Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
La journée avait démarré sur les chapeaux de roue pour Paige. Dès son réveil, elle avait su que ce serait une longue journée. Le café, aussi fort soit-il, ne parvenait pas à chasser la fatigue accumulée. Elle avait mal dormi, son esprit tournant en boucle sur un dossier complexe qui lui donnait des sueurs froides. Entre les rendez-vous annulés, les appels qui s’enchaînaient et les mails qui s’accumulaient, elle n’avait même pas eu le temps de souffler. À peine l’heure du déjeuner dépassée qu’elle se trouvait déjà à bout de nerfs.
L’après-midi, pourtant, n’avait guère été plus clément. Un client exigeant, une réunion interminable et un ordinateur qui plantait au pire moment possible avaient définitivement enterré toute chance d’une journée sereine. Alors, en fin d’après-midi, quand Sam lui avait proposé de venir se détendre chez lui pour une soirée tranquille, elle avait accepté sans hésiter. C’était exactement ce dont elle avait besoin. Pas de stress, pas de dossiers à boucler. Juste du calme.
En quittant le bureau, elle avait pris une grande inspiration, comme si l’air frais pouvait lui faire oublier cette journée d’enfer. Le ciel commençait à s’assombrir, les rues se vidaient peu à peu, et Paige se sentait presque légère en pensant à la soirée qui l’attendait. « Une soirée détente, sans prise de tête... Merci, Sam », murmura-t-elle en montant dans sa voiture.
Le trajet jusqu'à chez Sam fut étrangement apaisant. La musique douce qui passait à la radio la calmait un peu. Elle repensait à tout ce qui s’était passé au cabinet, mais se força à laisser ces pensées derrière elle. Sam avait ce don de créer un espace hors du temps, un endroit où elle pouvait être elle-même, sans masque. Là-bas, elle savait qu’elle pourrait laisser tomber la façade professionnelle et simplement... exister.
Une fois arrivée devant chez lui, elle se gara rapidement, attrapa son sac et monta les escaliers. Chaque pas la rapprochait d’un petit coin de paradis, loin de ses tracas quotidiens. Elle frappa deux petits coups à la porte, par habitude, avant d'entrer.
« Sam ? Je suis là, et je te préviens, cette journée m’a tuée ! » lança-t-elle en riant, tout en retirant ses chaussures.
La douce odeur de pop-corn l'accueillit dès qu'elle franchit le seuil. L’ambiance familière du logement de Sam la fit immédiatement sourire. Ici, elle n’avait pas besoin de jouer un rôle. Tout était simple. Elle se laissa tomber sur le canapé, prenant un coussin dans ses bras pour s'y lover.
« Je me suis battue toute la journée pour sortir vivante du bureau. Cette journée était un enfer alors je t'en supplie, dis moi que tu n'as pas salé les pop-corn que tu as préparé sinon je m'étouffe avec ce coussin ! »
Elle s’étira longuement, sentant la tension de la journée commencer à s'évaporer. Enfin. Un peu de répit. Et du calme, beaucoup de calme... Mais où était Sam ?
La journée avait été encore une fois riche en émotions pour Sam. Bien qu’il ait tout tenté pour éviter la brune tout en essayant de la croiser, de la voir au détour d’un couloir, c’était en vain. La nouvelle exposition approchant à grands pas, la charge de travail ne désemplissait pas. Et leur duo était l’un des meilleurs, pour son travail, il se devait de taire ses désirs et de passer du temps avec elle. Le directeur du musée sur de lui. Tu parles ! Il affichait son air supérieur, que rien ne peut atteindre en sa présence. Mais depuis qu’il avait tenu l’objet de son obsession entre ses bras, il n’arrivait pas à se débarrasser de son image. Sa moue appeurée, le soulagement de ne pas s’être écrasé au sol. Et surtout, la chaleur de son corps contre le sien. La douceur de sa peau contre la sienne. C’était une véritable torture. Et il devait absolument trouver un moyen de l’oublier, d’arrêter de penser sans cesse à elle. Et savoir que son ami de longue date avait percé son secret à jour ne l’aidait pas. Secret qui n’en serait définitivement plus un vu le nombre de personnes qui commençait à s’apercevoir que son intérêt était accaparé par sa Venus. Glissant une main dans ses cheveux en soupirant, il réfléchissait au moyen d’avoir une pause. D’avoir un instant de calme. Avant que le visage de Paige ne se dessine sous ses paupières. En plus d’être une femme dans les bras de laquelle il pouvait se perdre, c’était avant tout une amie proche. Une amie a qui il arrivait à se confier avec une facilité déconcertante. Une amie qui connaissait nombre de ses facettes. Le temps ayant la chance de leur permettre de se connaitre par cœur. Attrapant son téléphone, il ne lui en faut pas plus pour se décider.
Sam a écrit:
"Salut ma belle. Lasagne, bière et pop-corn, chez moi ce soir ?"
Sauf si elle avait déjà quelque chose de prévu, il connaissait déjà sa réponse. La journée n’était pas finie loin de là, mais le blond était incapable de rester plus longtemps entre les murs de ce musée. Décidant de fuir, s’éclipsant discrètement. Il ne faudrait pas longtemps pour qu’on remarque son absence, mais l’avantage d’être le boss, c’était qu’il n’avait de comptes à rendre à personne. À peine arrivé chez lui, il file en cuisine. Commençant à préparer le repas, lorsque tout fut prêt, il se prélassa sur sa terrasse, une bière à la main. Un sourire étire ses lèvres alors qu’il repère la voiture de Paige se garer en bas de chez lui. Il ne lui en faut pas plus pour délaisser sa bière et lancer les pop-corn. Normalement, c’était pour le dessert. Mais avec la blonde, il n’y avait pas de règles. Et vu sa gourmandise, elle les engloutirait surement en passant la porte. Deux coups retentissent contre le battant de la porte. Et comme à son habitude, elle n’attend pas pour pénétrer chez lui. Alors qu’elle l’apostrophe, le blond s’apprête à répondre. Mais une idée germe dans son esprit. Une idée de merde, mais qui allait beaucoup l’amuser. Alors que la demoiselle fait comme chez elle, se vautrant sans vergogne dans son canapé, le grand gamin qu’il était s’approche du salon, et plus particulièrement du canapé dans le dos de la jeune femme, à pas de loup. Alors qu’elle semble se tendre face au silence de l’appartement, Sam pose subitement ses mains sur les épaules de son amie. La faisant sursauter. "Tu me cherches ?" Un sourire amusée et fier étire ses lèvres face au regard que lui lance Paige. Et il éclate de rire avant de passer ses jambes par dessus l’assise du canapé pour se vautrer à ses côtés. "Saler le pop corn, quelle folie !" Laches le blond, levant les yeux au ciel avant de reposer son regard sur elle sans se dépatir de son petit sourire espiègle. Les mains croisées sur sa poitrine attendant sagement la réplique. Parce que la connaissant, c’était certain qu’elle se vengerait.