I wanna live my life like a work of art + Aleksy

La fête de la mangue battait son plein. Charlize ce n'était pas trop son truc, elle n'aimait pas tellement se mélanger et réaliser des défis qu’elle trouvait sans intérêt. Il n’y avait jamais rien de très intellectuel dans tout ça. Quand elle le disait elle passait pour la snob de service, mais elle s’en moquait totalement, ça faisait bien longtemps qu'elle avait arrêté de s’en faire pour le jugement des autres. Donc non, vous ne risquez pas de la trouver avec un maillot à l'effigie d'un fruit ou d'un autre. Mais qu'importe, elle laissait ça aux autres et elle trouvait une autre manière de s'amuser, bien à elle. Ce qui lui plaisait, dans cet événement, c’était le challenge que ça apportait, elle qui aimait tant innover, elle cherchait toujours des idées de nouvelles recettes spécialement pour cette période. Des goûts différents, des formes particulières, elle se creusait la tête et ça donnait la tendance pour les parfums mis en avant pour la saison hivernale. Cette année, elle avait tenté des entremets à base d’ananas bien frais et des muffins fourrés à la mangue confite. Les entremets remportaient un franc succès, mais les clients boudaient les muffins et la pâtissière en était contrariée. Alors elle avait appelé sa goûteuse officielle, Aleksy, pour qu’elle vienne l’aider à comprendre et à changer sa recette. Elle travaillait dans son labo quand Lize entendit du bruit derrière elle, la porte du fond qui s’ouvrait et la voix joyeuse de sa sœur qui saluait ses employés. Elle essuya ses mains sur son tablier afin de l’accueillir. Ah tu es là ! Attrape un tablier et une cuillère, on a du travail. Quand elle était prise par sa passion, la jeune femme faisait peu de sentiments, mais la benjamine la connaissait assez pour le savoir et puis on pouvait lire dans son sourire qu’elle était vraiment contente qu’Aleksy soit là. Tu vas bien ? S’enquit-elle malgré tout en posant quelques échantillons de gâteaux et de crème sur le plan de travail. J’espère que tu as faim ! En vérité, les sœurs Martillo étaient toujours très occupées, il était difficile pour elles de trouver un moment pour se voir et quand elles étaient à la maison, il y avait toujours Romy dans leurs pattes, ou leurs parents pour les déranger. Les moments entre soeurs étaient rares et précieux et Charlize les chérissait.

@Aleksandra Martillo

"Hello from the other side..." Je chante dans mon casque tout en roulant dans les rues de Bowen. Est-ce que les piétons m'entendent ? Très certainement. Je m'en moque. Je trouve des moyens de m'occuper tout en avançant à un rythme de douze kilomètres heures. Même en deux-roues la circulation est bouchée à cause de la fête de la mangue. Les rues sont remplies. Les gens sont décidés à sortir de chez eux pour l'événement. Ils ont bien raison d'en profiter, car cette année, le Maire a fait son maximum pour dynamiser la ville. Je trouve que c'est plutôt sympathie, bien que je doive faire preuve de patience pour me rendre à la pâtisserie Imogen. Il est temps pour moi de faire une petite visite à Charlize. Petite... Il se peut que ce ne soit pas réellement le cas. Cela va dépendre de la quantité de pâtisserie qu'elle compte me faire ingérer. Elle serait capable de me kidnapper pendant des heures pour confectionner une de ses nouvelles créations. Cela ne me dérange pas du tout, bien au contraire : j'adore sa cuisine. J'endosse mon rôle de goûteuse avec plaisir. Excepté quand je monte sur la balance le lendemain, mais ça, c'est une autre histoire. "Alléluia !" J'arrive enfin à destination et trouve rapidement une place pour me garer. Je retire mon équipement et range le tout dans la mallette fixée à l'arrière de ma moto. Un petit check dans le rétroviseur pour arranger mes cheveux et le tour est joué. Je passe la porte en souriant. Bien évidemment, je dis bonjour au personnel. J'échange même quelques phrases avec ceux que je croise régulièrement. Il faut prendre le temps d'être gentil avec autrui dans la vie. Je débarque ensuite dans le labo ou plus communément appelé : l'entre de ma grande sœur. Je lève les yeux au ciel. "Oui chef ! Moi aussi, je suis contente de te voir." Je dépose un rapide bisou sur sa joue avant d'exécuter ses ordres. Je passe donc un tablier et file me laver les mains. Je sais que la patronne est en mode : boulot. Cela me touche d'autant plus qu'elle prend le temps de me demander des nouvelles. "La forme ! Mais il y a un monde fou sur la route. Toute la ville vénère le super fruit." J'observe les échantillons. Dans un coin de ma tête, une douce voix calcule le taux de sucre présent dans la crème et dans les gâteaux. Je fais en sorte de l'oublier en allant récupérer ma cuillère fétiche. Elle a un manche violet, rien que pour moi. "Rassure-moi, tu es une créatrice originale et tout ceci n'est pas à la mangue ?" En ce moment, je fais une overdose de ce fruit. Allez savoir pourquoi. Alors que l'ananas, c'est franchement meilleur, n'est-ce pas ? Je me place près du plan de travail, prête à accomplir mon devoir. Mais avant cela, je demande : "Et toi ? Comment tu vas ?"

