c'est ma faute, j'ai mis les bons mots dans le mauvais ordre - arlo

tw : consommation d'alcool, évocation de cocaïne.

Quelques parts entre 1h et 2h. Ce genre de soirée là, ça m'avait manqué. Mais j'suis bien content de ne plus me mettre la tête à l'envers avec la poudre blanche. J'suis clean et aussi bizarre que cela puisse paraître, depuis mon retour de Sicile, ça m'tente même pas un peu. J'crois que j'ai juste renoué avec la personne que j'étais avant, la reprise du travail a été pour beaucoup dans ma remise en forme. J'ai retrouvé le droit chemin et j'arrive à présent à faire la fête juste avec quelques bières. C'est tellement agréable d'avoir son jugement, de maîtriser ses pensées. J'ai remis le pied à l'étrier. Genre vraiment. Ce soir, la fête bat son plein. On est sorti avec quelques potes, et en fait, la principale personne qui m'a motivé, c'est Arlo. On s'connait depuis pas mal de temps maintenant, c'est genre le gars idéal pour faire la fête. On feat bien lui et moi. On s'entend super bien et j'crois qu'on est vraiment sur la même longueur d'onde. On est accoudé au bar de la boite là, avec une énième pinte entre les mains, et on raconte des conneries, on s'marre. L'ambiance elle est bonne. Rien peut nous stopper là. J'ai un grand sourire affiché sur le visage depuis le début de la soirée. J'ai pas mal mis de côté mes p'tites pensées intrusives concernant Maxine et Sierra, j'ai pas envie d'y accorder du temps. C'est beaucoup trop le bordel. Alors j'me garde bien d'en parler. J'joue la carte du gars célibataire, qui est bien content de draguer. Ca m'va bien ça, comme image, ça permet de cacher la vérité. Si j'me maîtrise aujourd'hui vis à vis de la drogue, c'est bien la seule chose que je contrôle aujourd'hui dans ma vie. C'est déjà pas mal. J'sais même plus exactement de quoi on discute avec Arlo, mais en tout, on doit être bien passionnant parce qu'on est à fond dans notre truc. "Nan mais, ouais, en fait, le truc avec ça, c'est qu'on est jamais sûr, tu vois?" Assurément, l'alcool nous a un peu fauché, parce que mes propos sont pas hyper clairs. J'finis la pinte devant moi, d'une traite, et j'la repose bruyamment sur le comptoir. "Comment j'suis content de faire cette soirée avec toi bro! On s'prend une suite? C'est moi qui paye la tournée!" Assurément, la soirée est à son climax, rien pourrait troubler notre p'tite dynamique, right?

@Arlo Gray

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☽☽ tu vois l'genre de cercle vicieux? le genre de trucs qui donne envie d'tout faire sauf de mourir vieux. tu peux courir à l'infini à la poursuite du bonheur. la Terre est ronde, autant l'attendre ici.

Orso était revenu d'Italie et Arlo, d'Angleterre. Depuis les vacances de Noël, la vie avait reprit son cours et les deux jeunes hommes n'avaient pas eu l'occasion de se revoir pour s'amuser en boîte. Ce soir, c'était la bonne. Arlo n'était pas de garde à l'hôpital et il avait congé le lendemain, pour une rare fois. Il en avait profité pour inviter son pote à sortir boire un verre - ou deux, ou trois. Orso, c'était son partner de soirée. Arlo n'allait pratiquement plus en boîte sans lui, sinon, la soirée perdait tout son sens. C'est ici qu'ils s'étaient rencontrés, d'ailleurs, quelques mois plus tôt. Arlo était sorti avec des collègues de l'hôpital et à vrai dire, il ne s'amusait pas vraiment. C'est accoudé au bar qu'il s'était mis à fraterniser avec l'Italien et depuis, ils sont devenus de bons amis... de beuverie, surtout. Mais ça lui va, à Arlo. À Londres, il avait sa bande avec qui sortir et ici, à son arrivée, il s'était rapidement rendu compte que ses amis lui manquaient. Surtout Josh. Ce soir, Arlo n'avait pas la tête à se morfondre sur le décès de son meilleur ami, non, il avait le coeur à la fête. La dernière fois qu'il avait mis les pieds ici, c'était avec Vega. La soirée s'était bien terminée, mais il demeurait toujours l'éternel célibataire qu'il est. Pour changer, Il termina sa bière cul sec alors qu'Orso proposa une autre tournée. « C'est moi qui est content d'te retrouver, mon pote ! Va pour une autre » lance-t-il, le sourire aux lèvres. Tout s'enlignait pour que les deux jeunes hommes passent une belle soirée.

