Set Fire To The Rain (Perlia)

T’étais prêt à te confier, c’était surement ton moment de faiblesse où tu étais capable de tout dire. Tahlia t’avait poussé dans tes retranchements mais finalement, t’avais pu enfin dire à voix haute comme tu te sentais vis-à-vis de tes parents. T’avais honte de te sentir comme ça, mais c’était bien la réalité de la chose. Elle savait que si tu devais dire à tes parents comme tu avais vécu leur divorce, tu trouverai les bons mots. T’en étais pas sûr mais ça te faisait sourire. Elle avait confiance en toi. Et puis tu énumérais les raisons que t’avaient donné tes parents pour ne pas venir à Bowen, même si toi et tes deux frères vous vous y trouvez. C’était bien des raisons un peu nulles, c’est juste qu’ils avaient pas envie. « Un endroit neutre, ça serait une bonne idée mais j’sais même pas s’ils seraient capable de quitter Bristol. C’est bien le seul truc sur lequel ils sont d’accord » dis-tu avec un rire nerveux. « Mais j’essayerai » ajoutas-tu avec un léger sourire. Bowen c’était chouette, c’est bien pour ça que tu étais resté par ici et que tu n’avais finalement pas bougé après ta séparation. Et puis, ils allaient bien devoir venir ici si jamais tu venais à fonder une famille. Enfin, c’est ce que t’espères… Elle essayait de te rassurer et de te montrer que ça se voyait que tu aimes tes parents. C’est vrai, tu les aimes. C’est juste que c’est… compliqué ? On va dire ça comme ça. « Ils ont pas dû s’en rendre compte » dis-tu en haussant les épaules, répétant les mots de ta bien-aimée. Tu lui disais qu’elle pouvait te poser les questions qu’elle voulait, pendant qu’on en était aux confessions. Et une question lui venait assez rapidement. Et tu répondais honnêtement à cette dernière. « Au début, oui. J’ai eu peur qu’à force de se chercher pendant toutes ces années, on se lasse rapidement. Toi comme moi. Mais finalement, j’me dis qu’on a réussi à rester ensemble et j’ai plus de doutes sur le fait que je t’aime » dis-tu avec un sourire en coin. C’était sincère, vrai. Au début t’avais eu peur, maintenant, t’étais persuadé de faire un long bout de chemin avec elle.

Le jour où il décidera d'en parler à ses parents, de dire réellement ce qu'il avait sur le cœur, ce ne serait pas un moment des plus agréables. Il n'était pas du genre impulsif ou colérique – ou alors, elle n'avait jamais vu cette facette – elle savait qu'il en parlerait de la manière la plus naturelle, allant droit au but sans chercher à faire le moindre mal. Il fallait qu'il le dise, pour avancer, pour améliorer sa relation avec ses parents, pour se retirer cette honte qui le minait. « J'espère qu'ils pourront le faire pour toi. Au moins, une fois. » Percy n'avait pas l'air très demandeur envers ses parents. Peut-être que ses parents comprendront que, cette fois, c'était important. Peut-être qu'ils se rendront compte et comprendront la douleur vécue par Percy, lors de leur divorce. Peut-être qu'ils se remettront en question. Peut-être qu'ils seront moins intrusifs dans la vie sentimentale et familiale. Il y avait beaucoup de peut-être. Tahlia n'avait pas tous les tenants, tous les aboutissants, mais elle avait l'espoir de voir un Percy plus apaisé. Parce qu'il se mettait des bâtons dans les roues, Percy. Il se fermait et cela n'aidait pas vraiment dans une relation. Tahlia était du genre à creuser, à tenir bon, mais à une autre époque, elle aurait abdiqué depuis longtemps. D'ailleurs, à ce propos, maintenant qu'il avait l'air plus ouvert à elle, elle se permit de lui poser une question sur leur couple. Comment il les voyait. Elle esquissa un sourire à ses mots, hochant doucement la tête : « Je comprends. Pendant des années, on s'est amusés avec ce jeu de drague entre nous. En se mettant ensemble, on aurait pu perdre cette étincelle, les petites attentions qu'on faisait pour se plaire. Mais ce qui fait que ça a fonctionné, c'est que malgré les années à se tourner autour, au fond, on ne se connaissait pas tant que cela. » Ils ne se connaissaient pas encore totalement – et heureusement – et c'était sûrement cela qui aidait à faire avancer leur relation. Ils avaient encore des choses à découvrir l'un de l'autre. Elle lui adressa un sourire à la fin de ses mots, touchée par le fait qu'il se livre un peu plus à elle. Cette soirée aura été riche en émotions, et même si chez Tahlia, les craintes n'étaient pas totalement effacées – seuls l'avenir et les actes y remédieront – elle était déjà un peu plus apaisée. Elle montra d'un signe de la tête leurs repas qui n'attendaient plus qu'eux. « On devrait manger. Ce serait bête que ça refroidisse. » Pour clore la discussion, elle s'empressa d'aller déposer un baiser sur sa joue. Ça avait été leur première dispute. Leur première réconciliation.