| | Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l' Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite. |
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| J’ai envie de voir ton sourire revenir, comme le soleil après la grisaille | Jezalev 1 | |
| | Auteur | Message |
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Invité | Sujet: J’ai envie de voir ton sourire revenir, comme le soleil après la grisaille | Jezalev 1 Dim 29 Oct 2023 - 21:03 | |
| TW: Mention de drogue
Arielle était revenue depuis quelques jours à l’entourage. Sa présence m’a manquer plus que je ne saurais le dire. Bien qu’elle n’ait pas été très contente lorsqu’elle m’a retrouvé, moi je peux dire que c’était un soulagement. Parce que je m’ennuie de ce qu’on avais avant que tout commence à dégringoler à l’entourage et qu’il se passe un truc entre elle et Orso. J’avais essayé à ma manière de faire entendre raison à l’italien, mais ce n’était pas toujours chose facile. Le pire, c’est que j’avais plonger moi aussi dans une merde sans nom, non… en vrai elle a un nom cette merde, mais si je pense à ça, je vais avoir envie d’en prendre, me sortir de tout ça une deuxième fois ce n’est pas gagner. En tout cas, la vie semble vouloir revenir à la ce qui était la normale, même si en vrai… je ne suis pas certain que ça revienne exactement comme avant, pas avec ce trou que j’ai dans le cœur en ce moment. Agnes me revient de plus en plus souvent en tête et comme Arielle lui ressemble… j’ai du mal mais je ne veux pas lui dire. Heureusement, ses cheveux foncés la différencie un peu plus que quand elle était blonde. Bref, je sais que je m’éparpille dans tous les sens, c’est juste que dans mon cerveau ça n’arrête pas !
Là, je suis devant l’hôpital pour me demander pourquoi Arielle m’a demandé de venir lui porter quelque chose à l’urgence. Elle sait à quel point je déteste venir ici et j'angoisse à l'idée d’être juste devant la porte d’entrée. J’ai les mains moites, le coeur qui bat à la chamade. Les mains tremblent aussi, parce que je n’ai rien pris, mais j’ai la bouche sèche et une envie qui me démange de partir à toutes jambes. Inspirant un bon coup, je suis un mec qui arrive avec des fleurs. Nous entrons et on se dirige vers la même place il faut croire. Il se dirige vers le poste des infirmières, exactement là où Arielle m’a dit de la rejoindre. Je capte l’attention d’une infirmière et lui demande si elle peut prévenir Arielle que Detlev est là avec ce qu’elle a demandé, c’est à ce moment que je capte le nom que le livreur prononce. Jezabel… il ne doit pas y en avoir des milliers non plus. Ce n'est pas un prénom commun. Effectivement, je la vois apparaître sur le coin du couloir, je sens mes lèvres qui s’étirent dans un sourire, je reste discret parce que bon… Elle doit bien avoir quelqu’un dans sa vie si elle reçoit des fleurs comme ça à l’hôpital. Sauf que lorsqu’elle reçoit le bouquet son visage semble se décomposer. Le livreur repart sans demander son reste. J’observe un peu la jeune femme qui ne semble pas bien du tout actuellement. Alors sans même attendre Arielle, je fais les quelques pas qui me sépare de ma nouvelle amie, enfin je pense qu’on peut se considérer comme ça même si on se connaît pas encore beaucoup. Je pose une main sur son épaule en espérant ne pas lui faire peur. « Hey ça va ? » J’essaie de ne pas avoir l’air trop inquiet, mais j’ai toujours eu du mal à voir les gens avoir de la peine. Si je peux faire quelque chose pour lui faire retrouver le sourire et bien je vais le faire ! « Ce n’est pas ta sortes de fleurs préférés ? Moi aussi je trouve les roses un peu vieillottes ! » tentant un peu d’humour pour voir si ça va la faire sourire, elle a tellement un beau sourire.!
