"Le bonheur est un mythe inventé par le diable pour nous désespérer." Helena & Samuel .

Helena & Samuel .

code by Mandy

• Voilà maintenant quelques mois que j'avais l'adresse de Samuel. Quelques mois que j'avais ce petit bout de papier accroché aux portes de mon réfrigérateur. Dans ce bout de papier j'avais l'adresse de chez lui et l'adresse de son lieu de travail. Pourquoi est ce que je m'étais autant de temps à m'y rendre ? C'est simple .. l'angoisse et la peur. Pourtant ce n'est pas l'envie qui me manquais mais qu'est ce que j'allais lui dire ? "Hey frangin , bien ou bien ? Qu'est ce que tu deviens maintenant ? " . Non sa fait trop longtemps que nous nous étions pas vue. De plus , il devait avoir une mauvaise image de ma personne ce qui est totalement justifié. Cela faisait donc des mois que je vivais dans le doute et dans le stress. J'allais pas laisser ce bout de papier me narguer quand même ! Il fallait agir ! Cette journée d'action se présenta ce mardi , vers 17h30. Pourquoi cette journée là ? À cette heure précise ? Tout simplement parce que je venais tester une nouvelle salle de sport qui avait ouvert près du commissariat de Bowen. Je m'étais toujours imaginé le rencontrer chez lui ; moi en train de sonner à sa porte. Mais non .. en sortant du travail une motivation ma subitement emportée .. et je voulais le voir.
  
  C'est donc en cette belle après-midi que je franchissais les portes du commissariat de Bowen. Je m'étais dirigée à l'accueil qui était bondé de monde...avec une file d'attente impressionnante. Je vis au même moment un policier en uniforme et je me permis de lui demander ou est ce que je pouvais trouver Samuel. Il me répondit qu'il allait le chercher pour moi . Il me demanda de la part de qui je lui répondis simplement : "- D'une ancienne connaissance à lui ". Puis il partit à sa recherche. Bon bon bon ! Cela serait mentir de dire que je stresse pas là. Est ce qu'il va m'en vouloir ? Ça je pense que c'est sur ! Va t'il me reconnaître après toutes ces années ? Nous avions tous les deux bien grandis . Enfin bref , j'avais les bras croisés , je faisais les cent pas le long du grand hall du commissariat et je l'attendais patiemment.

• J'avais pris mon courage entre deux mains et je m'étais dirigé dans ce commissariat où travaillait Samuel. J'avais attendu des mois pour passer enfin le voir. Oui vous pouvez me traiter de peureuse parce que je le suis. Je ne savais pas du tout comment est-ce qu'il allait réagir en me voyant après toutes ces années. J'avais quatorze ans quand je l'ai vue pour la dernière fois et j'en ai vingt-quatre maintenant. Oui cela faisait dix ans que j'avais perdu sa trace et si je me retrouvais dans son lieu de travail ce mardi c'est bien pour une raison ... je voulais m'excuser. Je ne voulais absolument pas lui faire resurgir de mauvais souvenir... Non au contraire , je voulais renouer le contact avec mon frère. Nous n'avions jamais été très proches tous les deux à cause de cette foutue obsession du Diable. Mais je l'avais toujours aimé, je l'avais même adoré comme un Dieu .
  
  Enfin bref, je me retrouvais dans ce commissariat et j'avais chargé un commissaire de police pour qu'il fasse venir Samuel à l'accueil. L'attente ne fut pas très longue et il se posta de l'autre côté du comptoir en me demandant si je voulais porter plainte. Il n'avait pas été froid mais il avait été distant comme si j'étais une parfaite inconnue. Je mis du temps à lui répondre trop occuper à le détailler du regard. Il avait grandi, il faisait plus homme, et il avait ce regard noisette qui lui n'avait jamais. La parole qu'il m'avait adressée été tout à fait clair , il ne voulait pas me voir ici. Passe une main sur ma longue tignasse brune et le fixe : « - Oui je veux porter plainte pour la monstrueuse, la faible, la folle et surtout la non-soeur que j'ai été pour toi. « lui dis-je en plantant mes yeux verts sur lui. Me mordillent les lèvres en reprenant la parole : « Samuel ... Je veux avoir une discussion avec toi s'il te plaît. » . Je ne voulais pas faire mille détours pour engager une conversation avec lui, je voulais être direct et maintenant il savait la raison de ma présence ici.