Les soirées avec Arlo, c'était vraiment génial. On s'prenait pas la tête, on parlait de tout et de rien, on avait noué un truc plutôt chouette. J'étais en confiance avec lui. Bon, c'était un pote de soirée, alors généralement, on brillait pas d'une intelligence folle, on racontait surtout des tas de conneries, mais c'était fun. Vraiment fun. Et ça m'faisait vraiment du bien de sortir, juste normalement, après ma p'tite descente aux enfers. Ca faisait un p'tit moment d'ailleurs, que j'avais pas revu Arlo. On s'connaissait depuis bien plus d'un an j'pense. Mais on avait passé quelques mois sans trop se voir. J'étais pas en état. Mais là, j'avais remonté la pente et il n'y avait aucune raison qu'on renoue pas avec tout ce qu'on avait tous les deux. Alors que j'propose une tournée supplémentaire, Arlo s'envoie le reste de sa pinte et j'me penche sur le comptoir pour interpeler le barmaid. J'lui redemande la même et alors que j'suis en train de payer, j'entends derrière nous un gars qui interpèle Arlo. Une connaissance sûrement. "Hé Gray! Comment c'est cool d'te revoir ici!" Moi j'suis en train d'attraper les pintes mais mon regard se tourne directement vers Arlo. Arlo Gray? C'est marrant hein. Le même nom de famille que Maxine. A ce stade, ma réflexion va pas plus loin. Le gars discute quelques instants avec Arlo avant de disparaître. Les pintes sont bien en place. Et moi, ça m'sort pas de la tête cette histoire de Gray. Parce qu'une fois que j'ai Maxine dans la tête, elle en sort plus. On trinque, on s'enfile une gorgée et j'repose mon verre sur le comptoir. "J'réalise que j'savais même pas que tu t'appelais Arlo Gray. Genre j'connaissais pas ton nom de famille. C'est marrant hein?" Ouais super marrant. Surtout que j'suis encore à mille lieu de faire le rapprochement. "J'savais pas que c'était aussi répandu, les Gray, à Bowen." P'tete parce que ça l'es pas tant que ça. Pour l'instant, j'suis détendu. Tranquille. C'est juste mon p'tit cheminement dans ma tête, que j'dis à voix haute. J'vois pas ce qui pourrait foirer là. Vraiment pas.

@Arlo Gray

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Orso commande la prochaine tournée alors qu'Arlo termine sa bière. Il est bien prêt à s'en enfiler une autre et faire la fête toute la soirée. Il rigole avec son ami alors qu'il se fait interpellé. C'est Benji, un ami avec qui il a l'habitude de s'entraîner. Les deux s'étaient déjà d'ailleurs croisé en soirée et avaient passé un bon moment. Habituellement, c'est plutôt en sueur à cause de l'entraînement qu'ils échangeaient et c'était surtout à propos de leurs statistiques et leurs progrès. Benji était là avec ses copains, lui aussi, pour faire la fête. Arlo prend quelques minutes pour lui parler et revient à Orso, qui l'attend au bar. « Sorry mec, un bon ami ce Benji » lance-t-il en attrappant sa pinte, prêt à trinquer. Orso lui fait la remarque qu'il ignorait son nom de famille et Arlo se met à rire. Pour lui, c'est une évidence. À l'hôpital, tout le monde l'appelle Gray. D'ailleurs, il se rend compte au même moment qu'Orso est probablement le seul ami qu'il ait qui l'appelle par son prénom. Pour les autres, ça avait toujours été son nom de famille, sauf pour sa famille. Il rigole. « Ah ouais, tu trouves ? » Mis à part Maxine et lui, il n'avait pas eu vent de d'autres Gray dans le coin et vu qui ils sont, il était impossible aux yeux d'Arlo que sa petite soeur et Orso se connaissent. L'Italien, c'est le genre de gars qui fait la fête sans arrêt et qui dérape sans arrêt, aussi. Arlo l'a vu, il le connaît maintenant. Maxine, elle n'était pas comme ça. « Parce qu'à part ma soeur et moi, je n'en ai vu aucun et j'te jure, en travaillant à l'hôpital, t'en croises du monde mec ! » ajoute-t-il avant de se prendre une autre gorgée de bière. Elle était rafraichissante et il faisait chaud, dans la boîte, ce soir.

