Bienvenue à Bowen, petite ville côtière du Nord-Est de l'Australie, abritant moins de 7 000 habitants. Si vous recherchez le calme, la bonne humeur et la joie de vivre, vous serez au paradis. Tous les habitants vous le diront, Bowen est l'endroit idéal pour se ressourcer. Et puis ne vous inquiétez pas pour l'intégration, ici tout le monde se connaît et les habitants adorent accueillir les nouveaux. › suite.
« Très bien madame, je crois que j’ai tout ce qu’il me faut… » « Vraiment ? Non attends encore un peu. Je ne t’ai pas raconté ce qu’il s’est passé quand … » Et là voilà repartie… La vieille dame, une octogénaire originaire de Bowen, continuait son récit comme si de rien n’était, alors qu’il avait commencé à ranger son calepin pour montrer avec insistance qu’il en avait fini avec son interview. Mais ce n’était pas dans les intentions de celle-ci de finir la conversation apparemment. Le jeune homme soupira, persuadé qu’elle ne le verrait pas quand bien même il n’avait pas été discret. Il se força à afficher un sourire hypocrite, un peu crispé, mais il n’avait pas le courage d’être rude avec une personne âgée. Attentif au moindre moment opportun pour s’en aller, il fut surpris par la sonnerie de son téléphone. Sauvé ! Il arrêta un instant l’octogénaire prétextant prendre un appel important, ce à quoi il lui répondit avec la plus grande gentillesse. Il s’éloigna alors de quelques mètres, faisant mine de décrocher alors qu’il s’agissait d’un simple réveil qu’il avait programmé dans le cas où l’interrogée se montrerait quelque peu envahissante comme elle l’était à présent.
Parfait ! Il avait son excuse bidon pour pouvoir s’éclipser lâchement de son affaire. Bien évidemment, il s’excusa auprès d’elle en prétextant devoir se rendre immédiatement à une autre interview ô combien importante sur l’ordre du patron, et elle buvait ses paroles sans trop de difficultés. Après un échange d’au revoir furtif, il fila le plus vite possible se montrant un minimum pressé pour paraître crédible avant de poursuivre sa route il ne savait où. Il errait, mais il se trouvait qu’il marchait le long des littoraux de Bowen. Alors le message était clair, et il tenait à y faire un tour. Il marchait négligemment dans le sable en direction d’une parcelle de terrain qui semblait tranquille sans prendre compte qu’il balançait au fur et à mesure de ses pas du sable sur les affaires des malheureux qui se trouvaient sur son passage, dont une qui se manifestait plus bruyamment que les autres. « Désolé, j’vous avais pas vu. » fit-il en haussant le ton, se retournant vite fait pour voir s’il s’était fait entendre, mais il s’arrêta net en remarquant que le visage de celle-ci lui était familier.
J'ai eu envie d'aller à la plage question de prendre un peu de soleil, mais aussi me donner la chance de faire mes travaux scolaire à l'extérieur. Je suis une bosseuse que voulez-vous! J'ai donc pris mon sac à dos et je l'ai remplis de tous ce que je pouvais avoir de besoin: mes livres, mes crayons, du papier, ma serviette de plage et un petit casse-croûte. Je prends ma petite Vespa orange pour me rendre à la plage, déjà il a beaucoup de monde. J'arrive tant bien que mal à me trouver un endroit pour être tranquille sans risquer de recevoir un ballon de plage derrière la tête. J'entreprends de me mettre de la crème solaire sur la peau, car je suis très sensible aux coups de soleil. Quand vous avez des gênes de roux, ça donne ce petit désagrément.
Les lunettes de soleil sur le bout du nez j'entreprends aussitôt à retranscrire mes écrits pour mon cours de littérature anglaise. Mon écriture est rapide, mais délicate. J'aime sentir mon crayon glisser sur le papier, cette sensation agréable de pouvoir créer quelque chose. Vous allez dire que ce n'est rien qu'une retranscription, mais écrire me fait toujours le même effet. Tout va pour le mieux quand mon cahier d'écriture se fait littéralement engloutir par le sable. Furieuse, je me lève pour dire ma façon de penser à celui qui osé m'asperger de sable, mais aussi mes précieux cahiers.
- Non, mais ça va pas?! C'est si difficile pour toi de voir l'endroit où que tu poses tes pieds?!
Le jeune homme se tourne vers moi et me cris de bêtes excuses ce n'est rien pour calmer ma colère. Je passe ma main dans mes cheveux pour effacer toute trace de sable, croyant que ce petit vaurien aurait fichu le camps, mais ce n'est pas le cas. Il reste la à me fixer bêtement.
- Quoi?! Tu veux ma photo?
Je murmure un pauvre con entre mes dents tout en tentant de nettoyer le petit gâchis qu'il a fait. Je secoue mes livres, mes cahiers et ma serviette de plage.
« Whooaa ! On se calme. J’me suis excusé » fit-il en plissant ses paupière comme pour lui annoncer l’évidence et lui rafraichir la mémoire. Et encore, il aurait pu partir sans le faire alors elle devrait s’estimer heureuse et passer gentiment à autre chose. En tout cas, c’est ce qu’il comptait faire, mais c’était sans compter ce petit déclic qui le fit réaliser qu’il connaissait déjà cette personne. Oui il était persuadé de l’avoir déjà vu, mais le lui demander à elle après cette petite altercation, ca ne donnerait rien de bon qu’un poing dans sa figure. D’ailleurs, elle prit encore une fois la mouche alors qu’il n’avait pas bougé d’un centimètre à rester là à la fixer. Elle enleva le sable de ses affaires, et après s’être maudit doucement, il se résolu à aller l’aider et d’en savoir plus sur elle.
« C’est bon, j’vais t’aider.. » il paraissait se plaindre et le faire de mauvaise volonté, mais en fait il voulait surtout ne pas se laisser démonter par cette jeune femme qui devrait redescendre de quelques marches de son piedestal. Ne la froisse pas davantage Emrys… Facile à dire… Il n’avait même pas besoin de son accord –qu’elle ne lui donnerait probablement pas- pour s’affairer à dépoussiérer quelques cahiers où il put apercevoir le nom de « Lula Sky… » … Skyard ? Lula Skyard ! Mais bien sûr, il aurait du le deviner pourtant. Il lui rendit tout ces cahiers en l’état d’origine, et soudainement, toute la rancœur des dernières minutes s’étaient envolées. Faut dire que les Skyard s’étaient montrés extrêmement généreux à son égard, et c’était par pur respect qu’il ne pouvait pas s’autoriser à se montrer désagréable avec la petite fille de ceux qui furent ses hôtes.