@Charlize Martillo

Charlize n’appréciait pas tellement le moyen de locomotion de sa petite sœur, elle avait toujours peur qu’il lui arrive quelque chose en conduisant sa moto. Pourtant, Axten en possédait une et elle n’avait jamais rien trouvé à y redire, elle aimait même monter avec lui de temps en temps, tout comme avec Percy, son meilleur ami. C’était stupide, donc, cette peur. Peut-être parce qu’elle était une femme et que les habitudes millénaires de plus s’inquiéter pour les filles que les garçons étaient bien trop ancrés, ce qui était d’autant plus stupide. Ou bien simplement parce que c’était sa sœur, la plus jeune, le bébé de la famille. Dans tous les cas, Charlize gardait ses réflexions pour elle, elle ne voulait surtout pas blâmer Aleksandra et encore moins lui transmettre sa peur. Cependant, le regard qu’elle lançait au casque ne laissait pas tellement place au doute. Elle lui sourit quand la benjamine la rembarra gentiment. Dans son travail, Charlize était totalement différente que dans l’intimité, elle ne faisait pas souvent place aux sentiments, elle avait même la réputation d’être un dragon ou bien d’être froide et rigide comme les pierres. Mais elle s’en moquait, ses proches savaient combien elle les aimait, c’était tout ce qui comptait pour elle. J’espère que tu as été prudente. En ce moment, les accidents se multiplient. Ils ne vénèrent pas que le super fruit, ils vénèrent aussi l’alcool et oublient le civisme. Les articles de journaux qui relataient des accidents se succédaient, généralement des incidents mineurs, heureusement. C’était toujours le problème avec ce genre d’événement, les gens ne faisaient pas trop attention. Elle observa Aleksy attraper sa cuillère préférée, un jour, elle ferait graver son prénom dessus juste pour lui faire plaisir, cette idée la fit sourire. Elle dodelina de la tête en grimaçant. Malheureusement, elle allait décevoir sa sœur sur ce coup. C’est là le problème, j’ai voulu honorer le saint fruit et ce n’est pas un succès. Tu crois que tout le monde en fait une overdose ? Elle esquissa une moue ennuyée. J’ai fait un entremet à l’ananas, on se l’arrache, c’est un succès. Mais le muffin à la mangue est boudé. Il faut qu’on y remédie. Sinon, je changerai de parfum. Cependant, c'était mal connaître Charlize, elle était du genre à persévérer. Quand elle avait une idée en tête, elle allait jusqu’au bout. La mangue est confite, mais c’est peut-être trop sucré du coup. Alors dans certains échantillons, j'ai tenté de twister avec du yuzu. Et dans d’autres avec des zestes d’orange sanguine, pour apporter du peps. Dis-moi ce que tu en penses. Elle avait totalement zappé la question de sa sœur, trop prise dans ses pensées. Ça va ! Je n’ai pas une minute à moi en ce moment ! Tu participes à la fête de la mangue ? C’était bien connu, Charlize était bien meilleure pour écouter les autres que pour parler d’elle-même.


