nice to see you again ϟ pv Zélie

« Réveil matin 15 heures, j'me réveille comme une fleur, marguerite, dans le Macadam a besoin d'un doliprane.. » la musique se débitait doucement dans le réveil. On était dimanche, ou lundi, je ne sais pas trop à vrai dire, je n'ai pas la notion du temps parfois, tout ce que je me souviens c'est de cette soirée il y a 2 ou 3 jours, cela dépend de la date d'aujourd'hui. Une fête peu commune je dois bien le dire, j'étais en train de boire tranquillement quand cette folle de Kayla a débarqué, elle a commencé à me coller, en me disant que je lui avait manqué et tout, parfois je me demande ce qui me prend de coucher comme ça avec toutes les filles qui passent, c'est pas saint. (j'aurais bien mis sein pour le jeu de mot mais j'hésite) Du coup pour me débarrasser d'elle pas le choix que de jouer une carte. La soûler et me tirer ? trop méchant, j'suis pas aussi mauvais, quoique. Je me tourne vers la première fille près de moi, et je l'embrasse avant de l'attirer à moi pour lui expliquer la situation, et elle a joué le jeu. Kayla s'est tirée en s'excusant, qu'elle veut pas briser mon couple et tout mais que j'aurais pu la prévenir. Bref, j'ai passé la soirée avec cette fille, Zélie, un prénom trop zarb. Mais charmante. Je ne peux le nier. Et au petit matin je suis parti. Je ne sais rien d'elle, on ne s'est échangé que nos prénoms, c'est pour dire. Et j'vais pas faire toute la ville pour la retrouver, j'suis pas assez romantique. Je me levais et coupais la musique. On était lundi, et il était presque midi. Heureusement que mon travail ne m'imposait pas d'heure obligatoires comme pour les fonctionnaires, je crois que je ne pourrais pas survivre. Flemme de faire le repas, autant aller au bar/resto, c'est juste en face de la maison, et puis au moins je serais débarrassé de cette corvée. Enfin je fais tellement peu le repas, que c'est pas trop une corvée en fait, mais j'apprends depuis peu. Bref, j'entre et me dirige vers le bar, c'était l'heure de l'apéro avant de manger non ? Donc autant prendre un bon verre, se remplir le bide, et puis aller courir après, et peut-être essayer de refaire des pancakes, sans les cramer cette fois.

Que le temps file, il passe à une vitesse et on ne s'en rend pas toujours compte, peut-être quand restant assis là j'ai raté une multitudes d'occasions de recroiser la jeune inconnue au prénom de Zélie dans les grandes rues de Bowen, parce que même si c'est une "petite ville" y a quand même 7000 habitants et franchement, on peut pas espérer qu'elle soit notre voisine comme ça, par magie, il faut du temps, encore, une ville de 200 habitants, tout le monde se connait et que dans ces cas là, on a le droit d'avoir des félicitations, ou des réprimandes selon nos actes car tout se sait très vite. A Bowen, personne ne s'intéresse au fait que vous ayez une gastro ou que vous avez obtenu votre permis. C'est comme ça, donc j'ai peu de chance de tomber sur elle. Cela pourrait marcher si je savais si elle bossait et où elle bossait, mais c'est un sujet qui n'est pas venu l'autre soir. La discussion était centralisé autour de blague et d'anecdote style blague carambar qui fait beaucoup d'effet après quelques verres. Quoi qu'il en soit, à rester assis à boire un malheureux verre pour l'apéro, il était maintenant 15h, et ça faisait 2h que j'étais assis là au bar. Mon ventre se mit à faire du bruit, je crois qu'il manifeste sa faim, et j'avais envie d'engloutir au moins deux éléphants, mais une côte de porc pourrait aussi bien me suffire. Je traversais la pièce pour me rendre au restaurant. J'aimais ce bar pour la transformation rapide et simpliste du lien, d'un coup on mange, et puis on se retrouve la seconde d'après au bar, dégustant un bon whisky ou une vodka, en papotant avec des amis ou en draguant des filles. Et puis l'ambiance était sympa. En avançant pour me diriger vers une table, je vis une jeune femme qui était en train de commander. De loin, elle me rappeler Zélie, je l'ai vu de dos je crois, un moment où j'étais parti chercher une bouteille, à me retour, elle était de dos. Ses cheveux libres, ils étaient longs, et elle jouait avec quelque mèche. De là où j'étais, je me frottais les yeux, l'alcool que j'ai bu devait être puissant, et puis je devais rêver, simple coïcidence, c'est facile de ressembler à quelqu'un de dos, on peut facilement confondre et je pense que c'était mon cas.