@Jezabel Bhattacharya |
| | | Invité | Sujet: Re: J’ai envie de voir ton sourire revenir, comme le soleil après la grisaille | Jezalev 1 Mar 31 Oct 2023 - 9:13 | |
| TW: Violences conjugales
Un fleuve qui dort, n’est pas à l’abri du danger, il est le danger.
Cela faisait déjà quelques mois que j’avais tout laissé derrière moi. Que j’avais fait un sac en pagaille et que j’avais pris un ticket de bus vers la première ville qui m’inspirerait. Je n’étais pas censée rester à Bowen… Le bus ne faisait qu’une pause et pourtant, presque instantanément, je m’y étais sentie comme chez moi. Une odeur de sérénité et d’air frais. J’avais laissé repartir le bus et je m’étais dirigée vers un petit magasin pour demander des informations. Très vite, je m’étais retrouvée dans le centre-ville à chercher un hôtel pour commencer et un appartement. Hôtel payé en argent comptant bien évidemment. Effrayée à l’idée de laisser des traces, j’agissais comme une bête traquée par son chasseur. Il fallait néanmoins que je m’installe quelque part, que je recommence ma vie. Et, si je voulais retrouvée une minime partie de qui j’étais, je devais recommencer à travailler. Exercer le seul métier qui ne m’avait jamais fait vibrer. Sans réellement réfléchir à si j’allais être découverte, j’avais appliquer à l’hôpital de la ville comme « intensiviste », avec ma licence de médecine. Depuis lors, j’avais trouvé un appartement, j’avais redécoré, repeint, j’y avais mis ma touche personnelle. Même mon casier au vestiaire avait ma petite touche personnelle remplie de couleur. Je reprenais goût à la vie et je souriais beaucoup plus qu’avant. Mes collègues vous diront qu’il y avait eu un grand changement, entre la femme qui était entrée, effrayée, timide, restant à l’écart de tous, de celle devant eux aujourd’hui qui prenaient les choses en mains, charismatique, douce et enjouée.
Ce jour ne faisait pas exception. L’urgence était remplie. Nous avions du mal à voir tout le monde dans des délais raisonnables. Nous faisions notre possible, mais parfois cela nous semblait insuffisant. J’avais attaché mes cheveux en une queue de cheval bien tirée et j’étais prête à attaquer la journée.
« Coralie ? Lit 4 aurait besoin d’un changement de pansement, une fois fait, envoie le au scan qu’on évalue l’étendue des blessures. Dit à Joëlle de donner son congé au lit numéro 6. Le 8 a besoin d’un bilan complet sanguin avant que l’on ne décide de quoi que soit ! SOFIA, ARIELLE avec moi, deux accidentés de la route sont en chemin, l’un est dans un état critique et l’autre devrait s’en sortir. Préparez la salle de trauma et informez le Dr Gomez de venir m’aider s’il vous plaît. Et les filles ? Merci beaucoup ! »
Je me rendis dans le couloir pour rejoindre la salle des docteures. Je me passai de l’eau au visage pour me réveiller complètement. Les joies de la garde étaient que tu rencontrais les meilleurs cas, mais tu ne dormais pas beaucoup. Vingt-quatre heures d’adrénaline pour vingt-quatre heures de repos. Je sortis prête et déterminée à sauver ces deux personnes dont je ne connaissais pas encore l’étendue des blessures. Mais, avant que je puisse me rendre au dépôt des ambulances, une infirmière m’arrêta au poste de garde en me tendant un bouquet dans un vase et une petite carte. Je m’étais arrêtée de respirer un instant. Je n’avais pas besoin de lire les mots pour savoir de qui elles étaient. D’une main tremblante, je ramène la carte devant mes yeux pour y voir l’écrit « Tu pensais m’échapper Jezabel, sache que tu ne pourras jamais me quitter. Meilleure chance la prochaine fois salope. » Mon cœur rata un battement. Je déposai la carte sur le comptoir, le visage en miette. Tous mes efforts à me sentir mieux étaient réduits à néant. Pourquoi me faisait-il encore autant d’effet? Pourquoi ne pouvais-je pas m’en foutre et faire comme s’il n’existait pas ? Je sursautai rapidement lorsque je sentis une main sur mon épaule. Je soupirai de soulagement lorsque j’avais vu qu’il s’agissait de Detlev. Nous ne nous connaissions pas depuis longtemps, mais il possédait un « je ne sais quoi » qui me poussait à vouloir être son ami. Peut-être son air aussi brisé que le mien ? Deux êtres humains fatigués par les cassures de notre vie qui se réunissaient à l’Unisson, je ne savais pas. J’étais simplement heureuse qu’il soit là. Son humour me fit presque rire. Les fleurs toujours en main, je les jette dans la première poubelle que je vois. Je l’invite à s’asseoir sur l’un des bancs dans la salle d’attente.