@Aleksandra Martillo

Je suis contente de voir ma grande sœur aujourd'hui. On ne passe plus assez de temps toutes les deux. Quelqu'un se trouve toujours entre nous, que ce soit nos parents ou sa fille, qui est adorable. Je ne m'en plains pas, je les aime tous et je décrocherai la lune pour ma nièce. Seulement, notre complicité aînée/cadette me manque. Alors quand elle me propose de venir l'aider à travailler, je ne peux refuser. Je débarque donc dans le laboratoire d'Imogen en souriant. Je remarque le regard désapprobateur de Charlize envers mon casque. Je me retiens de lever les yeux au ciel, imaginant très bien ce qu'elle peut penser. Elle est trop protectrice avec moi. Je suis une motarde prudente et il ne m'est jamais rien arrivé. Je sais que la moto est un moyen de locomotion plus dangereux que la voiture, mais je ne suis pas inconsciente. Je fais attention et je respecte les limitations de vitesse. Presque toujours. Bien sûr, je suis obligée de faire un commentaire sur la fête du saint fruit et son effet sur la circulation. Quelle idée. J'ai tendu la perche pour me faire battre. Ou le bâton, peu importe. Cette fois, je ne peux m'empêcher de soupirer en écoutant son exposé sur les accidents à Bowen. Il est vrai que les habitants sont très portés sur l'alcool avec les événements organisés par le maire. Même s'il y a parfois des débordements, ils ont le droit de s'amuser. Je ne vais pas les blâmer même s'ils doivent être plus prudents. "Oui, je fais attention. Je suis arrivée ici entière, pas vrai ? Et je compte bien le rester, alors arrête de t'inquiéter." Je peux paraître froide, mais nous avons déjà eu des discussions similaires tout au long de notre vie. Charlize se fait du souci et moi, je lui explique que je fais ce que bon me semble. La grande qui s'inquiète pour la plus jeune en roue libre. C'est une lutte sans fin à laquelle je n'ai pas envie de m'attarder. C'est pourquoi je m'arme de ma cuillère fétiche et viens me poster près du plan de travail. Je suis ici pour goûter les nouvelles créations de la patronne et je ne vais pas m'éloigner de ma mission. D'un ton plus léger, je demande si les préparations sont au super fruit. Ce dernier est partout en ce moment. J'espère secrètement que ma sœur a inventé quelque chose de plus originale. C'est loupé ! Je fais une petite grimace. "Les gens voient de la mangue partout, sur des affiches et à la fête de la ville. On ne parle plus que ça. Je comprends que leur choix se tourne vers autre chose quand vient le moment de choisir leurs pâtisseries." Alors, oui, nous faisons une petite overdose. Surtout que l'ananas est divinement bon. Je serais dans l'équipe entremets également, si j'avais mon mot à dire. J'écoute ma sœur dresser la description des crèmes et autres échantillons se trouvant devant moi. Elle est partie en mode boulot et on sent qu'elle est passionnée par ses préparations. Je suppose qu'il s'agit d'un travail assez technique, mais tout ce que je retiens, c'est que cela a l'air divinement bon. Je plonge ma cuillère dans le premier bol puis la porte à mes lèvres. Je prends le temps de savourer, mais aussi d'analyser, pour lui donner un avis le plus juste possible. "C'est sympa... Sucré, mais avec une belle acidité." Je trouve ça bon, ce qui est souvent le cas avec les gâteaux de la famille. Je vais me servir un verre d'eau avant de continuer sur la seconde préparation. Charlize en profite pour répondre à ma question. "Tu dois prendre le temps de te poser, tu sais..." J'imagine que ce n'est pas facile de jongler entre son rôle de maman et son entreprise, mais elle doit prendre du temps pour elle. Elle a tendance à se focaliser sur ses tâches sans prendre le temps de souffler. "Oui, je participe ! Je suis dans une équipe. Nous avons le plus de points pour le moment." Team ananas ! Je suis assez fière. Je donne un petit coup de cul à mon aînée en retournant à ma place. "Tu envisages peut-être de sortir aussi ? C'est marrant comme ambiance, tu devrais essayer." Je sais que détourner madame de son travail est une mission impossible. Je tiens à ce qu'elle profite de la vie quand même.

@Charlize Martillo

Un petit moment volé au quotidien, entre sœurs, juste toutes les deux. C’était assez rare pour que Charlize soit sincèrement heureuse de voir Aleksy débarquer dans son labo. Bien qu’elle ne pût s’empêcher de faire une remarque sur son moyen de locomotion, cette fameuse moto qui faisait tant débat entre elles. Lize maternait, sa sœur répliquait, c’était un combat sans fin et perdu d’avance par l’aînée qui savait que la plus jeune était au moins aussi têtue qu’elle. La pâtissière dodelina de la tête, oui, elle était arrivée entière, mais elle n’avait pas besoin de fanfaronner pour autant ! Elle aurait pu continuer, mais elle choisit de ne pas se battre pour aujourd'hui, elles avaient d’autres choses à traiter. En l’occurrence, Aleksandra était venue pour tester les nouvelles créations de sa sœur et plus particulièrement, celle boudée par les clients. Elle avait peut-être raison, très certainement, même, mais Charlize avait déjà une réponse logique. Une année, j’ai osé utiliser plein d’autres fruits, on m’a reproché de ne pas faire honneur la fête de la MANGUE. C’est le problème, tu vois, il en faut pour tout le monde et aussi pour les puristes. Même si, au fond, elle était plutôt d’accord avec sa cadette. Elle lui fit le menu de ce qui l’attendait, détaillant les assaisonnement, avec son air très pro, sérieux. Aleksy prenait son rôle de gouteuse très sérieusement aussi, c’était un bon travail d’équipe. La jeune femme plongea sa cuillère dans l’appareil mangue/yuzu, le préféré de Charlize, elle avait les yeux rivés sur sa réaction, presque fébrile. Puis, elle hocha la tête, satisfaite, avant d’esquisser un petit sourire quand Aleksy lui parla de se poser. Je me reposerai dans quelques semaines. Il s’agissait de faire le plus de bénéfices possible pour pouvoir souffler plus tard. Il fallait qu’elle puisse payer les charges, les heures en plus de son personnel, les fournisseurs…. Et espérer pouvoir s’offrir un voyage avec Romy pour les vacances. C’était ça, l’objectif. Elle sourit un peu plus franchement, sa sœur avait l’air emballée d’être dans une équipe, elle avait raison de s’amuser. J’espère que vous garderez votre avance ! Elle était sincère, elle, Lize, n’était dans aucune équipe, ça ne l’intéressait pas, mais elle allait supporter sa sœur et Andrew aussi, quand elle trouverait le temps. J’ai promis une soirée à Andrew, il est très motivé par l’événement à priori. Mais je ne renterai pas tard. Leur relation avait enfin pris un tournant plus agréable et plus sérieux depuis quelques semaines. Andrew, Lize en avait parlé à ses sœurs, notamment lors de cette fameuse soirée qu’elles avaient passées toutes les trois chez les parents et que la pâtissière avait dû écourter pour aller le récupérer dans un bar, totalement ivre. C’était en fin d’année dernière déjà, c’était la première fois qu’elle évoquait cet homme auprès de sa famille, il n’y avait encore quasiment rien entre eux. Mais depuis, malgré les hauts et les bas, elle avait continué à le voir et ses sœurs à poser des questions timides. Aujourd’hui, elle pouvait dire qu’elle vivait une histoire avec le musicien, même si c’était tout neuf, tout hésitant, ç’avait le mérite d’exister.