Je m'étais installé non loin de la jeune femme qui lui ressemblait de dos mais dont j'étais pas sûr que ce soit vraiment elle. Elle avait déclenché un truc en moi l'autre soir, une inconnue, dont je ne savais rien, m'avait vendu du rêve, et son sourire, un vrai rayon de soleil, il est éblouissant et il change tout, d'un coup le monde paraît joyeux, et encore plus quand on a quelques grammes dans le sang, mais ce n'est qu'un détail. M'enfin, là j'suis encore devenu trop romantique. Et puis ma situation actuelle était peut-être trop compliqué. Je la vis se tourner, à la recherche de je ne sais quoi dans la salle, mais ses cheveux m'empêchaient de voir son visage de manière optimale. Mes doutes purent tout de même s'effacer, une autre femme lui fit un signe et un "bonjour Zélie" se fit entendre dans tout le resto. Donc c'était elle, ou alors il y avait une autre Zélie qui pouvait lui ressembler, mais j'ai vraiment un doute. Elle ne m'avait pas vu, et peut-être que je ne lui plaisais pas, peut-être qu'elle m'a trouvé rude et qu'elle ne souhaite pas me revoir. Qu'en sais-je moi. Je me cachais derrière la carte lorsque son regard se pointait en ma direction. Elle devait chercher un serveur pour commander, même si le resto est très bon, il y a parfois un long moment d'attente avant de pouvoir passer commande, mais une fois qu'elle est passé, elle arrive vite. Une seule question me perturbait : Qu'est-ce que je fais maintenant ? Je suis pas du genre timide, elle l'a bien vu l'autre soir. Je ne suis pas non plus trop romantique, j'évite de l'être, je trouve ça futile, pour le moment. Je suis un con qui se tape pas mal de filles, mais ça aussi elle l'a vu. C'est peut-être pour ça, parce qu'elle va penser que j'ai envie de me la faire et hop à la poubelle.. Ou alors je suis parano, et je ne sais pas quoi faire parce que ce genre de truc ça m'est jamais arrivé.

Malgré le monde, l'endroit était plutôt calme, contrairement à un mcdo où le bruit y est insupportable, et c'est le calme de cet endroit que j'appréciais. Et à ce moment même une batterie de serveur s'approchèrent des tables afin de prendre les commandes après un petit moment d'attente, ce qui n'est pas trop tôt, même si ça faisait à peine 5 minutes pour ma part. Mais bon tout vient à qui sait attendre après tout, c'était l'adage le plus connu mais la plupart des gens ne sont pas patients, ils deviennent fous, trouvant ça inadmissible d'attendre alors qu'après tout ce sont les clients, ils devraient avoir ce qu'ils veulent quand ils le demandent, ce genre de personne qui se prennent pour le centre du monde, ce genre de personne que j'apprécie peu à vrai dire. Le monde ne tourne pas autour de notre personne, au contraire, mais bon, peu de gens comprennent et changent. Pour ce qui me concerne, je me cachais derrière ma carte, parce que j'ai vu Zélie se tourner lentement vers moi et que je ne sais pas pourquoi mais je me suis caché, comme un enfant qui a peur, je ne sais pas trop ce que se passe chez moi actuellement. Je me sentais différent, comme étranger à moi-même, ce qui est assez perturbant. Je levais malgré tout un oeil en baissant un peu la carte, mais ce que je vis, c'est qu'elle me fixait, et avec insistance en plus. Je remontais la carte pour me recacher, et je suis sûr que si je pouvais me voir, j'aurais l'air d'un sociopathe. J'attendais 5 petites minutes avant de la rebaisser, et elle avait l'air concentrée pour passer sa commande au serveur qui était enfin arrivé à sa table. Et une fois finit, il se dirigea vers la mienne, je pris une salade, j'avais pas si faim que ça finalement. Mon comportement étrange face à cette fille me perturbais plutôt pas mal. C'était comme si un autre se trouvait dans mon corps, mais un un homme sensible, romantique. Je ne dis pas que je ne le suis pas, je ne sais pas si je l'ai été un jour, mais j'ai pas eu de vrai relation depuis un très long moment, donc je ne peux pas me considérer comme romantique. Et pourtant cette fille me trouble, elle me chamboule, elle me change, en sa présence j'ai l'impression d'être un petit garçon, enfin sauf quand j'ai bu, mais là je me sens nu, sans défense, et peut-être même en danger, elle me trouble.