« Si seulement tu savais Det. Avant, je les appréciais, maintenant je les déteste. Je ne peux pas rester à Bowen, il va falloir que je parte. »
Il ne comprenait sûrement pas de quoi je parlais. Je ne lui avais rien dit sur mon passé de femmes battues et au départ, je ne comptais pas lui en parler. Je voulais qu’il s’ouvre à moi, pas que moi je m’ouvre à lui. Le docteur Gomez m’attendait je pouvais le voir du coin de l’œil. Lui savait d’où je venais. Il avait compris aux fleurs dans la poubelle que j’avais le besoin de respirer. De reprendre mes esprits tourmentés. Que je ne serais d’aucune utilité avec les patients. Il fit appeler un autre docteur et me fit signe de la tête. Je lui donne un petit sourire avant de me retourner vers mon ami à nouveau.
« Tu veux sortir d’ici ? J’ai besoin d’air… j’étouffe. »
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| | | Invité | Sujet: Re: J’ai envie de voir ton sourire revenir, comme le soleil après la grisaille | Jezalev 1 Mar 31 Oct 2023 - 16:18 | |
| TW: mort, idée noire, drogue
Bientôt un an, le premier anniversaire de la mort de ma jolie blonde, de ma belle Agnes. Un an bientôt sans que je n’ai pu voir ses yeux pétiller de bonheur, son sourire éclairer une pièce entière, sans que je n’entende son rire et sa voix me traiter d’idiot. Un an que son absence me pèse, mais quelque temps qu’elle me hante plus férocement, comme si elle essayait de me faire passer un message, je ne comprends pas, je ne sais pas ce qu’elle veut et puis j’ai commencé à me perdre. À redevenir celui que j’étais avant sa rencontre, celui qui ne veut plus d’attaches, celui qui vit de manière inconsciente. Je sens que tout m’échappe, que cette drogue reprend un contrôle sur ma vie plus qu’elle ne le devrait, je n’aurais pas dû… pas dû en reprendre. Arielle est déçue, Arielle ne savait pas cette partie de mon passé, je ne lui en avais jamais parlé, par honte ou par peur… Probablement plus la deuxième raison.
La peur qui gruge, la peur qui fait mal, qui nous paralyse. La peur des hôpitaux, des médecins et leur diagnostic à la noix, ceux qui ne se soucient pas en réalité de leur patient, qui se soucient de leurs performances et du taux de patients qu’ils rencontrent… Je fais encore des cauchemars la nuit et j’entends encore ce docteur à la con. “ Il est trop tard, il n’y a plus rien à faire… ” Les murs d’hôpital blanc et sans chaleur, mon univers qui bascule… C’est ce cauchemar que j’affronte en entrant dans l’hôpital alors que les odeurs de médicaments, de maladies et de caustiques me prennent à la gorge. J’y vais pour rassurer Arielle, j’y vais parce qu’elle est ma famille et qu’elle m’a ouvert sa porte et m’a fait une place dans sa vie. Parce qu’elle est mon amie et que je n’ai pas envie de lire la déception à nouveau dans ses yeux. Le manque me gruge, me fait mal, me donne de l’urticaire, mais je tente de tenir. Trouver des personnes qui valent la peine pour tenir encore un peu, un peu plus longtemps.