@Aleksandra Martillo

Je vais faire une overdose de mangue. C’est définitif. J’adore ça en temps normal, mais à force d’en voir partout dans la ville : je n’en peux plus. Les festivités sont vraiment sympathiques, mais le fruit en lui-même me sort un peu des yeux. Enfin, je vais devoir me faire violence pour aider ma grande sœur. Sachant que toutes ses préparations en sont remplies et que je suis ici présente pour les goûter. Qu’est-ce que je ne ferai pas pour elle... Elle a de la chance de m’avoir ! Même si elle râle parfois sur mes habitudes de vie, à propos ma moto par exemple. Je l’aime quand même. J’entends son point de vue en hochant la tête. Les puristes de Bowen, quelle plaie. « Oui, au final, les gens ne sont jamais contents. Il y en a qui trouvent le moyen de râler pour un rien, quoi que tu fasses. Écoutes, tu ne peux pas toujours satisfaire tout le monde. » Et pourtant… Je sais pertinemment qu’elle essaye. Charlize veut constamment donner le meilleur d’elle-même et surtout dans son travail. Elle ne cesse de vouloir se surpasser, améliorer ses pâtisseries ou ses magasins. Et ce, sans jamais s’arrêter ou se reposer. C’est aussi pourquoi, après avoir goûté le mélange au yuzu, je lui conseil de prendre le temps de se poser. Concept compliqué à comprendre pour la plus âgée des filles Martillo visiblement. Je lève les yeux au ciel. Plus tard… Mais bien sûr. Je ne la crois pas vraiment, mais je ne vais pas lui faire la leçon. Même si je m’inquiète, c’est une adulte, elle fait ses choix toute seule. Il m’arrive aussi d’avoir des périodes compliquées où je m’investis à fond dans l’écriture de mon livre du moment. J’appelle ça : mes phases créatives. Quand je suis dans le courant de l’inspiration, j’en oublie parfois de manger ou de dormir. Or, ce sont mes deux activités de prédilection, c’est pour dire à quel point je peux être happée. Pour l’heure, j’avale un peu d’eau pour rincer mon palais. Nous évoquons les équipes de la fête de la ville et je suis plutôt contente de participer cette année. C’est la première fois que je me lance et je ne suis pas déçue. Les défis sont plus fous les uns que les autres et je m’amuse beaucoup. « Merci ! » La team ananas va remporter la coupe, j’en suis convaincue. (Ou pas…) Mon ainée enchaîne en évoquant sa soirée avec Andrew. Cela éveille mon attention et je lève les yeux de la nourriture. Je suis toujours à l’écoute des rebondissements dans la vie de mes sœurs je tends l'oreille à moindre complication. Seulement, j’ose rarement poser des questions, pour avoir des détails. J’ai peur de la brusquer. D’un autre côté, elle sait qu’elle peut tout me dire. « Ça en est où, vous deux ? » Je demande timidement pour en savoir plus. Sans le vouloir, ma voix a perdu de son volume. Je ne connais pas, ou du moins pas encore, l’homme que Charlize fréquente. À vrai dire, je ne sais pas trop quoi en penser. Bien sûr, je suis contente qu’elle avance dans la vie et qu’elle soit heureuse. Elle le mérite amplement. Seulement, j’ai quand même un pincement au cœur en pensant à Axten. Je suis curieuse de voir dans quelle direction va aller cette nouvelle relation. L’histoire est loin d’être simple et c’est à eux de l’écrire ensemble. Je m’approche de nouveau des plats pour tremper ma super cuillère dans la deuxième préparation. Puis je fais ce pourquoi je suis venue, je goûte. Je fronce le nez, les papilles un peu agressées. « Oua ! C’est fort en orange. Je trouve que ça perd le goût de la mangue, il passe second plan… » J’hésite, analyse ce qui se passe dans ma bouche. Je me prends possiblement trop pour une professionnelle, mais je mets du cœur à l’ouvrage. « Hum… Ça reste bon, mais c’est peut-être trop sucré. » J’ai peur de faire une crise d’hyperglycémie avec une seule bouchée. Moi ? Exagérer ? Pas du tout.