Il n'y avait plus de doute maintenant, c'était elle. Elle était toujours aussi belle, aussi radieuse, donc je ne pouvais m'empêcher de me sentir fondre. Et en pensant ça, je me trouvais encore trop romantique, trop dégoulinant. Oui c'est ça, l'amour ça rend dégoulinant et je ne veux pas l'être. C'est moche et ça pue. Je veux être beau, je veux être fort, paraître comme un macho peut-être mais c'est peut-être mieux que d'être une guimauve qui se fait briser le coeur un peu trop facilement. Mais bon, j'étais pas amoureux, juste attiré, enfin c'est toujours comme ça que ça commence je crois bien. On ne sait jamais où l'on va jusqu'à ce que ça nous tombe dessus, et là on a plus le choix, on ne peut plus faire marche arrière, enfin si on peut, mais on a conscience d'un futur qui pourrait être différent, peut-être plus beau, ou pas d'ailleurs. On ne sait jamais ce que peut nous réserver la vie. La preuve, pas une seconde il s'est imaginé lui demander de faire semblant d'être sa copine, et jamais non plus il n'aurait cru la revoir aussi vite. La vie est une garce, et même quand elle apporte des bonnes choses, parce que son lot de malheur arrive toujours par la suite. Enfin, on va pas chercher midi à quatorze heures. D'ailleurs je crois que je n'ai jamais réellement compris le sens profond de cet adage, mais bon, ce n'est pas le plus débile qui existe je crois. Quoiqu'il en soit, elle m'avait reconnu, puisqu'elle se trouvait actuellement la main en l'air, la gigotant pour me faire un signe, ce à quoi je répondis, parce que ce serait méchant de l'ignorer, et que j'étais, après tout, content de la revoir. Avec mon signe de la main, j'adressais un petit sourire, pour montrer que ce n'était pas simplement de la politesse. Que cela me touchait de pouvoir la revoir, en aussi peu de temps.

Je penses qu'elle aussi s'est dit : "Eh mince ! on s'est pas échangé nos numéros, vais-je le revoir ?". Longtemps je me suis demandé pourquoi je n'avais pas pris son numéro, après tout ça me coûtais quoi ? J'aurais pu l'appeler pour jouer ma fausse copine, ça aurait pu lui plaire j'en suis certain. Mais je ne sais pas, les effluves de l'alcool encore dans mon crâne à ce moment là je pense, et après il était trop tard. Mais bon, elle était là, donc je devais avoir de la chance que le destin m'offre une seconde chance, et celle-ci je comptais la saisir. Après mon signe, elle me souriait en retour. Ah son sourire ! Je ne l'avais pas oublié lui, il était splendide, du genre à illuminer le monde en quelques secondes. Et maintenant, elle me faisait face. Je me levais pour être à sa hauteur, je me voyais mal rester assis face à elle, c'était peut-être malpoli, je n'en sais rien, mais je ne pouvais pas. Elle évoqua la coïncidence pour eux deux de se retrouver là, l'un en face de l'autre, alors j'hochais la tête pour approuver, je trouvais ça fou. Dingue même. « Hé bien, ça va et toi ? »

Elle allait bien, elle était heureuse et aussi surprise de me revoir, alors tout ne pouvait qu'aller mieux dans ce monde si imparfait. Je ne m'attendais pas à la revoir, mais la revoir me rendait heureux. Un sentiment étrange parcourait mon corps, une sensation de bien-être que j'ai connue trop peu de fois dans ma vie, la première fois c'était avec Julianne, et Dieu sait que c'était bon. Julianne, mon premier amour, celui qu'on oublie jamais, celui qui nous brise en mille morceaux. Zélie avait le physique de Julianne, mais ne lui ressemblait pas, elle était plus vivante, moins timide, différente en fait. Elle était jolie, il ne fallait pas le nier, et quand je suis avec elle, je me sens gauche, et j'ai l'impression de transpirer comme un éléphant. Elle me demandait si j'étais seul, alors j'hochais la tête tout en lui répondant. « Oui, et si tu l'es aussi, pourquoi pas te joindre à moi ? » Je l'avais sorti d'un bloc, elle me rendait nerveux mais j'appréciais sa compagnie alors si elle était seule, autant qu'elle me rejoingne, cela pourrait être sympa.