Ce n’est pas sur ma coloc que je tombe, mais sur cette jeune femme que j’ai croisé à quelques reprises déjà. Cette femme qui m’intrigue, mais avec qui je n’ose pas trop m’épancher, je ne veux pas la noircir, ne pas lui montrer ce côté sombre de moi, ce côté qui m’effraie. Cette jeune femme belle comme tout et qui parfois habite mes songes. Je remarque rapidement son air inquiet, son regard effrayé et je m’approche d’elle doucement pour ne pas la brusquer, posant ma main contre son épaule dans un geste qui se veut rassurant. Elle jette les fleurs dans la première poubelle et je la suis dans la salle d’attente. Je commence à gratter mon cou près de mon oreille, je n’aime pas les salles d'attente. “J’ai toujours trouvé qu’elle sentait la mort… ” Je marmonne avant de m’arrêter brusquement, partir ?!? “Mais pourquoi tu devrais partir ?” Ces mots me créent une panique que je tente de maîtriser, je n’ai pas envie qu’elle parte. On commence à peine à se connaître et je l’apprécie, chaque fois que je la vois je me sens un peu mieux. Je baisse les yeux au sol, me demandant pourquoi ça me fait réagir autant qu’elle me dise ça, qu’elle me parle d’un possible départ. “Je devais voir Ariel… Ok, oui c’est bon on va aller dehors.” Me levant d’un bon, j’attend qu’elle se lève à son tour et on quitte la salle d’attente pour aller à l’extérieur, une fois que le vent fouette mon visage, je me sens légèrement moins oppressé.
Pour occuper mes mains, je fouille dans mes poches et en sort un paquet de cigarettes. “Ça te gêne si je fume ? Les hôpitaux me rendent nerveux. ” Sans vraiment attendre sa réponse, je glisse le bâtonnet de cancer entre mes lèvres et l’allume, me plaçant de manière à ne pas lui envoyer la fumée au visage. “Je ne comprends pas, c’est à cause des fleurs que tu dois partir ou il s’est passé autre choses ?” J’ai envie de comprendre ce qui la tracasse, je n’aime pas quand son visage est rempli d’inquiétude.
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| | | Invité | Sujet: Re: J’ai envie de voir ton sourire revenir, comme le soleil après la grisaille | Jezalev 1 Mar 31 Oct 2023 - 17:15 | |
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TW: Violences conjugales L’homme que j’avais devant moi était tout sauf méchant. Mais, mon instinct premier avait tout de même de me reculer, de sursauter. Il n’avait rien à voir avec l’homme qui m’avait privé de ma famille, de mes amis, de ma propre personnalité. Il n’était en rien l’homme qui aimait me voir souffrir sous ses mains pour mieux recommencer à chaque désobéissance. Il ne laissait jamais de traces visibles, mais mon esprit avait été brisé plus que jamais. M’obligeant à m’isoler dans la honte. La honte de ne pas lui plaire, la honte de repousser chaque personne qui comptait pour moi, la honte d’être si faible et de céder à chacune de ses demandes. Detlev dégageait tout le contraire de mon ex. Pourtant, je me retrouvais à étouffer entre les murs de l’hôpital. Je voyais bien qu’il essayait de me consoler du moins de me rassurer. Mais ne sachant pas de quoi je parlais, il pataugeait en eaux troubles. Il pédalait dans le vide. Nous sortons de l’hôpital et je le laisse allumer une cigarette. Bien sûr que j’étais contre, elles étaient la cause d’un très grand nombre de décès dans ce monde. Je n’étais pas celle qui allait lui interdire non plus. Il était attentionné dans un sens, à s’assurer que je ne reçoive aucune de ses bouffées de fumées. Je soupire. J’essaie de trouver les bons mots… Les mots qui n’allaient pas me faire avoir un regard de pitié de sa part. Je ne voulais pas ça. Je n’étais plus une victime. J’étais une survivante. Je ne voulais pas de ces regards de chiens tout mignons, car cela voudrait dire qu’il me voyait différemment. Je ne pouvais pas non plus ne rien lui dire. Il avait vu ma terreur, il avait vu que je n’étais pas passé à autre chose. Mes prunelles brunes se posèrent dans les siens :
