel et intelligence et tout ça. “Je ne t’ai pas dit de ne plus rien ressentir non plus, juste que ça ne sert à rien de t’en vouloir, on ne changera pas ce qui est fait…” J’ai l’impression qu’elle ne m’écoute plus, elle commence à reculer et à parler super rapidement, beaucoup aussi, je ne suis pas certain de pouvoir suivre complètement le cours de sa pensée, mais elle va loin… très loin dans son délire, parce que c’est un peu un délire non ? Elle se rajoute des fautes qui ne sont pas les siennes et puis, oui elle est intense, mais ça fait partie d’elle non ? “C’est pas ce que j’ai dit Lexi, mais j’ai l’impression que tu réfléchis trop et que tu vas tout interpréter différemment, arrête un peu. Ne te mets pas dans un état pareil, écoute, je pense que tu devrais aller te reposer un peu, reprendre sur toi. Je peux te déposer et on en reparle à un autre moment.” Ma colère descend peu à peu, je ne suis pas du genre rancunier, même si oui ça me fait chier je ne peux pas lui en vouloir jusqu’à la fin des temps non plus.

Pas moi qui lui règlerais son compte ? S'il savais qu'un milliers d'idée me tourne déjà dans le crâne pour faire payer cet enfoiré... Même s'il est en colère, je sens qu'il essaye de ne pas trop me bousculer et qu'il choisis ses mots. J'apprécie ce détail, parce que la plupart des gens se fichent bien de choisir leurs mots quand ils laissent leur colère exploser sur moi. Me blesser est le cadet de leurs soucis. Malgré les précautions qu'il prend, je me sens submergé, pas par lui, mais par moi. Je suis celle qui est la plus dur avec moi-même en cet instant. Je me flagelle mentalement, des tonnes de pensées négatives à mon égard fusant dans mon cerveau bien trop actif. - Je déteste ne pas avoir le contrôle sur la situation... Et là, je ne contrôle plus rien. Ni la situation, ni mes pensées, ni mes émotions, tout me file entre les doigts comme un savon mouillé qui glisse chaque fois que j'essaye de le reprendre en main. Je n'arrive plus à m'arrêter de pleurer et tout ce dont j'ai envie, c'est partir pour me cacher quelques pars... sous ma couverture par exemple. - Je sais que ce n'est pas ce que tu as dit... mais moi je le dis... Je ne veux pas que tu fasse parti des gens que je blesse sur ma route... Comme un éclair de lucidité, je me rends compte de ce que je suis capable de provoquer dans mes impulsions. Je crois que la vie l'a suffisamment fais morflé, il n'a pas besoin que j'en rajoute. - Je ne veux pas t'embêter... Je peux prendre un taxi pour rentrer ou juste... marcher... Tu dois avoir envie de rentrer chez toi... Et il n'a peut être pas envie d'avoir à me supporter davantage non plus. Je crois que c'est bon il a eu sa dose de Lexi pour les six prochains mois, voir plus. je sors mon téléphone pour regarder s'il y a un Uber à proximité, même si je pense que marcher me ferais du bien. Je n'ai pas envie d'avoir à faire la conversation à qui que ce soit.

