And when I felt like I was an old cardigan under someone's bed you put me on and said I was your favorite (billie)

Tu n’allais pas très fort ces temps-ci. Tu étais rentrée à Bowen, mais quelque chose te tirait du jus. Toute cette histoire avec Beckham, avec Emilia… Ça te brisait le cœur à toi aussi. Puis, il y avait ce déménagement, cette perte de repères avec Poppy et Lewis. T’étais un peu confuse dans tout ça. C’est pourquoi tu avais choisi un point de repère qui n’allait pas changer du tout. C’était Billie. Billie, c’était non seulement ta meilleure amie d’enfance, mais c’était aussi celle de qui tu étais la plus proche en ce moment. Sagement assise dans le Starbucks de Bowen, tu étais sur ton téléphone avec ton cardigan sur toi et tes jeans, la réalité c’est que tu ne dormais plus beaucoup et tu ne mangeais pas très bien... Conséquemment, tu avais toujours froid. « Hey Billie! » que tu lui disais avec un signe de main et un grand sourire.

Tu savais que quelque chose clochait avec Stacy. Quand vous aviez prévu de vous voir le lendemain, tu avais senti que quelque chose n’allait pas. Vous n’étiez pas meilleure amie pour rien. Il était facile de vous comprendre sans même avoir besoin de dire un mot. C’est pourquoi, pour ta journée de congé, tu avais prévu de passer du temps avec elle. D’être présente pour elle. Après tout c’est pour cette raison qu’on t’aimait bien. Ta présence, ton sens de l’écoute. Vêtue d’un simple jeans et d’un hoodie, tu pris la direction du Starbucks. Vous vous étiez donné rendez-vous dans votre café préféré. Contrairement à d’habitude, tu étais en retard. Tu avais dû passer par le bureau afin de transférer un dossier. Comme tu n’allais plus t’en occuper, tu devais faire un suivi auprès d’un collègue. Arrivée au café, tu tentas de trouver Stacy, c’est alors que tu vis une tête blonde de faire signe avec un grand sourire. « Désolé du retard ! » Tu la pris dans tes bras avant de t’asseoir en face d’elle. « Tu as commandé ? »

Alors qu’elle s’excuse pour son retard, tu fronces les sourcils. « Est-ce que tout va bien Billie? » que tu demandes surtout parce que tu t’inquiètes pour ta meilleure amie. « Tu sais bien que je te pardonnerais l’univers tout entier! » que tu déclares avec un petit sourire, parce que t’étais tout simplement comme ça, Stace. Son câlin te réconforte déjà, sa présence t’apaise, son gros bon sens aussi. À sa question, tu secoues négativement la tête. « Non, je t’attendais. » que tu lui dis simplement. Tu t’étais languis de ton latté au lait d’avoine, mais pour Billie, ça valait la peine d’attendre. « Comment vas-tu, mon amie? Je crois que la dernière fois qu’on s’est vues, c’était avant que je parte pour Oxford… » que tu dis, la mine songeuse.

Il était rare pour toi d’arriver en retard. En fait, tu étais toujours celle qui arrivait en premier, mais pas aujourd’hui. Le boulot avait du passer avant... Une fois au café, tu avais retrouvé ta meilleure amie. Même si elle faisait comme si tout allait bien, tu voyais bien qu’elle n’était pas dans son assiette. Alors que tu arrivais, elle te demandant si tout allait bien. « Oui t’inquiète, je devais juste transférer un dossier à un collègue. » lui dis tu en souriant. Ce à quoi elle répond qu’elle te pardonnerait l’univers. Tu te mis à rire. « Je sais, mais tu me connais, j’aime pas être en retard ! » Tu lui fais un câlin puis tu t’installes en lui demandant si elle avait commandé. « Bon dans ce cas, moi je meurs de faim. Un latté au lait d’avoine pour toi ? » lui demandes tu en sortant ton porte-monnaie. Tu allas rapidement passer commande et tu revint vers ton amie. « Je vais bien et toi. Tu n’as pas l’air d’aller. Je te connais, le son de ta voix n’est pas pareil. »