« Parce que ça veut dire qu’il m’a retrouvée. Qu’il va bientôt débarqué ici et…. Faire je ne sais quoi. Si je suis là à son arrivée, je ne suis pas mieux que… qu’à la morgue. » Je lui tends la carte que mon ex m’avait livrée avec les fleurs. Je me mords la lèvre. Je passe mes mains sur mon visage, découragée. « Je ne sais même pas pourquoi je te dis tout cela. Nous nous connaissons à peine et je ne veux pas que mes problèmes deviennent les tiens. » Je secoue la tête. Confuse. Effrayée. Tout ce pour quoi j’avais travaillé était réduit à néant. Le sentiment de sécurité et de paix que j’avais eu en arrivant à Bowen était disparu. Il n’y avait que la bête emprisonnée à l’intérieur de moi frappant désespérément contre les barreaux de sa cellule. «Je ne suis pas seulement la femme souriante et aimante que tu as rencontrée par hasard à de nombreuses reprises Detlev. Je suis cette créature faible, effrayée à l’idée de retomber entre ses griffes. Cette âme torturée qui ne voit que la fuite comme moyen de sortie. Je ne voulais pas que tu voies cette partie de moi. Je ne voulais pas que personne ne la voie. Je dois donner ma démission et partir. »
J’avais conscience que je parlais beaucoup trop. Que mes pensées tourbillonnaient dans tous les sens et qu’il devait probablement se sentir confus. À son état je pouvais deviner qu’il était en manque de quelque chose. On ne pouvait pas le cacher très longtemps à un médecin, surtout lorsque les pupilles se contractaient à un maximum. Devenait un simple point à l’œil. Je ne voulais pas l’accabler avec mes soucis personnels, alors que lui en avait clairement aussi. L’amitié était une relation de partage. Je devais donner aussi. Je devais l’écouter aussi.
« Tu venais voir Arielle, car eumm…tu as arrêté de consommer ? » Je me sentais intrusive et je n’aurais peut-être dû lui poser la question. Cela ne me regardait pas et … nous n’étions peut-être pas d’assez bons amis pour parler de ce genre de chose. « Excuse-moi, ce ne sont pas de mes affaires et je n’aurais pas dû te poser la question. C’est juste que j’ai tant parlé de mon problème que… j’ai voulu détourner le sujet n’aimant pas être le centre de l’attention. Pardonne-moi. »
@Detlev Schröder
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| | | Invité | Sujet: Re: J’ai envie de voir ton sourire revenir, comme le soleil après la grisaille | Jezalev 1 Lun 6 Nov 2023 - 17:30 | |
| TW: Mort, idées noires, violence
Jezabel ne faisait pas partie de ma vie depuis bien longtemps, je ne connaissais pratiquement rien d’elle, ni rien de sa vie. Elle était comme moi, une nouvelle dans cette ville, ça je l’ai appris, que je croise de manière plus ou moins régulière. Chose que je trouve quand même drôle, c’est comme si le destin voulait vraiment qu’on se rencontre et comme on ne s’était pas encore tant ouvert l’un à l’autre, la force qui venait d’on ne sait où continuait de nous forcer à nous rencontrer. Je ne crois pas en toutes ces bêtises, mais je sais que c’est ce qu’aurait pu penser Agnes si ça lui était arrivé. Même si je ne