Quand le pote d'Arlo se pointe, et que j'entends le nom de famille d'Arlo, ça m'fait un p'tit tilt dans la tête. Mais pas au bon endroit. Juste "tiens, Gray, ça m'fait pensé à Maxine." Et alors j'pense à Maxine. Juste à elle et au bordel qu'est notre histoire. Alors j'reviens assez naturellement sur la tapis avec Arlo, sur son nom de famille. J'me rends compte que j'le connaissais pas. C'était étonnant que j'sois passé à côté de cette info. P'tete que j'l'avais su, un jour, ou une nuit, et que j'avais oublié le lendemain, quand je m'étais réveillé. C'était probable. En tout cas, j'lui fais part de mes réflexions, sur le fait que c'est marrant que le nom Gray soit autant répandu à Bowen. En fait là, dans ma tête, c'est juste Maxine et Arlo que j'connais qui porte le même nom. Mais j'les associe pas. Pas du tout. Ca me traverse même pas l'esprit. Arlo, il semble surpris de ma remarque, et sa réponse, me fait écarquiller les yeux. "Ah parce que t'as une soeur aussi?" J'me marre un peu. "Wo, mais en fait, ou t'es ultra mystérieux pour moi, ou l'alcool qu'on boit quand on s'voit me fait tout oublier, mais j'savais pas!" Et encore une fois, j'pense même pas que Arlo puisse être le frère de Maxine. Ca match pas dans ma tête. Ca fait pas de connexion. J'prends ma pinte entre les mains, et j'bois un coup avant de plonger mon regard dans celui de mon pote. "Bon, Arlo Gray, donne moi toutes les infos qu'un pote devrait savoir, comme ça on repart sur de bonnes bases!" J'me marre à ma propre connerie. Mais en vrai, ça s'semble assez indispensable que j'entende des trucs sur lui et que j'les retienne aussi, une bonne fois pour toute.

@Arlo Gray

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Arlo se mit à rire à la remarque d'Orso sur le fait qu'il avait une soeur. « Mon gars, j'en ai même deux ! » Bon, June n'était pas ici, mais elle restait sa soeur et une Gray, elle aussi. Peut-être finirait-elle par venir les visiter, Maxine et lui, à Bowen. Si c'était le cas, la population des Gray en Australie allait enfin augmenter. Orso réitère qu'il n'en savait rien et Arlo lui met une main sur l'épaule, se voulant rassurant. « T'es pardonné » dit-il, comme s'il s'agissait d'une grande erreur. En vrai, ça changeait rien, non ? Après tout, Orso, c'était son pote de soirée, ce n'est pas comme s'ils allaient à l'église tous les dimanches ensemble. Il se marra quand même à son tour parce que c'était bien vrai que lui aussi il avait tendance à oublier certains moments de leurs soirées arrosées. D'ailleurs, il ne connaissait pas non plus son nom de famille, bien qu'il savait qu'il était italien. « Avant que j'commence, Arlo Gray a besoin de savoir à Orso qui il fait affaire » poursuit le jeune homme, amusé, un sourcil froncé. Puis, il réfléchit à ce qu'il pouvait bien dire à celui-ci. Il prend son verre et boit un coup, comme s'il cherchait un peu de courage liquide de couleur dorée.