@Charlize Martillo désolée pour le retard

C'était bien là tout le problème avec Charlize, elle était perfectionniste et elle voulait plaire au plus grand nombre. Elle avait besoin d'être la meilleure, la plus appréciée, la plus populaire. Ça ne datait pas d’hier pour être honnête, elle avait toujours été comme ça. Petite fille modèle, première de classe, puis de promo, cheffe de classe, reine du bal de fin d’année… et j’en passe, la liste était longue. Mais elle était faite ainsi et on ne la changerait pas. C’était autant un défaut qu'une qualité, ça la rendait hautaine et exigeante, mais c'était selon elle de l’exigence que naissait la perfection. Je sais que je ne peux pas satisfaire tout le monde, je veux juste faire le maximum pour que ça plaise. Aleksandra n'était pas comme sa sœur, elles avaient du mal à se comprendre sur ce point là, mais elle se connaissaient suffisamment pour s’entendre malgré tout. Il était toujours difficile pour Lize de lever le pied et de sortir la tête de son travail. Parce qu'elle visait l’excellence mais aussi parce que c'était sa passion. Elle avait toujours adoré ça, mais la pâtisserie l'avait sauvée à son retour à Bowen, ç'avait été son radeau de fortune. La jeune maman remarqua bien le regard de sa soeur quand elle affirmait se reposer d'ici quelques semaines. Ce qui était pourtant exact. Depuis qu'elle avait fait son séjour à l'hôpital quelques années plus tôt, elle avait appris à se ménager un peu plus. Mais en ce moment elle donnait tout. Et visiblement Aleksy aussi, dans un autre domaine. Elle semblait ravie de son équipe et de cette édition de la fête de la mangue, sa bonne humeur était contagieuse et Charlize sourit en l’encourageant. Il était rare qu'elle évoque le musicien, non pas qu'elle le cachait à ses sœurs, mais elle n'en parlait pas tellement, cherchant à se préserver au maximum. Pourtant elle l'aimait beaucoup et il prenait de plus en plus de place dans sa vie. Ça avance, petit à petit. Je crois qu'on est en bonne voie. Le sourire qui s'affichait sur son visage parlait de lui-même. Il la rendait heureuse, c’était déjà un réel bon point. Avec lui elle était plus détendue, elle apprenait à profiter. Lize observa sa jeune sœur goûter la deuxième préparation. Elle vit tout de suite à son visage que ça ne lui plaisait pas. Trop d'orange, trop acide, elle s'en doutait un peu. Ok, il faut rectifier ça alors. Qu'elle répondit avec sérieux déconcertant, notant que son carnet pour se rappeler des suggestions. Papa et maman ont arrêté de te demander quand tu leur présente un prétendant ?! Elle, elle savait, qu’il ne fallait pas mettre la pression à sa petite sœur, que l'important c’était son bonheur, qu'elle soit seule ou accompagnée. Mais leurs parents, évidemment qu’ils voulaient le bonheur de leurs filles, mais ils étaient un peu plus maladroits, un peu plus vieux jeu.