Elle devait transférer un dossier à un collègue, c’est à ce moment que tu hochais la tête en ajoutant un simple « Oh ok. » Tu n’en ferais pas plus de cas, elle t’avait expliqué l’ensemble de l’œuvre en quelques mots. Tu savais pertinemment que ta meilleure amie n’aimait pas être en retard. Tu levais les yeux au ciel en riant en l’entendant te le répéter. Tu lui rends son étreinte alors qu’elle avoue qu’elle mourrait de faim. « Tu me connais si bien. » que tu lui dis en riant alors qu’elle se dirigeait vers le comptoir pour passer commande. Bien plus vite que toi, d’ailleurs. Zut. Tu te promettais de payer la prochaine tournée. Elle te disait qu’elle allait bien, mais que toi tu n’avais pas l’air d’aller… Décidément, tu ne pouvais rien lui cacher à Billie. Le son de ta voix, tu te prenais une note mentale en te promettant d’être meilleure menteuse la prochaine fois. « Je… » Tu réfléchis aux mots que tu vas employer avec ton amie parce que tu savais qu’ils pouvaient se retourner rapidement contre toi. « En fait, j’suis emménagée dans une coloc récemment… et c’est… bizarre. Tu sais, ça a toujours été Alex et moi… » Que tu confies. « Mais c’est plus Alex et moi. » que tu avoues en cachant un peu la réalité avec Beckham et Emilia. Tu savais qu’elle allait te griller en moins de deux minutes, mais ça te donnait quand même l’impression que t’allais t’en sauver pour une minute encore.

Après ton agression, ton supérieur ne voulait plus que tu t’occupes de certains dossiers qui impliquaient des hommes. Non pas qu’il craignait que tu reproduises la même erreur, mais c’était préférable pour toi de t’occuper des autres dossiers. Tu ne t’en plaignais pas, ça te convenait même. « Rien de grave t’inquiète, juste qu’on m’avait refilé un dossier que je ne peux pas m’occuper, mais on est là pour toi. » Tu t’étais levé pour passer commande et voilà qu’on t’appelait pour te signifier que ta commande était prête « Je sais, je te connais par cœur tu veux dire ! » que tu lui dis en réponse à son commentaire qu’elle avait fait avant que tu passes commande. Tu allas la récupérer rapidement et tendis ensuite le café à ta meilleure amie. Maintenant que vous aviez vos commandes, il était temps que vous discutiez. Tu lui avais dit qu’elle n’avait pas l’air bien. Comme tu la connaissais bien, tu pouvais savoir quand quelque chose clochait. Tu pris une gorgée de de latte vanille et tu attendis qu’elle forme une phrase. Elle t’annonce qu’elle a rejoint une colocation. Un peu déçue qu’elle ne te l’ait pas demandé, tu caches ton émotion derrière un simple « hum. » Et hop une bouchée de ton panini. Tu manques de t’étouffer lorsqu’elle te dit qu’il y a plus d’Alex et elle. Tu reprends ton souffle et tu articules. « Il s’est passé un truc dans cette coloc. Si y’a plus d’Alex et toi... » Tu te doutais qu’elle ne te disait pas la vérité. Tu avais remarqué son petit tic lorsqu’elle mentait. «Tu sais que tu peux tout me dire Stace ! »

« Oh? » que tu lui demandes, curieusement. Commande prête, tu comptais aller récupérer ton latté avec Billie, mais la réalité c’était qu’elle était plus rapide que toi. Alors qu’elle te disait qu’elle te connaissait par cœur, tu riais doucement. « J’avais besoin d’un endroit à moi pour le moment… » que tu lui dis. « Non mais tu le sais, mon frère et ses colères parfois… » Tu lèves les yeux au ciel. « Il a le don de te faire sentir mal même si t’es même pas impliquée dans l’histoire! » que tu lui dis. Puis, elle te disait que tu pouvais tout lui dire. « Même qu’Emilia et Beckham se sont séparés par ma faute? » Que tu dis d’un trait rapide, la voix basse, les yeux bien braqués sur ton latté.

TW
Ton amie avait l’air de s’inquiéter pour toi, mais il n’y avait pourtant rien de grave. Attends, était-elle au courant de ce qui t’était arrivé quelques années plus tôt ? Pourtant, tu avais dit à tout le monde que tu allais bien après ton attaque au couteau. Tu étais passé proche de mourir, mais tu avais survécu. Maintenant, tu n’avais plus le droit, et ce jusqu’à nouvel ordre, de tu occupes de dossier impliquant des hommes violents. Devais-tu lui en parler ? Peut-être une autre fois, pour l’instant, c’était Stacy qui comptait. « Allez oubli, c’est rien ! » Commande prête, tu es déjà debout pour aller la chercher. Le stress d’être en retard, tu avais donné un peu d’adrénaline, mais là, tu commençais à être un peu vide, mais pas trop. Lorsqu’elle te dit qu’elle avait besoin d’un endroit à elle, tu la comprends « hum. » Réponds-tu simplement. « Tu parles, la dernière en date m’a marqué. » dis-tu simplement. Tu avais grandi avec lui, mais tu n’étais pas aussi proche qu’avec Stacy. À l’époque et encore aujourd’hui, vous étiez comme des sœurs, toujours ensemble malgré les petits deux ans qui vous sépare. Tu l’écoutes d’une oreille attentive jusqu’à ce qu’elle te sorte que Beckham et Emilia n’étaient plus ensemble ? « Attends, quoi ? » dis-tu surprise de la situation. Tu connaissais Emilia par le boulot, mais Beckham un peu plus longtemps.