Je cligne des yeux lentement après qu'Arlo me dise que finalement, c'est pas une mais deux soeurs qu'il a. J'éclate de rire avec lui. Bordel, ouais en fait, on était définitivement des potes de soirées. Pour raconter des conneries, faire des dingueries, profiter jusqu'au bout de la nuit, on était bien présent, mais en fait, ouais, on s'connaissait pas tant que ça. "Oh. Wo. Ok!" que j'arrive à dire en secouant la tête devant l'improbabilité de cette conversation. Et les deux pintes qu'on a déjà bu au préalable n'ont strictement rien à voir là dedans. Arlo commence par me pardonner puis on devient sérieux un peu plus. Même si les yeux sont bien rieurs quand même. J'lui tends la même, faussement officielle, et j'me présente, comme si on se connaissait pas. "Orso, Orsoni Luciano, italien pure souche, produit du soleil de la Sicile." que j'lui dis en lui serrant la main, avec un grand sourire aux lèvres. Et comme j'suis sur ma lancée, je continue. "J'ai un grand frère, Fede et une soeur jumelle, Aura. MAIS, je tiens à le préciser, elle est née un peu après moi, c'qui fait que je suis son grand frère avant tout." Ca, ça comptait beaucoup pour moi, c'était un vrai sujet de discorde entre elle et moi, depuis toujours, mais j'le disais à qui veut bien l'entendre. Clairement, j'étais peut-être plus vieux qu'elle de quelques minutes, mais j'étais assurément beaucoup immature qu'elle. Ca, c'était un secret pour personne. C'était un bon début déjà, de présentation. Tout ça, bien sûr, c'était un peu à la blague, c'était bon enfant. Pour l'instant.

@Arlo Gray

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Des potes de soirées qui ne connaissent rien - ou presque - l'un de l'autre, c'était tout ce qu'il y avait de plus normal, quoi. Orso était surpris d'apprendre qu'Arlo avait deux soeurs, il secouait la tête. Si on les écoutait parler, on n'y croirait pas une seconde. Qu'est-ce que ces deux mecs faisaient là, en plein milieu du bar, à se raconter leur vie et leur rang familial ? Mais Arlo aussi a besoin d'en savoir plus, maintenant que cartes sont sur table. Orso lui tend la main pour les présentations officielles, ce qui fait éclater de rire Arlo. Il lui serre la main et l'écoute se présenter. « Lucianooo, le grand ! » Il sourit avant que son ami poursuive. Il a un frère, Fede. À ce moment, Arlo réalise qu'il connaît le frère d'Orso et qu'il en avait aucune idée. Fede, c'est son tatoueur. C'est le premier en Australie qui a mit de l'encre dans sa peau et c'est honnêtement le seul à qui il fait confiance, depuis. Son style est on point et en plus, ils partagent la même vibe. Orso a une soeur, aussi. Aura, il ne la connaît pas, par contre, mais s'il a à la rencontrer, il saura que c'est la plus petite du duo. « Mec, j'connais Fede ! C'est lui qui m'a fait ça », dit-il en pointant un premier tatouage, puis un second. « Il est de la bombe », ajoute-t-il avant de s'enfiler une énième gorgée de bière. Puis, c'est à son tour de se présenter. « Arlo Gray, premier du nom, d'aucune royauté britannique mais au sang purement anglais », dit-il en levant sa révérence. Gray retient un fou rire parce que c'est pas sérieux, tout ça. « Le seul mec de la famille, à part mon paternel j'veux dire. J'ai une grande soeur, June, qui est toujours à Londres. On s'aime, mais c'est pas comme avec Max, ma p'tite soeur. » Arlo secoue la tête comme s'il était découragé. « Maxine, c'est ma meilleure amie et ma pire ennemie en même temps, mais j'ferais tout pour elle. On est inséparables, même si on se déteste parfois. » Le brun était loin de se douter de la bombe qu'il venait de lancer en pleine boîte de nuit. Maintenant, il ne restait qu'à regarder les répercussions.