@Aleksandra Martillo

Satisfaire tout le monde. Voilà longtemps que j’ai abandonné cette idée. J’essaye d’être la meilleure version de ma petite personne, pour moi-même. Ce n’est déjà pas facile, alors contenter les autres… On en parle même pas. Je me mets parfois la pression pour atteindre mes objectifs personnels, mais rarement pour plaire à quelqu’un. Je ne rentre pas dans le moule de la société depuis que je suis toute petite. Trop tête en l’air, trop dans sa bulle, pas assez concentrée en classe… Voilà ce qu’on disait. Je me considère comme une artiste, dans mon monde. Cela me convient très bien, mais j’ai du mal à comprendre ma grande sœur. Sur ce point, nous sommes tellement différentes. J’ai envie de lui dire : fais ce que tu veux et s’ils ne sont pas contents, on s’en fiche. Seulement, je sais que cela ne servirait à rien. Elle ne comprendrait pas. « Alors faisons en sorte que ces gâteaux soient exceptionnels ! » Je relance en y mettant toute ma bonne humeur. Je commence ensuite à goûter les premières préparations tout en continuant de discuter avec Charlize. Nous évoquons la fête de la mangue et le repos qu’elle devrait prendre. J’ai toujours peur qu’elle se surmène et finisse par tomber de fatigue. Elle fait beaucoup de choses, surtout au niveau de son travail. Combiner à sa vie de maman, c’est énorme. Je ne sais pas comment elle fait. Je l’admire pour ça d’ailleurs. Personnellement, quand j’en fais trop. J’ai toujours besoin d’une semaine pour m’en remettre : où je reste affalée dans mon canapé avec un livre dans les mains. Je n’arrive pas enchaîner comme mon ainée le fait, je prends plus le temps. Je profite peut-être plus aussi ? (Trop ?) Nous nous engageons ensuite sur un sujet un peu plus délicat : le cas Andrew. Ou plutôt la relation qui évolue entre eux. Je ne sais qu’en penser. Sans connaître vraiment la personne, j’ai du mal à me faire un avis. Même si, les quelques informations que laisse parfois fuiter ma sœur ne m’aide pas à l’apprécier particulièrement. Je songe notamment à la consommation d’alcool du monsieur. Je me souviens d’une soirée entre filles Martillo, écourtée quand Charlize est partie le chercher au bar. M’enfin... Ça peut arriver à tout le monde de se prendre une cuite de temps en temps. Je ne lui en tiens pas rigueur. J’attends de voir la suite de leur histoire, sans m’enflammer. « Je suis contente pour toi alors. Tant que tu es heureuse, c’est le principal. » Dis-je en me tournant vers mon ainée. Elle a un magnifique sourire aux lèvres. Il est même contagieux, je me surprends à l’imiter. La voir joyeuse comme ça me réchauffe le cœur. Il y a une époque où nous en étions bien loin. Je ne veux plus y penser. En revanche, je perds ma bonne humeur en avalant la seconde préparation. Mon palais est agressé par ce goût d’orange que j’essaye de décrire au mieux. La pâtissière prend des notes et je vois son cerveau s’agiter pour rectifier le tir. Je n’essaye même pas de faire une suggestion, je n’y connais rien. J’ai seulement cette sensation de sucre qui me colle à la langue. Je vais me servir un verre d’eau pendant que la conversation reprend un ton plus léger. Elle évoque nos parents et leur lubie du moment. « Non… Ils ont toujours l'espoir de me caser. Tu comprends, j’ai trente ans et pas l’ombre d’un petit-enfant à leur donner. » Je n’ai pas envie d’être mère tout de suite, j’ai encore toute la vie devant moi. Je ne suis vraiment pas pressée de ce côté-là. J’adore ma nièce, mais mon amour pour les enfants s’arrête là. Je n’ai, de toute façon, personne avec qui concevoir. « Surtout que, c’est le calme plat de ce côté-là… » J’ajoute en soupirant. Je vis très bien mon célibat, même si je me sens un peu seule parfois. C’est pour cette raison que je pense adopter un chien d’ailleurs… Je saisis les opportunités que le destin me propose. Je n’y suis pour rien si aucun Australien ne se décide à partager ma vie.  « Je pense m’inscrire sur une application de rencontre… Histoire que maman arrête de donner mon numéro à tous les voisins célibataires. » Je me rince doucement la bouche avant de revenir vers le plan de travail. Levant ma superbe cuillère violette, je demande : « Que dois-je goûter d’autres ? »

@Charlize Martillo

TW : évocation de comportement dépressif et de tentative de suicide

C'était toute la beauté de la relation qui liait Charlize à ses sœurs, elles avaient beau être très différentes toutes les trois, elles ne cherchaient pas à se changer, elles s’acceptaient telles qu'elles étaient. L’aînée était de loin la plus psychorigide, la plus exigeante, elle le savait. Elle faisait néanmoins preuve d’indulgence envers ses sœurs, en particulier la benjamine. Aleksy était l’artiste, dans la lune. Elle tolérait ses approximations, ses retards, ses oublies parfois. Tout comme la plus jeune ne disait rien quand son aînée se montrait têtue et intraitable. Ainsi elle jouait le jeu aujourd'hui pour aider sa sœur et Lize lui sourit avec tendresse, pertinemment consciente qu'elle ne disait ça que pour lui faire plaisir et qu’en même temps elle ferait son maximum pour l'aider. Elle piqua un bisou sur sa joue. Merci ! Charlize comptait bien essayer sans relâche pour tout faire pour rendre ses créations inoubliables pour ses clients. Elle ne pouvait pas faire autrement, acharnée du travail, du travail bien fait de surcroît, elle se couchait toujours éreintée, mais généralement satisfaite d'avoir tout donné. Elle savait qu'elle menait une vie à cent à l’heure et si ç'avait rendu fiers leurs parents, aujourd'hui c'était plutôt source de stress pour eux. Ils avaient peur qu'elle en fasse trop, entre son entreprise et sa fille. Parce qu'elle était déjà arrivée à un point de non retour, avalant des pilules pour réussir à dormir et à s’apaiser, jusqu'à un jour en prendre quelques-unes de trop, plus ou moins consciemment, pour s’endormir, peut-être définitivement et enfin trouver cette paix qu'elle avait perdu à tout jamais. Ç'avait été un cercle vicieux et c'était Aleksandra qui l'avait trouvée inanimée. C'était à présent derrière elle, la pâtissière allait beaucoup mieux, elle ne prenait plus d’antidépresseurs, plus de somnifères non plus. Mais, elle le savait, ça restait toujours un traumatisme pour ses proches. Dans son chemin pour aller mieux, il y avait eu cette rencontre avec le musicien, même si leur histoire était un peut tumultueuse et qu'ils traînaient tous les deux de lourds bagages, aujourd'hui ils se faisaient du bien. Et elle osait de plus en plus en parler à sa famille, un jour, il faudrait qu'elle le présente, mais ça l’effrayait encore. Le seul qu'elle avait fair enter dans sa famille, ç'avait été Axten. Oui, je crois que je le suis. Conclut-elle avec un sourire. Elles continuèrent leur conversation tout en travaillant. En effet la deuxième préparation était trop sucrée, il n’y avait pas d’équilibre, Lize aussi se sentit agressée. Alors elle pris quelques notes, ça s’activait dans sa tête, elle pensait à plusieurs moyens de revoir la recette. Et tandis qu’Aleksy se prenait un verre d'eau, Charlize enchaîna sur leurs parents. Elle rit à la réflexion de sa sœur, connaissant très bien son talent pour tourner les choses en dérision. Ils exagèrent. Ils ont la plus mignonne des petite fille, c'est largement suffisant ! Leurs parents étaient fous de Romy, mais effectivement, sur trois filles, ils n’avaient qu'une seulement qu'un petit enfant, les calculs n’étaient pas bons selon eux. Au pire, tu peux finir au couvent, ça les calmera. Peut-être même que ça ravirait leur mère, fidèle à sa paroisse depuis toujours. Mais visiblement, l’écrivaine avait d'autres plans, ce qui fit écarquiller le regard de sa sœur. Genre, le bbt de Bowen ? Tu sais que Blanche m’y avait inscrite à une époque, je l’aurais tuée ! Sa meilleure amie n’avait rien trouvé de mieux que de lui créer un profil sans l’en informer. Autant dire que la jeune femme avait mis un peu de temps à comprendre pourquoi des hommes lui envoyaient des messages au départ, avant de maudir la blonde une bonne semaine et de désinstaller l’application. Tu peux essayer… tu verras bien. Mais n’en parle pas à maman, elle ferait une syncope. Elle commença à ranger tranquillement. Non, tu es libre, merci. Tu veux un café et un macaron au chocolat ? Ils sont tout frais. Autant terminer sur une note plus agréable !