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On ne se connaît pas depuis longtemps, elle est arrivée dans ma vie sans crier gare. Chamboulant l’ordre que ma petite vie pouvait bien avoir, elle est arrivée avec ses grands sabots, sans que je ne dise rien, là laissant faire, la laissant se confier à me raconter des choses qu’elle n’avait jamais dit à personne. Elle m’a fait confiance et moi je suis là à lui dire qu’elle fait n’importe quoi ! Qu’elle ne peut pas tout contrôler alors que je sais qu’elle a besoin de savoir, besoin de contrôler les choses à un certain niveau. « Je comprends, mais c’est impossible de tout contrôler Lexi Dios mio » Ses émotions semblent l’a submergé, elle pleure et je ne sais pas trop comment la réconforter. Si ça avait été ma sœur je l’aurais prise dans mes bras et serrée contre mon coeur. Je ne sais pas si elle accepterait, je ne pense pas que je sois celui qui puisse la consoler vu que je suis un peu celui qui l’a fait pleurer avec cet homme. « Lexi, personne n’est à l’abris de rien, si ce n’est pas toi ce sera quelqu’un d’autre ! Tu ne peux pas éviter de blesser quelqu’un même sans le vouloir ! » mais je pense qu’elle est rendu trop loin dans ses réflexions et dans sa tête que je ne peux même plus lui faire changer d’avis. Je lui offre de la raccompagner chez elle, ce qu’elle refuse catégoriquement. « pourquoi tu pense pour moi et tu penses que tu m’embête ? Tu sais quoi Lexi… Tu as raison je vais rentrer, c’est bon je vois que j’aurais pas raison de toute façon ! » Je lâche le morceau, je me redresse et je fais le tour de ma voiture, elle a encore le temps de changer d’idée et de demander à ce que je la ramène ! En même temps, elle est peut-être gênée de se balader dans une vieille voiture comme celle-là, ou peut-être qu’elle ne veut pas me montrer où elle vit. Plus ça, moins je la comprends. Je me laisse tomber sur le siège conducteur et regarde ce qu’elle va faire.

Quoiqu'il dise je me sentirais coupable. Je m'en veux de ne pas être capable de faire comme les autres. De ne pas être comme tout le monde. Parfois, j'aimerais juste être normale et avoir une vie normale. Ne pas suréagir, ne pas m'emporter, ne pas m'emballer... mais je suis condamné à être la fille bizarre de service. Celle qui quand elle est nerveuse balance des infos au hasard qui n'ont rien à voir avec la situation et qui fais des actions tout aussi aléatoires car elle ne sais pas gérer les émotions que les autres lui provoque. - Lo sé... pero no puedo no intentarlo... (trad : Je sais... mais je n'arrive pas à ne pas essayer...) Je vois bien qu'il est dépassé, qu'il ne sais pas du tout comment gérer la situation, comment me gérer moi alors que je suis en train de sombrer et de me faire sombrer toute seule. - Si, si je m'éloigne je ne pourrais plus t'atteindre... Il me propose de me ramener mais je refuse. Il fini alors par arrêter de lutter et prendre le volant de sa voiture. Cependant, je vois qu'il ne démarre pas tout de suite, comme s'il s'attendais à que je change d'avis ou qu'il avais... envie que je change d'avis ? Finalement, j'ouvre la portière passager et je m'assoie et m'attache avec soin, tirant même sur la ceinture de sécurité pour vérifier qu'elle est bien accroché. Une ceinture de sécurité bien accroché réduit après tout de 50% les chances de mourir dans un accident de voiture. Je parle alors d'une voix faible. - J'habite dans le Southern District, dans le quartier résidentiel des maisons, le 663, la maison d'architecte blanche avec le portail noir... Après avoir vu son appartement, je me sens gênée qu'il vois ma maison, parce que je suis certaine qu'il va encore me prendre pour une petite bourgeoise... - C'est gentil de me ramener chez moi, merci... vraiment. Surtout après l'avoir fais virer de son boulot, je dois dire que c'est assez gentleman, beaucoup m'aurais abandonné sur le bord de la route. Je me sens si fatiguée, je mets ma main devant ma bouche pour couvrir mon bâillement. Je pose ma tête sur la vitre comme si elle devenait trop lourde et je sens mes yeux qui peinent à rester ouvert.