On s'retrouve là, au milieu d'une boite de nuit, accoudé au bar, à s'faire des présentation officielle et franchement, j'trouve ça vraiment bien rigolo. En fait, ça feat parfaitement avec les débilités qu'on peut faire quand on est tous les deux. Ca ressemble bien à du Arlo/Orso ça. Sans l'ombre d'un doute. Et il rentre dans mon jeu quand j'me présente, genre officiellement. "Ouaip, le seul et l'unique!" que j'dis bien fier de moi même. Puis j'lui parle brièvement de mon frère et de ma soeur. Et là, hasard de dingue, Arlo connaît mon frère. Bien sûr qu'il le connait. C'est clairement le meilleur tatoueur du coin. Et c'est quand même marrant qu'on n'ait jamais connecté ce genre de lien qu'on pouvait avoir. "BIEN SUR QUE C'EST D'LA BOMBE!" que j'dis en regardant le tatouage d'Arlo. J'soulève la manche de mon t-shirt et j'lui montre un morceau de ce que j'ai sur l'épaule. "C'est son oeuvre aussi." Bah voilà, de discuter de trucs personnels, ça rapproche. Sans l'ombre d'un doute. Et puis, naturellement, c'est au tour d'Arlo de se présenter. Il le fait sur le ton de l'humour et ça m'arrache quelques rires. Pas de lien avec la royauté, ça, ça m'semble logique. Et a mesure que je l'écoute me parler de sa fratrie, les fils commencent enfin à se toucher entre eux. Max. Ah c'est marrant hein. Comme Maxine. J'perds un peu mon sourire. Parce que Maxine, c'est pas juste une connaissance. C'est genre.. un mess sans nom notre relation. J'l'ai fais souffrir, j'ai été un parfait connard avec elle, et en même temps il y a des tonnes de sentiments entre nous. C'est pas viable notre histoire, mais ça compte quand même. Et alors qu'il me reste un tout p'tit espoir que cette Max Gray, ça soit pas ma Maxine Gray, Arlo fait voler en éclat le peu de doute que j'avais. Il me parle de sa soeur. Et ils sont inséparables. J'bats des cils. Comme si le temps c'était arrêté. Parce que là, tout vient d'se connecter. "Maxine." que j'répète, presque comme un débile. "J'crois que j'la connais." que j'dis pour tenter de masquer le gros malaise que j'ressens là. C'est pas possible, bordel, que la p'tite soeur d'Arlo, ça soit Maxine! C'est pas putain de possible. Ca mettrait un bordel pas croyable. Ca s'rait .. non c'est pas possible. Là, mon seul échappatoire, c'est juste de prétendre que j'la connais juste de vue, rien de plus. Mais j'suis pas certain que mon visage là, soit bien en phase avec ce que je m'apprête à dire de mensonges.

@Arlo Gray

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À force d'en rire, les deux jeunes hommes réalisent qu'ils ne se connaissaient pas vraiment, mais qu'ils ont déjà un point en commun de plus: Fede et ses tatouages. Orso s'empresse de montrer la pièce que son frère lui a fait sur l'épaule. « C'est vraiment hot ! » réplique Arlo, impressionné. L'art, sous toutes ses formes, lui a toujours fait cet effet. Les tatouages, c'est de l'art et ce n'est pas pour rien qu'il en a le corps recouvert. Arlo continue sa présentation officielle à son pote et avoue avoir deux soeurs. D'abord, June, la plus vieille, qu'il apprécie mais avec qui il n'a pas de connexion particulière. Puis, Maxine, sa petite soeur, son inséparable. Plus il en parle, plus il sourit. Plus il en parle, moins Orso semble dans son assiette et ça intrigue Arlo. Il répète son prénom, comme s'il cherchait à se remémorer le visage de sa soeur. Gray hoche la tête et s'arrête lorsque son ami lui dit penser la connaître. Arlo fronce les sourcils. Comment ça, ils se connaissent ? Arlo prend sa pinte et se prend une, puis deux gorgées de bière. Ça ne veut tellement rien dire. Maxine, elle travaille à Bowen, elle cotoie pleins de gens. Orso, c'est peut-être juste une personne parmi tant d'autres et puis, il ne sait même pas s'il la connaît. Mais plus il l'observe, plus les traits de son visage changent et laissent croire le contraire. Il n'a pas besoin de rien dire, Arlo comprend. Ils se connaissent. Quand, comment ? Voulait-il le savoir ? Son instinct protecteur envers sa petite soeur commençait à surgir en lui. Il l'appréciait, Orso, mais il l'avait vu se défoncer et galérer, il savait qu'il n'était pas blanc comme neige, quoi. « Tu... tu connais Maxine ? » dit-il à voix basse, presque couvert par la musique.