@Aleksandra Martillo

TW : évocation de tentative de suicide, TCA

Je suis tout sourire. Entendre Charlize dire qu’elle est heureuse me ravit. À un point que l’on ne peut même pas imaginer. Elle a vécu tellement de choses terribles que je n’y croyais plus. Le moment où je l’ai vue inanimée sur sol restera à jamais gravé dans ma mémoire. À l’époque, je ne m’étais pas rendu compte qu’elle allait aussi mal. Je savais qu’elle était bouleversée par le décès d’Axten, une réaction normale lorsque l’on perd l’homme de sa vie, mais pas qu’elle était en danger. Pas que la situation était aussi grave. Je pensais que de devoir élever Romy et son travail la tenaient hors de l’eau. Je me trompais et de loin. Depuis lors, je m’inquiète souvent pour ma grande sœur. J’ai peur de la perdre, même si elle a remonté la pente au fil des mois, des années. C’est toujours quelque chose qui trotte dans ma petite tête. Alors pour moi, cette expression sur son visage : elle est sacrée. Je remercie ce fameux Andrew silencieusement, en mon for intérieur, et me promets de lui dire lorsque je le rencontrerai enfin. C’est le baume au cœur que je reprends ma mission : goûter les préparations à la mangue. Cette deuxième me laisse une sensation étrange dans la bouche. J’ai besoin d’eau. Je vais donc me servir un verre et manque de m’étouffer à l’évocation de nos parents. En effet, ils me mettent un peu la pression afin que je leur présente quelqu’un. Un partenaire, un prétendant : quelqu’un avec qui je suis potentiellement en couple. Sauf que… Je suis toujours célibataire, au grand désespoir de notre mère qui espère voir fleurir une armée de petits-enfants. « C’est vrai ! Ils adorent Romy, mais je crois qu’elle ne leur suffit plus. » Je rigole, bien entendu. La petite fille est adorable et ses grands-parents la gâtent beaucoup trop. Au fond, je comprends leur comportement. Ils prennent de l’âge et se font du souci pour leur fille. Me voir seule doit les inquiéter, j’imagine. Ils ont envie que je sache ce que ça fait de construire une famille. Je pousse un petit rire à la remarque de mon ainée. « Moi ? Dans un couvent… T’imagines le désastre ? Je pense que je ne tiens même pas une semaine. » Dire au revoir à ma liberté, jamais. Pour en revenir au sujet, moi aussi, je suis curieuse d’avancer vers ce nouvel arc de ma vie. Seulement… Et bien les hommes ça ne tombent pas du ciel. Je ne peux pas en choisir un dans la rue et l’épouser du jour au lendemain. Nous ne vivons malheureusement pas dans un compte de fait ou dans le jeu « Les Sims ». Dans la réalité, faire de nouvelles rencontres, c’est compliqué. Surtout que je travaille de chez moi, sur un ordinateur. Je ne suis pas non plus du genre à sortir tous les soirs pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit (et puis si affinités) … La probabilité que j’ai un coup de foudre au supermarché est basse. Alors… On fait ce qu’on peut, avec ce qu’on a. « Oui… Le BBT. » Je suis un peu honteuse, au vu de la réaction de Charlize. Elle a l’air de voir ça comme une mauvaise idée. « Ne soit pas choquée ! Ce n’est pas ton truc, mais pour moi ça peut marcher ? » J’ajoute en souriant doucement. « Je n’ai pas 46 moyens de rencontrer des gens, figure-toi. Je bosse à la maison et ne suis pas une grande fêtarde… Alors tu veux que je fasse comment ? » Si elle a une idée révolutionnaire… Franchement, je prends. Je ne crois pas vraiment aux applications de rencontre. Passer par des écrans fait perdre le côté humain de la chose. Où est le feeling ? Le truc, c’est que je suis un peu désespérée. Je ne vais pas le dire à notre mère, elle ne comprendrait pas la démarche. « Imagine sa tête, si elle savait. Oh et j'ai trop hâte que tu leur présentes Andrew d'ailleurs ! » J’aime bien les embêter : tous les Martillo, c’est mon rôle d’être la rebelle dans cette famille. Sans moi, leur vie serait beaucoup trop triste. Je demande ensuite quelle pâtisserie doit encore passer sous le tranchant de ma cuillère. C’est déjà fini ? Je ne m’en suis pas rendu compte. « Avec plaisir ! Mais juste un café, s’il te plaît. » Je réponds à sa proposition. En vérité, j’adore ses macarons. Surtout ceux au chocolat. J’ai juste déjà avalé trop de sucre pour la journée, ce ne serait pas raisonnable.