Oublie, ce n’était rien. Tu fronçais les sourcils. « Tu es certaine? » que tu lui demandes sans trop vouloir insister mais voulant tout de même être présente pour ton amie. Tu l’écoutes te répondre concernant la dernière colère de ton frère et tu hausses les épaules un peu maladroitement. « Je pense pas qu’il fasse ça pour mal faire, tu sais… mais je sais pas, je suis prête pour un environnement plus calme. » Plus doux que tu te disais mentalement. Tu rougis vivement alors qu’elle n’était pas au courant de la situation Beckham. « Tu ne l’as pas su ou tu ne l’as pas encore lu sur le blog de The Writers? » Que tu lui demandes, un peu honteuse. « On m’a référé comme l’ancienne barmaid du Elm Street, tu te rends compte? J’ai un doctorat et un post-doctorat et on me voit encore comme une serveuse… » Que tu râles un peu en évitant soigneusement le sujet que toi et Beckham vous vous étiez embrassés.

Vous étiez proche, c’était le cas de le dire. Même elle, elle voyait que quelque chose clochait chez toi. Seulement, tu ne voulais pas l’inquiéter davantage, vous étiez là pour parler d’elle, pas de toi. « Oui je suis certaine, on en parlera une autre fois. Là on est là pour toi ! » Puis la conversation tourne vers son frère et ses colères. Tu l’avais vu une fois et c’était bien assez. Tu pris une gorgée de ton café puis lui répondit. « Non je sais, mais oui je te comprends. Avoir besoin de calme ne peut être que bénéfique pour le mental. » Voilà que tu commençais à parler comme une vraie travailleuse sociale. Déformation professionnelle. Et la conversation déroge vers ce qui se passe avec Beckham. « Oh tu sais, moi et les réseaux sociaux ça fait deux et encore plus avec ce blog. » C’était vrai, tu n’appréciais pas vraiment les réseaux sociaux et encore moins le blog. Tu le lisais parfois, mais seulement pour savoir si ton nom s’y trouvait. Pour l’instant, tu t’en sortais bien, aucune rumeur sur toi. « Mais tu es plus qu’une serveuse ! Qui irait parler de ça à ce blog. Et ça change quoique tu sois une ancienne serveuse. Y’a surement quelque chose de plus, non ? » Pourquoi ça la dérangeait autant.

« Mais on est pas toujours obligées de parler de moi, tu sais. » que tu lui dis doucement, avec des yeux doux, plein d'empathie. Concernant le calme qu'elle te parlait, tu inspirais longuement puis tu expirais. Bénéfique, qu'elle avait dit l'autre blonde. Tu ne pouvais que hocher la tête. Tu ne voulais que ça, du calme. Du calme dans ta vie qui ne bougeait que trop. Puis, elle te dit qu'elle ne suivait pas le blogue et tu grimaçais. « On a dit que j'ai embrassé Beckham sur la plage... » que tu dis d'une toute petite voix. « J'sais pas... j'suis peut-être connue pour ça, pour être une serveuse. » que tu dis en espérant détourner le sujet maintenant que tu fixes tes orteils peint rose pour l'été.

Oui vous étiez là pour elle, mais elle se doutais bien que quelque chose n’allait pas chez toi. Elle te connaissait que trop bien. « Je sais, mais là, tu voulais qu’on parle de toi, enfin c’est pas grave. Disons juste que depuis mon agression, mon supérieur ne veut plus que je m’occupe de certains dossiers. » dis tu d’un ton plutôt calme. Comme si elle était au courant de ton agression. L’était-elle ? Tu ne te souvenais plus de qui l’était et l’était pas. Et voilà la raison de voter rencontre. Beckham. Il n’était pas en couple avec une autre blonde. As ta connaissance oui. « Oh, donc Beck et toi... » Tu ne l’avais pas vu venir. Tu oublias le sujet de la serveuse, car ce n’était pas ce qui était important. « Stacy... Qu’est-ce qui s’est passé ? »