Où es-tu caché? ıı Helena & Zack

Ce n’est pas toujours évident de s’adapter à une nouvelle école, encore plus quand on ne va pas très bien, je viens de perdre ma mère et maintenant je me retrouve dans une ville, même un pays que je ne connais pas. J’avais vraiment du mal à me faire des amis, j’avais entendu toute sorte de trucs à propos de moi. Pour eux j’étais un étranger, en plus j’étais dans une classe avec des enfants qui ont un an de plus que moi. J’étais intelligent et j’arrivais en plein milieu de l’année scolaire, bref rien pour m’aider. On était entre deux cours, les autres jouaient dehors alors que moi je m’étais caché dans un coin avec un livre. J’aimais mieux être là qu’être dehors avec les autres qui jouent avec leurs amis alors que moi je n’en ai pas. À mon ancienne école, j’avais des amis, mais ils étaient encore à New York eux, avec leur famille. Alors que moi j’étais avec une nouvelle famille, c’était ma famille depuis toujours, seulement je ne les connaissais pas encore. Pourquoi ma mère m’avait caché? Aucune idée, je ne le serais jamais… j’étais concentré sur mon livre, je n’entendis pas les pas qui approchait de ma cachette…

Ceux avec qui je m’entendais le mieux c’était les professeurs, peut-être parce que je suis plus mature. Je fus surpris quand j’entendis une voix, je relevai les yeux de mon livre pour voir Helena, elle était vraiment gentille. Elle me donnait parfois des exercices supplémentaires, j’aimais me « dépasser » faire des exercices pour les plus vieux. Elle me demandait ce que je faisais là : « Je lis… j’ai pas le droit ? » Je ne connaissais pas vraiment tous les règlements de cette école encore, peut-être qu’on était obligé de sortir à la récréation. Avant je me serais fait un joie d’aller jouer dehors avec mes amis, mais là je n’en avais pas. Alors, autant rester seul avec mon livre, au moins lui il ne peut pas me juger, me critiquer, me dire que ma mère était « sale, nulle », bon faut les excuser ils sont jeunes, leur insulte ne sont pas très recherché. Ma mère je l’aimais, même si elle était une prostituée, qu’elle ne s’occupait pas de moi, que c’était plutôt moi qui s’occupais d’elle. Mais sa restait ma mère, celle qui m’a mise au monde. J’avais fermé mon livre et je le déposai à côté de moi sur le sol du couloir. Je m’étais caché dans un coin à l’abri des regards, mais pas de ceux d’Helena on dire, elle arrivait a voir à travers les cassiers ? Je sais, je sais, c’est impossible, mais j’ai le droit d’être imaginatif moi aussi, comme les autres enfants…

Si j’aimais mieux jouer avec les autres? Oui, s’il m’aimait, s’il voulait jouer avec moi. J’avais essayé d’aller les voir, de jouer avec eux, mais ils étaient partis jouer plus loin, me laissant seul. Alors j’avais laissé tomber et je m’étais mis en tête que cette année je n’aurais pas d’amis, alors fallait que je m’habitue à rester dans mon coin et m’occuper seul. J’haussai les épaules pour répondre à sa question, puis j’ajoutai : « Oui j’aimerais bien, mais ils ne m’aiment pas, ils ne veulent pas jouer avec moi. » Je marquai une pause puis : « Je ne suis pas comme eux, c’est pour ça qu’ils ne m’aiment pas, parce que je suis dans une classe de plus vieux et que je ne parle pas toujours comme eux, que je n’agis pas comme eux… » Faut dire que parfois j’utilisais des mots compliqués pour un garçon de neuf ans, mais j’essayais de faire attention, de parler comme les autres quand je suis avec des jeunes de mon âge. Parfois j’ai l’impression d’être un adulte pris dans le corps d’un enfant, pourtant j’ai certaines envies comme les autres enfants : me faire des amis, me faire apprécier, jouer, me soucier de rien. J’ai arrêté de me soucier de rien bien trop tôt, je n’avais pas le choix d’apprendre à me débrouiller tout seul si je voulais manger, me rendre à l’école, etc. Maintenant, c’était différent, il y avait des adultes pour faire ça pour moi. Parfois j’ai l’impression d’être inutile quand on fait des tâches à ma place, ma mère me disait toujours que fallait faire les choses soi-même si on voulait qu’elle soit bien faite, lors de ses rares moments de lucidité.

Celle-ci s'installa à coté de moi, elle semblait s'inquiéter pour moi ou s'en faire. Je voulais pas l'inquiéter, comme personne d'ailleurs, mais pour l'instant, je n'avais pas trop la tête à me faire des amis. Comme mes essais n'avaient pas porté fruit, j'ai décidé de laisser tomber, mais elle ne semblait pas d'accord, elle pensait que je devait essayer encore. « Je l'ai ai entendus, tu sais, les enfants c'est méchants.... » Je marqua une pause, les enfants c'étaient pas comme les adultes, ça ne se gênaient pas pour dire ce qu'ils pensaient, même si sa pouvait faire mal aux autres, il n'avait pas l'empathie que l'on développe plus tard, comme moi je l'avait développer plus tôt, ils ne se mettaient pas à la place des autres. « J'ai essayé plusieurs fois, mais on se moque de moi, parce que je suis pas d'ici et ils vont jouer plus loin... et j'ai pas trop envie de me faire des amis... » Je pensais juste à ma maman dernièrement, je la voyais tout les soirs dans mes rêves ou plutôt cauchemar. Elle me dit que je devais faire de ma différence une force, je haussa simplement les épaules, je savais pas trop quoi répondre...

« Moi j'ai déjà compris ça... Je sais ce que ça fait dire du mal aux autres, ça sert à rien! » Oui, je suis plus rapide que les autres, j'ai compris des choses que je ne devrais pas comprendre. Par exemple, que tout le monde meurt un jour, qu'il s'endorme et ne se réveille jamais. Comme sa mère l'a fait. Bref, c'est pas le temps de pensé à ça! « Ça me dérange pas de lire, j'aime ça. Si j'en ai marre de lire, je vais essayer d'aller me faire des amis, promis, mais surtout va pas leur parler!! Sinon ça va être pire encore, ils vont faire semblant d'être mon ami juste pour que vous ne l'ai punissez pas ou encore ils vont encore plus se moquer de moi! » C'était connu, fallait jamais aller se plaindre aux professeurs, on passait pour un bébé ou encore un dénonciateur, bref j'étais ni l'un ni l'autre et c'est pas aujourd'hui que j'allais le devenir.