C'était bon enfant, c'était détendu avec Arlo. On passait toujours des pures soirées tous les deux et ça en prenait vraiment le chemin cette nuit là. On en v'nait à se présenter, comme si on était à l'école, en parlant de nos frères et de nos soeurs. J'commençais moi et on s'trouvait un contact en commun. Mon frère Fede, était le tatoueur d'Arlo. En même temps, on pouvait difficilement faire plus talentueux que mon grand frère. J'étais pas mal fier de lui à vrai dire. Et tout se gâte, en l'espace d'une seconde, quand Arlo me parle de ses soeurs. D'une en particulier. Maxine. J'crois que j'perds mon sourire, j'tente de faire bonne figure, mais mon coeur s'emballe. Bordel. Si Arlo sait pour moi et Maxine, j'sais pas c'qu'il en sera de moi, de notre amitié. J'ai mal agit avec Maxine, on a mal agit l'un envers l'autre, on s'est fait du mal, et c'est pas totalement terminé. Et j'sais pas comment faire pour paraître normal face à Arlo. J'peux pas m'empêcher de répéter son prénom à Maxine alors j'me rattrape en disant que j'crois que j'vois qui elle est. Mais j'me fous dans la merde là, assurément, parce que j'sens que ça interpèle Arlo. Il s'est pris deux grandes gorgées de bière, j'fais pareil, parce que le malaise là, il est un peu palpable. Je hoche la tête à sa question. "Ouais, ouais, j'crois que j'vois qui c'est." Arlo, il sait que j'suis sympa comme ça, que j'suis un bon pote, mais il sait aussi que j'suis pas un exemple en terme d'excès et de nana aussi. J'tente là, dans ma tête, de peser le pour et le contre. Est-ce que j'lui mens? Est-ce que ça ferait pas juste repousser le problème à plus tard? Est-ce que j'utilisais la technique de l'autruche, à savor - on verra plus tard, si j'en parle pas ça existe pas ? Bordel, j'réfléchissais à toute vitesse et je m'embrouillais plus qu'autre chose. "On s'est.. croisé une après-midi, j'ai été son guide de canyoning. C'était y a pas mal de temps déjà." Voilà, ça me semblait être un bon début. Pour l'instant, je n'avais pas menti. C'est comme ça qu'on s'était rencontré avec Max, c'est comme ça que tout avait commencé. J'priais fort pour qu'Arlo n'enchaîne pas les questions, parce que j'savais pas comment j'allais m'en sortir de celle là. Arlo, le frère de Maxine, bordel, c'en était une bonne celle là, tiens.

@Arlo Gray

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Ce qui s'avérait être une soirée agréable et légère semble être sur le point de tourner. Arlo a l'habitude de retrouver Orso à la boîte pour se boire un coup, rigoler et oublier une partie de leur soirée. Bien qu'il ait bu quelques bières déjà et qu'il se sentait l'esprit plutôt léger plus tôt, il a maintenant l'impression d'avoir toute sa tête et que chaque mot que prononce Orso résonne dix fois plus fort. C'est son instinct de grand frère, de protecteur de Maxine. Il tient tellement à elle que ça en devient difficile. Ça a toujours été comme ça, il finissait par être dans ses pattes pour la taquiner, oui, mais surtout pour s'assurer qu'elle allait bien. Et depuis leur passage à Londres, aux fêtes, il sait que quelque chose cloche mais que sa petite soeur n'était pas prête à en parler. Est-ce Orso ? Mais non, se dit-il. Son ami lui dit qu'ils se sont croisés qu'une fois, qu'il a été son guide de canyoning. Comme s'il avait pu lui faire du mal en un après-midi. Arlo secoue la tête pour y chasser ses idées de son crâne. « Ah ouais, guide de canyoning ? Tu vois, un autre truc que tu m'apprends là ! » lâche-t-il en rigolant. Le changement de sujet était peut-être une tactique pour retrouver la légèreté de leur soirée, mais ça ne durerait pas longtemps. Quand Arlo avait quelque chose en tête, il ne laissait pas facilement tomber. Encore moins lorsqu'il s'agissait de sa petit Max. Gray finit ce qu'il restait de sa bière et posa la pinte sur le comptoir. « J'paie la prochaine tournée, je sens qu'on en a besoin après autant de bla bla ! » lâche-t-il en pointant la pinte d'Orso quasiment vide elle aussi. Ça lui trotte quand même dans la tête, cette histoire. Peut-être qu'il s'en faisait pour rien.