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Maintenant que la colère s’est calmée, je me sens mal de voir Lexi pleurer. J’ai beau lui en vouloir un peu d’avoir perdu mon boulot, je sais que ce n’est pas entièrement sa faute, j’aurais pu m’en prendre à l’autre connard, mais qui sait comment ça aurait fini. Maintenant elle est là devant moi, les larmes coulant de ses yeux. Nous passons de l’anglais à l’espagnol assez facilement, on ne s’en rend plus tellement compte. Parfois on dirait que c’est plus facile de m’exprimer dans cette langue qui est la mienne à la base. Puis ça dégringole et elle me fait comprendre qu’elle veut s’éloigner de moi ? Mais WTF ? Pourquoi ? Je comprends pas trop son raisonnement. Je la regarde sans trop savoir comment réagir, lui proposant à nouveau d’aller la reconduire et je vais m’asseoir dans ma voiture. Elle finit après un moment à venir me rejoindre. Elle me donne son adresse et je hoche la tête, ce n’est pas un quartier que j’ai l’habitude de fréquenter mais je connais quand même un peu le coin. Je fais démarrer ma voiture avant de répondre. « C’est juste normal, t’en fais pas ! » Puis je prends la route, en silence, elle ne parle pas et c’est bien ce que je trouve le plus étrange. Quand j’arrive devant le portail noir de sa maison je m’arrête et je me tourne pour constater qu’elle s’est endormie. « Lexi, le portail ? » Rien. Je tente de la secouer légèrement. « Lexi le portail est fermé! » Toujours rien ! Je tente encore de la secouer encore un peu, mais y’a rien a faire. Je sonne donc et une voix masculine me répond rapidement. « Bonjour, euh… Je raccompagnais Lexi et elle s’est euh… endormi dans ma voiture ? » La voix d’homme semble sourire ou rire et il dit tout de suite : « N’en dites pas plus ! » Et le portail s’ouvre, moi je me sens de moins en moins à ma place ici…. J’avance la voiture dans l’allée pour aller près de la porte d’entrée et un homme m’attend à l’extérieur. Bordel ça doit être un de ses pères…

- POV Charlie - Me voilà seul à la maison. James est au travail, sûrement les mains plongés dans un crâne malade et Lexi est parti faire des courses à l'épicerie bio avec une excitation suspecte. Je me doute bien que quelque chose se cache derrière son intérêt soudain pour le chou kale. Je l'ai bien vu à sa jolie robe à fleur et l'effluve de parfum qui se dégageait de son sillage. Je reconnais ma fille quand elle a une obsession et cela ne m'étonnerait pas qu'elle s'en soit trouvé une nouvelle, mais bon... elle semble heureuse en ce moment alors tant que cela reste comme ça, tout va bien. Je suis dans mon atelier au sous sol, concentré sur ma nouvelle toile dans ma salopette de travail. Je profite du calme et de la solitude pour composé ma toile et me laisser porter par mon flux artistique. Je suis sortie de ma création par la sonnerie de l'interphone du portail à l'étage. Tiens ? Nous n'attendons personne et Lexi à la télécommande du portail sur son trousseau de clé. Je file à l'étage et je regarde sur l'écran de surveillance de l'interphone. Je ne reconnais pas cette voiture, mais c'est un miracle qu'elle roule. Quand je répond, une voix de jeune homme qui m'annonce qu'il ramène ma douce princesse qui s'est endormi dans sa voiture. - N'en dites pas plus ! J'ouvre le portail et je sors sur le perron de notre maison pour attendre l'arrivée du véhicule. Lexi s'endors à peu près n'importe où, dans n'importe quel circonstance et il est assez compliqué, voir impossible de la réveiller. - Bonjour... jeune homme ? Je n'ai aucune idée de qui il est, pourtant son visage me dis vaguement quelque chose, mais je n'arrive pas à situer d'où est-ce que je le connais. Je m'approche alors de la portière passager pour l'ouvrir et découvrir mon petit ange endormi. Qu'est-ce qu'elle est adorable quand elle dors... - C'est gentil de l'avoir ramener... Oh euh pardon, je suis Charlie, Charlie Thompson son papa... Quand je me penche pour la détacher je remarque que son mascara a coulé, je me redresse alors d'un coup et regarde manière suspicieuse le garçon. - Elle a pleuré ?! IL A FAIT PLEURER MON BEBE ?!