la connais pas vraiment, son inquiétude je l’ai ressenti et sans même me poser de questions, j’ai voulu voler à son secours même si je n’ai rien du héro ou du prince charmant, je suis bien loin de toutes ces images d’hommes parfait. Nous sortons à l’extérieur après que le bouquet se soit retrouvé dans une poubelle et je m’allume une cigarette, prêt à écouter ce qu’elle peut me dire, en même temps, ça me permet de me focaliser sur autre chose que mon envie de consommer qui devient de plus en plus urgente. Les dents serrées, je tente de détendre la mâchoire sans que ça ne paraisse trop. Ce qu’elle m’a dit avant de sortir avait réussi à me faire peur, en fait, je ne voulais pas qu’elle parte, il y a quelque chose chez elle qui me dit qu’on a besoin de chacun. Je ne sais pourquoi…
Je l’écoute, fronçant les sourcils, ses paroles sont dures, ne font pas de sens pour moi, pourquoi quelqu’un pourrait vouloir qu’elle disparaisse ? Je prends la carte qu’elle me tend, prononçant à mi-voix les mots que je lis sur la carte. Je relève les yeux vers elle alors qu’elle reprend son monologue. Je commence à comprendre peu à peu ce que ça implique, cette peur qui l’habite. Elle a peur d’un homme au point de devoir fuir ? Qui est ce bâtard qui veut lui faire peur comme ça ? Je secoue la tête, refusant qu’elle parte et ce que ça peut impliquer, il n’est pas normal qu’elle doive fuire comme ça à cause d’un homme. Je jette ma cigarette au sol et laisse tomber le carton entre nous. “Tu as bien fait d’en parler, tu ne peux pas garder tout ça pour toi c’est trop… ” Je ne sais pas si c’est ce que je dois dire, mais je ne peux pas la laisser toute seule comme ça dans un état pareil. “Hey… Je ne suis pas là pour te juger ou pour penser quoi que ce soit de toi. C’est lui qui devrait avoir honte s’il t’a fait du mal. Tu n’as pas à te reprocher rien, mais si tu fuis, tu le laisses gagner ! Tu ne peux pas le laisser faire ça. ” Je ne comprends pas comme un homme peut faire du mal à une femme, s’en prendre à elle. Comment une femme aussi intelligente qu’elle a pu se laisser berner par de belles paroles, qu’est-ce qui s’est passé ?
L’inquiétude plein les yeux, je ne sais pas si je dois la toucher ou la serrer dans mes bras. Je ne sais pas encore comment agir avec elle, on ne s’est jamais ouvert autant l’un à l’autre. Il n’y avait qu’avec Agnes que je ne me posais pas de questions. Ou même Arielle qui est une amie précieuse qui était là quand j’étais au fond du trou peu de temps après mon arrivée ici. Si je n’avais pas eu Arielle, je ne serais pas encore debout aujourd’hui et je sens que Jezabel a besoin de quelqu’un pour l’aider à rester debout.
Je me fige quand elle parle de ma consommation, je sens mon visage devenir livide à la mention de mon problème de drogue. Je suis un peu surpris, alors que je ne devrais pas l’être, qu’elle le devine aussi facilement. Je reste silencieux, plongeant mon regard dans le sien, restant bloqué dans l’obsidienne de ses yeux. Elle s’excuse rapidement et je sens mes mains qui tremblent, ma jambe aussi qui n’est pas solidement ancrée au sol. Ressentant un peu plus fort ce manque. “Je vais craquer… Je peux plus tenir… ” Je n’aime pas être le centre de l’attention non plus, je peux comprendre ce qu’elle veut dire par là. “J’en parle jamais, je te le dis parce que tu m’as fait confiance… Arielle veut me surveiller pour que je ne craque pas… mais c’est dur, j’ai plus rien à perdre…”
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