J'étais sur un putain de terrain glissant. Depuis qu'Arlo avait parlé de Maxine, j'agissais plus tellement pareil. J'étais un peu plus sur la défensive, et j'me rendais bien compte que là, la situation, elle était plus que critique. J'savais pas comment Arlo allait réagir s'il devait apprendre que Maxine et moi, c'était beaucoup plus qu'une histoire de juste deux personnes qui se croisent pendant une après-midi de canyoning. J'me doutais bien qu'il serait pas ravi de savoir que j'avais accessoirement brisé le coeur de sa petite soeur. On s'était déchiré avec Maxine et en fait, là, j'me sentais un peu pris au piège. J'tentais de détourner la conversation, d'en dire le moins possible et de sembler détaché. J'crois que ça fonctionnait parce que Arlo, au lieu de poursuivre dans l'interrogatoire, rebondi sur le fait que j'étais guide de caynoning et qu'il ne le savait pas. J'riais, un peu soulagé de voir que la conversation s'éloigner de sa petite soeur. "On a tellement de part d'ombre!" que j'dis en riant. Mais au fond, j'avais jamais autant dit la vérité. J'gardais volontairement le voile sur ma relation avec Maxine et j'enchaînais. "Ouais, c'est trop cool comme job, j'suis payé à faire de l'escalade, sauter des falaises et arpenter la rivière, qui dit mieux?" J'étais bien content d'avoir trouvé ce boulot, ça payait bien, même si l'association tournait seulement aux beaux jours, ça m'permettait de vivre tranquillement toute l'année. Avec toutes ces discussions, on avait vidé notre pinte et Arlo proposa de payer la suivante. Je m'enfilais le reste de bière et j'reposais bruyamment le verre sur le comptoir. "Ouais, ça donne soif de se raconter nos vies!" Et j'espérais aussi, un peu au fond de moi, que l'ivresse de la soirée allait faire oublier cette conversation à Arlo. Mais paradoxalement, ça m'exposait aussi à en dire plus. L'alcool, les langues qui se dénouent, l'impression que rien ne compte, ça pouvait vite déraper. Alors qu'on avait de nouvelles pintes toutes fraiches devant nous, j'regardais Arlo avec un p'tit sourire. "Bon, bro, dis moi tout, t'en es où au niveau des nanas?" Est-ce que j'étais un débile de parler de ça? Oui, complètement. C'est qu'une fois la question sortie que j'me rendais compte que j'revenais vers une pente glissante. L'alcool n'allait pas m'aider, assurément, surtout si j'lançais ce genre de sujet, de mon propre chef.

@Arlo Gray

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☽☽ tu vois l'genre de cercle vicieux? le genre de trucs qui donne envie d'tout faire sauf de mourir vieux. tu peux courir à l'infini à la poursuite du bonheur. la Terre est ronde, autant l'attendre ici.

Arlo écoutait maintenant Orso lui parler de son job les yeux grands ouverts, émerveillé par celui-ci. Bon, l'alcool y jouait un peu pour l'effet aussi, mais question d'adrénaline et de plein air, Orso était servi. « C'est epic mon gars ! Ce que je ferais pour troquer les scalpels et les masques pour juste, jouer dehors tout le temps ! » dit-il en rigolant. Arlo, il dit ça parce qu'il a bu, il ne changerait pas de métier. La médecine, c'est ce qui le passionne plus que tout. Pour le sport, il en profitait durant ses temps libres et c'était bien assez. Mais là, il n'avait pas toute sa tête pour réfléchir clairement. Orso finit sa bière et accepte son invitation à en commander encore plus. Ils allaient finir la soirée éméchés, sûrement, assurément, mais ils avaient l'habitude l'Italien et l'Anglais. Leurs nouvelles pintes servies, Orso enchaîne avec une nouvelle question. Où en était Arlo côté filles ? Rien de surprenant comme question, comme les sujets de leurs soirées tournaient toujours autour du sport et des femmes. « Mec, j'ai remis l'application Bowen Bow Tie », commence Arlo en se prenant une gorgée de bière. Il n'y avait pas passé beaucoup de temps encore, mais le brun avait eu quelques matchs et avait d'ailleurs rencontré Vega, depuis. Leur soirée s'était bien passée, il l'appréciait beaucoup, mais pour l'instant, il en était là. Puis il y avait Freja et Opale, qu'il devait rencontrer. Et Adelita, la fille du musée. Arlo passe une main dans sa crinière et rigole tout seul en pensant à tout ça. « J'ai de bons matchs, très bons. J'ai rencontré une fille la semaine passée, ici sur la piste de danse », lâche-t-il, souriant. Vega, elle était belle, tellement belle. Elle était plus que ça, elle était intelligente, curieuse, ouverte. Ça l'impressionnait, le petit Arlo. « J'sais pas où ça va mener, mais broooo », poursuit Arlo en se mordillant la lèvre. Il prend sa pinte et boit une nouvelle gorgée de bière fraîche. « Et toi, quoi d'neuf niveau filles ? Qu'est-ce qu'il se passe avec les conquêtes du beau Orso ? » ajoute Arlo en rigolant.