• C'est aujourd'hui que j'avais eu le courage d'entrer dans se foutue commissariat et c'est aujourd'hui que j'allais avoir une conversation avec lui , quoi qu'il me dise , quoi qu'il me fasse .. je ne bougerai pas de là ! J'avais angoissé durant des mois , m'imaginant cette rencontre de toutes les façons possibles . Mais décidément on ne pouvait absolument pas prévoir le futur et dans mes journées de rêveries je n'avais jamais imaginé le rencontrer dans ce commissariat en train de discuter comme de parfait inconnus. Il avait pris un ton froid pour m'adresser la parole et je lui avais rétorqué que je voulais discuter avec lui. Il avait complètement lâché son ton distant pour en adopter un autre plus froid et plein de haine. « Exactement Samuel .. je suis là pour faire mon mea-culpa ! Je suis là pour parler de ce qui s'est passé il y a dix ans de cela. Écoute-moi bien je suis consciente que tu m'en veuilles , et je le comprends tout à fait mais je veux me racheter Samuel. » Puis il ajouta qu'il n'avait pas besoin de mes " gamineries satanistes aujourd'hui " ; et je dois dire que ses mots me blessèrent profondément. Comment pouvait-il dire une chose pareil ? C'est l'âge qui l'a rendu aussi con ? Ou le faisait-il exprès pour m'enrager ? « Ecoute moi bien Sam , si je suis là aujourd'hui c'est certainement pas pour jouer aux fléchettes et encore moins pour parler de mes gamineries comme tu dis. C'est du sérieux...C'est grave putain ! Et on ne peut pas simplement se lancer des piques au milieu d'un couloir de commissariat ! » lui rétorquais je en haussant doucement le ton. Juste en évoquant le mot satanisme il avait réussi à me faire resurgir des pensées désagréables et ignobles qu'avait subies Samuel par notre père.

• Mes parents et moi avons été les pires pourritures de la planète et ça je ne le nie pas. C'est bien pour cela que je suis ici, à discuter avec lui. Je veux me racheter auprès de lui, je veux créer un le lien quelques choses entre nous. Depuis que j'ai seize ans j'essaie de le retrouver et j'allais pas lâcher l'affaire à la moindre difficulté. Je le fixais alors qu'il avait se sourire faux qui en disait long sur son opinion vis-à-vis de moi. Puis tout à coup il me prit par le bras et me fit sortir du commissariat . Une fois arrivée dehors, d'un geste brusque je fis retirer sa main de mon bras . Puis je l'écoutais en encaissant chaque parole, chaque syllabe prononçait à mon égard. C'est vrai , je l'avais bien méritée . Lui fait un joli petit sourire pervers : « Oh mon Dieu ...comment t'as fait pour deviner ? Tu vois la voiture près du feu rouge en face du café . Il y a maman et papa à l'intérieur et nous sommes venus te récupérer ! C'est la pleine lune demain et nous avons besoin de toi. » lui dit je d'un ton qui se voulait sérieux. Puis pousse un long soupire en me plantant en face de lui et en lui prenant la main : « Plus sérieusement ..Je sais ... tu m'en veux ... ce que j'ai faits c'est tellement dégueulasse et je m'en veux tellement. J'ai essayé de te retrouver et aujourd'hui te voilà en face de moi. Je sais que ça ne va pas se faire automatiquement mais laisse-moi une chance.» Je devais tout réparer , tout reconstruire avec lui et même si cela devait prendre des années.J'étais même capable de poster devant chez lui ou devant son commissariat tous les jours pour qu'il puisse me pardonner.

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• Passe une main sur mes cheveux bruns en le regardant . J'attendais une réponse positive de sa part. Je voulais tout recommencer à zéro , je voulais qu'il puisse me donner une nouvelle chance même si je sais que ça ne sera pas facile. Mais j'allais être patiente , j'avais besoin de discuter avec lui , savoir comment il vivait maintenant , en connaitre plus sur lui. C'est vrai , oui j'avais l'impression de venir comme un cheveu sur une soupe mais comment faire autrement sérieusement ? Je me mordis fort les lèvres attendant une réponse de sa part et lui offre mon plus beau sourire à sa réplique . «- Aaah parfait ! » lui dis je avec bonne humeur. Mais je me repris rapidement voyant qu'il ne partageait vraiment pas la même joie que moi. Puis plisse doucement les yeux en le fixant : « - Ne me dis pas que tu as peur de moi ? Ou tu as l'impression que je vais te tendre un traquenard ? Tu n'as rien à craindre je ne mords pas ! » lui dis je en voulant être la plus rassurante possible. « On se fait ça quand ? Toute suite ? Demain ? Dans une semaine ? »