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J'espérais bien que quelqu’un me réponde à l’intercom, je ne me voyais pas rester planter là devant un portail avec une Lexi endormie et impossible à réveiller. Une voix masculine me répond rapidement et m’ouvre la porte sans même poser de question, probablement un de ses pères, lequel… Nerveux de me retrouver face à l’un de ses hommes, je tente de garder contenance alors que la voiture remonte l’allée en direction de la porte, là où un homme m’attend de pied ferme. Je ne suis pas certain de savoir si je dois sortir de la voiture ou non, si je dois faire la conversation avec cet homme que je n’ai que entrevu une fois lors du vernissage. “Bonjour ! Chester, désolé de vous déranger c’est juste que… ” Je pointe sa fille endormie dans mon véhicule, il ne perd pas de temps et fait le tour pour aller ouvrir la portière et pendant ce temps là, je sors… Ne sachant toujours pas quoi faire. “Enchanté Charlie et puis c’est normal, je ne voulais pas la laisser entrer en taxi ou à pied comme elle s’apprêtait à faire et je… ” La nervosité fait en sorte que je parle plus que d’ordinaire, mais je ne veux pas qu’il pense que j’ai de mauvaises intentions envers sa précieuse fille, je peux le voir à quel point il l’aime juste à la manière qu’il a de la regarder. Sauf que justement, comme il l’observe bien, il voit tout de suite qu’elle à pleurer. Merde… “Euh, oui en fait euh… C’est à cause d’un mec au supermarché, il a passé un commentaire qui ne lui a pas plu… Puis y’a eu comment dire… en gros le mec en est tombé par terre et il m’a fait virer du boulot et puis on a eu une discussion et je pense que j’ai peut-être sans le vouloir fait de la peine à Lexi. Je suis désolé, je voulais vraiment pas qu’elle pleure et puis… là voilà… ” Je serre les lèvres et grimace en essayant de voir si son père m’en veut ou non, savoir s’il est préférable que je prenne la fuite en courant.

- POV Charlie - Le gamin est mignon, le genre de gamin qui pourrait faire faire de grosses bêtises à ma fille. Joli minois et corps taillé dans le marbre... non clairement c'est le genre de mec qui pourrait lui faire tourner la tête, un peu comme son imbécile d'ex petit-ami. Et dire qu'on a ouvert notre porte à cet enfoiré qui a briser le coeur de notre princesse. On le considérait comme de la famille... Bon, il semble gentleman, il semble avoir insister pour ramener la prunelle de mes yeux au bercail. Vu comme elle s'est endormi, je suis rassurée qu'elle ne sois pas rentré en taxi, elle aurait été vulnérable et seul les astres auraient pu prédire où elle aurait risquer de finir. Je crains toujours que le pire puisse lui arriver, je ne m'en remettrais pas. - Merci, c'est vraiment très gentil d'avoir insister pour la ramener, je sais qu'elle peut être un peu... têtue. Et encore, le mot est faible. Quand je fais le tour pour venir la prendre dans mes bras et la porter, je remarque tout de suite qu'elle a pleurer et j'interroge son chauffeur pour savoir le pourquoi du comment. Il part dans une explication bancale que j'écoute attentivement. J'en profite pour porter ma fille comme une princesse et l'emmener dans mes bras vers la porte d'entrée en l'écoutant. Je tique, cependant, sur une partie de l'histoire. Du moins, une absence dans une partie de l'histoire. - C'est elle qui l'a fait tombé, pas vrai ? Ma fille a beau être mon ange tombée du ciel, je suis totalement conscient de son côté sombre et je sais qu'elle peut parfois... se laisser emporter par ses émotions. Et puis, lui il a un air d'un petit chiot mignon, exactement le genre de bouille qu'elle a envie de sauver. - Tu peux m'ouvrir les portes pour qu'on aille la coucher dans son lit ? Je hausse les épaules en serrant Lexi contre moi. - Ecoute, ce n'est pas grave pour cette fois, je ne dirais rien à James, mais que cela ne devienne pas une habitude de faire de la peine à mon bébé ! James serait déjà en train de lui faire une tête au carré pour avoir fais de la peine à sa fille, en grand guerrier protecteur qu'il est, il a de la chance qu'il ne soit pas à la maison !