@Charlize Martillo

TW : évocation de comportement dépressif et de tentative de suicide

Il était évident que le bonheur de Lize importait pour des sœurs, particulièrement pour Aleksandra qui avait été touchée de plein fouet, en première ligne, par la détresse de son aînée. La pâtissière avait énormément culpabilisé d'avoir fait subir ce genre de chose à sa petite sœur, mais elle ne pouvait malheureusement pas y faire grand chose. Depuis elle s’efforçait davantage de la protéger de ses démons mais aussi de lui montrer qu'elle remontait la pente, quitte à en faire un peu trop parfois, à en rajouter. Il était évident qu’Aleksy n’était plus une enfant et qu'elle n'était pas totalement dupe, mais au moins elle ne s’inquiétait pas trop. La preuve, elle était tout attendrie face à ses paroles. Cependant Charlize ne s'avançait pas trop, c'était encore très récent et totalement instable avec le musicien, alors elle ne voulait pas en parler à sa famille, le faire entrer dans leur vie, pour qu’au final ça ne fonctionne pas, ce serait un crève-cœur pour tous. A présent la dégustation était terminée, les deux sœurs pouvaient se parler un peu plus librement. Ainsi Charlize pouvait questionner la plus jeune sur sa propre vie sentimentale, elles se confiaient plutôt facilement l'une à l'autre. Au départ la conversation prit un tournant qui ne plut pas trop à l’aînée, son bébé, ne pas être suffisante, elle ne pouvait pas le croire. Romy était la huitième merveille du monde, au moins ! Mais il était évident que sa sœur plaisantait. Bah alors go lui faire un cousin ou une cousine, t’attends quoi ?! Elle serait heureuse ceci dit. En vérité Lize était persuadée que sa fille adorerait avoir des cousins, même être grande sœur, bien que cette dernière option soit clairement compromise. Ils avaient eu tellement de mal à l'avoir, avec Axten, elle avait cru ne jamais avoir d’enfants et Romy était déjà un petit miracle en soi, alors sans lui, c'était quasiment une certitude, Charlize n’aurait pas d’autres enfants. Elle plaisanta ensuite rapidement sur la possibilité pour Aleksy de devenir nonne, ce qui les fit rire toutes les deux, effectivement elle ferait un carnage au couvent ! Une semaine, tu es optimiste ! Pour autant, Lize voyait d’un drôle d’œil toutes ces applications de rencontre, elle avait du mal avec le fait de faire son marché par téléphone interposé, bien qu'elle soit consciente que beaucoup de couples se formaient par ce biais là aujourd'hui. Je ne suis pas … choquée… juste... Elle lâcha un petit sourire, elle n’était plus à la page. Elle qui avait eu la chance de rencontrer l'amour de sa vie au lycée. Bon en même temps j’ai bien rencontré Andrew dans un groupe de parole, c'est peut-être pas mieux. Visiblement, entre déprimés, ils s’étaient reconnus. Même si, elle le savait, il ne s'agissait pas que de leurs deuils respectifs, il y avait bien plus que ça entre eux. Sa petite sœur commençait à monter sur ses grands chevaux alors qu'au fond, l’aînée avait juste envie qu'elle soit heureuse. Je ne dis pas que c'est mal. Ce n'est juste pas pour moi. Mais si tu rencontres le prince charmant de cette manière, le principal c'est ton bonheur. Qu'elle répondit en se radoucissant. En évoquant leur mère, Aleksandra fit le lien avec Andrew, Charlize fronça légèrement le nez. Il n'a même pas encore rencontré Romy. J’aimerais que ce soit vraiment sérieux pour vous le présenter. En vérité, elle était morte de trouille. Elle se dirigea vers la machine à café pour préparer deux tasses et elle purent continuer leur conversation. Charlize allait arrêter de travailler pour la journée et profiter de sa sœur.

fin

@Aleksandra Martillo