J'avais une certaine fierté du métier que j'exerçais. Certain disait que c'était pas vraiment un travail, que j'faisais rien qu'à passer du bon temps. En soit, c'était pas complètement faux, il s'agissait un peu d'un métier-passion même si en tant que guide j'avais quand même pas mal de responsabilités surtout vis à vis de la sécurité des personnes que j'encadrais. Arlo, il semblait émerveillé et sa réplique m'arracha un rire. "Naan, naan, il faut des gens comme toi quand des gens comme moi ratent leur coup tu vois." Clairement, j'avais déjà fait quelques tours aux urgences durant ma vie, j'étais jamais à l'abris d'une mauvaise chute. La conversation, je l'éloigne volontairement de Maxine, j'veux surtout pas, à ce stade là, qu'Arlo soit au courant pour moi et sa petite soeur. Ca me mettrait beaucoup trop à défaut et j'préfère me dire que ça sera un problème pour plus tard. C'était débile comme façon de penser, parce que ça finira par me retomber dessus, tôt ou tard. Mais si c'était tard, alors c'était ok. J'étais comme ça moi, la technique de l'autruche, pour faire comme si tout allait bien. Ma question, à Arlo, par rapport à ses conquêtes, elle peut être un peu dangereuse mais Arlo semble trouver ça normal. Après tout, parler de meufs, c'est un truc qu'on fait tout le temps tous les deux. J'le regarde amusé. "Ah ouaiiiis ? Moi j'y arrive pas sur Bowen bow tie." Mais ça semble bien se dérouler pour Arlo qui me confie qu'il a eu un date, la semaine passée. "Woo, t'es dans la place bro!" Il avait l'air tout heureux Arlo de me parler de cette nana. A cet instant, je savais pas qu'il s'agissait de Vega, qui était l'une des meilleures amies de Maxine et accessoirement quelqu'un qui me détestait profondément. Ca annonçait bien de belles choses ça. "Vous allez vous revoir?" que j'demande, assez curieux. J'avais toujours l'impression que chez les autres, c'était beaucoup plus simple. Arlo, naturellement me retourne la question. Je basculais la tête un peu en arrière, comme si j'étais un dramaking, soupirant mais avec tout de même le sourire aux lèvres. "Pas de trucs bien nouveau à vrai dire. Personne m'a donné le guide pour que les histoires s'passent bien. C'est toujours un mess mes affaires." que j'dis avec le sourire. J'passais bien sous silence qu'il s'agissait de Maxine, en autres. Parce qu'il y avait aussi cette histoire avec Sierra qui me prenait pas mal la tête. J'décidais de lui parler de cette dernière, c'était pas un mensonge, j'cachais juste l'entière vérité. "Y a une nana là, que j'avais rencontré à Florence, qui est là, à Bowen. Et c'est un peu .. compliqué." C'était un euphémisme clairement. Mais au moins, j'dirigeais l'attention d'Arlo vers autre chose que vers Maxine. Et ça, c'était smart.

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☽☽ tu vois l'genre de cercle vicieux? le genre de trucs qui donne envie d'tout faire sauf de mourir vieux. tu peux courir à l'infini à la poursuite du bonheur. la Terre est ronde, autant l'attendre ici.

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