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• Oui j'étais contente, très contente qu'il veuille bien avoir une discussion avec moi, qu'il veuille bien entendre ce que je veux lui dire. Et lorsque j'étais contente de quelque chose comme ça j'avais du mal à cacher mes sentiments, comme maintenant . Je lui avais posé des tas de questions avec une petite voix fluette et il avait remarqué mon agitation et je dois dire qu'il avait bien réussi à me remettre à ma place. J'encaissais ces paroles avec beaucoup de difficulté car d'une je ne supportais pas qu'il puisse me parler ainsi. Deuxième j'aime vraiment pas me faire traiter de salope même si je pense l'avoir bien mérité. C'est juste que je supportais par parce que ça me rappelait de très mauvais souvenir. À l'époque papa adorait qualifier notre mère comme ça. Pourquoi ? Quand elle prenait la défense de Samuel ou qu'elle l’empêchait qu'il se fasse frapper. Et lorsqu'elle avait le malheur de s'interposer elle se faisait frapper et traiter de salope... Oui il n'y a pas à dire elle le vénérait mon frangin à l'époque ... tout comme moi d'ailleurs. Bref, n'ajoute rien à ses paroles en me mordant les lèvres pour me calmer et pour ne rien gâcher . Rien gâcher car il voulait bien parler avec moi et c'était déjà beaucoup pour le moment même si j'avais pensé qu'il serait moins vulgaire et moins rempli de haine à mon égard .
  
  Je l'avais rejoint près du banc doucement en fermant les yeux à sa question, et en restant droite contre le banc. Il fallait que je trouve les bons mots , les bonnes phrases ... Je ne savais pas réellement quoi lui dire, je n'avais pas préparé de discours rien ... Ré-ouvre doucement les yeux en mettant un peu de temps à répondre et en regardant devant moi. Je ne voulais juste pas chialer devant lui, pourtant je chialais toujours quand je pensais au passé . « - Si je suis là c'est que tu sais déjà que je regrette ce que j'ai pu te faire, sinon je ne serais pas ici. Je sais que tu as beaucoup souffert et je voulais m'excuser. Mais est-ce que tu peux comprendre que j'ai été naïve ? Que j'ai été qu'un vulgaire mouton influençable . Je sais que ça ne pardonne en rien ... mais sérieux ... c'était une putain de secte et je me sens complètement ridicule de penser que tu as pu être Lucifer ... Je ne sais même plus quoi te dire .. » lâchais je en me pinçant les lèvres.

• J'essayais de lui faire comprendre que j'étais jeune et que je gobais vraiment tout ce que l'on me disait. Surtout ce qui était dit à propos de Samuel. Ma mère et moi étions proches avec cette croyance sataniste et depuis que j'avais ouvert les yeux sur les atrocités que nous avions pu lui faire. Je ne lui avais jamais fait de mal physiquement, mais mentalement je lui en avais fait beaucoup. C'est bien pour cela que j'étais là; maintenant assise sur un banc en sa compagnie. Écoute ces paroles et lui souris doucement . « - Oui ... je veux bien ...et c'est que tu peux pas me pardonner maintenant mais un jour peut être ...j'espère.». Me mordille les lèvres en passant une main sur mes cheveux et en écoutant sa question . « Toujours dans la même maison ... toujours la même mais ça va faire un temps que je ne leur aie pas parler au téléphone. »

Il trouvait cette situation grotesque, mais il ne pouvait s’empêcher de sourire légèrement. Il n’avait pas idée de ce qu’il faisait, mais au moins, peut-être qu’il pourrait retrouver un semblant de famille de lien du sang. Il soupirait fortement, et se relevait. Il fallait qu’il parte, et qu’il ne reste pas avec elle. Il se sentait mal car elle était mal mais il ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’elle était un monstre avide de sang, et de mauvais sentiments. Il fermait les yeux, et il se tournait complètement face à elle. « Tant que je ne les revois pas. Tu vis toujours avec eux ? » Il en avait peur. Il en avait super peur, il n’en avait aucune idée, pour la raison, mais il avait peur de ses parents. Et il n’avait jamais porté plainte contre eux. Devrait-il le faire ?

• Samuel m'offrait une chance de récoler les morceaux entre lui et moi. Si cela ne me tenait pas à cœur je ne serais pas à ses côtés en cet instant. Oui je voulais une deuxième chance pour que l'on puisse tout reconstruire. Je devais aller boire un verre avec lui demain et je ne pouvais espérer mieux. Nous avions abordé le sujet des parents, et cela se sentait qu'il avait encore peur d'eux. N’empêche ça peut se comprendre. Je lui avais bien dit que ça faisait un moment que je ne les avais pas eu au téléphone ... Pourquoi ? Je ne ressentais pas nécessairement le besoin d'entendre leur voix. C'est vrai j'essayais souvent de prendre des nouvelles de maman, l'incitant à aller voir un psychologue ou un truc du genre pour qu'elle puisse parler, se soigner ... Peut-être que de lui parler d'un psy lui ferait un petit déclic. Enfin bref, lève légèrement les yeux vers lui pour répondre à sa question.« - Non j'ai un appartement dans le coin, son fait un moment déjà que j'ai quitté la maison. » lui dis je en passant une main sur mes cheveux. « On se donne donc rendez-vous demain dans un bar ?» lui demandais-je pour qu'il affirme le rendez-vous .